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Essai Volkswagen T-Roc : la Golf en mode SUV


Un futur best-seller ?

C’est sur les magnifiques routes de la région de Lisbonne que Volkswagen nous a donné l’opportunité de découvrir son nouveau petit SUV : le T-Roc. Nous avons pu prendre le volant de la version diesel TDI 150ch 4Motion DSG7, et de la version essence TSI 190ch DSG7 4Motion. Ce nouveau T-Roc a-t-il les moyens de s’imposer sur le segment ultra-concurrentiel des SUV compacts ? Notre avis.

De grandes ambitions

VW ne pouvait pas manquer le coche des SUV urbains, à l’heure où plus d’un véhicule sur 4 vendu en Europe est un SUV ! Et la marque de Wolfsburg a de grandes ambitions, puisqu’elle espère en vendre 25.000 par an rien qu’en France.

Ce SUV compact est assemblé dans l’usine de Palmela, à une trentaine de kilomètres au sud de Lisbonne, aux côtés du VW Sharan et du Seat Alhambra.

Un nouveau dérivé de la plateforme MQB

Comme ses cousins Audi Q2, Seat Ateca et Skoda Karoq, le T-Roc repose sur la plateforme modulaire MQB (aussi utilisée par les Golf, Tiguan et Touran). Ses concurrents en dehors du groupe Volkswagen sont surtout à retrouver du coté Français : il s’oppose surtout aux Peugeot 2008 et Renault Captur. En effet, avec une longueur de 4,23 m (c’est 4 cm de plus qu’un Q2) et une largeur de 1,82 m, le nouveau SUV Volkswagen se positionne plus près d’un 2008 (4,16 m) que d’un 3008 (4,45 m). Mais ses tarifs (et la puissance de ses motorisations) seront semblables voire supérieurs à ceux du best-seller Français Peugeot 3008, comme nous le verrons un peu plus tard.

Les motorisations

VW n’a pas eu à chercher bien loin pour motoriser son T-Roc. Disposant d’un large choix dans la banque d’organe du groupe, la marque a choisi 3 moteurs pour le lancement. En essence, on retrouve le 3 cylindres 1,0 L TSI de 115 ch/200 Nm, et le 4 cylindres 2,0 L TSI de 190 ch/320 Nm. En diesel, on retrouve le 4 cylindres 2.0 L TDI de 150 ch/340 Nm. Suivront en début d’année prochaine un 1,5 L TFSI de 150 ch (250 Nm), et un 1,6 L TDI de 115 ch (250 Nm).

Coté transmissions, on peut opter pour une boite manuelle à 6 rapports, ou pour la boite robotisée à double embrayage DSG, comptant 7 rapports. Le T-Roc est disponible en versions 2 ou 4 roues motrices (4Motion). A noter que le 3 cylindres d’entrée de gamme ne sera proposé qu’en 2 roues motrices et boite manuelle, tandis que le TSI 190 ch imposera les 4Motion et DSG.

Dans l’habitacle, du bon et du moins bon !

Quand on rentre dans l’habitacle, on découvre 2 univers en décalage. Le premier est résolument technologique : le T-Roc profite en effet des dernières technologies du groupe, avec le grand affichage digital de 8 pouces, et le système Active Info Display. Ce bel écran de 10,25 pouces, livré en série à partir du troisième niveau de finition (en option à 540  € sinon), ajoute un plus indéniable à l’ambiance intérieure du T-Roc. Seul petit bémol : les traces de doigts apparaissent très rapidement sur sa dalle.

Vient ensuite le second univers : l’intégration de ces écrans dans une planche de bord aux plastiques 100% durs. Le reste de l’habitacle fait par ailleurs appel par ailleurs à des matériaux assez quelconques, notamment sur les contre-portes, peu valorisants. Surprenant pour ce SUV qui se veut Premium ! On se doute que derrière ce choix se cache la stratégie du groupe, qui accorde la primeur des matériaux moussés à l’Audi Q2, son cousin d’Ingolsdtadt (voir l’essai complet de Michael).

C’est une nouveauté pour Volkswagen : la personnalisation intérieure et extérieure du T-Roc est très poussée, avec des touches de couleurs omniprésentes, qui rendent l’auto assez fun. Le nuancier propose trois teintes de pavillon à coordonner aux onze couleurs de carrosserie.

Les Equipements / Finitions

La gamme est composée de quatre niveaux de finition : T-Roc, Lounge, Carat et Carat Exclusive. VW propose pour le lancement une série limitée à 1.500 exemplaires « First Edition », disponible au même prix que la version Carat, mais proposant des équipements supplémentaires. Comme à l’accoutumée chez les constructeurs allemands, la liste des options est longue.

Grand coffre, mais places arrières limitées

Comme dans tout SUV compact, la place au 2ème rang reste limitée. Ne comptez pas installer un adulte derrière un conducteur dépassant les 1,80 m : ses jambes butteront dans le siège. La place centrale arrière se résume quant à elle à un petit siège surélevé et inconfortable, d’autant plus que le tunnel de la transmission 4Motion empiète sur l’espace aux jambes.

La modularité n’est pas le point fort du T-Roc : la banquette 60/40 n’est pas coulissante, et n’est pas dotée de dossiers inclinables. Par contre, le petit SUV Volkswagen offre un volume de coffre qui fait référence dans la catégorie, bien aidé par sa longueur généreuse. Il propose en effet 445 litres de volume de chargement, et ce chiffre grimpe même à 1.290 litres sièges arrière rabattus. A noter que la version 4Motion dispose d’un volume moindre : 392 litres, et 1.237 litres banquette rabattue. A titre de comparaison, le Renault Captur est compris entre 377 et 455 litres en 5 places, et est porté à 1.235 litres quand la banquette est rabattue.

Sur la route

Nous avons commencé par prendre le volant de la version diesel de 150 ch, avec transmission DSG. Le moteur reste discret, même dans les tours, et émet peu de vibrations. J’ai surtout été très agréablement surpris par le confort de roulage, proche d’une voiture Française ! Sur les routes très bosselées de la région de Lisbonne, le T-Roc est resté confortable, avec une bonne maitrise de l’amortissement. Coté tenue de route, aucun souci à se faire, le T-Roc enroule les virages en toute sécurité, même à une vitesse non réglementaire. Il faut dire que nous avions entre les mains une version 4MOTION, qui améliore la motricité dans les épingles serrées.

Le moteur coupleux répond parfaitement à la demande, et n’a aucun mal à emmener les 1500 Kilos de ce SUV. Plusieurs modes sont à votre disposition suivant votre humeur, et l’état des routes : Confort, Normal, Sport, et Personnalisé. Ces modes agissent sur la direction, la réaction de la pédale d’accélérateur, les paramètres de la suspension pilotée, et la stratégie de passage des vitesses de la boite DSG. Le mode sport reste toutefois anecdotique voire inutile, puisque la boite va alors privilégier les hauts régimes, au détriment du niveau sonore ! Les performances sont plus qu’honnêtes pour un SUV de ce gabarit : le 0 à 100 km/h est effectué en 10,1 secondes, et la vitesse max est de 190 km/h. Tous cela pour une émission de 118 g de CO2 sur le cycle mixte (5,2 L / 100 km).

Nous avons également pu essayer la version 2,0 L TSI 190 ch DSG7 4MOTION. Au vu de son tarif, de son malus écologique (155 g de CO2 / km) et de sa consommation élevée (6,8 L/ 100 km en cycle mixte, mais comptez plutôt 10 litres en usage dynamique), ce moteur ne devrait pas déchainer les foules sur notre marché. Dommage, car il est bien plus discret que le diesel, et ses performances donnent au T-Roc ses galons de routière. Le 0 à 100 km/h est ainsi abattu en 7,2 secondes, et la vitesse de pointe atteint 215 km/h. Du sérieux !

Il faudra attendre début 2018 pour pouvoir accéder au 1.5 L TSI de 150 ch, qui devrait être un très bon compromis entre le petit 3 cylindres 1.0 L et le « gros » 2.0 L dans la gamme essence.

 Les Tarifs

La grille tarifaire débute à 21.990 € avec la version 1,0 L TSI de 115 ch en finition de base, et grimpe jusquà 38.590 € avec le 2.0 L TDI 150 ch DSG7 4Motion en version Carat Exclusive ! Un tarif proche d’un 3008 à motorisations et finitions identiques.

Bilan du Volkswagen T-Roc

Ce VW T-Roc est une vraie réussite. Agréable à regarder, voire fun (c’est plutôt rare pour une VW !), il ne fait aucune doute que ce crossover devrait trouver sa place au cœur d’un marché pourtant très concurrentiel. Il risque même de détourner une partie de la clientèle de la Golf ! Bien motorisé, confortable et silencieux, il permet d’envisager de longs voyages sans difficulté, comme son grand frère Tiguan. Seul bémol : ses tarifs élevés, comparables à deux d’un Renaut Kadjar, d’un Seat Ateca, ou d’un Peugeot 3008.

On a aimé :

  • Le large choix des motorisations, et de transmission
  • Le large choix de personnalisation
  • Le confort de roulage et l’insonorisation
  • La taille du coffre

On a regretté :

  • Les tarifs élevés
  • L’habitabilité aux places arrières
  • Les plastiques durs