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Essai : Hyundai Tucson : Le Peugeot 3008 peut trembler !

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Hyundai Tucson : Acte 4 !

Cela vous aura difficilement échappé : les voitures Coréennes -Hyundai et Kia en tête- ont le vente en poupe ces dernières années. C’était pourtant loin d’être une évidence quand elles sont arrivées sur le marché Européen, au début des années 90. Style fade (pour ne pas dire insipide), finitions basiques, prestations routières tout juste moyennes (…) : il n’y avait vraiment que par leur prix qu’elles pouvaient tirer leur épingle du jeu. 30 ans plus tard, la donne a radicalement changé. Les Hyundai et Kia sont devenues des autos très recommandables, avec un vrai design, et des prestations globales qui n’ont plus rien à envier à leurs homologues Européennes. Dernier exemple en date : le nouveau Hyundai Tucson.

Le nouveau Hyundai Tucson

Après 16 années de commercialisation, le SUV fétiche de Hyundai fait sa mue en cette fin d’année 2020, avec le lancement d’une quatrième génération qui repart d’une feuille blanche. Nouvelle identité stylistique, motorisations électrifiées, technologies de pointe : le Hyundai Tucson multiplie les arguments de poids dans la catégorie ultra-concurrentielle des SUV familiaux. Long de 4,50 m, il devra notamment se frotter au roi du segment des SUV familiaux, j’ai nommé le Peugeot 3008 (pour relire mon essai du 3008 restylé, c’est par ici). J’ai pu l’essayer en Sologne, dans la région de Lamotte-Beuvron, et je vous explique pourquoi il s’agit de l’un de mes plus gros coups de coeur de l’année 2020 !

Un style fort et lumineux

Inauguré sur la dernière i20, le nouveau Tucson hérite à son tour du nouveau design Hyundai « Sensuous Sportiness » (sensualité sportive si vous préférez). Si je concède volontiers être un peu hermétique à ce vocabulaire marketing, il faut bien que je le reconnaisse : le nouveau SUV Hyundai a une sacré gueule.

Visuellement très proche du concept HDC-7, ce nouveau de Tucson opère un virage à 180 degrés par rapport à son prédécesseur, avec un style à la fois plus distinctif et marquant. Jadis rondouillards, les flancs sont désormais ciselés, avec des passages de roues très marqués, et une ligne de toit marquée par un jonc chromé parabolique.

Le Concept Hyundai HDC-7

De la même manière, on remarque que les plis de carrosserie forment un « double Z » au niveau des portières, ce qui contribue encore à l’impression de dynamisme qui se dégage de l’ensemble. Contre une petite rallonge financière il est possible d’opter pour une configuration bi-ton, avec toit contrasté (soit noir, soit gris foncé).

A l’arrière, et outre le bouclier proéminent, on note le gros travail réalisé au niveau de la signature lumineuse, avec un bandeau lumineux qui court sur toute la largeur de la voiture, et des griffes quasi-verticales qui donnent au Tucson de faux airs de Ford Mustang Mach-E. Deux autres détails stylistiques amusant : le logo Hyundai en verre lisse a migré sur la lunette arrière, et l’essui-glace arrière est intégré dans le béquet.

Pour la face avant, Hyundai n’a pas non plus cédé à la facilité. C’est même tout le contraire : le constructeur est allé à contre-courant de la quasi-totalité de la production automobile actuelle, en proposant une approche radicalement différente. Exit donc la sempiternelle signature lumineuse disposée à l’intérieur du phare : le nouveau Tucson dispose de petit feux paramétriques qui se fondent visuellement dans la calandre. L’effet visuel est saisissant, et distingue immédiatement le Tucson du reste de la circulation actuelle. Je tire mon chapeau aux designers de la marque !

Un habitacle épuré et high-tech

Très inspiré à l’extérieur, ce nouveau Tucson l’est aussi à l’intérieur.

Résolument épuré, l’habitacle est composé de deux grands écrans de 10,25 pouces. Le premier intègre l’instrumentation, ce qui tend à devenir la norme. Ce qui est moins courant, c’est que cet écran est dépourvu de tout encadrement, renforçant ainsi le côté aérien de la planche de bord.

Le second écran intègre quant à lui les différents éléments du système d’info-divertissement. Hyundai a eu le bon goût de disposer sous cet écran des commandes physiques qui sont autant de raccourcis du système d’info-divertissement (volume, carte, navigation, chanson suivante…). De la même façon, le constructeur Coréen a opté pour des commandes de ventilation physiques, afin d’éviter au conducteur d’être obligé de « trifouiller » sur l’écran tactile pour changer la température, par exemple.

En parlant de ventilation, les ouïes d’aération s’étendent des portes à la console centrale, et se fondent visuellement dans la planche de bord. C’est plus joli, et cela permet de mieux repartir le flux d’air.

Au final, l’habitacle de ce nouveau Tucson se montre tout aussi inspiré que celui de la référence Peugeot 3008, tout en offrant un parti-pris radicalement différent, car plus simple et épuré. Et la qualité de fabrication dans tout ça ? Elle est également au RDV ! Les matériaux utilisés m’ont tous paru flatteurs, et les assemblages ne prêtent pas non plus le flanc à la critique.

Des aspects pratiques soignés

Le nouveau Tucson ne mise pas que sur sa plastique pour séduire. Ses aspects pratiques se montrent donc aussi soignés que sa présentation : les passagers arrières disposent d’un espace confortable à la tête, mais aussi aux jambes (+ 26 mm de longueur aux jambes par rapport au modèle précédent). Point intéressant, un bouton disposé sur le côté intérieur du siège passager permet au conducteur de le faire coulisser électriquement. Malin !

Le coffre du nouveau Tucson est lui aussi plus spacieux qu’avant : ce dernier offre désormais 616 litres de volume de chargement (c’est jusqu’à 157 litres de plus que le Tucson 3 !). Notons également que la banquette arrière est fractionnable 40/20/40.

Le nouveau Hyundai Tucson sur la route

Pour mon essai, j’ai pu me glisser derrière le volant de deux versions du nouveau Tucson : le 1.6 T-GDi 150 DCT-7 Hybrid 48 V, et la version 1.6 T-GDi Hybrid 230 BVA6. Je débute la journée avec la version T-GDi 150 DCT-7.

Essai de la version 1.6 T-GDi 150 DCT-7 Hybrid 48 V

Après avoir réussi à m’extirper du parking de la gare de Fleury-les-Aubrais (non sans mal vu l’extrême étroitesse de ce dernier !), je quitte rapidement la périphérie Orléanaise, et je gagne l’autoroute. Disposant d’un système de micro-hybridation 48 V qui lui assure un boost électrique à l’accélération, le Tucson 1.6 T-GDi 150 offre des performances déjà très correctes, à défaut de se montrer ébouriffantes (0 à 100 km/h en 10,3 secs). Ses reprises sont confortables (même sur autoroute), la boite à double embrayage est réactive, et le silence de fonctionnement de l’ensemble est particulièrement appréciable. Dans l’ensemble, et malgré le poids conséquent du Tucson (entre 1,5 et 1,6 tonne en fonction de la finition choisie), cette motorisation se montre bien adaptée au Tucson, avec une grande douceur de conduite.

Idée géniale, le nouveau Tucson dispose en série sur la finition Executive d’un système de surveillance des angles morts avec assistance active au changement de voie. Plus concrètement, et dès qu’on actionne le clignotant, l’auto affiche dans le combiné d’instrumentation la vue de l’angle mort correspondant. On se demande pourquoi personne n’y a pensé avant ! De façon plus globale, la dotation technologique est impressionnante, avec de nombreuses aides à la conduite perfectionnées, et des équipements de confort dignes de la gamme supérieure.

Question liaisons au sol, mes impressions sont elles aussi résolument flatteuses. Reposant sur une toute nouvelle plate-forme, le nouveau Tucson fait table rase par rapport à son prédécesseur. Son comportement routier est très probant : le roulis se montre bien contenu, et il se montre globalement bien campé sur ses roues, avec un dynamisme certain sur route sinueuse. Le Tucson s’approche dangereusement de la référence Peugeot 3008, même si ce dernier conserve tout de même une petite longueur d’avance dans ce domaine, puisqu’il m’a semblé encore plus réactif. Pour ne rien gâcher, le confort de suspensions est lui aussi au rendez-vous, et l’assise est toute aussi confortable, même si j’aurais aimé un meilleur maintien latéral. En définitive, ce SUV Coréen est une vraie machine à avaler du kilomètre !

Essai de la version Hybrid 230

Il est temps de passer à la version Hybrid 230. Cette dernière reprend le 1.6 T-GDi de 150 ch, et l’associe à un moteur électrique de 44,2 kW, tandis que l’énergie est stockée dans une batterie lithium-ion de 1,49 kWh. Pourvue d’une boite automatique à convertisseur à six rapports plus à même d’encaisser le couple de 350 nm, cette motorisation donne des ailes au Tucson. Le 0 à 100 km/h descend à 8 secondes, et les reprises se montrent carrément expéditives. La transition entre les différents modes (thermique, électrique, et cumul des deux) se fait de façon totalement transparente, et on ne déplore pas les « emballements » à l’accélération de certains de ses concurrents (Toyota RAV4 HSD en tête).

En revanche, j’avoue ne pas avoir adhéré au principe des boutons (P, R, N, D) pour la transmission automatique. En effet, et même si cette solution dégage de la place et rend la console centrale plus épurée, je trouve qu’il est plus facile de faire une fausse manip’ avec un bouton qu’avec un « bon vieux » levier.

Quant à la consommation, elle se montre raisonnable pour un engin de cette trempe : Hyundai annonce entre 5,6 et 5,7 litres en cycle mixte (norme WLTP). A titre indicatif mon Tucson d’essai m’affichait 7,8 litres de moyenne à la fin de la journée, avec une conduite pas du tout économe. Une donnée plus qu’honorable pour un engin de 230 ch !

Gamme et tarifs du nouveau Hyundai Tucson

La gamme Tucson est composé de quatre niveaux de finition : Intuitive, Business (réservée à la clientèle pro), Creative et Executive. Le client peut choisir 3 motorisations, toutes électrifiées : le 1.6 T-GDi essence de 150 ch à Hybrid 48 V (en boite mécanique à 6 rapports ou à double embrayage DCT-7), l’Hybrid 230 ch, et enfin le 1.6 CRDI diesel de 136 ch Hybrid 48 v, obligatoirement associé à la boîte DCT-7. A noter que seul le 1.6 CRDI peut recevoir (pour l’instant) une transmission à quatre roues motrices.

Les tarifs s’échelonnent de 29.900 Euros (1.6 T-GDi 150 BVM6 Intuitive) à 45.800 Euros (1.6 CRDI DCT-7 HTRAC -4×4-). La finition coeur de gamme Creative est déjà très bien dotée : feux avant bi-LED, chargeur sans fil, sièges chauffants, ADML… C’est carrément byzance en version Executive : toit ouvrant panoramique, sellerie cuir, caméra 360 degrés (avec affichage des angles morts), hayon électrique, régulateur adaptatif intelligent, système audio Krell… Comme d’accoutumée chez Hyundai, le catalogue d’options est très réduit, et la garantie est de 5 ans (kilométrage illimité).

Notons enfin qu’une version hybride rechargeable PHEV à quatre roues motrices de 265 ch sera lancée en avril prochain. Hyundai annonce 56 km d’autonomie en mode électrique.

Conclusion : Une très sérieuse alternative

Ce nouveau Hyundai Tucson est un vrai coup de coeur. Il n’aura aucun mal à séduire la clientèle dans un segment pourtant ultra-concurrentiel, avec sa ligne novatrice et réussie (mention spéciale pour sa face avant), son intérieur raffiné et agréable à vivre, et ses prestations routières très recommandables. Si le Peugeot 3008 conserve une petite longueur d’avance du point de vue des liaisons au sol, ce dernier a beaucoup de souci à se faire sur les autres plans. Et ce d’autant plus que le Hyundai peut compter sur sa gamme de motorisations 100 % électrifiées, sa garantie 5 ans kilométrage illimité, et sur sa dotation très riche.