Essai : Renault Captur restylé : Domination confirmée ?
Un succès qui ne se dément pas
Lancé en 2013, le Renault Captur connaît un succès qui ne se dément pas. Plus de 215.000 exemplaires ont ainsi trouvé preneur en 2016 en Europe, ce qui en fait le crossover urbain le plus vendu sur ce marché. Afin de rester en tête de son segment, il bénéficie en 2017 d’un restylage de mi-carrière, qui vise à le remettre au goût du jour. Au programme : un design rafraîchi, une technologie améliorée, et une qualité de finition annoncée à la hausse. Ces modifications sont-elles suffisantes pour qu’il reste dans la course ? Nous sommes partis à Copenhague pour vous le dire !
Présentation : Un mini-Kadjar, ou presque !
Esthétiquement parlant, le Captur restylé revendique clairement sa filition avec le Kadjar. Ce rapprochement commence par sa calandre, très proche de celle de son grand-frère, avec son nouveau jonc chromé, et ses petites barrettes horizontales. Afin de renforcer son côté baroudeur, il adopte également de nouveaux skis de protection, à l’avant et à l’arrière. Par ailleurs, de nouvelles jantes 16 et 17 pouces font leur apparition.
Surtout, le Captur se convertit enfin à l’éclairage avant full LED « Pure Vision », et hérite en partie inférieure de son bouclier de la nouvelle signature lumineuse de la marque, en forme de C. Cette forme est également reprise au niveau des feux arrière, avec un effet 3D. Les clignotants avant et les répétiteurs intégrés dans les rétroviseurs adoptent également l’éclairage à LED, ce qui est assez rare pour être souligné.
Toujours aussi versatile avec sa peinture bi-ton (de série ou en option selon les versions), le crossover au losange dispose de 3 nouvelles couleurs (les Orange Atacama, Bleu Océan, et Noir Améthyste), moins flashy mais plus sophistiquées, et d’une nouvelle teinte de toit (le Gris Platine). Au final, ce sont plus de 30 combinaisons différentes qui sont ainsi possibles ! Si cela ne vous suffisait pas encore, 5 packs extérieurs vous permettront de personnaliser encore un peu plus votre Captur, en modifiant la couleur des cabochons de roues et des joncs des panneaux de portes.
C’est à l’intérieur que les changements sont les plus perceptibles. Critiqué pour sa finition désinvolte et ses matériaux peu flatteurs à son lancement, le Captur profite de ce restylage pour améliorer sa qualité perçue. Le dessus de la planche de bord adopte ainsi un plastique -légèrement- rembourré, plus flatteur à l’oeil et au toucher, et de nombreux éléments sont redessinés : le volant, le levier de vitesse, mais aussi les panneaux de porte, les sièges, ou le rangement disposé au dessus de la console centrale. Notons également qu’un toit en verre (malheureusement fixe) fait enfin son apparition (il n’est disponible que sur les Captur bi-ton), et que le crossover Renault peut désormais recevoir une installation sonore signée Bose, avec six enceintes et caisson de basse dans le coffre.
Plus sérieux et moins clinquant qu’avant, l’habitacle conserve les astuces du Captur originel, comme la boîte à gants coulissante « Easy Life », ou les sièges déhoussables, tellement géniaux qu’on se demande pourquoi ils ne sont pas généralisés à d’autres modèles. Si certains détails nous ont séduit (à l’image du volant en cuir pleine fleur ou du plafonnier à éclairage LED), on peste encore contre certaines pingreries de Renault, comme les vitres électriques non impulsionnelles. Malgré tout, la montée en gamme est flagrante, surtout lorsqu’on opte pour la nouvelle finition Initiale Paris.
La nouvelle finition Initiale Paris
Le Captur profite de son restylage pour s’offrir une nouvelle et luxueuse finition Initiale Paris, à l’instar des Clio, Talisman et Espace. Le Captur Initiale Paris se distingue par ses éléments spécifiques, comme sa grille de calandre chromée, son ski avant peint en gris fondé, son ski arrière façon diffuseur, ou ses encadrements de fenêtres peints en noir brillant (chacun sait que le diable se cache dans les détails…). Les clignotants avant à LED adoptent un élégant défilement, et la griffe Initiale est disposée sur la calandre et sur les joncs chromés des portières.
Cette finition dispose également d’une gamme de couleurs exclusives, dont le fameux Noir Améthyste, aux reflets violets, et de très élégantes jantes diamantées noires de 17 pouces.
Bien que subtiles, ces changements sont suffisantes pour donner au Captur le côté chic qui lui faisait défaut. De quoi en faire la coqueluche des beaux quartiers ? Cela se pourrait bien, surtout quand on jette un coup d’oeil à l’habitacle.
Avec sa planche de bord gainée de cuir, ses inserts chromés et ses éléments en aluminium (pédalier et seuils de porte), le Captur Initiale offre une ambiance intérieure résolument haut de gamme. Sensiblement plus qualitative, la planche de bord est aussi plus lumineuse, avec ses plastiques Ivoire en partie inférieure.
La sellerie en cuir Nappa (cette matière recouvre également le volant) est un vrai régal à regarder, et offre un confort d’assise en nette progression, avec le moelleux caractéristique du cuir. Cerise sur le gâteau, les sièges avant sont chauffants.
Finition haut de gamme oblige, le Captur Initiale Paris offre une dotation de série pléthorique. En effet, et outre l’avertisseur d’angle mort et le système Easy Park Assist -2 équipements qui font font leur apparition sur le Captur-, il dispose également du déverrouillage mains libres et du démarrage sans clé, du système audio Bose, et du R-LINK Evolution (qui offre désormais une compatibilité Android Auto). En revanche, on s’étonne de ne pas retrouver certains équipements, comme l’Active City Brake, pourtant présent sur le Peugeot 2008.
Sur la route : Un confort de haut niveau
Pour nos boucles d’essai dans Copenhague et ses environs, Renault a mis à notre disposition deux déclinaisons du Captur : des 1.2 TCe 120 Intens, et des 1.5 dCi 110 Initiale, assortis dans tous les cas d’une transmission manuelle.
On commence avec le 1.2 TCe Intens. Comptant 4 cylindres, ce bloc pourvu d’un turbo se montre bien plus discret et avare en vibrations que son homologue à 3 cylindres officiant sous le capot des Peugeot 2008 et Citroën C4 Cactus (à savoir le 1.2 PureTech 110). Il profite également d’une boîte manuelle à 6 rapports plus agréable et mieux guidée que ses concurrents PSA. Disposant d’un couple confortable (205 Nm), ce moteur est très à l’aise en ville (le 0 à 100 km/h est bouclé en 9,9 secondes), mais manque d’un peu de peps sur route, sans doute etouffé par un étagement de boîte trop long. La consommation s’en ressent logiquement, et grimpe à environ 7,5 L/100 km lorsque la mécanique est un peu sollicitée.
Les liaisons au sol, qui avaient déjà été modifiées courant 2014 (amortissement arrière assoupli), sont inchangées sur le Captur restylé. On retrouve donc avec plaisir la position de conduite surélevée du Captur, très typée SUV, ses commandes douces à défaut d’être tranchantes (la direction manque en effet de ressenti), et son excellent confort de suspensions. La tenue de route est rassurante, et le roulis plutôt bien maintenu. Un excellent compagnon de route en somme, même on reste un peu sur notre faim du point de vue de la motorisation.
Passons maintenant au Captur dCi 110 Initiale. Fort d’un couple confortable de 260 Nm, ce bloc se distingue par sa souplesse, et reprend dès les bas régimes sans broncher. Il offre un dynamisme bien supérieur par rapport à son homologue essence, avec des relances efficaces sur route.
Même s’il se montre logiquement plus bruyant que le TCe, son niveau sonore reste tout à fait convenable (l’insonorisation est d’ailleurs plus poussée sur la version Initiale), même si quelques bruits d’air se font entendre sur autoroute. Enfin, sa consommation est particulièrement contenue : l’ordinateur de bord affichait 5,5 L/100 km à l’issue de notre boucle d’essai, conjuguant toutes les utilisations possibles. En revanche, sa tenue de route nous a paru un peu moins efficace que sur le Captur TCe 120, avec des prises de roulis plus marquées (la faute sans doute à une motorisation plus lourde). Pas de quoi remettre en question nos impressions pour autant : moins tranchant qu’un 2008, le Crossover Renault offre tout de même un très bon compromis confort/tenue de route.
Les tarifs du Captur restylé
La gamme Captur débute à 17.100 Euros pour la version Life ENERGY TCe 90 ch. Comptez 22.000 Euros pour une version Intens Energy TCe 120, et même 28.200 Euros pour notre luxueux Initiale Paris dCi 110 ch, à la dotation il est vrai pléthorique (les seules options disponible étant le toit vitré et la roue de secours). Bien que conséquente (3.400 Euros de plus qu’une finition Intens), la rallonge budgétaire qu’implique la finition Initiale Paris est justifiée par la dotation enrichie, et la présentation bien plus cossue.
Points positifs :
+ La finition en progression
+ La présentation toujours aussi réussie, et désormais plus typée SUV
+ L’excellent confort
+ La finition Initiale Paris, chic et cossue
+ La motorisation dCi 110, souple et alerte
Points négatifs :
– Le TCe 120 qui manque de peps sur route
– Quelques bruits d’air sur autoroute
– Des radineries (vitres non impulsionnelles…)
Conclusion : Un succès non démenti, et qui devrait se poursuivre
On connaît tous le proverbe : on ne change pas une équipe qui gagne. Le Captur restylé applique ce principe à la lettre, et se contente de modifications légères, mais suffisantes pour rester au goût du jour. Comme sur la Clio IV restylée, la qualité de finition, principal écueil de la version originelle, est assez significativement améliorée, tandis que le bilan routier, toujours au goût du jour, est inchangé. Enfin, il dispose dorénavant d’une très tendance finition Initiale Paris, aussi onéreuse que désirable. Le Captur n’est donc pas prêt de céder son leadership !