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Essai : Jeep Compass 2017 : Changement de cap


Une alternative intéressante ?

Après une première génération franchement passable, le Jeep Compass revient aujourd’hui sur le devant de la scène, avec un nouvel opus qui entend bien surfer sur le succès des SUV compacts. Il faut dire que ce segment est devenu crucial pour les constructeurs, puisqu’il représentera 20 % du marché automobile en 2020, et plus de 2 millions d’autos sur le seul marché Européen.

Le nouveau Jeep Compass.

Long de 4,39 m, le nouveau Compass s’intercale entre les Renegade (4,25 m) et Cherokee (4,62 m), et entre en concurrence directe avec des pointures du genre : Peugeot 3008, Nissan Qasqhai, Renault Kadjar, VW Tiguan, ou encore Seat Ateca. Il mise sur son look typiquement Jeep, son contenu technologique, ou encore ses aptitudes en off-road. Suffisant pour tirer son épingle du jeu ? C’est au Portugal, sur les routes de la périphérie de Lisbonne et sur les pistes du superbe Parc National de Sintra que nous sommes allé nous forger notre opinion, au volant d’une version 2.0 Multijet 170 ch BVA9 4×4 Trailhawk.

Présentation extérieure : Une gueule inimitable !

Possédant une identité visuelle propre et forte, le Compass se démarque très nettement des autres SUV, en proposant un look typiquement Jeep. Véritable Grand Cherokee en réduction, le Compass dispose d’une sacré personnalité, avec sa légendaire calandre à sept fentes (à finition chrome ou noir laqué), ses projecteurs cerclés de noir, ses passages de roues carrés, ou encore ses ailes très marquées.

Malgré tout, cette ligne est une indéniable réussite, en conjuguant prestance et esprit aventurier, et constitue à elle-seule un motif d’achat. Son esprit baroudeur est encore renforcé sur notre version Trailhawk d’essai, qui dispose éléments spécifiques (qui seront abordées un peu plus bas dans cet article).

En option à 1.300 Euros, un toit noir brillant renforce encore le côté dynamique de l’auto. Un élément à notre avis indispensable, tant le résultat est réussi.

Un habitacle soufflant le chaud et le froid

De forme trapézoïdale, le tableau de bord du Compass reçoit en sa partie centrale l’écran tactile du système Uconnect, Sa taille oscille entre 5 et 8,4 pouces, en fonction de la version choisie. Le combiné d’instrumentation a également recours à un affichage à LED, de 3,5 pouces (monochrome), ou de 7 pouces (couleur) sur Limited et Trailhawk.

Connecté avec son temps, le nouveau SUV Jeep dispose donc des sacro-saints ports de recharge et de connectivité dans le vide-poche central. En parlant de connectivité, son système Uconnect prévoit également la compatibilité Apple CarPlay et Android Auto. Agréable et réactif à l’usage, ce système offre une expérience de qualité. On apprécie également la puissance du système Audio Beats à 9 HP, même si certains regretteront son manque de finesse.

Si le Compass se met parfaitement au goût du jour du point de vue technologique, on regrette le fait que son habitacle ne soit pas aussi fun et inspiré que sa robe extérieure. Hormis les petites touches rouges, il manque en effet de gaieté, et son design est clairement daté par rapport au futuriste 3008. S’agissant de la qualité de finition, elle est en très nette progression par rapport à l’ancien Compass, avec une impression plutôt flatteuse en partie supérieure (elle reçoit un joli matériau moussé qui s’étend même aux contre-portes), mais plus commune en partie basse, qui se contente de plastiques durs.

A l’arrière, les passagers voyageront dans de bonnes conditions, avec une longueur aux genoux confortable. En revanche, le coffre se montre trop limité pour un engin de cette catégorie : il n’accueille que 438 dm3 de bagages.

Sur la route : Rassurant, mais…

Cela n’étonnera pas grand monde : lourd (un peu plus de 1.700 kg dans notre version 2.0 L Multijet 170 ch 4×4 BVA9 Trailhawk d’essai), le Compass n’offre pas le même dynamisme que les références 3008 et Ateca sur route, et se montre même assez pataud en conduite dynamique, avec des prises de roulis marquées, une direction manquant de feedback, et une nette tendance au sous-virage, surtout sur cette version baroudeuse rehaussée, et disposant d’une monte pneumatique tout-terrain.

En revanche, il se montre rassurant en toutes circonstances, et ne met jamais son conducteur en difficulté. L’essentiel est donc préservé, surtout pour ce type de véhicule, qui n’est (quoiqu’on en dise…) pas destiné à l’attaque sur routes sinueuses.

En revanche, le confort d’amortissement est excellent, et la boîte automatique à 9 rapports se caractérise par sa grande douceur, à défaut de se montrer particulièrement réactive. Quant au 2.0 L Multijet de 170 ch, fort de son couple de 380 Nm, il se caractérise par sa belle souplesse, mais le poids conséquent de l’auto musèle ses performances, qui se relèvent correctes, sans plus.

En Off-Road : Une révélation !

Comme je l’évoquais il y a quelques années dans mon essai du Renegade, le nom Jeep est depuis toujours synonyme de belles capacités en tout-terrain. Ainsi, et contrairement à un Peugeot 3008 qui se contente d’un système Grip Control, le Compass est disponible en versions 2 ou 4 roues motrices, et dispose même d’une version baroudeuse spécifique : la Trailhawk.

Pour tester les aptitudes de ce nouveau Compass en Off-Road, Jeep nous avait concocté un parcours plutôt exigeant traversant le Parc National de Sintra.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, intéressons-nous rapidement aux spécificités de notre Compass Trailhawk. Par rapport aux autres versions, et outre ses badges spécifiques, ce dernier dispose en effet d’une garde au sol rehaussée de 2,5 cm (22,9 cm au total), d’un nez biseauté (qui permet d’augmenter l’angle d’attaque : 30°), des plaques de protection sous le châssis afin de protéger les éléments mécaniques, ou encore d’un crochet de remorquage arrière peint en rouge.

Capable de transférer 100 % du couple à n’importe quelle roue et de déconnecter l’essieu arrière lorsque les conditions s’y prêtent, la transmission intégrale du Compass dispose par ailleurs du système Selec-Terrain, qui permet de choisir jusqu’à cinq modes de conduite (Auto, Snow, Sand, Mud et Rock -en exclusivité sur la version Trailhawk-). Cette version baroudeuse dispose par ailleurs d’un système de limiteur de vitesse en descente, et du système Active Drive Low 4×4, avec son rapport à très forte démultiplication de 20 :1, idéal pour évoluer en Off-Road.

Le Jeep Compass Trailhawk dispose d’un 5ème mode « Rock », du limiteur de vitesse en descente, et d’un mode avec rapport démultiplié.

Dans la pratique, ce Compass Trailhawk offre de solides aptitudes en tout-terrain : il se joue avec délectation des pentes les plus fortes, des pierres ou des croisements de pont, et n’aura jamais été en difficulté sur notre parcours, malgré quelques passages « costauds » ! Survolant littéralement la concurrence sur ce point, le SUV Jeep offre sans conteste la meilleure expérience en Off-Road de sa catégorie ! Même si la version Trailhawk reste un bon cran au dessus, la version Limited offre déjà de jolies capacités en tout-terrain, même si ses pneus route ne lui permettent pas les mêmes facéties que son frère (n’est-ce pas mon cher Niko ? ).

Les tarifs du nouveau Compass

La gamme Compass débute à 24.950 Euros en version Sport 1.4 MultiAir 140 ch BVM6 4×2, et grimpe à près de 42.000 Euros pour notre version de pointe Trailhawk. La gamme de motorisation Essence oscille entre 140 et 170 ch, et la gamme Diesel entre 120 et 170 équidés.

Points positifs :

+ Gueule inimitable

+ Contenu technologique

+ Confort

+ Transmission 4×4 disponible

+ Version Trailhawk redoutable en tout-terrain

Points négatifs :

– Comportement routier pataud

– Poids nuisant aux performances

– Intérieur un peu terne

– Coffre trop petit

Conclusion : Une alternative pas parfaite, mais de beaux atouts

Vous l’aurez compris : ce nouveau Jeep Compass n’entre pas frontalement en concurrence avec les ténors de la catégorie. Son crédo, c’est plutôt d’offrir une alternative intéressante pour celui qui recherche un véhicule qui sort du lot. Pour se faire, il peut compter sur son look très réussi, sa technologie dans le coup, ou encore ses vraies aptitudes en tout-terrain, quand nombre de ses concurrents se contentent de 2 roues motrices. Si son comportement routier pataud et son intérieur terne en rebuteront certains, les autres découvriront un véhicule certes perfectible, mais bourré de charme. Et c’est déjà pas mal !