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Essai des SUV Skoda 4×4 Karoq et Kodiaq : Baroudeurs en herbe !

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La révolution Tchèque

Skoda a le vent en poupe ces dernières années, avec une gamme globalement jeune et attirante. L’offre SUV du constructeur Tchèque n’est pas en reste, puisqu’elle est représentée par deux modèles récemment introduits : les Kodiaq et Karoq. Nous avons récemment eu l’opportunité de les essayer, sur un parcours de premier choix : des chemins GR à travers les vignes des grands crus Bourguignons, et des passages difficiles dans un véritable terrain de 4×4 !

Alors, ces 2 Skoda 4×4 sont-ils aussi polyvalents que ça ? La réponse ci-dessous.

Présentation générale du Karoq

Commençons par le dernier venu chez Skoda, le Karoq. Cousin des VW T-Roc, Audi Q2, Seat Arona, ce SUV compact est issu de la plateforme MQB du groupe. Il bénéficie également des mêmes chaînes cinématiques et autres équipements de confort et de sécurité. Seuls la présentation à bord, le design et les réglages de suspensions lui sont propres. Gros avantages chez Skoda, les tarifs à équipement équivalent. En effet, ils s’étalent de 25.790 € (avec le 1.0 TSI de 115 ch finition Ambiance)  à 37.790€ pour le 2.0 TDI 150 ch DSG7 4×4. (38.590 € pour le T-Roc).

Le Karoq est disponible en 3 versions de finition : Ambiance, Business et  Style ; et avec 4 motorisations : 2 essences (1.0 TSI 116 ch & 1.5 TSI 150 ch), et 2 diesel (1.6 TDI 116 ch et 2.0 TDI 150ch), qui peuvent toutes s’associer avec une boite mécanique BVM6 ou une boîte automatique DSG7. Autre avantage du Karoq par rapport à certains modèles de la concurrence, c’est sa disponibilité en 4 roues motrices, contrairement au Peugeot 3008 par exemple, qui n’existe qu’en traction.

Dans l’habitacle, le Karoq séduit par ses aspects pratiques et modulaires, ainsi que ses rangements vastes, dignes d’un monospace. A l’arrière, les trois sièges sont indépendants, coulissants, rabattables 40/20/40, et même amovibles. Le coffre offre un volume de chargement compris entre 479 et 1 630 litres, et même 1 810 litres en enlevant les sièges AR.

Petit point négatif, la tristesse de la planche de bord et de son afficheur principal. Même si la qualité des matériaux et d’assemblage sont au rendez-vous, ainsi que l’ergonomie, qui est bien pensée.

Au tour du Kodiaq !

Le Kodiak est le grand SUV de Skoda. Disponible en 5 ou 7 places, il vient directement marcher sur les plates-bandes des Peugeot 5008 et VW Tiguan Allspace.  Esthétiquement, il est parfaitement équilibré, rappelant même son cousin éloigné l’Audi Q7 !

Ses dimensions sont généreuses avec ses 4,7 m de long et ses 1,88 m de large. Ainsi il propose une excellente habitabilité, et toutes les familles à 5 ou à 7 personnes seront installées confortablement. Une constante chez Skoda. Par contre, comme le Karoq, l’habitacle est très Volkswagen, c’est-à-dire sans grande originalité, voire même peu austère, avec ses couleurs sombres… Mais le côté fonctionnel et ergonomique sont bien présents.

Coté motorisations, il propose uniquement en essence le 1.4 TSI, de 125 ch (4×2, BVM6 uniquement) ou 150 ch (4×2/4×4, BVM6/DSG7). En Diesel, seul le 2.0 TDI est possible, en deux niveaux de puissance : 150 ou 190 ch. Vu la masse du Kodiaq (près de 1720 kg sans le conducteur en 2.0 TDI 150 4×4), il est préférable de privilégier les puissances les plus élevées. Ses tarifs débutent à 26.280 € avec le 1.4 TSI de 125 ch en finition Active, et grimpent jusqu’à 44.080 € en 2.0 TDI 190 DSG7 Sportline.

Vous l’aurez compris, le Kodiaq possède un rapport prestations-habitabilité-prix imbattable. En effet il offre beaucoup plus d’espace que les Nissan X-Trail et Renault Koleos (surtout que ce dernier n’offre que cinq places). Quant au Peugeot 5008, son tarif est beaucoup plus élevé, et il ne dispose pas d’une gamme aussi large (pas de transmission intégrale par exemple).

Le Karoq et le Kodiaq en balade en Bourgogne

Je commence mon essai routier par le Kodiaq version 2.0 TDI 150ch DSG7 en 4 roues motrices. Bien installé, je trouve très rapidement mes marques, même si c’est la première Skoda que j’essaye. Tout tombe bien sous la main, la visibilité est bonne, et l’ergonomie bien pensée.

Les rapports s’enchainent très rapidement, grâce à la fameuse boîte DSG7. Le gros point fort de ce Kodiak, c’est son confort de roulage. Absorbant très bien les bosses et les petites irrégularités des routes bourguignonnes, je l’ai trouvé plus confortable qu’un Tiguan ou qu’un 5008. Forcément ce confort le rend plutôt pataud dès que l’on accélère le rythme. La conduite sportive, ce n’est pas son fort, même si ce n’est pas forcément ce qu’on lui demande. Un 5008 se trouvera ainsi plus incisif en entrée de courbe, et aura moins tendance à sous-virer. Surtout que le 2.0 TDI 150ch et ses 340 Nm de couple sont juste adaptés au poids conséquent de l’auto. Autre petite faiblesse que j’ai trouvé sur ce Kodiak : son confort sonore. En charge, le 2.0 TDI est bruyant, et émet une sonorité pas très agréable à l’oreille, même si tout revient dans l’ordre à vitesse stabilisée.

Il est maintenant temps de quitter les routes asphaltées pour tester son comportement sur les petits chemins (GR), au milieu des grands crus. Notre périple commence à Savigny les Beaune pour rejoindre Chassagne-Montrachet, en passant par les vignobles de Corton Charlemagne et Pommard. Que des noms qui font saliver ! Notre guide local nous prévient que toute sortie de route est interdite, car les vignes environnantes coûtent une vraie fortune !

Si les dimensions imposantes du Kodiaq ne sont pas trop adaptées à ces chemins étroits, il s’en sort quand même très bien. Ses grands débattements et son confort sont un gros atout pour ce type de chemin. Par ailleurs, aucun problème de motricité n’est à déplorer (merci les 4 roues motrices), même dans les chemins boueux des passages en forêt.

Après cette première expérience positive, je me glisse derrière le volant du petit SUV Karoq, avec la même motorisation que son grand frère. La transition se fait instinctivement. Beaucoup plus agile, il se faufile sans encombre au milieu des vignes. Contrairement au Kodiaq, le 2.0 TDI 150 lui sied comme un gant. Avec un poids de 1.500 kg sur la balance, les accélérations sont franches, et les reprises vigoureuses. Le Karoq est très plaisant à conduire, et offre un confort identique au Kodiaq. Il absorbe très bien les irrégularités des terrains même accidentées.

En résumé, ces 2 SUV Tchèques se sont montrés très convaincants sur route et chemin de traverses. Agréables à conduire, confortables et spacieux, il ne leur manque qu’une meilleure isolation de leur TDI (je n’ai malheureusement pas pu essayer de version TSI).

Voyons maintenant leur capacité de franchissement sur une véritable piste de tout-terrain !

Le Karoq et le Kodiaq sur un terrain de 4×4

Lorsque je suis arrivé sur le terrain de 4×4 d’Ancey près de Dijon, je me suis immédiatement dit que nos autos n’étaient pas de taille pour affronter de tels obstacles ! Par le passé j’ai déjà eu l’occasion de faire du tout terrain avec le nouveau VW Amarok V6, à priori bien plus adapté à ce genre d’exercice. Même si les gardes au sol (183 mm pour le Karoq, 194 mm pour le Kodiaq) et les angles d’attaques (autour de 20°) sont intéressants pour un SUV, ces chiffres me paraissent un peu juste pour affronter les obstacles que les équipes de Skoda nous avait concocté. En effet, pour titiller les limites de nos SUV, notre parcours comprenait une montée et une descente vertigineuse dans un pierrier, des bosses, et bien évidemment des croisements de ponts.

    

Techniquement les Skoda 4×4 embarquent de série plusieurs équipements indispensables :

  • L’Embrayage Multidisque inter-essieux à commande électronique : il permet de répartir le couple entre l’avant et l’arrière suivant l’adhérence du terrain, en utilisant les différents capteurs du véhicule (vitesse de chaque roue, inclinaison,…)
  • Electronic Differential Lock (EDS/EDL) / Blocage Electronique de Différentiel : actif sur toutes les roues, il permet de freiner (via le bloc ABS) la roue qui patine pour envoyer plus de couple sur la roue opposée du même essieu via le différentiel (pas de blocage de différentiel mécanique ou de Torsen sur ces modèles).

Je m’élance donc pour ma première montée avec le Kodiaq, une fois le mode « hors route » activée. La motricité est impressionnante, même si il faut un peu de temps pour faire le transfert de couple entre les roues. Je suis bien aidé par la boite DSG et surtout par les indications de l’instructeur, qui m’oriente afin de positionner mes roues au millimètre près dans ce chemin étroit. La descente est une formalité, puisque je n’ai qu’à effleurer la pédale de frein pour descendre centimètre par centimètre, toujours sous les conseils du guide.

Au tour de la difficulté majeure de notre parcours : les bosses, creux et autres croisements de pont. Le Kodiaq est bien moins à l’aise que son petit frère, principalement dû à sa masse et son empattement. La garde au sol, l’angle d’attaque et de fuite sont au max de ce qu’ils peuvent faire. Mais ça passe ! Et c’est là que l’on voit l’incroyable capacité de ces 2 Skoda 4×4.

Les images et vidéos parlent d’elle-même :

Bilan de ces Skoda 4×4

Après cette journée d’essai, je peux dire que les Karoq et Kodiaq 4×4 sont extrêmement polyvalents. Bien finis, confortables, spacieux, bien motorisés (surtout le Karoq), ils ont tous les atouts que l’on recherche d’un SUV moderne. Leur transmission intégrale leur assurent une motricité parfaite pour ceux habitant en montagne ou au fin fond d’une forêt.

Ils ne souffrent d’aucun défaut majeur, et il ne leur manque peut-être qu’un diesel un peu plus silencieux, et un habitacle un peu moins austère pour être au sommet de leur catégorie. Bref, deux véhicules à acheter les yeux fermés, surtout vu leurs tarifs bien positionnés par rapport à leur concurrence.