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Essai : Hyundai Tucson N Line Hybrid 230 et Plug-in 265 : Que de la gueule ?


Une version inédite pour le best-seller Hyundai Tucson

Pour Hyundai, il y aura un avant et un après nouveau Tucson. Lancé fin 2020, le Tucson 4 multiplie les arguments de poids : offre de motorisation complète (essence et diesel avec assistance électrique 48V, full et plug-in hybride), équipement pléthorique, et bien évidemment un design unique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la clientèle est au rendez-vous. Avec plus de 15.000 unités écoulées à fin octobre 2021, il est ainsi rentré dans le top 20 du marché Français : une grande première pour Hyundai ! Avec sa présentation plus sportive, la nouvelle déclinaison N Line du Tucson ne devrait rien gâcher à ce plébiscite. Après mon essai du Tucson « classique » fin 2020, j’ai pu me glisser derrière le volant des Hyundai Tucson N Line Hybrid 230 et Plug-in 265, dans la belle région Strasbourgeoise. Chronique d’un succès à venir ? Je vous donne mon avis ! 

Le Hyundai Tucson N Line.

Un look encore plus sportif

Après les précédents opus, pas désagréable à regarder mais résolument communs, le Tucson 4 marquait une vraie rupture stylistique, avec un design très fort, acéré et original. Cette nouvelle version N Line capitalise évidemment sur ces points forts, et y rajoute une bonne dose de tabasco. 

Cette déclinaison troque les éléments en plastique « brut » du Tucson classique contre des éléments peints. Si le caractère baroudeur du Tucson y perd, le dynamisme y gagne, surtout avec les boucliers avant et arrière spécifiques, au dessin plus sportif. Un peu caricaturale sur les autres déclinaisons du Tucson, l’option toit et rétroviseurs contrastés (facturée 550 Euros) prend ici tout son sens, vu le caractère ouvertement dynamique de cette version N Line : un must-have !

Cet angle permet de mieux apprécier l’option toit et rétroviseurs contrastés.

A l’arrière, le bouclier intègre justement un « vrai-faux » diffuseur d’air, et un large bandeau rouge fait office de catadioptres. On remarque également les clignotants et les feux de reculs à LED. Un bon point en comparaison du Tucson classique, puisque ce dernier doit se contenter d’ampoules classiques, un peu cheap.

Le Tucson N Line est livré avec des jantes 19 pouces spécifiques, et c’est le seul de la gamme à pouvoir recevoir la teinte « Shadow Grey ».

Dans l’habitacle : Noir c’est noir !

Vous l’avez sans doute remarqué : dans l’industrie automobile, les intérieurs des véhicules sportifs sont souvent noirs. Avec sa vocation plus dynamique, le Tucson N Line ne déroge pas à cette règle.

Sellerie, ciel de toit, planche de bord et contre-portes sont noirs, et les inserts de volant ou les poignées de porte sont en grain métal foncé. Histoire de contraster un peu, des touches de rouge sont présentes ça et là (surpiqures de volant ou de sellerie, mais aussi sur l’insert en tissu de la planche de bord). 

A l’exception du recours trop fréquent à des éléments laqués (un écueil commun avec les autres Tucson), la présentation intérieure du Tucson N Line est une réussite. J’ai particulièrement apprécié la jolie sellerie cuir/alcantara, le volant en cuir perforé, ou encore le pédalier façon aluminum. 

A défaut d’exceller, la qualité de fabrication est d’un bon niveau. Les écrans de 10,25 pouces de l’instrumentation digitale et du système d’infotainment sont inchangés : ils restent agréables à l’usage et au regard, même si je peste toujours (un peu) contre la profusion de menus. 

Tarifs, équipement et concurrence du Tucson N Line Executive

Résolument généreux, Hyundai propose cette nouvelle version N Line Executive au même prix que la version Executive « classique » : 44.550 Euros en Hybrid 230, et 50.450 en Plug-in 265 HTRAC. Le principal concurrent du Tucson Plug-in 265 est sans aucun doute le Peugeot 3008 HYBRID4 300, facturé 55.700 Euros en version GT.

Comme son nom l’indique, le Tucson N Line Executive reprend l’équipement pléthorique de la version haut de gamme Executive (sauf sur un point, j’en parle un peu plus bas), et y rajoute donc tout l’accastillage sportif que je viens de mentionner. Et ne voyez pas dans le terme pléthorique un abus de langage journalistique : chargeur sans fil, affichage caméra des angles morts, climatisation automatique tri-zone, hayon mains-libres intelligent, régulateur adaptatif, sièges avant chauffants et ventilés, sièges arrière et volant chauffants, système Audio Krell… Tous ces équipements sont de série !

La seule concession à faire est à trouver du côté du toit ouvrant panoramique : de série sur la version Exécutive, il devient optionnel sur le N Line Executive. Il faut rajouter 990 Euros pour le retrouver. Notez enfin que la teinte spécifique « Shadow Grey » réclame 650 Euros.

Au volant du Tucson N Line HEV/Hybrid 230

Autant le dire d’emblée : si sa présentation est plus sportive que celles des autres Tucson, cette version N Line est en revanche strictement identique d’un point de vue technique. Ainsi, les liaisons au sol ne sont pas raffermies, et la gestion moteur/boite ne bouge pas d’un iota.

Le Tuson N Line Hybrid 230.

Au volant du Tucson HEV N Line (Hybrid 230), mes (bonnes) impressions de l’essai réalisé fin 2020 sont donc toujours d’actualité. Douce et bien gérée, l’hybridation permet d’évoluer régulièrement en mode tout électrique, et les déambulations en ville se font souvent moteur thermique éteint (un vrai bonheur pour les oreilles et la consommation), même s’il n’est pas possible de forcer le mode tout électrique (au moyen d’un bouton par exemple). 

Assez réactive, la boite automatique à 6 rapports offre un bien meilleur agrément que les CVT qui affublent certains modèles hybrides concurrents, et les 230 ch/350 Nm du Tucson Hybrid lui permettent d’afficher une bonne santé : 0 à 100 km/h en 8,0 secs, reprises efficaces.

Malgré ses 1.639 kg, cette motorisation hybride permet au Tucson HEV d’afficher des consommations bien maitrisées pour un engin de ce genre, et qui tourne aux alentours des 6,7 L / 100 km en utilisation mixte ville/route. Le Tucson est un peu plus gourmand sur autoroute. Un bémol commun à tous les véhicules hybrides, qui utilisent peu (voire pas du tout) leur moteur électrique dans ces conditions. 

Un agréable compagnon, mais qui manque d’une pincée de dynamisme

Ici dépourvu de l’amortissement piloté optionnel, et comme les autres Tucson équipés de roues 19 pouces, le filtrage des suspensions à basse vitesse pêche un peu : il remonte trop les irrégularités de la route. Le bilan s’améliore quand on prend de la vitesse. Si ce n’est pas forcément le SUV le plus passionnant à conduire (sa direction n’est pas aussi réactive que celle d’un Peugeot 3008 par exemple), le Tucson Hybrid est un agréable compagnon de route, équilibré et parfaitement sûr, et avec lequel on enchaîne les kilomètres sans fatigue. N’est-ce pas là l’essentiel ?

Au tour du Tucson N Line PHEV/Plug-in 265 HTRAC

Il est temps de passer au Tucson le plus puissant (et le plus cher) de la gamme : la version Plug-in 265 HTRAC. Facturée 3.900 Euros de plus que la version hybride, cette version hybride rechargeable conjugue un 1,6 L turbo essence de 180 ch à un moteur électrique de 91 ch (66,9 kW), avec une puissance cumulée de 265 ch et 350 Nm de couple. La batterie lithium-ion-polymère a une capacité de 13,8 kW/h, la prise secteur est livrée de série (une prise Type 2 est disponible en accessoire), et la trappe de recharge est disposée du côté droit du véhicule.

Le Tucson N Line Plug-in 265.

Cette version Plug-in dispose de quatre roues motrices (un arbre de transmission mécanique relie les deux essieux), et autorise une autonomie en tout électrique de 56 km (cycle WLTP). Notez par ailleurs que le Tucson Plug-in dispose d’un petit sélecteur disposé sur la console centrale (devant les commande de boite de vitesse), qui permet de switcher du mode électrique (EV) au mode hybride (HEV).

Une bonne gestion électrique/hybride

Et dans les faits, ça donne quoi ? Parlons autonomie en mode électrique tout d’abord. Evidemment, cette dernière sera fonction des conditions de roulage, et de la tendresse de votre pied droit. De notre côté, on a noté une autonomie d’environ 45 km sur les routes plutôt escarpées des Vosges : une valeur plus qu’honorable. 

Plutôt que de vider toute sa batterie avant de remettre en route son moteur thermique, le Tucson PHEV préfère repasser en mode hybride en amont. C’est une bonne chose, puisque cela évite de voire la consommation exploser quand la batterie est à plat. Poids oblige (1.893 kg), la consommation est tout de même plus élevée qu’un Tucson Hybrid : environ 7,5 L / 100 km en mode hybride. Par ailleurs, et même si le Tucson PHEV régénère sa batterie lorsqu’on décélère, je trouve dommage qu’un mode « B » (qui augmente la récupération d’énergie) n’ait pas été prévu par Hyundai. 

Un comportement routier plus dynamique ?

Côté liaisons au sol, et jantes 19 pouces obligent, les trépidations à basses vitesses notées sur le Tucson Hybrid sont également de la partie. En revanche, j’ai trouvé cette déclinaison Plug-in mieux « posée » sur la route, et in fine plus dynamique en terme de comportement routier, malgré l’absence d’amortissement piloté de ma version d’essai. Effet placebo, ou bienfait du poids de la batterie électrique (qui abaisserait potentiellement le centre de gravité) ? Difficile à dire, mais j’avoue avoir été agréablement surpris, avec un réel dynamisme sur les changements d’appuis, et un niveau d’adhérence assez bluffant.

En revanche, et malgré sa belle cavalerie, cette version Plug-in 265 est un peu moins véloce que la version Hybrid 230 : + 3 dixièmes pour le 0 à 100 km/h, pour ne citer que ce chiffre. La rançon du poids élevé, sans doute.

Conclusion : Il a tout pour plaire !

Pas besoin d’avoir une boule de cristal ni même d’être fin stratège pour le deviner : cette nouvelle finition N Line Executive ne va faire qu’accroitre l’aura (et le succès commercial) du Hyundai Tucson. Moins baroudeur, mais incontestablement plus dynamique, le Tucson N Line affiche ostensiblement ses nouveaux attributs sportifs, et ça lui va à ravir. Et le meilleur dans tout ça, c’est qu’il ne compte pas que sur sa jolie gueule pour séduire. Bien présenté à l’intérieur, il offre un équipement absolument pléthorique, et ses prestations routières sont globalement soignées, même si des réglages châssis/moteur un poil plus affutés (histoire de coller avec sa plastique) auraient été les bienvenus. Cerise sur le gâteau, son offre de motorisations hybrides est l’une des plus intéressante du marché. Le déferlement de Tucson dans nos rues est donc loin d’être terminé, et c’est clairement mérité.