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Essai BMW X3 2017 xDrive30d : Le roi des SUV Premium se réinvente


Une troisième génération attendue au tournant

Qu’on le veuille ou non, les SUV sont devenus cruciaux pour les constructeurs. BMW, qui a été l’un des précurseurs de ce genre automobile avec sa première génération de X5, n’a cessé depuis lors d’étoffer sa gamme SUV, du X1 au X6, en passant par le X3. Ce dernier occupe d’ailleurs une place de première importance pour la marque à l’hélice, et pour cause : depuis son lancement en 2003, il a été vendu à plus de 1,5 million d’exemplaires, et a longtemps été le seul représentant dans la catégorie des SUV Premium « moyens » ! Il revient aujourd’hui sur le devant de la scène avec sa troisième génération, que nous avons pu mettre à l’épreuve sur les superbes routes Corses.

Présentation : Un X3 plus affuté

Avec ce nouveau X3, BMW délaisse le style un peu pataud de la seconde génération, qui ne collait plus au reste de la gamme. Auparavant résolument baroudeur, le X3 se veut désormais plus dynamique, comme en témoigne son bouclier avant au dessin agressif, ses optiques effilés, ses naseaux de calandre élargis, ou son capot nervuré.

Le profil est même plutôt sportif : long capot, porte-à-faux raccourcis, ceinture de caisse rehaussée, et grosses jantes (qui vont de 18 à 21 pouces). On note également l’apparition d’extracteurs d’air dans les ailes (Air Breather dans la nomenclature BMW). Ce dessin grandement affiné dans l’ensemble permet à l’auto d’afficher le meilleur Cx de sa catégorie : 0.29.

A l’arrière, la parenté avec le X1 est très nette. On apprécie la double sortie d’échappement disposée de part et d’autre de l’auto (quelque soit la motorisation choisie), le ski de protection, le béquet de toit, ou les feux à LED (avec effet 3D en option).

Mais c’est à l’intérieur que les changements sont les plus significatifs. Exit le dessin lourd de l’ancienne génération, et place à une planche de bord résolument aérienne dans son traitement.

Désormais horizontale, cette planche de bord reçoit en position centrale un écran de 10.2 pouces (avec commande gestuelle en option -un gadget-), qui peut être associé à une instrumentation digitale de 12.3 pouces, et à un affichage tête haute. Moderne, cette planche de bord conserve toutefois les fondamentaux BMW : console centrale tournée vers le conducteur, commande du système multimédia par molette iDrive (l’écran est également tactile), et sélecteur de boîte automatique façon joystick. La tradition a du bon, puisqu’on prend vite ses marques.

Inutile de tergiverser : la finition de ce nouveau X3 est tout simplement irréprochable, avec des matériaux tous très flatteurs, et des assemblages au cordeau. On apprécie par ailleurs l’harmonie intérieur très chaleureuse de notre version xLine d’essai, à la configuration absolument parfaite : sellerie en cuir Cognac, et inserts en bois précieux. L’espace intérieur est généreux, notamment aux places arrières, avec une jolie garde au toit, et un espace aux jambes confortable. On note ici les bienfaits de l’empattement allongé, qui gagne 5 précieux centimètres. La taille du coffre est tout aussi satisfaisante, avec un volume oscille entre 550 et 1.600 litres.

Sur la route : Un comportement dynamique, et un moteur d’exception

C’est de notoriété publique : une BMW s’apprécie à sa juste valeur lorsqu’elle est équipée d’un six-cylindres en ligne (comme la Série 4 Coupé 440i essayée récemment par nos soins). Pour ce galop d’essai, nous avons donc choisi un X3 diesel xDrive30d, équipé du six-cylindres 3,0 L TwinPower Turbo, développant 265 ch et 620 (!) Nm de couple.

Souple, silencieux, dépourvu de vibrations et mélodieux (oui oui !), ce 3,0 L est pétri de qualités. Résolument véloce (le 0 à 100 km/h ne demande que 5,8 secondes), il possède une allonge impressionnante pour un bloc carburant au gazole, et ne rechigne pas à grimper jusqu’à la zone rouge, sans jamais s’essouffler. Pour ne rien gâcher, ce moteur est associé à une excellente boîte automatique à 8 rapports signée ZF, qui conjugue douceur absolue dans les passages de vitesse, et très grande réactivité.

Recevant la même plate-forme que la dernière Série 5, le X3 économise jusqu’à 55 kg sur la balance, et affiche une réparation des masses idéale : 50/50. Au volant, on apprécie le comportement routier d’excellente facture, avec des appuis précis, un roulis bien maitrisé (surtout sur notre version équipée de l’amortissement piloté SelectDrive) et une direction se raffermissant « comme il faut » en mode sport. Dans l’ensemble, et malgré son poids élevé (près de 1.900 kg !), le X3 offre un dynamisme de bon aloi, digne de son blason.

Le confort est d’excellente facture, même si on note quelques trépidations sur les plus grosses irrégularités, notamment lorsqu’on évolue sur les chemins non goudronnés du domaine de Murtoli. On regrette ici le fait que le X3 ne peut pas profiter d’une option amortissement pneumatique, comme sur les Audi Q5 et Volvo XC60.

Les tarifs du nouveau X3

Le BMW X3 démarre à 47.700 Euros en version xDrive20i de 184 ch. Comptez 51.900 Euros pour l’entrée de gamme diesel (un 4 cylindres en 190 ch), et au moins 58.400 Euros pour cette version 30d de 265 ch. La gamme s’article autour de quatre finitions : Lounge, xLine, Luxury, et la très suggestive M Sport. Ceux qui souhaitent concilier SUV et écologie seront ravi d’apprendre que des versions plug-in hybrid et full électrique seront commercialisées à terme.

Points positifs :

+ Style plus dynamique

+ Qualité de présentation et de finition de la planche de bord

+ Couple moteur/boîte d’exception

+ Comportement routier

Points négatifs :

– Quelques trépidations de suspension

– Pas d’amortissement pneumatique disponible

– Poids élevé

– Beaucoup d’équipements en option

Conclusion : Un X3 (enfin) au goût du jour !

Acculé de toutes parts par ses concurrents, le BMW X3 se met enfin à la page. Le résultat est réussi, tant par sa forme (extérieur, habitacle) que par son fond. Si on regrette son amortissement parfois perfectible (et l’absence d’une suspension pneumatique optionnelle), on apprécie tout particulièrement l’agrément global distillé par l’auto, et notamment par le formidable duo six-cylindres en ligne diesel/BVA8, qui nous réconcilierait presque avec le carburant gras (et ce n’est pas peu dire !).