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Audi Driving Experience à Spa-Francorchamps en R8 V10 Plus !


Spa-Francorchamps, la légende

Qui ne connait pas le circuit de Spa-Francorchamps ? Surnommé le toboggan des Ardennes, le circuit de Spa est un circuit incontournable au calendrier de la Formule 1. Créé à partir de 1921 avec de véritables portions routières, le circuit mesurait alors 14km120. L’évolution des véhicules de compétition ainsi que leurs vitesses changèrent inexorablement le tracé, qui ne parvenait plus à offrir des normes de sécurités suffisantes.

En 1950 et jusqu’en 1970, c’est un tracé revu mais, une fois encore, trop dangereux face aux vitesses incroyables prises par les F1 et les protos de l’époque. En 1973, lors des 1000 km de Spa, c’est Henri Pescarolo qui, sur la Matra 670B, établit le record de vitesse du circuit dans son ancienne configuration, et le record mondial de vitesse sur un circuit « routier ». Le tour sera chronométré en 3 min 13 s 4, à la vitesse moyenne de 262,461 km/h ! Malheureusement, le circuit reste dangereux et cette même année, 3 morts sont à déplorer lors des 24 H de Spa. Le toboggan des Ardennes devient donc plus ou moins le circuit que l’on connait aujourd’hui dès 1978. Un tracé permanent de 7 km toujours aussi vallonné, et surtout toujours aussi rapide.

Audi Driving Experience

La team Blog-Moteur a déjà eu le privilège de participer à l’Audi Driving Experience, notamment au Mans et à Magny Cours. C’est une véritable ode à la passion automobile. Les clients Audi peuvent, moyennant finances, se payer une journée de rêve pour piloter les plus puissants bolides de la marque aux anneaux sur des tracés mythiques de l’Hexagone, voir même d’Europe. Pour le coup, j’ai donc pu participer à la session de Spa-Francorchamps. N’ayant jamais mis les pieds sur le circuit, autant vous dire que la nuit avant l’événement fut courte et parsemée de rêves et flash-back en tous genres. Je pensais à Ayrton Senna qui, à l’époque, était le seul à passer le raidillon de l’Eau Rouge à fond avec sa McLaren. Je revoyais aussi le dépassement mythique entre Michael Schumacher et Mika Hakkinen en 2000 au bout de la ligne droite des combes, et je me disais « demain je vais rouler au même endroit »… Bref, la journée commence et, je suis plongé directement dans l’ambiance !

Après un court brieffing, j’apprends que l’on sera encadré par Rachel Frey, ex-pilote de DTM, Jerry Ahlin, pilote de rallye Suedois, Yannick Dillen, pilote instructrice de renom, et Marco Werner. Oui, le Marco Werner 3 fois vainqueur des 24h du Mans ! Pas de doute, on est pas là pour cueillir du muguet ! Nous sommes ensuite divisés en plusieurs groupes, repartis sur le circuit, pour découvrir les spécificités de celui-ci, dans les moindres détails. On aura donc des Audi R8 V10 Plus que nous avions déjà testé en Ardèche, la toute nouvelle RS5, et l’imposante RS6.

On découvrira en détail comment aborder l’épingle de la source et le raidillon en Audi RS5, la ligne droite des combes, ainsi que la succession de virages de rivages, Fagnes, Pouhon et Stavelot en Audi R8, et enfin comment négocier la chicane de l’arrêt de bus en Audi RS6.

Pour rappel, l’Audi RS6 fait tout de même 560 ch avec son gros V8 bi-turbo, l’Audi RS5 et son V6 bi-turbo sort 450 ch et l’Audi R8 V10 Plus, 610 équidés… voilà voilà ! Les impressions à bord des 2 premières sont déjà saisissantes. Certes la RS6 est assez lourde, mais la violence du 8 cylindres en V me « scotche » totalement au siège dans un bruit sourd et rauque. La RS5 était LA nouveauté de la journée, malheureusement l’exercice à son bord était bien trop court et je n’ai pas pu réellement ressentir les sensations à son bord. J’avais d’ores et déjà pu faire l’essai de l’Audi A5 et S5 en Provence, qui augurait toutefois du très bon pour la version survitaminée. Une fois les exercices terminés, place au dessert ! Toute l’après-midi est consacrée à des tours de pistes à bord des Audi R8 V10 Plus ! Noël avant l’heure!!

Gentlemans, Start your engine

Dan Gurney, le pilote américain émérite, qui nous a malheureusement quitté le 14 Janvier dernier, disait du circuit de Spa-Francorchamps « C’est un tracé qui différencie les hommes des petits garçons. » Autant vous le dire de suite, je suis un garçon, que dis-je, un gamin, un minot, un mouflet, un gosse, un chiard bref : un débutant. Après avoir enchaîné les tours sur Project Cars, regardé des tonnes de vidéos en caméra embarquée, je me disais que bon, il y avait moyen de maîtriser cette piste, d’autant plus que l’on s’était exercé toute la matinée. Et bien au moment précis où vous franchissez l’épingle de la source et que vous vous retrouvez, lancé à plus de 200 km/h face au mur qu’est le Raidillon, vous avez intérêt à en avoir une belle paire… Pour rappel, les pilotes de F1 et de LMP1 le passent à 300 km/h…

Je sais qu’il faut légèrement mordre le vibreur de gauche pour rentrer à la corde à droite, et une fois en haut de la montée serrer à gauche, et surtout ne pas lever le pied pour ne pas être déporté, mais les sensations sont là. Le mur de gauche se rapproche, le sommet est vite là et le mur de droite est déjà là lui aussi, pif paf, c’est passé ! Maintenant la ligne droite pour se détendre un peu avant d’entamer le véritable toboggan des Ardennes.

246km/h, il pleut, le freinage est lourd, l’Audi R8 à tendance à tirer à droite. Garder le cap et passer la chicane. Le virage numéro 10 « Pouhon » est lui aussi impressionnant, pour preuve l’immense dégagement pour faire face à l’excédent d’audace de certains pilotes. Les virages se succèdent, Stavelot est déjà dans mon rétro, et la 3ème portion rapide du circuit jusqu’à la chicane de l’arrêt de bus est devant moi. Ca passe à fond, je relève le pied, je suis un garçon. La chicane se passe sans encombre et me voila sur la ligne droite. Mon taux d’adrénaline est au max, les 4 tours sont passés et je suis déjà exténué. Bref, je viens de tourner sur Spa-Francorchamps.

Que dire de cette journée, si ce n’est qu’un énième rêve de gosse vient d’être réalisé. L’Audi R8 est toujours aussi bluffante, sa direction toujours aussi incisive et précise. Le V10 atmosphérique hurle dans nos oreilles avec une intensité et une inlassable symphonie. Au vu des conditions climatiques, toujours aussi changeantes à Spa-Francorchamps, je remercie le quattro d’avoir sans doute corrigé bon nombres de mes erreurs de petit garçon. Une journée inoubliable, folle, quasi mystique de part le lieu et le véhicule. Merci Audi. Prochaine étape, le Nordschleiffe alias l’enfer vert, on y va quand ?

Cet article est dédié à Gérald, un ami qui avait l’habitude de tourner à Spa, parti beaucoup trop top…