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BMW X2 : Le plus petit des SUV BMW aux grandes ambitions


Jamais 1 sans 2

Dans notre petit monde des médias automobiles, en voilà un qui aura fait couler de l’encre ! Ce petit BMW X2, le plus petit des SUV BMW, (eh oui ..), ne rend personne indifférent. Dans le juteux segment des SUV compacts premium, n’est ce pas la clé du succès ? Ou un succès « trop facile » ?? Regardons tout cela de plus près…

Jeu des 7 familles ?

Le X5 a ouvert la voie. Il lançait alors la mode des grands Sport Utility Vehicle SUV haut de gamme, des autos qui en imposent … et préservent un beau dynamisme sur la route, et quatre roues motrices pour pouvoir, munis de pneus adaptés, monter à Courchevel sans problème ! Le X3 a suivi, plus accessible, plus dynamique, véritable alternative « aventure » aux breaks familiaux de la marque et étrennant la célèbre transmission intégrale intelligente xDrive de la marque. Puis est arrivé l’inédit X6, un X5 à l’arrière singeant celui d’un coupé … largement surélevé ! Un cocktail pas évident … mais la recette a plu, mondialement ! Le X6 se différenciait par un dynamisme étonnant eu égard de son gabarit, étrennant un différentiel arrière actif qui accélère la roue extérieure au virage pour faire pivoter naturellement cet arrière. Avec toujours un peu d’avance, BMW lança le X1, pour finir la gamme « classique », à mi-chemin entre une Série 1 et une Série 3 Touring. Suite logique au succès du X6, un X4 a débarqué. Voilà donc comment était constituée la gamme « X » de la marque à l’hélice. Position de conduite « dominatrice », design robuste, plus « fun » que la gamme traditionnelle, agrément de conduite préservé et inédit dans le segment, plus une belle gamme de motorisations allant de l’économique quatre-cylindres diesel aux mélodieux six-cylindres et V8 dépassant les 300 ch … Quelques offres hybrides, éventuellement rechargeables, ont même été proposées sur X5 et X6.

Le beurre et l’argent du beurre pour BMW avec de tels succès commerciaux, non ? Mais l’automobile n’attend jamais pour riposter … Porsche, VW, Audi, Maserati, Jaguar, Bentley, Alfa Romeo, et même bientôt Lamborghini, on parle même de Lotus, Alpine et … Ferrari, ô scandale ! La recette SUV est donc garante d’un succès plutôt facile, de quoi animer les finances du constructeur … et d’aider à poursuivre le développement ses autos-plaisir… Les premiums ripostent donc, le prestige arrive, et les généralistes ne cessent de monter en gamme. BMW attaqué de toutes parts ! Il faut donc renouveler (le nouveau X3 arrive dans la rue, suivront les nouveaux X4, X5 et un inédit X7) et innover : le rôle de ce petit X2. Ouf !

Le petit dernier, dévergondé

Voici donc le petit dernier, le X2. Plus petit que le X1, (eh oui !) 8 cm en moins en hauteur et en longueur, l’auto paraît en effet plus ramassée pour mieux concurrencer les Mercedes GLA, Range Rover Evoque et l’imminent Jaguar E-Pace, que nous venons de découvrir. Un esprit « boule de nerfs », très apprécié dans le milieu. Comme un Audi Q2, le X2 se veut aussi le plus déluré de la gamme.

Il inaugure alors pour la marque des nouveaux « haricots » en double trapèzes inversés, plus larges en partie inférieure. Une forme que l’on apercevait sur le Concept Z4, sans doute généralisée sur toute la gamme. Notez que les extérieurs forment des demi-X … En bref, des naseaux qui constituent une belle part de la présence que dégage le X2.

Les optiques sont légèrement plus pincées que sur le X1, quand le bouclier accueille des inédites entrées d’air triangulaires qui encadrent une généreuse entrée d’air principale. Notons que cette version est équipée de la finition M-Sport X ; les entrée d’air « M » sont donc désormais plus fines et élégantes, en apportant seulement plus de dynamisme, sans trop en faire. Bien. Regard sûr de lui, sourcils légèrement froncés, le X2 se veut conquérant !

De profil, le X2 ne reconduit pas -et c’est plutôt heureux-, l’importante chute de pavillon et la lunette arrière très inclinée de ses grands frères. On note un capot assez horizontal, et une lunette arrière rappelant tous deux la petite soeur Série 1, liés par un toit qui plonge gentiment vers l’arrière, comme sur un Evoque, pour suggérer, finement, un coupé … Caractéristique de la marque, le vitrage arrière est bien doté du « pli Holfmeister », quand les flancs sont dynamisés tout du long par une importante nervure soulignant le vitrage, jusqu’aux feux arrière. Autre caractéristique plus méconnue, la réutilisation du badge de l’auto sur le montant arrière ; souvenez-vous les superbes coupés 3.0 CS & CSL ! Sympa.

Pour le côté SUV, BMW lui a offert des passages de roues très anguleux, plongeant d’ailleurs étonnamment vers l’avant et des soubassements en plastique pour illustrer leur côté aventurier. Bref, jusqu’ici tout va bien … Mais regardez ces parties basses justement !

Trois finitions au look distinct sont au programme du X2. La « classique » qui accueille davantage de plastique noir en partie basse, la M Sport, avec bien davantage de parties peintes couleur carrosserie, et quelques parties noires laquées, et la M Sport X, inédite, vendue comme associant le meilleur des mondes BMW M et BMW X … Notez alors des éléments gris clair, tranchant un peu difficilement avec cette nouvelle teinte « or » … et donnant alors en trompe-oeil l’illusion de portières moins hautes, type Série 1, mais avec des soubassements typés SUV faisant penser aux nouveaux Airbumps de Citroën … Profil allégé ou alourdi, on vous laisse juge !

L’arrière n’est lui-aussi pas très fin, avec notamment des optiques assez massives et rectangulaires inspirées de ses frères X mais adoptant heureusement la fine signature lumineuse des derniers concepts coupé Série 8 et roadster Z4. Le bouclier de la version M Sport est sans surprise, celui de la version M Sport X plus chargé et toujours avec ce gris un peu criard … L’échappement est doté de deux sorties sur les versions quatre-cylindres qui sont désormais presque des moteurs nobles.

Un habitacle sans surprises

A bord, on ne trouvera rien à redire. Le X2 se voit offert tout ce que les « petites BMW » proposent de mieux aujourd’hui : habitacle bien dessiné de ses frères de plateforme X1, Série 2 Active et Gran Tourer, instrumentation numérique des Série 1 et 2 récemment restylées, avec de surcroît une boite de vitesse automatique mieux dessinée, plus un revêtement raffiné et d’élégantes surpiqûres sur toute la planche de bord, de série. L’intérieur se veut alors plus sobre que chez Mercedes … et peut-être plus chaleureux que chez Audi … mais on ne refuserait pas un bon coup de modernité, à une époque où justement des Audi, des Porsche, des Peugeot, ont entamé leur révolution intérieure !

Notons que les finitions M Sport et M Sport M reçoivent d’office une sellerie tissu et alcantara anthracite, auxquels les fans de livrées M Sport & M Performance chez BMW sont habitués … avec des surpiqûres bleues pour la première, et jaunes pour la seconde.

On peux craindre une moindre habitabilité arrière, avec le pavillon redessiné, par rapport au X1, quand le coffre régresse légèrement pour une valeur honorable de 470 litres. Banquette rabattable 40/20/40 de rigueur.

Dynamisme renforcé

Le X2 proposera à sa sortie les bien-connus quatre-cylindres 2.0 TwinPower essence et diesel de la marque, avec un essence de 192 ch, traction, accouplé à une inédite boite robotisée à double embrayage, jusqu’alors le seul apanage des BMW M, en DKG, (et abandonnée sur la dernière M5), en dehors de quelques autos performantes à la fin des années 2000 (135i coupé …). Deux diesels de 190 et 231 ch complètent l’offre, en xDrive et boite automatique 8 rapports d’Aisin, partagée avec Mini et … PSA … avec la toute récente EAT8. Des motorisations plus modestes suivront, notamment le  trois-cylindres essence passant de 136 à 140 ch ou le 2.0 diesel de 150 ch.

Comme sur les récentes consoeurs, le X2 embarque une suspension sport rabaissée de 10 mm de série sur les finitions M Sport et M Sport X et une suspension pilotée également rabaissée, pour pouvoir choisir entre sport et confort, selon l’envie du moment. Les deux suspensions s’associent à des barres anti-roulis renforcées pour plus de dynamisme. Vu la bonne réputation qu’a le X1 dans ce domaine, on ne se fait pas de soucis, en espérant tout de même un peu plus de dynamisme, avec ses dimensions plus compactes. En situations de conduite plus monotones, le X2 a l’armada de dispositifs de sécurité active permettant une assistance à un conducteur alors apaisé…

BMW X2 : un progrès ? Notre verdict .

Voilà, le tour du propriétaire est accompli ! Qu’en penser, au final ? Est-ce un progrès ? Pas si sûr … Oui, BMW innove … mais c’est de l’innovation pour la marque, qui chamboule, une fois de plus, ses habitudes. Mais à la différence des Z8, i3, i8, Série 8, X5, BMW ne fait que se calquer sur la concurrence … Un fait assez nouveau, au final, pour une marque qui nous habitue à être en avance et à dominer d’une certaine façon le marché premium. BMW intègre alors les bras grand ouverts un marché à succès, générateur de beaux résultats commerciaux … Un succès qui ne sera pas difficile à obtenir. Et les grands amateurs de belles autos qui pestent à nouveau : « encore un SUV !! ». Très vrai.

Deuxième chose, nous parlions de « se calquer sur la concurrence ». Développons l’idée… Auparavant, une BMW était une berline ou un coupé propulsion, doté(e) d’un six-cylindres en ligne enchanteur, d’une boite mécanique ferme et précise, bref une auto à conduire, et qui dominait de la tête et des épaules de ternes concurrentes directes allemandes … On se souvient tous de la Série 3 e46 en particulier, qui offrait une large palette de ces nobles moteurs … de 150 à 343 ch, avec l’extraordinaire M3 ! Bref, offrir du plaisir automobile … à tous ! Le chrome s’invitait alors sur les doubles naseaux, l’encadrement du vitrage latéral, et l’auto se dotait d’une double sortie d’échappement. Aujourd’hui, les deux premiers éléments peuvent s’associer à tous moteurs, quand la double sortie d’échappements chromée garnit de plus en plus de ternes quatre cylindres… L’époque du « paraître » avant tout !

Et voilà que le tempérament sulfureur de propulsion inquiétait les plus timorés, notamment sur chaussée glissante, à une époque où le smartphone devient roi. Voilà pourquoi les dernières BMW se sont bien assagies, avec des directions électriques très onctueuses, précises, mais sans grande folie et retour d’informations. Une BMW moderne se déguste désormais avec un système multimédia ConnectedDrive, prolongement de son smartphone et de son agenda personnel, un régulateur adaptatif accouplé à d’excellentes boites automatiques nous faisant presque aimer les bouchons parisiens… au doux son d’un système audio Bang&Olufsen, sinon mieux… Bref, le plaisir de conduire cher à la marque cède progressivement la place à l’hyper technologie. Un choix d’importance pour la marque, et non dénué de sens dans l’époque autophobe dans laquelle nous nous trouvons. Puis BMW continue de chagriner ses fans en déployant une plateforme traction mise au point au départ pour Mini … s’annonçant également comme celle de la future Série 1, seule propulsion du marché jusqu’alors. Il titille leurs beaux souvenirs en ressortant même les appellations « 25i », « 30i », et leurs puissances de 192 et 231 ch .. associées à de ternes quatre cylindres !

Bref, plus qu’un cri du cœur de passionné béhémiste, minoritaire désormais, la marque à l’hélice ne risque t-elle pas de céder à l’uniformisation générale ? Ne craint-elle pas de voir hésiter ses plus fidèles clients à passer à la concurrence, notamment ceux qui, non, ne voient pas de « coupé compact » en ce X2, mais un énième SUV ? Un coupé compact à l’accueil un peu mitigé qui nous rappellerait une certaine Série 3 Compact … le terme SUV étant si familier qu’il n’est plus la peine de l’évoquer.

Je dresserais donc un carton jaune d’une certaine façon … car la recette originale BMW existe toujours. Elle se fait seulement rare et chère. La plus abordable est désormais la M140i, première représentante de la gamme M Performance, pour 340 ch et pas loin de 50 000 €. On se rassurera aussi avec les excellentes qualités dynamiques des dernières Série 5 et 7, qui laissent présager une Série 3 très affûtée, en soignant sa ligne et avec une technologie au service de l’agrément de conduite. Son remplacement est attendu, les Jaguar XE et Alfa Romeo Giulia la triturant quelque peu… On attend aussi avec impatience les versions de série des Série 8 et Z4, qui font forte impression. Comme quoi, tout n’est pas perdu !