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Chantilly Arts & Elegance 2017 : un grand cru

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Chantilly, la crème de la crème ?

Le Mans Classic, les 24h du Mans, le Tour Auto, Sport&Collection, Les Grandes Heures Automobiles, non, non il est encore grandement possible que l’automobile nous fasse encore rêver en France ! Rajoutons à la liste celui qui nous intéresse : Chantilly Arts&Elégance. Quand la France veut rapatrier une partie de l’esprit du fameux Concours d’Elegance italien de la Villa d’Este ? Peut-être … Toujours est-il que Blog-Moteur était à sa récente 4e édition.

Un rassemblement « distingué »

Que de bons échos sur les précédentes éditions : de superbes autos de collection, les derniers concepts et nouveautés en vogue, dans un cadre magnifique. Et pourtant, avoir entendu parler de dress-code comme pour une grande soirée très élaborée, trahissant un certain élitisme, de ne savoir que la manifestation statique n’a –donc- pas tout le spectacle d’un Tour Auto ou d’un Le Mans Classic, quelques raisons d’un enthousiasme modéré à m’y rendre. Mais voilà, parfois l’appel des proches passionnés tend une belle invitation ! Suivez le guide !

Souffler les 70 bougies à Chantilly

On ne pourra l’avoir manqué : cette année Ferrari fête ses 70 ans. L’occasion de belles « célébrations » notamment en Italie, mais aussi de constituer la saveur particulière de cette édition 2017 de Chantilly. Sur le parking « supercars », nous trouvons déjà bon nombre de 512 TR, de jolies pistardes 430 Scuderia et 458 Speciale jaunes, une 575 Maranello en configuration très classieuse ; une légendaire Dino côtoyant l’exubérante 458 « Liberty Walk »  et on trouve vite à l’intérieur de l’enceinte une superbe 250 GT SWB California verte. Une California de Californie, d’ailleurs, une oeuvre d’art, clairement, très élégante … on est dans le thème, tout va bien !

Puis on trouve les mythiques Daytona et Dino … La première remplaçant une belle lignée de 250 & 275 et venant répliquer à cette Miura si performante ; la deuxième du nom du fils d’Enzo Ferrari, disparu trop tôt, et rendue célèbre dans Amicalement Vôtre …

Nous apercevons ensuite ce couple de 250 GTE, puis ces deux 275 GTB, et cette 250 GT Lusso voisine privilégiée de trois F40, dont une réplique de LM. Dans les plus récentes, on trouve la F12 « Tailor Made » commandée par la concession belge Francorchamps Motor Brussels, avec une livrée argent et bande jaune faisant référence à la 250 GTO gagnante du Tour de France 1964. La F12 reprenait des sièges en tissu bleu initialement, pour finir l’évocation. Superbe ! A ses côtés, la jeune California T est présentée dans une des livrées spéciales des 70 ans de la marque faisant référence à une livrée de 250 Testa Rossa de 1957. Le gris s’associe ici à un rouge intense, qui parcoure longitudinalement la carrosserie jusqu’à en encercler la calandre..  Effet garanti, et également pour les sièges en cuir rouge et surpicûres blanches. Autre édition spéciale des 70 ans sur une 488 GTB, toute de rouge et de blanc vêtue. Magnifique config pour cette 412, et l’on continue pour trouver bien plus loin des Ferrari bien plus mythiques …

On démarre par cette 225 S Vignale Spyder, devancière aux bien-connues 250 et détentrice de beaux résultats lors des mythiques courses Mille Miglia, Targa Florio, … Suivent plusieurs versions de 365 GTB/4 Competizione dites Daytona, prenant place en face des récentes 488 Challenge et GT3.

Puis on arrive sur des œuvres d’art … les protos « voitures ouvertes » des 24h du Mans ! Sublime 250 TR de 1958, 275/330 P de 1964, Dino 166 SP de 1965 et 333 SP de 1997, très proche de la F1 équivalente. Déjà impressionnante en statique, je vous souhaite de l’entendre un jour faire hurler son V12 en pleine charge : Ferrari reste une marque à part, qui sait sublimer des lignes, des mélodies mécaniques … et fait jouer le plaisir des sens !

Nous trouvons ensuite une très élégante 365 GTS/4, Daytona découvrable, ex-David Gilmour, guitariste de Pink Floyd ! Un goût très sûr, n’est ce pas ? 🙂

On continue le tour côté Ferrari, pour découvrir mon coup de cœur de cette édition … cette 250 GT California LWB de 1959, grise et intérieur bleu, bien connu des Ferrari de compétition à cette époque.

Toujours dans la famille 250, on trouve ensuite les 250 GT Passo Corto (1960), l’originale 250 GT Sperimentale annonçant la GTO, la 250 GT Breadvan et son arrière très particulier qui donna ce surnom, que l’on avait vu ces dernières années au Tour Auto, et les deux 250 GTO de 1962 et 1964. 250 GTO, le saint-graal, s’échangeant à plus de 30 millions d’euros.

On enchaîne avec les protos voitures fermées, soit les 250 LM (1964), et les très démonstratives 312 P (1969), 512 S (1970) et 512 M (1970).

Terminons le tour côté Ferrari avec les GT et spectaculaires dérivés : 308 GT4/LM (méconnaissable 308 !) (1974), 512 BBLM (1980), F40 LM (1992), et 550 GTO Prodrive (2003). Ça transpire la course automobile par ici ! 

Beaucoup de chevaux cabrés, mais pas que !

En dehors de ces très belles autos, honneur était globalement fait aux italiennes. Côté Fiat, nous avions la très soignée 850 Coupé de notre confrère Loïc de The Automobilist, d’adorables déclinaisons de la 500, et cette 1500 si vous n’avez pas les moyens pour la grande cousine 250 GT California !! 😉 Notez en effet une certaine ressemblance stylistique … mais aussi avec une Peugeot 404 Cabriolet ; toutes œuvres de Pininfarina.

Lamborghini nous a aussi gâtés : les très emblématiques Miura, Countach, Diablo étaient de la partie (plus une Aventador et deux Murcielago sur le parking), mais aussi cette étonnante Espada au look taillé à la serpe par Bertone ou cette élégante 400 GT 2+2.

Nous retrouvions des cousines Bertone de l’Espada chez Maserati avec notamment cette Khamsin, dotée d’une importante surface vitrée à l’arrière. Maserati profitait de l’évènement pour présenter ses toutes récentes Ghibli et Gran Turismo restylées.

Les lancistes, peinés par le sort de la marque aujourd’hui, se consolaient avec ces très élégantes Aurelia et Flaminia Coupé.

Beaucoup d’Alfa Romeo pour les amateurs. De très mignonnes Giulietta Sprint et Spider, Giulia Spider, la démonstrative Montréal …

mais surtout de très belles anciennes à carrosserie spéciale d’avant et d’après-guerre. Tantôt subtiles tantôt exubérantes, mais de belles carrosseries italiennes, surtout … On trouvait alors une 6C 1750 Zagato MM, une 8C 2300 MM Torpedo / Cabriolet Brandone, une 6C 2300B MM Touring Corsa Spider, une 6C 3000 CM Superflow IV Pinin Farina, une 6C 2500 SS Cabriolet, une 6C 2500 Turismo Cabriolet Garavani, une 1900 Super Sprint Zagato et une 6C 2500 SS Coupé Villa d’Este Touring.

Petit clin d’œil à cette petite rareté italienne qu’est l’ASA 1000 GT, qui a failli recevoir un badge au cheval cabré comme modèle d’accès à la gamme … Dessin par Bertone.

De la haute distinction à l’ultra sophistication chez les british

On rangera dans la première catégorie les deux Bentley suivantes … qui laissent autant bouche bée que la très récente, technologique et démonstrative McLaren 720S ! Plus « fun », les Woodies, carrosserie accueillant le bois sur la partie arrière, notamment sur des américaines … et la petite Austin Mini ! Enfin, côté anglaises, Aston Martin présentait sa dernière DB11, accompagnée de l’exclusive GT12 … et de la très exclusive et réussie Vanquish Zagato … malheureusement pas immortalisée

Vive la France !

N’oublions pas notre cher pays qui a toujours sa carte à jouer dans les belles autos ; preuve en est avec ces deux Bugatti type 57S Atalante et 57S Atlantic, une des trois Atlantic au monde ! Cette bleue appartenant au bien connu collectionneur Peter Mullin. Estimation ? 50 à 80 millions de dollars …

Plus proches de nous, mais tout aussi exclusives dans l’idée, Renault et Citroën ont amené leurs Trezor et CX-Perience dévoilées au Mondial de Paris 2016. Deux concepts qui ont remporté le Concours d’Elegance accompagnés de mannequins en tenues de grands couturiers comme la Ferrari 250 TR … et devant la Vanquish Zagato Roadster.

Chantilly a aussi tenté DS pour y amener toute la gamme DS 7 Crossback bientôt commercialisée. Le jaune-orangé de lancement est toujours un peu criard … la Performance Line manque de raffinement et détonne par rapport à l’esprit DS… la série limitée de lancement La Première en revanche est très cohérente et convaincante notamment dans cette sobre livrée grise, contrastant élégamment avec le cuir rouge de l’habitacle. Vivement les essais ! La gamme ne serait pas complète sans l’exclusive version présidentielle … présente un peu plus bas ! Elle y faisait place aux côtés d’autres autos présidentielles bien connues.

SLR-mania, summum de représentation des allemandes

Impossible de l’avoir manquée cette dizaine de Mercedes-McLaren SLR ! Coupés, Roadster, rare version Strirling Moss, il y en avait pour tous les goûts ! Avant très agressif, capot démesurément long, superbes jantes turbine, l’auto n’a pas pris une ride. Une auto d’exception qui trouvait en la Lexus LFA une concurrente du jour de taille …

N’oublions pas les sympathiques Porsche et BMW présentes … ainsi que des motos !

Des électriques pour faire bonne figure ?

Pour compléter ce festival de belles mécaniques, Chantilly a également fait une petite expo de véhicules électriques avec notamment une réplique de la « Jamais-Contente », première électrique à passer les 100 km/h ! BMW amenait aussi une 1602 électrique, avec un logement de prise derrière les naseaux … Sympa !  Renault Classic positionnait également une Dauphine électrique.

Chantilly Arts et Elegance, un must ?

Visite assez express de cette 4e édition ; on n’aura pas eu le temps de tout voir, hélas… notamment la fameuse Bugatti EB110 qui était présente ! Beaucoup de superbes autos, dans le cadre fort sympathique du domaine de Chantilly. Un Rétromobile en plus bucolique, intéressant ! Reste que l’entrée se paie au prix fort, 50€, mieux vaut alors se programmer une journée très complète pour en profiter calmement. D’après les habitués, cette édition montrait un parking supercars plus fourni que l’an dernier, à l’inverse des autos dans l’enceinte de l’événement, montrant un niveau en baisse. Idem pour le Rallye Supercars de la veille, de moindre qualité que l’an dernier, avec des F1 GTR et autres raretés qui avaient fait grand bruit ! Reste que, malgré que Chantilly ait eu lieu en même temps que Goodwood Revival et l’anniversaire des 70 ans de Ferrari à Maranello, la fréquentation était tout de même en augmentation de 20% … Bref, un événement assez incontournable en effet, mais moins spectaculaire et « captivant » qu’un Le Mans Classic, de mon point de vue. Vivement quand même l’année prochaine !