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Essai : Renault Austral E-Tech 200 : Retour en grâce ?

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Un retour au sommet avec le Renault Austral ?

Renault va mieux. Après quelques années de flottement, la nouvelle direction prise par le constructeur Français commencer à porter ses fruits, et le fameux plan « Renaulution » (présenté début 2021) est en bonne voie. Sa première phase « Résurrection » est en avance, et la réorganisation porte manifestement ses fruits, avec un carnet de commandes bien rempli. Tournée vers les produits, la seconde phase « Rénovation » est elle aussi bien engagée, avec en fer de lance la très réussie Mégane E-TECH Electric. Remplacant le Kadjar, et s’alignant sur le segment profitable (et ultra-concurrentiel) des « C SUV », le nouveau Renault Austral constitue une autre étape dans l’offensive produit du constructeur. Le nouveau SUV au losange a-t-il de quoi concurrencer les ténors de la catégorie Peugeot 3008, Volkswagen Tiguan et le duo Hyundai Tucson et Kia Sportage ? Ma réponse, après une semaine passée au volant du Renault Austral E-Tech 200 iconic esprit Alpine !

Une ligne athlétique et valorisante pour le Renault Austral

A bout de souffle, le Kadjar avait rapidement vieilli, avec son design un peu trop rondouillard, et qui manquait de caractère. Faisant table rase de ce passé, l’Austral s’émancipe sensiblement. Long de 4,51 m, son design est devenu athlétique, et résolument valorisant. On note la ceinture de caisse rehaussée, les arrêtes vives, ou encore les passages de roues, très musclés. Quant au pilier C, il me rappelle furieusement le Peugeot 3008 !

Une inédite finition esprit Alpine

Des impressions résolument positives, et qui sont encore renforcées si l’on opte pour la finition esprit Alpine. Si on peut être légitimement dubitatif sur l’association du mythique label de Jean Rédélé à un SUV familial (fut-il valorisant), les éléments spécifiques de cette finition lui vont à ravir.

Au programme : des éléments de carrosserie contrastés (peints en noir), un bouclier avant intégrant une lame sport, des jantes alliage 20 pouces diamantées, ou encore des feux arrière avec effet « moiré 3D ». Par ailleurs, cette finition a l’apanage de la teinte « Gris Schiste Satin » (gris mat si vous préférez), justement apposée sur « mon » Austral d’essai. Une teinte qui n’est pas donnée (2.200 Euros avec le toit noir contrasté), mais qui va à ravir à l’Austral.

 

L’intérieur le plus réussi de la catégorie ?

Terminé les intérieurs un peu fades chez Renault ! L’Austral s’émancipe (là-encore !) du Kadjar, en adoptant une planche de bord moderne et inspirée. Avec ses écrans en forme de L, son architecture intérieure est reprise de la nouvelle Mégane E-TECH Electrique. 

Jadis à la traîne dans ce domaine, Renault n’a désormais plus de leçon à recevoir en terme de qualité de fabrication. Mieux que ça, l’Austral intègre même directement le cercle des modèles les mieux finis de la catégorie ! On apprécie les matériaux flatteurs en partie supérieure (plastique moussé, jolie suédine avec surpiqures contrastées en partie centrale…), le revêtement noir du ciel de toit et des montants de pare-brise, et les assemblages sérieux (absence de bruits parasites). Si les matériaux utilisés pour les parties inférieures sont plus communs (un point également valable chez la concurrence), et que j’ai trouvé le tissu des sièges un peu rêche, l’ensemble n’en reste pas moins très réussi.

Coulissant (il dissimule un rangement), le repose poignet de la console centrale permet de pianoter sur l’écran central tout en reposant son bras, et il rend également les longues distances plus agréables.

La finition esprit Alpine dispose d’accastillages intérieurs spécifiques. On remarque la sellerie mixte tissu/Alcantara, le volant gainé cuir et Alcantara (avec de jolies surpiqures bleu-blanc-rouge), ou encore les seuils de porte et les appui-têtes, siglés Alpine.

Une interface numérique propulsée par Google pour le Renault Austral

Baptisée « openR », l’interface numérique de l’Austral a été développée par Google. Disposés en forme de L, les deux écrans font respectivement 12,3 et 12 pouces.

Par rapport aux anciens systèmes développés en interne (R-Link notamment), la progression est phénoménale. Très moderne dans sa présentation, et intégrant l’assistant vocal Google, le système est fluide, intuitif et réactif à l’usage. C’est bien simple : l’Austral propose aujourd’hui la meilleure expérience numérique de la catégorie, largement devant ce que propose un Peugeot 3008, mais aussi devant les récents Kia Sportage et Hyundai Tucson, ou même le VW Tiguan.

Inutile de vous le préciser : l’interface inclut les connectivités Apple CarPlay et Android Auto sans fil. Renault a par ailleurs eu l’excellente idée de conserver des commandes physiques pour la ventilation, en bas de l’écran central.

L’Austral conserve des commandes physiques pour la ventilation/climatisation : c’est bien vu.

Partenariat avec Google oblige, la navigation est assurée par Google Maps (et c’est une bonne chose). Pour pinailler, la qualité de la caméra de recul pourrait être meilleure.

Les différents modes d’affichage pour l’instrumentation sont (eux aussi) réussis, malgré un léger bémol : l’absence de graduation pour la version similaire à une instrumentation « classique ».

Espace à l’arrière, banquette coulissante, mais coffre un peu limité

« Des voitures à vivre ». Ce slogan qui a fait date a caractérisé Renault pendant de longues années. L’Austral se montre plutôt digne de cet héritage, avec sa banquette arrière (scindée en deux parties) qui coulisse sur seize centimètres, au bénéfice de l’espace aux jambes, confortable. Dommage en revanche que son coffre ne soit pas un peu plus généreux : avec 430 litres banquette reculée (555 litres avec la banquette avancée, mais les passagers arrières voyagent alors avec les genoux dans les sièges avant), il marque un peu le pas face au Hyundai Tucson, plus généreux dans ce domaine (616 litres pour un Tucson Hybrid 230).

Les motorisations disponibles, et les caractéristiques de la version E-Tech 200

C’est un signe des temps : l’Austral se passe de diesel. A la place, Renault propose trois motorisations carburant au sans-plomb. La gamme débute avec les deux motorisations à hybridation légère (mild hybrid), de respectivement 130 ch (trois cylindres 1.2 TCe avec boite mécanique) et 160 ch (quatre cylindres 1.3 TCe avec boite automatique -CVT en l’occurence-). Coiffant la gamme, la motorisation E-Tech 200 dispose quant à elle d’une « vraie hybridation » (full hybrid) : elle est donc capable d’évoluer (sur une courte distance) par la seule force de son moteur électrique. En revanche, et contrairement à nombre de ses concurrents, l’Austral se passe pour l’instant d’une version hybride rechargeable/PHEV, une technologie pourtant disponible sur d’autres modèles de la gamme.

Mais revenons à la motorisation E-Tech 200 qui nous intéresse aujourd’hui. Cette dernière reprend le nouveau trois cylindres 1.2 TCe de 130 ch, et y ajoute un moteur électrique de 68 ch, un alterno-démarreur de 34 ch, et une batterie lithium-ion de 1,7 kWh. Le tout est associé à une boite de vitesse automatique à crabots. Comme son nom l’indique, cette motorisation développe la puissance maximale totale de 200 ch.

Au volant du Renault Austral E-Tech 200

Les premiers pas au volant du Renault Austral sont un peu déroutants. La raison ? La suppression du levier de vitesse, au profit d’un sélecteur de vitesse installé derrière le volant. On se retrouve donc avec 3 commandes du côté droit du volant, et il n’est pas rare de s’emmêler les pinceaux au début, en saisissant le commodo d’essuie-glaces à la place du sélecteur de vitesses. Une fois qu’on a pris ses marques toutefois, ce sélecteur apporte une plus-value indéniable, puisqu’on peut tout faire (ou presque) en gardant ses mains sur le volant.

Avec cette motorisation E-Tech 200, Renault annonce « jusqu’à 80 % de conduite électrique en ville ». A défaut de pouvoir réellement vérifier cette affirmation, je peux en revanche vous confirmer que le moteur électrique prend souvent le relais en utilisation urbaine, ce qui limite au passage le recours à la partie thermique. Relativement puissante, la machinerie électrique est capable de mouvoir l’Austral sans constituer une gêne pour les autres, et sa batterie de 1,7 kWh lui permet d’emmagasiner suffisamment d’énergie pour rouler sur plusieurs centaines de mètres.

Une motorisation E-Tech 200 efficace, mais qui manque un peu de raffinement

Dommage en revanche que le trois cylindres 1.2 TCe manque un peu de raffinement : il n’est pas rare qu’il se réveille de façon trop perceptible, et notamment à froid, lorsque le moteur est sollicité pour réchauffer l’habitacle (et sans doute son groupe hybride). Son grondement est alors trop perceptible, et on ressent par ailleurs quelques vibrations en filigrane.

Si le groupe hybride offre suffisamment de répondant pour répondre à toutes les situations de conduite, il ne faut pas s’attendre à un vrai sentiment de « sportivité » au niveau mécanique. La motorisation E-Tech 200 livre une bonne copie (0 à 100 km/h en 8,4 secs, reprises efficaces), mais on aimerait parfois un peu plus de répondant. C’est bien avec une conduite « cool » que l’ensemble donne le meilleur de lui-même, avec une bonne fluidité entre les différents modes. L’expérience est un peu moins fluide lorsqu’on hausse le rythme, le groupe hybride accusant alors parfois quelques hésitations.

La sobriété est de la partie : sans aller jusqu’aux 4,6 L / 100 km annoncés par Renault, j’ai constaté des consommations plus que raisonnables pour un SUV richement équipé de 200 ch, avec une moyenne de 6,8 L / 100 km sur un parcours mixte autoroute/départementale/ville. Il est par ailleurs facile de descendre sous les 6 L sur un parcours routier. Notez par ailleurs que les palettes installées derrière le volant permet de modifier l’intensité du freinage régénératif : sans aller jusqu’à un système « one pedal », on se passe quand même souvent de la pédale de frein.

Une belle agilité avec le système 4Control

Disponible en option (et présent sur ma version d’essai), l’excellent système 4Control advanced apporte une sensation d’agilité plutôt bluffante pour un SUV. Et ce n’est d’ailleurs pas qu’une sensation : l’Austral répond à la moindre sollicitation du volant, et se place immédiatement à l’endroit voulu. La maniabilité profite également de ce système : l’Austral braque court (diamètre de braquage de 10,1 mètres), et il se faufile plus facilement que ses concurrents. L’expérience est tellement probante qu’on parfois l’impression d’être au volant d’une citadine, et surtout pas d’un SUV d’environ 4,50 m !

Lorsqu’on décide de hausser le rythme et de le bousculer, l’Austral s’accroche à sa trajectoire et son nez n’élargît pas trop la trajectoire. Cerise sur le gâteau, il concède même un léger déhanché si on lève (volontairement) le pied. Un châssis rigoureux donc, et un peu joueur : c’est franchement pas mal pour un SUV ! En revanche, l’Austral souffre de quelques bruits d’air sur autoroute. Surtout, son amortissement est trop ferme, et plus particulièrement au niveau du train arrière. Conséquence, les irrégularités de la chaussée sont parfois répercutées trop sèchement aux occupants. C’est dommage, car pour les autres aspects liés au confort (confort d’assise, et même qualité du son avec l’installation Harman Kardon de 485 W), l’Austral livre une bonne copie.

Une autre source de satisfaction : les nombreuses raffinements sécuritaires (l’Austral offre au total une trentaine d’aides à la conduite), à l’image du régulateur adaptatif « intelligent » ou de l’active drive assist (qui centre la voiture dans la voie). Je pourrais également citer la qualité de l’éclairage la nuit, avec les projecteurs Matrix LED.

Conclusion : Une nouvelle ère pour Renault

Vendu à partir de 34.000 Euros (comptez 47.500 Euros pour la version iconic esprit Alpine E-Tech 200 essayée ici), le Renault Austral est un sérieux prétendant pour le titre de meilleur SUV de sa catégorie. Il s’émancipe largement de son prédécesseur Kadjar, avec son style extérieur valorisant et dynamique, son habitacle au dessin inspiré et très bien fini, mais aussi avec son interface numérique signée Google, qui enterre littéralement les anciens systèmes maisons (et qui surpasse aussi l’expérience proposée par la concurrence). L’agilité est bluffante avec le système 4Control optionnel, et la motorisation E-Tech 200 est efficace et sobre. Ne reste alors que quelques menus défauts, à l’image de l’amortissement trop ferme, ou du trois cylindres essence, qui gronde parfois un peu trop. Si vous êtes sur le marché pour un SUV de taille moyenne, l’Austral mérite clairement de figurer dans votre short-list !