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Essai : Kia Sportage Hybride 230 : Le meilleur SUV Hybride ?

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Changement de cap pour le nouveau Kia Sportage

Pour faire une référence directe à son ancien slogan « Power to Surprise » (« Movement that inspires » aujourd’hui), Kia n’a pas fini de nous étonner. Et ce n’est pas la nouvelle génération de Sportage qui va me contredire. Ce nouvel opus (le cinquième du genre) a été spécialement conçu et développé pour le marché Européen, et repose sur la nouvelle plate-forme « N3 », partagée avec son talentueux cousin Hyundai Tucson. Ce nouveau Kia Sportage mise sur son style original, son habitacle soigné, et sur sa belle dotation technologique. J’ai passé une semaine au volant du Kia Sportage Hybride 230 ch, et je vous explique pourquoi il constitue l’une des meilleures propositions de son segment !

Un style très affirmé, et vraiment différenciant

Pas facile de se faire une place sur le segment C-SUV, ultra-concurrentiel, et crucial pour les constructeurs généralistes. Plutôt que de rester dans sa zone de confort, Kia a décidé de repartir d’une feuille blanche pour le style de sa cinquième génération de Sportage, avec une envie claire : le faire sortir du lot.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari est réussi. Cette nouvelle génération dispose d’une personnalité bien plus affirmée qu’avant : impossible de le confondre avec l’un de ses concurrents, et notamment (qui a dit surtout ?) avec son cousin Tucson.

Conséquence directe, ce nouveau Sportage multiplie les gimmicks stylistiques : feux avant en forme de boomerang (ce qui permet à la signature lumineuse d’être visible même de profil), épaulements de caisse marqués au niveau du pilier C, et une signature lumineuse arrière qui déborde sur les ailes arrières (un clin d’oeil à la sublime et trop confidentielle Stinger ?).

Notez qu’il est possible de disposer d’un toit contrasté (mais invariablement noir), et que le beau Vert Bornéo dans mon Sportage d’essai est facturé 650 Euros. Produit en Slovaquie, ce nouveau Sportage est décidément très Européen dans l’âme, puisque son style est l’oeuvre d’un designer Français !

Un habitacle à la pointe de la modernité 

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : l’habitacle de ce nouveau Sportage est une réussite.

De 12,3 pouces, les deux écrans de l’instrumentation et du système d’infodivertissement sont englobées dans ce qui s’apparente à une grande dalle incurvée. Leur implantation est parfaite : à bonne hauteur de regard (et de toucher pour l’écran central).

En forme de crosse de hockey, les aérateurs contribuent eux aussi à la sensation de modernité qui se dégage de cet habitacle. La console centrale est épurée, avec une commande rotative pour la boîte de vitesse, et de larges rangements : double porte-gobelets, logement pour le smartphone (avec recharge par induction), ports USB et USB-C.

Les commandes de ventilation sont très agréables à l’usage : elles offrent un juste milieu entre tactile et commandes physiques, avec de part et d’autre des deux molettes.

Seul petit bémol : il n’est pas possible d’opter pour un intérieur clair, même en option. En fonction de la finition choisie, on aura donc une sellerie noire ou… noire.

Des aspects pratiques soignés

Paradoxalement, le Kia Sportage « full-hybrid » (HEV) offre un meilleur volume que la version à hybridation légère. Il oscille donc de généreux à très généreux, puisque cette version HEV 230 ch peut engloutir 587 litres d’armes et bagages.

Même satisfaction aux places arrières, en parfaite adéquation avec la vocation familiale du modèle.

Une qualité de fabrication flatteuse 

La forme, mais aussi le fond. Les matériaux du nouveau Sportage laissent une impression globale flatteuse, avec un plastique moussé à cœur en partie centrale, et même de « vraies-fausses » surpiqûres. Même les contre-portes ont droit à un traitement de faveur, avec un revêtement en partie moussé. Rien à redire non plus s’agissant de la solidité des arrimages : c’est du sérieux.

En revanche, je regrette le recours trop important aux surfaces peintes en noir piano, qui captent les traces de doigts et la poussière, et qui sont plus sensibles aux rayures. Rassurez-vous (ou pas), cet écueil est commun à la majeure partie de ses concurrents…

La fiche technique du Kia Sportage Hybride 230 ch

Reprenant la plate-forme du Hyundai Tucson, le nouveau Kia Sportage offre logiquement des dimensions similaires : longueur de 4.515 mm, largeur de 1.865 mm, hauteur de 1.645 mm. La gamme de motorisations du cousin Coréen est également de la partie, avec des motorisations essence ou diesel à hybridation légère (MHEV), une version « full-hybrid » (HEV) de 230 ch, et une déclinaison hybride rechargeable (PHEV) de 265 ch (dont je vous reparlerais bientôt).

Je me penche aujourd’hui sur la version HEV 230 ch, qui associe à un 1.6 turbo essence de 180 ch à un moteur électrique de 60 ch, avec un couple maximal combiné de 350 Nm. Côté boite de vitesse, on retrouve une unité à double embrayage à 6 rapports. Contre un supplément, il est même possible de disposer de quatre roues motrices (pour mon essai, je dispose d’une version 4×2).

Au volant du Kia Sportage Hybride 230 ch

Ce n’est pas vraiment un scoop : circuler à Paris et en région Parisienne n’est pas une sinécure. Au volant du Kia Sportage HEV pourtant, la donne est pourtant différente. Sa motorisation hybride lui permet de naviguer une bonne partie du temps en mode électrique (et donc dans un silence de cathédrale), et les transitions entre les différents modes de propulsion (électrique, essence, hybride) sont douces et transparentes. On retrouve également avec plaisir le système d’affichage de l’angle mort lorsqu’on actionne le clignotant (déjà vu sur le cousin Tucson), qui apporte un net gain de sérénité et de sécurité.

Sur route, le Sportage HEV livre (aussi) une bonne copie. La tenue de route est sécurisante, et l’agilité n’est pas un vain mot pour lui, même s’il faut quand même noter quelques mouvements de caisse en conduite soutenue. A défaut d’être particulièrement affûtée, la direction est précise et souple. Les suspensions offrent une bonne qualité de filtration (sauf à basse vitesse sur les grosses saignées), et l’insonorisation est soignée (notamment sur autoroute). Dans l’ensemble, la balance penche donc davantage vers le confort que vers le dynamisme.

Une motorisation hybride douce, plutôt franche, et qui sait être sobre

La motorisation hybride continue quant à elle de livrer une bonne partition, avec des accélérations et des reprises efficaces (le 0 à 100 km/h demande 8 secondes), sans jamais se départir de la douceur déjà notée en ville.

Kia annonce une consommation en cycle mixte oscillant entre 5,5 et 6.0 L aux 100 km. Dans les faits, j’ai constaté une moyenne d’environ 7,5 L / 100 sur autoroute, et aux alentours des 6,5 L / 100 en utilisation mixte. Je suis même descendu à 5,4 L / 100 sur un trajet routier de 70 km (avec des conditions favorables et un pied léger je dois bien l’avouer) : une petite prouesse pour un engin de ce niveau de prestations !

En revanche, je regrette que seulement deux modes de conduite soient disponibles (Eco et Sport). En effet, et même s’il améliore la réactivité de la motorisation (tout en raffermissant la direction), le mode Sport est un peu trop caricatural dans son intervention, en laissant enclenché en permanence le moteur thermique (même quand ce n’est pas forcément nécessaire), ou en laissant le moteur monter trop haut dans les tours. Un mode intermédiaire aurait été le bienvenu. Des palettes disposées derrière le volant permettent de passer les rapports. Au vu du tempérament du Sportage Hybride, il aurait peut-être été plus judicieux de pouvoir jouer sur le niveau du freinage régénératif avec les palettes.

En définitive, ce Kia Sportage Hybride s’apprécie pleinement en mode cruising. Les sièges offrent un très bon maintien, le niveau sonore est particulièrement bien contenu, et le confort global permettent d’envisager sans fatigue les longues désertes, avec en bonus la zénitude de la motorisation hybride, et l’aide de l’armada d’aides à la conduite : régulateur adaptatif, assistance active à la conduite sur autoroute…

Gamme et tarifs du nouveau Kia Sportage

La gamme du nouveau Kia Sportage débute à 29.990 Euros (1.6 T-GDI 150 MHEV BVM6 Motion).

Cette version hybride débute quant à elle à 37.490 Euros, en finition Active (l’entrée de gamme Motion n’est pas disponible). Comptez 44.490 Euros pour la finition haut de gamme GT-line Premium. Si le temps des Coréennes bon marché est définitivement révolu, le niveau d’équipement offert par ce nouveau Sportage est à porter à son crédit. Déjà très correct en entrée de gamme, la dotation devient carrément pléthorique en finition haut de gamme : toit ouvrant, sièges chauffants et ventilés, hayon électrique mains-libres, vision 360 degrés, affichage de l’angle mort…

Evidemment, le nouveau Sportage profite (comme tous les modèles de la gamme) de la fameuse garantie 7 ans/150.000 km, qui a beaucoup contribué à la bonne perception de la marque en France.

Conclusion : Un très sérieux prétendant

Récemment auréolé du prestigieux titre de voiture Européenne de l’année (pour la singulière EV6), Kia a décidément le vent en poupe. Ce nouveau Sportage Hybride 230 ch en est la parfaite illustration : son style est (lui aussi) original, son habitacle est valorisant, et ses prestations globales sont d’un excellent niveau (motorisation hybride incluse). Certes, il n’offre pas le comportement routier le plus dynamique du segment, mais il fait en revanche un carton plein pour le reste. Identique techniquement à un Hyundai Tucson (c’est d’ailleurs flagrant volant en mains), le Kia Sportage dispose malgré tout de sa propre personnalité. Tout comme le Tucson, c’est clairement l’une des meilleures propositions du segment : la concurrence peut trembler !