Essai : Seat Tarraco : Le grand SUV à la sauce Ibérique
L’essai du nouveau flagship Seat
Ce n’est pas vraiment un scoop : Seat a le vent en poupe ces dernières années. Après avoir connu une période difficile, la marque a en effet connu un renouveau salvateur, avec le lancement fin 2013 de la Léon de troisième génération. L’auto inaugurait le nouveau style maison, fait de lignes tendues et résolument dynamiques, et d’optiques au dessin acéré.
La recette a depuis été étendue aux nouveaux modèles de la gamme : le SUV « moyen » Ateca (relire mon essai comparatif du Seat Ateca et du Renault Kadjar), le SUV citadin Arona (relire l’essai de l’Arona par Jensen), ou encore la très branchée citadine Ibiza (relire l’essai de l’Ibiza par Jensen). Les chiffres de vente ne s’y trompent pas, et c’est ainsi que les ventes de la marque ont bondi de 22% entre janvier et août 2018, comparé à la même période en 2017. C’est sur cette lancée que le constructeur Espagnol lance son nouveau modèle, le troisième SUV de la gamme : le Tarraco. Vous l’aurez compris, il se positionnera au dessus de l’Ateca, et constituera le flagship de la marque (le modèle haut de gamme si vous préférez).
Je suis parti à sa découverte à Barcelone, là où il a été dessiné et conçu. Ce nouveau grand SUV Seat, qui concurrencera notamment les VW Tiguan Allspace (relire l’essai du Tiguan Allspace par Quentin), Peugeot 5008 (relire l’essai du 5008 par Philippe) et Skoda Kodiaq (relire son essai par Philippe) arrivera-t-il à tirer son épingle du jeu, face à cette redoutable concurrence ? Mon avis à la fin de cet article !
Un style dynamique et valorisant
On ne change pas une équipe qui gagne. Ce nouveau Tarraco s’inscrit donc dans la continuité du style maison, emprunt de dynamisme, et inspirant un sérieux très… Allemand. Cela n’a pas empêché ses designers d’esquisser une auto dont le look diffère un peu des autres SUV de la marque, histoire de proposer autre chose qu’un Ateca rallongé.
La face avant du Tarraco est spécifique, avec une calandre plus imposante (qui a dit fière ?), des optiques plus fins (qui conservent quand même la signature lumineuse si chère à la marque), et un capot plus horizontal. Le résultat est réussi, puisque l’auto se distingue sans peine des autres SUV de la gamme, tout en étant résolument une Seat.
L’arrière est plus classique dans son exécution, notamment avec la partie basse de son bouclier, au dessin peu original. En revanche, j’ai apprécié le travail effectué sur les optiques, qui sont reliés entre eux par un bandeau rouge, à la manière de certaines des dernières productions Audi. Un détail valorisant, et qui permet de souligner la largeur de l’auto. Parlons dimensions justement.
Long de 4,73 m, haut de 1,67 m, et large de 2,12 m, le Tarraco possède un gabarit similaire aux Skoda Kodiaq (4,70 m), VW Tiguan Allspace (4,70 m), et Renault Koléos (4,67 m de long). Sa silhouette, très proche au demeurant de celle du Tiguan, est quand même la plus « sportive » des trois, notamment lorsqu’il reçoit des jantes 20 pouces, comme sur notre version d’essai.
En définitive, le Tarraco inspire toute la robustesse que l’on peut attendre d’un grand SUV, le côté dynamique en plus.
Un habitacle et des aspects pratiques soignés
Ces bonnes impressions se poursuivent à l’intérieur, qui a le bon goût une nouvelle fois de se démarquer des autres SUV de la marque. Exit la planche de bord prélévé d’une berline de la gamme comme sur les Arona et Ateca : le Tarraco dispose d’une planche spécifique, avec un écran central de 8 pouces flottant, et une ligne horizontale qui la surplombe, soulignant là-encore la largeur de l’auto.
Clairement, on sent une montée en gamme assez sensible par rapport à l’Ateca, avec une qualité de présentation et de finition encore jamais vues chez Seat. L’ensemble est résolument flatteur, et n’a pas grand chose à envier à un VW Tiguan Allspace, même s’il faut bien avouer que les plastiques du bas de la planche de bord manquent encore un peu de distinction pour réellement égaler le SUV de Wolfsburg.
Valorisant, le Tarraco est également à la page côté techno : Digital Cockpit de 10 pouces, connectivités Android Auto et Apple CarPlay, éclairage intérieur à LED, système de caméra à 360 degrés, chargeur à induction, et pour la première fois sur un modèle de la marque, des fonctions de contrôle gestuel.
Disponible en 5 ou 7 places (en option), le grand SUV Seat soigne également sa modularité et ses aspects pratiques : banquette du deuxième rang coulissante et rabattable 2/3-1/3, double plancher dans le coffre, ou encore hayon motorisé avec fonctions mains-libres (selon la version).
Le volume du coffre oscille entre 760 pour la version 5 places, et 230 litres pour la version 7 places, et grimpe jusqu’à 1.920 litres lorsqu’on rabat les sièges (en configuration 5 places).
Sur la route : Un comportement plaisant, mais un diesel un peu à la ramasse…
So Far, So Good comme diraient les Anglais. Le Tarraco est plaisant à regarder, et son intérieur est agréable à vivre. Reste donc une dernière inconnue, et de taille : sa conduite est-elle à la hauteur ?
Pour répondre à cette question, je suis sorti des affres de la circulation Barcelonaise, afin de profiter des routes sinueuses environnantes. Je débute la journée avec le « gros » moteur diesel de la gamme : le 2.0 L TDI de 190 ch, et 400 Nm, associé à la transmission intégrale 4Drive, et à une boite DSG7.
Malgré sa confortable cavalerie et des performances plutôt bonnes sur le papier (0 à 100 en 8 s notamment), ce moteur ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Souffrant d’un turbo-lag latent, il nécessite d’être cravaché pour obtenir des relances correctes, avec un niveau sonore qui s’en ressent alors, le moteur « grondant » alors de façon assez sensible. Difficile à dire si ce caractère « muselé » est lié à son poids conséquent (1.845 kg en 7 places) ou nouvelles normes Européennes, mais je ne recommanderai ce moteur qu’aux gros rouleurs, qui seront sensibles à sa consommation modérée (Seat annonce 5,1 L / 100 km en cycle extra-urbain).
La deuxième partie de journée s’effectue avec son homologue essence, le 2.0 L TSI de 190 ch. La donne est alors radicalement différente : bien plus doux et discret, ce moteur compose plutôt bien avec le poids du Tarraco, et se montrera largement suffisant en toutes circonstances. Même si le 0 à 100 est bouclé dans le même temps que le 2.0 L TDI, ce moteur se montre bien plus « rond » que son homologue.
Quelque soit la motorisation en revanche, j’ai été séduit par le comportement routier de l’auto. Equipée du Drive Profile (de série sur la finition Xcellence), et de l’amortissement piloté DCC optionnel, le Tarraco offre un bel agrément de conduite, avec un dynamisme plutôt rare dans la catégorie. Prises de roulis limitées, train avant précis et accrocheur, direction plutôt communicative : tout est fait pour que le conducteur se sente impliqué dans la conduite. La « patte Seat », que j’avais beaucoup apprécie lors de l’essai de l’Ateca, est une nouvelle fois présente, et elle constitue l’une des cartes majeures du Tarraco, surtout que cela ne se fait pas au détriment du confort, de bon aloi.
Les tarifs du Seat Tarraco
La gamme Tarraco s’article autour de deux finitions : Style, et Xcellence. Comptez au minimum 32.890 Euros pour un Tarraco Style 1.5 TSI 150 BVM6, et au maximum 44.740 Euros pour un Xcellence TDI 190 4Drive DSG7. L’équipement de la finition Style est déjà très complet : feux LED AV/AR, Digital Cockpit, climatisation tri-zone, Mirror Link, caméra de recul…
A titre de comparaison, à motorisation/transmission/finition comparables (Tarraco TSI 150 Style vs Tiguan Allspace TSI 150 Confortline), le SUV Seat sera moins cher d’environ 4.500 Euros. Il y a de quoi réfléchir !
Points positifs :
+Style dynamique et se distinguant du reste de la gamme SUV
+Qualité de présentation et de finition en progrès
+Dotation technologique
+Aspects pratiques, modularité, option 7 places
+Agrément de conduite
Points négatifs
-Encore quelques détails de finition
-Diesel 190 ch muselé et plutôt bruyant
Conclusion
Le Seat Tarraco est un véhicule réussi, qui dispose de mêmes points forts que les derniers modèles de la marque : un style dynamique et valorisant, un bon rapport qualité/équipement/prix, et un agrément de conduite parmi les meilleurs de la catégorie. S’il lui reste encore quelques efforts pour atteindre le sérieux de fabrication d’un VW Tiguan Allspace, on sent bien que la marque Espagnole se rapproche toujours plus de la « maison-mère » sur ce point, le prix compétitif et la conduite plus dynamique en bonus. De quoi faire légitiment douter le client. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas pour rien que ce nouveau Tarraco est produit à… Wolfsburg !