Essais

Essai : Hyundai Kona Electric et Hybrid : Quelle version choisir ?


Un constructeur majeur

122.000 collaborateurs, 6ème marque automobile mondiale (en volume), ou encore des ventes doublées en l’espace de 4 ans sur le marché Français. Ces chiffres impressionnants ne sont pas ceux d’un constructeur Européen « bien établi », mais ceux de Hyundai.

Et oui, elle est décidément bien loin la marque qui dans les années 90 proposait des produits sans relief, et se caractérisant surtout par leur rapport prix/équipement attractif ! Fêtant cette année 5 décennies d’existence, le constructeur Coréen propose aujourd’hui une gamme résolument attractive, de la petite citadine i10 au gros SUV familial Santa Fé, en passant par l’épique i30 N, qui nous avait tapé dans l’oeil (et dans l’oreille…) lors de notre comparatif avec la Mégane 4 R.S. et la Civic Type-R.

Lignes plus personnelles (le Concept 45, dont nous vous parlions dans notre dossier consacré à nos coups de coeur du Salon de Francfort 2019, en est un bel exemple), prestations en belle progression, ou encore rapport prix/équipements toujours bien placé, autant de raisons qui méritent qu’on s’attarde sur ce constructeur, qui dispose en plus d’un autre argument de poids : la garantie 5 ans, kilométrage illimité.

La gamme électrifiée la plus large du marché

Mais c’est un autre point qui nous intéresse aujourd’hui. En effet, Hyundai est aujourd’hui la marque à commercialiser le plus grand nombre de modèles électrifiés, au travers de sa gamme Blue Drive, proposant au total 5 technologies : hybridation légère 48V, hybride, hybride rechargeable, électrique à batterie, et même électrique alimenté à l’hydrogène !

La marque nous a convié à découvrir une bonne partie de sa gamme Blue Drive, à l’occasion d’un roadtrip entre Avignon et Lyon. Pour l’occasion, nous nous sommes concentrés sur l’espiègle Kona, le SUV urbain de la marque. Un modèle lancé en 2016, et qui est rapidement devenu son modèle le plus vendu sur le marché Français.

Un Kona, 4 technologies de motorisation

Chose unique sur son segment, la Kona propose au total 4 technologies de propulsion différentes : aux côtés des classiques déclinaisons essence et diesel, deux versions électrique et hybride sont en effet disponibles. Pour notre essai, nous avons décidé de comparer le Kona Electric au tout récent Kona Hybrid, qui arrive en concessions en cette rentrée 2019. Quelle version emportera notre préférence, et pour quelles raisons ? Notre réponse à la fin de l’article !

Kona Electric, Kona Hybrid : Deux « gueules » bien distinctes

Avec le Kona, les designers Hyundai ont voulu marquer une rupture. Suscitant adhésion franche ou rejet tout aussi net, le SUV urbain de la marque a un parti pris clair : celui de ne laisser personne indifférent. On ne va donc pas épiloguer sur sa ligne (qu’on adore), mais plutôt sur les différence stylistiques entre la version Electric et la version Hybrid.

Si les fondamentaux du Kona restent les mêmes d’une version à une autre, les différences sautent rapidement aux yeux, et plus particulièrement à l’avant. La version électrique se dote en effet d’une grille de calandre fermée, ce qui donne au Kona Electric une personnalité bien différente des autres. De la même manière, les phares sont dépourvus de l’entourage plastique de la version Hybrid.

Le Kona Electric…
… Et le Kona Hybrid

On note aussi les jantes type « aéro » presque pleines du Kona Electric, qui tranchent avec les -superbes- jantes 18 pouces du Kona Hybrid, spécifiques au modèle.

Des habitacles (eux aussi) différents

Même son de cloche à l’intérieur, où la version électrique du Kona se distingue des autres sur quelques points. Elle hérite ainsi d’une console centrale spécifique, intégrant le module de commande électrique (avec les boutons P, N, R et D), et disposant à l’étage inférieur d’un espace de rangement.

L’intérieur du Kona Electric…
… Et celui de la version Hybrid

Le Kona Electric a également l’apanage de l’instrumentation numérique, avec des compteurs 7’’, dont l’affichage varie en fonction du mode de conduite sélectionné.

En revanche, le tout récent Kona Hybrid a la primeur du nouvel écran tactile de 10,25’’, agréable et réactif à l’usage, et largement personnalisable, qu’il s’agisse des widgets ou des icônes affichée. Le Kona Electric, qui se contente pour l’instant de l’écran de 7 pouces, devrait lui aussi prochainement en bénéficier.

Le nouvel écran tactile de 10,25 pouces

La qualité de fabrication, sans exceller, est bonne, avec des plastiques (tous durs, sauf le bandeau central du seul Kona Electric, légèrement moussé) bien arrimés. On a quand même une préférence pour les inserts, les surpiqûres (et même les ceintures !) colorés du Kona Hybrid, qui font écho à la couleur de la carrosserie, et qui égaient sensiblement l’habitacle.

Mais trêve de ce petit jeu des 7 erreurs, il est temps de rentrer dans le vif du sujet : les impressions de conduite.

Au volant du Kona Electric

Le Kona Electric est disponible en deux versions : une version avec moteur électrique de 100 kW/136 ch et batterie de 39,2 kWh, qui offre une autonomie de 289 km (norme WLTP) ; et une version dont la puissance grimpe à 150 kW/204 ch, avec une batterie de 64 kWh, qui fait bondir son autonomie à 449 km (consommation d’énergie de 14,3 kWh/100 km). Le couple est quant à lui identique d’une version à une autre (395 Nm), et la puissance est exclusivement transmise aux roues avant.

Pour notre essai, nous dispositions de la version la plus puissante. Et clairement, nous n’avons aucun doute sur les 204 ch revendiqués par Hyundai. Capable d’abattre le 0 à 100 km/h en seulement 7,6 secondes, le Kona Electric offre en effet des performances que bien des véhicules thermiques peuvent lui envier, et ses reprises lui donnent ses galons de routière. Surtout, l’expérience fluide et absolument dépourvue d’à-coups offerte par ce Kona Electric est incomparable. Le plaisir de conduite est réel !

Disposées sous le plancher, les batteries permettent d’abaisser le centre de gravité du Kona. La tenue de route sur itinéraire sinueux révèle de bonnes dispositions, malgré le poids élevé du véhicule (plus de 1,7 tonnes). Malheureusement, c’est sans compter sur les pneumatiques Nexen qui équipent actuellement le Kona Electric, à faible résistance au roulement (un bon point pour l’autonomie), mais qui -revers de la médaille- offrent une trop faible adhérence, surtout sur sol mouillé. Un point qui devrait être amélioré prochainement par Hyundai, et c’est tant mieux.

Le confort est quant à lui très bon, et l’équipement de notre version haut de gamme Executive, pléthorique : régulateur adaptatif, assistance active au maintien en voie, affichage tête haute, système audio premium Krell (5 haut-parleurs, 2 tweeters, subwoofer et amplificateur), sièges chauffants…

Derrière le volant, deux petites palettes permettent de régler l’intensité du freinage régénératif. Une fois le mode d’emploi assimilé, et en fonction du mode choisi, il n’est presque plus nécessaire d’utiliser la pédale de frein.

Et l’autonomie dans tout ça ? Après une demi-journée et plus de 200 km passés à son volant (sur un trajet essentiellement routier, avec un peu de relief, quelques accélérations appuyées, mais sans autoroute), nous avons eu l’agréable surprise de constater avec mon homologue Victor de Cars Passion que notre Kona Electric avait très efficacement ménagé sa batterie, avec une consommation électrique tournant aux alentours des 16 kWh/100 km. Dans ces conditions, il est tout à fait possible de tabler sur près de 400 km d’autonomie.

Autre question centrale pour tout VE : la recharge. Hyundai annonce que son Kona EV 64 kWh est capable de regagner 80 % de batterie en 54 minutes sur borne rapide 100 kW. Avec le chargeur embarqué de 7,2 kW, ce temps est allongé à 9 heures et 35 minutes. Notons pour finir que Hyundai a intégré depuis peu Ionity, le fameux réseau Européen de bornes de recharge rapides.

Au volant du Kona Hybrid

La question de la recharge, la KONA Hybrid n’en a cure : il lui suffit tout simplement de rouler pour alimenter sa (petite) batterie de 1,56 kWh. Revers de la médaille, et même s’il est capable de rouler en mode tout électrique sur plusieurs centaines de mètres (et même plus si la vitesse, le relief et votre tendresse avec la pédale de droite le permet), son moteur quatre cylindres essence 1,6 L GDi de 105 ch / 147 Nm se remet tôt ou tard en marche. Il est épaulé par un moteur électrique à aimants permanents de 43,5 ch / 170 Nm, ce qui permet au Kona Hybrid de développer au total 141 ch / 265 Nm.

Sans être catastrophiques, les accélérations offertes par ce Kona Hybrid sont bien éloignées de celles de son homologue électrique : le 0 à 100 demande 11,6 secondes. Contrairement à son concurrent Toyota CH-R ayant fait le choix d’une transmission e-CVT, le SUV urbain Coréen a fait le choix d’une transmission à double embrayage. Une bonne pioche, puisque cette dernière limite le fameux « effet de moulinage » qui caractérise souvent les hybrides Toyota lors des relances. Limite seulement, car cet effet se retrouve quand même lors des relances les plus appuyées. Et pour le coup, la dernière partie de notre trajet jusqu’à Lyon via l’autoroute A6 (peu avare en montées) nous a valu de longues séquences où le moteur de notre Kona Hybrid semblait bien à la peine.

C’est dommage, car pour le reste, l’auto avance de solides arguments : sa tenue de route est bonne (merci les pneus Michelin !), et la consommation est mesurée (elle descend facilement sous les 5.0 L / 100 km). Mais le vrai terrain de jeu de ce Kona Hybrid, c’est la ville (et sa petite couronne), où il se révèle très agréable à conduire, avec son gabarit réduit (il mesure 4,17 m, soit près de 20 cm de moins qu’un CH-R !), des transitions entre moteur thermique et électrique parfaitement transparentes, et de longues phases où il évolue en mode tout électrique.

Tarifs des Kona Electric et Hybrid

La gamme Kona Electric débute à 34.900 Euros avec la batterie 39,2 kWh, contre 39.700 Euros avec la batterie 64 kWh. 3 niveaux de finition sont proposés : Intuitive, Creative, et Executive. Notre Kona Executive 64 kWh culmine à 46.400 Euros. Il faudra bien évidemment déduire le montant du bonus éco.

Le Kona Hybrid débute à 27.150 Euros (c’est 6.000 Euros de plus que la version turbo-essence de 120 ch à boîte mécanique). Sa gamme s’article autour de deux finitions : Intuitive, et Executive, plus une finition de lancement Edition #1 suréquipée (et très bien positionnée niveau prix : moins de 30.000 Euros).

Conclusion : Un pari gagnant pour Hyundai !

Au début de l’article, il était question de préférence, et par extension de choix. Et au moment de rédiger cette conclusion, il est l’heure de vous l’avouer : on aura beaucoup de mal à vous guider vers l’autre ou l’autre version. Comme souvent, tout est une question d’utilisation, et de budget.

Le Kona Hybrid offre ainsi une alternative intéressante aux versions thermiques classiques, avec une consommation réduite, et une expérience en mode urbain (où le moteur électrique prend souvent la main) très agréable. En revanche, il sera plus à la peine sur autoroute, et sur itinéraires présentants un relief important.

Quant au Kona Electric, c’est une vraie révélation dans cette version 64 kWh. Ses performances sont très bonnes, tout comme son autonomie ou son niveau d’équipement. Si tenté que la question de la recharge sur les longs trajets soit assurée (ce qui n’est pas forcément acquis, vu ce qu’on a pu constater sur le trajet Valence-Lyon sur l’autoroute A6…), il constitue un excellent choix pour qui recherche un véhicule électrique offrant une large autonomie et un tarif encore relativement accessible, d’autant qu’il n’a aujourd’hui pas de réel concurrent.