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Essai : Tiguan AllSpace : le Tiguan + 2 places = 7 heureux


Tiguan AllSpace : Le retour du bon père des familles

C’est à l’issue d’un weekend sur la Côte d’Azur que je viens faire le point sur ce nouveau Volkswagen Tiguan Allspace. Le soleil, la mer, le vent, les lignes droites de la côte, les routes sinueuses à travers les cols : tous les éléments étaient réunis pour nous permettre de découvrir les habilités de ce nouveau Tiguan upgradé.

Nouvelle fusée en approche sur la planète SUV grande dimension

Avant d’entrer dans le vif du sujet, faisons un petit détour par la case « marché ». Le nouveau-né de de la marque allemande ouvre une nouvelle perspective au groupe. Il s’agit là du premier SUV de Volkswagen qui offre un voyage à 7 passagers. Le Tiguan AllSpace s’insère dans une famille du SUV déjà chargée. Il s’impose en tant que grand frère du Tiguan 5 places, tout en laissant le rôle de chef de file au Touareg. A travers cette stratégie, le géant automobile souhaite répondre à un marché dont la demande augmente constamment. Et c’est peu dire ! Pas moins de 80% de croissance sur le marché français cette année, avec une prévision à vingt milles immatriculation pour les modèles 7 places. Un boulevard grand ouvert.

Cela fait désormais une bonne dizaine d’années que le secteur du SUV ne cesse de prendre de l’importance dans les gammes des constructeurs internationaux. Alors qu’on pensait arriver à l’asphyxie, certains modèles innovants d’un point de vue stylistique ou pratique arrivent encore à impulser un souffle de jeunesse. J’y reviendrai dans le détail plus tard, le Tiguan AllSpace n’est pas une révolution visuelle comparé à son jumeau Skoda Kodiaq ou à ses frères ennemis que sont le Peugeot 5008 ou le Nissan X-Trail, on doit l’avouer. Il reste dans la ligne moderne du nouveau Tiguan, enjoué par quelques teintes aguichantes. Par contre, il sait montrer les muscles sur ses aspects pratiques. La modularité de la bête permet d’obtenir la meilleure habitabilité dans le segment. Lorsque la famille est au complet, le Tiguan AllSpace avoue un coffre de 230 litres devenant pour le coup une référence en dépassant la concurrence de quasiment 15%. Passant à 700 litres 3ème rangée rabattue, l’espace de chargement en devient impressionnant, offrant un volume de 1.8m³ en configuration optimale.

Mais c’est bien sur la finition que ce nouveau Tiguan AllSpace veut mettre tout le monde d’accord : attaquer la concurrence par le haut.

Premium sinon rien !

La marque allemande, qui attaque le secteur du SUV familial avec une extension de son SUV star, souhaite imposer son style : la qualité historique de l’automobile germanique. Assis derrière le volant, on observe autour de soi et la promesse est tenue.

Volkswagen joue carte sur table. Installé dans un Tiguan AllSpace version Carat Exclusive, on contemple la réalisation quasi sans faute de cet intérieur. La qualité d’assemblage chez VW n’est plus à démontrer, et le SUV n’y coupe pas. Les matériaux sont de très bonnes factures sur toute la hauteur de l’habitacle. Le tout s’inscrit dans un style épuré, teinté par une pointe d’austérité que l’on connait si bien à la marque. Volant à méplat, encadrement en aluminium brossé, insert imitation carbone, toit panoramique ouvrant : tout y est, impossible de ne pas apprécier la lumière qui balaye l’ensemble de ces détails.

Forcément, le premier accessoire qui saute aux yeux lorsqu’on monte et que l’on presse le bouton « START », c’est le nouvel écran Active Info Display qui prend place à la place du traditionnel bloc compteur analogique. Plébiscité par la majorité de la clientèle friande d’innovations technologiques, cet affichage numérique en ravira plus d’un. Les sympathiques animations au démarrage et à l’extinction du moteur m’ont réellement amusé, au point de me surprendre à répéter l’opération pour apprécier ce petit spectacle.

Plus sérieusement, cet outil est très performant. L’affichage des compteurs est modifiable à votre goût. On peut ainsi naviguer entre différentes configurations. Vitesses et rapports de boîte, consommation et conduite écologique, indicateurs d’aide à la conduite, voici ce qui peut prendre place au centre des deux compteurs. Tandis qu’entre les cadrans, vous pourrez choisir d’apprécier la carte du système GPS, la station de radio écoutée ou le menu d’affichage souhaité.

Ce compteur numérique est couplé avec un écran tactile d’une taille de 9.2’’ équipé du nouveau système d’infotainment baptisé Discover Pro. Intuitif et lisible, il ne pose aucun souci à la « prise en doigt » puisqu’il dispose de la reconnaissance gestuelle. Le seul défaut qui lui serait attribué serait la disparition du bouton physique du volume. Dans le trafic, j’ai quelques fois perdu des yeux la circulation en cherchant le bouton du volume sur la console, même si cette fonction est également disponible sur le volant. Par contre, une bonne chose comparée à son homologue français, le Tiguan AllSpace a pris le pari de garder une interface physique pour la gestion de la ventilation. Cela évite de naviguer dans les menus pour simplement baisser une température, détail qui a tout de même fait l’unanimité lors de l’essai.

Concernant le reste du poste de conduite, la console centrale concentre l’essentiel des éléments de gestion du véhicule. De part et d’autre du levier de vitesse se trouvent une multitude de fonctionnalités comme les modes de motricité, la déconnexion de l’ESP ou encore l’activation des aides au stationnement.

Enfin, l’assise n’est pas en reste. Tout de noir vêtu, ce Tiguan AllSpace s’adjuge une sellerie cuir du plus bel effet. Malgré de larges surfaces vitrées, l’aptitude athermique du Tiguan est une réussite. Le soleil marseillais au zénith n’a pas fait rougir le moins du monde mon délicat postérieur.

Le maintien est généreux, l’assise ferme mais confortable, le réglage électrique tout comme l’aspect chauffant des sièges annoncent la couleur. Ce Tiguan AllSpace est le meilleur allié pour avaler les kilomètres tels une simple promenade de santé.

Style extérieur : N’est pas élégant qui veut

Suite à la découverte de son intérieur cossu, il est légitime de s’interroger sur le visuel que propose ce nouveau Tiguan AllSpace. Est-il vu comme un Tiguan break, un Tiguan rallongé ou un Touran surélevé ? Pour le coup, le Service Design de Volkswagen s’est concentré sur de fins coups de crayon pour rendre l’ensemble homogène. Le principal défi de ce nouveau modèle était d’éviter ce que le marketing appelle « l’effet sac-à-dos », autrement dit un rallongement greffé de manière pratique mais non esthétique. Je dois avouer que c’est d’ailleurs plutôt bien joué. D’ailleurs, quand on juxtapose un Tiguan et un Tiguan AllSpace, la différence n’est pas flagrante. Un très bon point pour une automobile qui en a, de l’embonpoint !

Plusieurs éléments les distinguent. Tout d’abord, la plateforme modulaire MQB gagne un décimètre d’empattement pour compenser une longueur accrue de vingt-et-un centimètres. Le porte-à-faux avant reste inchangé alors que la surcharge pondérale arrière est visuellement gommée par l’augmentation de l’entraxe des trains roulants. Toujours dans un souci d’équilibre, le capot du Tiguan AllSpace se pare d’un renflement sur sa partie supérieure affirmant la proue pour mieux introduire a poupe. Les 4.70 mètres sont alors habillés de la meilleure des manières.

Détail qui a son importance, les portières arrières sont presque de la même longueur que les portières avants. Le mistral très vigoureux lors de l’essai m’a d’ailleurs rappelé à l’ordre. Dos au vent, l’ouverture de la portière arrière doit se faire avec la plus grande retenue. Sa prise au vent est comparable à celle d’un coupé et ce n’est pas sa masse induite qui ralentira sa course. Méfiance donc si vous ne voulez pas vous retrouver avec une portière qui plie ses charnières et se retrouve à faire connaissance avec la portière avant.

Tiguan AllSpace rime avec signature visuelle propre. Son étrave est soutenue par sa large calandre chromée accrochant à la volée l’encadrement des optiques à LED. Cette face de baroudeur bourgeois se prolonge que le capot par un renflement évoquant un rehaussement global de la ligne du modèle. L’impression est renforcée par l’implémentation de barres de toit sur le pavillon et des soubassements d’un coloris gris granite mat. Ce bon à la verticale s’inscrit dans le dur avec d’immenses jantes de 19 pouces qui répondent au doux noms de Victoria Falls.

De profil, la polyvalence de ce modèle conserve élégance et dynamisme. Le tout est égayé ou assagi, au choix, par des teintes variées. Le magnifique Orange Habanero louvoie entre une explosion de couleurs pétillantes sous les rayons du Soleil méditerranéen et une chaleur ardente à l’ombre de toute lumière. Le Gris Platine, qui sera sûrement le plus visible sur nos routes, lie une forte relation historique avec le sérieux à l’allemande.

L’entre-deux, coloris qui m’a surpris et plu, se dénomme le Bleu Silk. Couleur douce et constante quel que soit l’éclairement, elle est une agréable alternative aux teintes tristes sans pour autant foncer tête baissée dans le clinquant.

L’arrière est soigné, maquillé pour conserver l’équilibre difficile des lignes dynamiques du Tiguan. Les custodes ont été redessinées afin de mieux coller à l’angle de fuite de la malle de coffre. Elles permettent de contenir l’épaisseur du montant arrière, ce qui est visuellement plus agréable. Mais aussi bien plus simple pour limiter un trois-quart arrière habituellement borgne sur les voitures modernes.

L’arrière du Tiguan AllSpace reste ordinaire et rondouillard. Pour se démarquer, les feux arrières apportent une note de nouveauté avec sa signature lumineuse particulière. Enfin, afin d’asseoir la fin de cette automobile sans trop tomber dans le cliché de la bonne familiale, le bouclier arrière est affublé de deux sorties d’échappement trapézoïdales. Seul reproche, elles sont factices, un mal de notre temps dirais-je.

Derrière le volant : la Polyvalence comme maître-mot

Polyvalent. Adjectif qui qualifie quelque chose qui possède des compétences variées et qui peut remplir plusieurs fonctions. Qu’en est-il des capacités dynamiques du Volkswagen Tiguan AllSpace ?

Dès l’installation au poste de conduite, on sent que ce Tiguan est entre plusieurs eaux. La position proposée est haute, caractère de son ADN de SUV. Pourtant, on peut rester assez bas au sein de l’habitacle à l’instar d’un break. Par contre, les passagers à l’arrière seront rapidement à l’étroit pour ce qui est de la garde au toit, dommage car l’espace aux genoux est raisonnable pour la deuxième rangée de sièges.

L’adaptation faite, découverte des équipements terminée, itinéraire de route chargé, je démarre mon voyage sudiste. Au programme, circulation dans les rues de la capitale provençale débouchant sur de longues autoroutes. Halte dans les hauteurs de Cassis pour se ressourcer avant d’attaquer les cols sanctuaires d’épreuves de rallye et autres courses de côte. Si ce n’est pas le cadre parfait pour tester toutes les habilités d’une voiture, je ne m’y connais pas !

La première partie de mon périple ensoleillé fût le plus stressant. Campagnard affirmé, plutôt habitué aux routes passant à travers champs, je dois dire que mes aptitudes d’observation et de réflexe ont été mise à rude épreuve tout au long de ma traversée marseillaise. Piétons suicidaires, automobilistes enragés, trafic congestionné : un climat idéal me direz-vous. Mais surtout un cadre prolifique aux aides à la conduite modernes. Ces dernières ont pu me démontrer toute l’étendue de leur talent, moi qui suis légèrement rétrograde sur la conduite automobile. Premier contact avec les innovations du Tiguan AllSpace, l’Affichage Tête Haute disponible dans le Pack Premium est un outil connu mais vraiment intéressant. La densité du trafic met à mal votre attention et l’ATH a cet aspect pratique de donner l’essentiel des informations sur la vitesse et la navigation à proximité du champ de vision.

Autre allié légendaire dans les bouchons et la congestion citadine, la boite automatique DSG à 7 rapports se montre d’un soutien incontournable. Pour ma part c’était une première. Le bilan qui en ressort dans ce contexte est tout à fait positif. En mode de conduite normal, la gestion de la boite est vraiment saine. Passages de rapports fluides, adaptés instantanément au style de conduite, rétrogradages contenus et souples : que demander de plus ? Ajoutez à cela la fonction Hold On, qui est ce que j’attendais depuis très longtemps sur une boite automatique. Le tableau est complet. Ce bouton magique empêche la voiture de se mouvoir lorsque vous lèverez le pied du frein à l’arrêt, même si un rapport est enclenché. Et combien d’entre nous se sont faits avoir lors de la période d’adaptation aux véhicules à boite robotisée. En définitive, un problème en moins permettant de se focaliser sur le bourdonnement routier environnant.

Dernier point à relever qui sublime la souplesse de cette auto, la suspension propre au système 4Motion. Le débit de fluide dans les vérins étant variable en fonction du mode choisi, le Dynamic Chassis Control offre un Mode Confort qui s’adapte particulièrement aux routes qui ont fait leur temps. L’amortissement reste ferme mais gomme parfaitement les petites secousses dues aux aspérités aigues du macadam. Mon postérieur étant un fervent défenseur des suspensions hydropneumatiques, je dois dire avoir été conquis par l’agrément de ce Tiguan AllSpace en milieu urbain.

Les cas extrêmes n’étant pas si loin de notre quotidien, celui d’une route extrêmement étroite est d’autant plus plausible que la monture est imposante. Et le Tiguan AllSpace n’échappe pas à la règle, surtout quand l’adaptation au gabarit doit être quasiment instantané. Tel un ange gardien, la caméra à 360 degrés veille à garder intacte la carrosserie de cet éléphant qui s’ose dans un magasin de porcelaines !

La navigation, quant à elle, est exsangue de tout reproche. A part un temps de mise en route certain, la réactivité et la directivité des indications ont été sans faille. La confiance est totale. Un autre équipement a attiré mon attention, non pas par excès de défiance à son égard, mais par une obligation de double contrôle. Je parle ici du détecteur d’angle mort. Très bien signalé sur le rétroviseur par une large bandante lumineuse orange, il a la fâcheuse tendance à prévenir très largement en avance l’approche d’un véhicule. Ne soyez pas surpris de voir le voyant entrer en action alors que le véhicule est encore bien visible dans le rétroviseur ou qu’il soit quasiment deux voies sur votre gauche. Cela vous oblige ou plutôt vous rappelle le meilleur des conseils que vous a prodiguer votre moniteur : un coup d’œil en direct est toujours mieux que tous les gadgets !

Le Tiguan AllSpace à travers les cols : Va y avoir du [Mode] Sport !

Désormais sorti de la torpeur, loin du cirque urbain, on roule. Plusieurs kilomètres. Les minutes passent. Le décor défile. Les paysages se succèdent mais ne se ressemblent pas. Puis la solitude commence à se faire sentir. L’asphalte se fait plus rugueux. Les doigts commencent à démanger. Les virages s’annoncent et font monter l’envie d’y plonger. Une étendue de gravier sur le bord de la route synonyme d’une halte salvatrice. Dégourdissement des jambes pour évacuer la lourdeur des lignes droites avalées. Les yeux se lèvent, contemplent l’horizon. Le tableau s’étend à perte de vue.

Ils balaient le spectacle qui leur est offert. Puis le regard est intercepté. Accroché par un cordon gris qui serpente. Suspendu sur le versant des collines, le tracé promet une rude bataille. Ni une ni deux, la main plonge dans la poche, agrippe la clé. Trois pas, le conducteur saute à l’intérieur du véhicule. « Engine Start ». Le main droite tombe sur la molette et sélectionne à l’instinct le Mode Sport comme une évidence.

Levier de vitesse tiré d’un geste brusque, la boite passe en sélection manuelle. Pied sur le frein, l’écran ATH se déploie. La ligne de mire s’affiche. Le moteur attend le départ. Pédale de droite enfoncée, le Tiguan AllSpace se met en branle et c’est parti pour le marathon aux cent virages !

Passé le coup de folie, permettez-moi recentrer les débats et de redevenir plus conventionnel. Notre terrain de jeu pour cette deuxième partie d’essai plutôt musclée n’est autre que les routes en amont et en aval du Col de l’Espigoulier. Nul doute que j’ai pu mettre au défi le Tiguan AllSpace, que ce soit en conduite raisonnable comme à régime très (voire très) soutenu.

Le temps de s’acclimater à la bête, j’arpente les chicanes et autres pif-paf naturels en mode balade. Le Tiguan AllSpace se révèle facile à emmener et le 2.0 litres TSI de 180 chevaux ne pâlit pas devant les 1.600 kg à emmener. A peine accuse-t-il le coup dans les tête d’épingle, défavoriser par ses dimensions. Franc, disponible rapidement et sans turbo-lag indésirable, la souplesse s’invite dans les coups de volant à chaque détour de la route. Evidemment, VW a travaillé la direction. Elle permet de placer précisément cette armoire à glace qui coure sur un fil.

Bien en jambes, j’accélère la cadence. Indubitablement, la polyvalence arrive à court d’arguments. Dès que la conduite se fait sportive, les défauts physiques du Tiguan AllSpace sortent de derrière les buissons et pour ne voir plus qu’eux en plein milieu de la chaussée. Le moteur rond dans les tours est dirigé à la baguette par la boite DSG7 qui se fait respecter en maître. Les passages en manuel s’exécutent rapidement et avec énergie. Mais cela à un prix. La consommation s’envole rapidement. Le sans plomb fond comme neige au soleil ! Finis les 9L/100 km accrochés en mixte. Bonjour les 18 litres pour 100 km ! Evidemment, la sportivité n’est pas sa vocation, rares seront les périodes d’attaque à son volant.

Le point bloquant mis rapidement en exergue est son poids, mettant la liaison au sol en difficulté. En Mode Sport, la suspension se raffermit, pas de comparaison possible avec le confort précédemment évoqué. Cela n’empêchera pas le Tiguan AllSpace d’avoir une très forte prépondérance au roulis. Virage, frein, coup de volant. C’est pile à cet instant que la caisse s’affaisse de tout son long sur la roue avant extérieure.

Mention spéciale aux pneus dont la monte en a étonné plus d’un. Du Hankook ? Pourquoi pas après tout. Ces pneumatiques se révèlent agréable et réussissent du mieux qu’ils peuvent à contenir la dérive de l’engin. Bien riveté au sol en mode balade, le SUV a la fâcheuse tendance au sous-virage en appui prononcé. Les pneus en resteront du reste silencieux. Le point de corde attrapé à la volée, si la remise de gaz se fait trop barbare, la bête s’affolera et cherchera sa voie. Tiraillé entre le sous-virage et l’adhérence du train arrière qui veut motricer, le système 4Motion réussira à contenir une dérive latérale continue à l’accélération. Un comportement peu sportif mais à aucun moment traître. Le Tiguan AllSpace assume ses points faibles mais reste de confiance.

Quitte à tester la versatilité du modèle, je me suis tenté à tester ce SUV aux terrains accidentés. Le mode Hold On et les quatre roues motrices conjugés gardent le Tiguan en place. Poussière, graviers, dénivelé important, tant que la caisse passe aucun souci. Mais dès que l’on aborde une ornière au caractère affirmé, la garde au sol montre des faiblesses. L’angle d’attaque ainsi que l’espace entre le sol et le soubassement s’avèrent trop faible. Gare aux boucliers frottés lors d’une marche arrière trop optimiste !

Pour rendre au Tiguan ce qui est au Tiguan, ce dernier se révèle un parfait tout-chemin. De même que sur le bitume, ce destrier est à son aise au trot, mais le galop ou le saut d’obstacle ne sont ni ses spécialités, ni ses objectifs. Somme toute, de quoi faire rire les enfants lors d’excursions dominicales tout en découvrant les paysages à portée de pneus !

Conclusion : Expert nul part mais bon partout !

Rassasié de toutes ses sensations diverses et variées, il est temps de faire le bilan. Le sentiment qui ressort de ce Tiguan AllSpace est qu’il s’agit d’un très bon compromis dans la plupart des domaines automobiles. Maniable en ville, autonome avec son régulateur de vitesse adaptatif de série sur les longs trajets, clair et confortable, habitable et spacieux, incisif sur routes sinueuses et commode aux des sentiers battus. Un bon pêle-mêle de caractères automobiles qui fait que ce Tiguan AllSpace saura toucher sa clientèle. Une clientèle aux besoins hétéroclites mais une clientèle avec un désir d’exclusivité toujours plus affirmé.

Quoiqu’il en soit, la question à laquelle je n’ai répondre est de savoir quel est le vrai prix d’une telle transversalité. Aujourd’hui, le Tiguan AllSpace propose une offre premium assez large. Etalée sur 5 étages de finitions, cette gamme de choix est à mettre en relief avec un Tiguan : il faut compter trois milles pièces de plus pour un Tiguan AllSpace à finition égale, mais avec un nombre d’équipements de haute technologie bien plus élevé. Bref, partant d’un simple 1.4 TSI 150 manuel à 32.990 € en Confort-Line, le nouveau SUV 7 places de la marque allemande peut aller jusqu’à décrocher les 55.780 € en 2.0 TDi Bi-Turbo de 240 chevaux en DSG7 en finition First Edition.

La rançon de la gloire pour Volkswagen est bien entendu le malus écologique, qui peut aller jusqu’à 5.800 € sur le 2.0 TSI que nous avons eu à l’essai. Il paraît flagrant d’imaginer que le manufacturier germanique proposera un petit coup de pouce financier à ses clients pour contrecarrer le petit cadeau de l’Etat à l’achat des plus grosses motorisations.

Dans l’attente de la présentation de la version finale du prochain Touareg annoncé pour l’année prochaine, le Tiguan AllSpace aura le droit – si tout le monde reste sage – à deux futures finitions encore indisponibles. Pour me faire mentir, Volkswagen donnera un peu des cours du soir à son nouveau SUV dans les deux matières où il n’a pas eu la moyenne : le sport et le cross. Un pack sera rapidement disponible sous l’appellation « Pack Off-road ». Il lui sera offert une meilleure protection du bas moteur et des boucliers avec un angle d’attaque annoncé à 25°. De même, le marketing avoue à demi-mot la possibilité de revêtir le Tiguan AllSpace du logo R-Line. Quand on voit le succès sur la base 5 places, il est plutôt évident que cette version aurait toute sa place pour affirmer la face avant du grand frère. A méditer chez Volkswagen et à patienter dans les rangs des initiés.

Points positifs :

+ Direction Précise
+ Souplesse en Mode Confort
+ Complémentarité des aides à la conduite
+ Motorisations polyvalentes

Point négatifs :

– Poids handicapant
– Position de conduite peu évidente à trouver
– Garde au toit pour les passagers arrières
– Prix et Malus cumulés

Ecrit et illustré par Quentin Boullier. Sa galerie Flickr. Sa page Facebook.