Essai : VW Tiguan 3 (2024) 1.5 eTSI : Le roi est-il de retour ?
Le SUV best-seller Volkswagen est de retour
Commercialisé depuis 2007, le VW Tiguan est l’un des best-seller de la marque, et il figure parmi les références du segment des SUV compacts familiaux. Lancée en 2016, la seconde génération laisse aujourd’hui la place à un nouvel opus. Une nouvelle génération qui est en réalité une grosse mise à jour de l’opus précédent, puisque reposant sur une version évoluée de la même plate-forme (la MQB Evo). Le nouveau VW Tiguan se targue d’offrir un habitacle plus spacieux, un infotainment et des technologies largement remises à jour, et des motorisations plus efficientes (du thermique d’abord, et à court terme deux hybrides rechargeables offrant plus de 100 km d’autonomie). Nous sommes parti du côté de Nice, afin de vérifier si ce nouveau Tiguan est toujours le roi du genre. Notre essai du nouveau VW Tiguan, en motorisation 1.5 L eTSI 150 ch.
Un look qui s’adoucit pour le nouveau VW Tiguan
Comparé au côté « taille à la serpe » de la génération précédente, les traits du nouveau Tiguan s’adoucissent. Plus rondes, les nouvelles formes du SUV Allemand lui permettent d’améliorer son coefficient de traînée, qui passe de 0,33 à 0,28. Il n’en reste pas moins assez musculeux, surtout en finition R-Line. On remarque ainsi le bouclier avant plus large qu’avant (et les entrées d’air plus imposantes), mais aussi les épaulements de caisse, plus marqués qu’avant. Deux nouvelles teintes font leur apparition, outre un catalogue complet de nouvelles jantes.
Le nouveau Tiguan s’équipe de nouveaux phares « IQ. Matrix LED » (de série sur Élégance et R-Line Exclusive). Leur technologie est directement dérivée du grand frère Touareg. Une vraie merveille d’ingénierie : on dénombre 19.200 leds par phare (!), et leur portée atteint 500 mètres.
Un habitacle qui se modernise considérablement
S’il se distinguait toujours par sa qualité de fabrication impeccable, l’habitacle du Tiguan 2 avait quelque vieilli, avec un mobilier au dessin un rien massif. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce nouveau VW Tiguan s’émancipe largement de cet héritage, avec une présentation beaucoup plus moderne.
La pièce de résistance de cet habitacle, c’est son grand écran central surélevé. Il affiche une diagonale de 12,9 pouces, et même de 15 pouces contre 1.235 Euros -une option conjuguée avec l’affichage tête haute-. Une technologie similaire à celle qui équipe la récente ID.7. Le Digital Cockpit 10 pouces est désormais livré de série (il peut être appuyé par un affichage tête haute), et la console centrale (désormais débarrassée du sélecteur de vitesse) accueille un double chargeur à induction. Ce dernier est réfrigéré (grâce à une arrivée d’air), afin de limiter l’échauffement des smartphone en charge. Malin (et probant) !
Une nouvelle version simplifiée du système d’infodivertissement
Le nouveau VW Tiguan dispose d’une nouvelle version de son logiciel : le MIB 4.0. L’interface se veut plus intuitive, et plus simple à l’utilisation, avec deux barres tactiles visibles en permanence. Disposées en haut et en bas, ces dernières permettent un accès direct aux fonctionnalités les plus importantes. On apprécie par exemple l’accès en un clic au menu des aides à la conduite, qui permet de désactiver rapidement (et au hasard…) l’horripilante alerte de survitesse, désormais imposée par la législation. L’écran central est plaisant à l’usage, car plutôt réactif, et agréable à l’oeil. On est pas encore tout à fait au niveau d’une interface Google, mais les progrès depuis les débuts du système (avec la Golf VII et l’ID.3) sont sensibles.
Un inédit « Driving Experience Control »
La console centrale du nouveau Tiguan hérite d’une nouvelle mollette, avec écran OLED tactile. Cette dernière commande le « Driving Experience Control ». Concrètement, il s’agit d’offrir un accès direct à plusieurs commandes : le volume de l’autoradio, le profil de conduite, ou encore les « atmosphères » (ambiance lumineuse intérieure…). Un équipement (de série sur tous les Tiguan) certes sympathique, mais qui ne nous paraît pas vraiment indispensable.
Une ergonomie en progrès
Jadis réputé pour l’ergonomie de ses produits, Volkswagen a eu un peu trop recours ces dernières années au « tout tactile », avec des résultats en demi-teinte. Certes, ce nouveau Tiguan s’inscrit dans la même veine, en se passant notamment de commandes physiques pour la ventilation (entre autres choses). Pour autant, le constructeur a tenu compte des critiques. Exit par exemple les commandes tactiles sur le volant, au profit de classiques (mais ô combien plus efficaces !) touches mécaniques. Et c’est une très bonne chose.
Une qualité de fabrication toujours dans le haut du panier, mais…
Le soin apporté à la qualité de fabrication a toujours constitué l’une des caractéristiques fondamentales du Tiguan. Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle, même s’il convient de légèrement nuancer ce bilan. Commençons par l’aspect visuel de l’habitacle. Il est au moins aussi flatteur, avec un bandeau laqué piano rétroéclairé, des inserts en similicuir (aux surpiqûres contrastées), ou encore de la moquette dans les contre-portes. En revanche, Volkswagen est moins généreux qu’avant s’agissant du rembourrage apporté aux éléments de la planche de bord. Rien de rédhibitoire, sauf peut-être pour les parties inférieures, en plastique rigide.
Un espace intérieur qui progresse un peu pour le nouveau VW Tiguan
Même plate-forme oblige, les dimensions de ce nouveau Tiguan n’évoluent pas (ou presque), avec un empattement identique (2,68 m), et seulement 3 cm de plus en longueur (il fait désormais 4,54 m de long). Le coffre augmente pourtant, avec 37 litres de plus (652 litres au total, mais ça sera moins sur les versions PHEV). De la même façon, VW annonce une garde au toit améliorée de 1 cm à l’arrière. Ce qui est sur, c’est que les places arrières sont vraiment logeables, en parfaite adéquation avec la vocation familiale du modèle. On apprécie par ailleurs le supplément de versatilité offert par la banquette coulissante (en deux parties).
Notez que la version à 7 places du Tiguan (baptisée Allspace) ne sera pas reconduite. Et pour cause : la firme de Wolfsburg va prochainement dévoiler le Tayron, un modèle à 7 places qui sera cette fois-ci vraiment distinct du Tiguan.
De l’essence à micro-hybridation, et du diesel
Contrairement à son rival Peugeot 3008, le VW Tiguan laisse de côté les versions « full électriques », laissant ce créneau à la gamme ID. Il préfère se concentrer sur des motorisations thermiques. Dans tous les cas, l’offre boîte mécanique (aux ventes sans doute anecdotiques) est supprimée : le nouveau VW Tiguan sera forcément associé à la DSG7.
Côté essence, le nouveau Tiguan propose un seul choix : le 1.5 L eTSI, en deux niveaux de puissance : 130 et 150 ch. Ce moteur dispose d’une hybridation légère (mild-hybrid) 48 V (on y revient après). En diesel, on retrouve le bien connu 2.0 TDI de 150 ch, qui grimpe à 193 ch en transmission intégrale 4MOTION.
L’arrivée prochaine de 2 motorisations hybrides rechargeables
À court terme, l’offre sera complétée par deux motorisations hybrides rechargeables (PHEV) eHybrid, disposant du bloc 1.5 TSI, de respectivement 204 et 272 ch. Grâce a une capacité de batterie quasiment doublée (19,7 kWh net), le Tiguan PHEV pourra parcourir jusqu’à 120 km en électrique. Côté recharge, c’est (là aussi) prometteur : 11 kWh en AC, et très rare capacité de recharge rapide (DC), de 50 kWh.
Au volant du VW Tiguan eTSI 150
Pour notre essai, nous nous sommes glissés derrière le volant de celui qui devrait représenter la majeure partie des ventes : le Tiguan 1.5 eTSI 150 ch. Le nouveau Tiguan embarque donc la toute dernière évolution du 1.5 TSI, un moteur toujours capable de désactiver deux de ses quatre cylindres, et d’évoluer en roue libre. Cette évolution apporte la micro-hybridation (petite batterie + alterno-démarreur) : de quoi offrir un léger surcroît de couple, et une diminution de la consommation.
À défaut de performances ébouriffantes (0 à 100 km/h en 9,1 secs), ce 1.5 eTSI 150 ch forme une bonne paire avec ce nouveau Tiguan (poids avec cette motorisation : 1.616 kg), et se montre très agréable en conduite souple. En revanche, inutile de hausser le rythme plus que de raison : la boîte DSG7 est clairement typée économie de carburant, et « bride » un peu la bonne volonté du moteur. On aimerait un peu plus de mordant lorsqu’on doit relancer. Par ailleurs, la boîte se fait un peu brouillonne lorsqu’on hausse le rythme (et son mode sport nous paraît un peu trop caricatural). Côté consommation, nous avons relevé une moyenne de 8,7 L / 100 km sur notre parcours d’essai, qui nous a fait grimper plusieurs cols. On parie qu’il est possible de descendre à environ 7,5 L / 100 km en utilisation plus classique.
Un peu ferme à basse vitesse certes, mais malgré tout confortable
Sur autoroute, on apprécie la bonne insonorisation du modèle, avec des bruits d’air qui restent discrets (merci le vitrage acoustique). On profite également d’une version optimisée du très bon assistant de conduite Travel Assist. Offrant une position de conduite dominante, le nouveau Tiguan peut compter sur ses excellents sièges « ErgoActive ». En version « Plus », ces derniers comportent plusieurs programmes de massage (grâce à 10 coussins pneumatiques), et un réglage lombaire quatre points. De quoi tutoyer le niveau de confort offert par un Touareg !
Le nouveau Tiguan se montre un peu ferme à basse vitesse (les belles jantes 20 pouces de notre finition R-Line n’aident sans doute pas). Heureusement, l’amortissement devient plus prévenant ensuite. En parlant de cela, il est justement l’heure de vous parler de sa botte secrète : le DCC Pro.
Bonne pioche : l’amortissement piloté DCC Pro
Cette nouvelle génération de Tiguan mise sur un nouveau système d’amortissement piloté : le DCC Pro. Capable d’ajuster la fermeté des amortissements en quelques fractions de seconde, le DCC Pro se targue d’offrir un compromis confort/tenue de route « à la carte ». Livré de série sur les motorisations PHEV (et la version 4MOTION), et en option à 1.200 Euros sinon, ce système se matérialise par des amortisseurs comportant 2 valves (une pour la compression, une pour la décompression).
Ce système renforce l’homogénéité du SUV Volkswagen. Préservant plutôt bien le dos des passagers en mode Confort (contre quelques mouvements de caisse), le Tiguan devient plus affûté en mode sport. Avec ce mode, il dévoile de bonnes aptitudes à la conduite dynamique, avec un train avant plutôt accrocheur, et des mouvements de caisse bien contenus. Sans devenir hyper-affûté pour autant (mais est-ce vraiment nécessaire s’agissant d’un SUV familial de 150 ch ?), le nouveau Tiguan fait clairement partie des meilleurs à la conduite.
La gamme et les tarifs du nouveau VW Tiguan
Le VW Tiguan n’a jamais été un véhicule bon marché, et cette nouvelle génération ne fait pas exception à la règle. Elle franchit même un cap, puisque la gamme débute désormais à 39.450 Euros (Tiguan eTSI 130 DSG7). La motorisation eTSI 150 est réservée aux finitions les plus hautes, et débute à 48.600 Euros. Peu ou prou là où le TDI 150 débute, mais dans un niveau finition inférieur.
On vous recommande chaudement la série spéciale VW Edition, qui ne sera proposée qu’en 2024. Pour 200 Euros de plus qu’une Life Plus, cette dernière est suréquipée : projecteurs LED Plus, Keyless Access, vitres acoustiques, hayon électrique (entre autres choses). Au total, l’avantage client s’élève à 4.800 Euros.
Côté loyers, le Tiguan débute à 349 Euros par mois pour un Tiguan eTSI 130 en finition de base, avec 5.600 Euros d’apport (2 mois de loyer offerts, 3 ans d’entretien/garantie/assistance inclus). Comptez 399 Euros par mois pour la version suréquipée Edition équipée de la même motorisation (mêmes conditions sinon). Une offre qui nous semble plutôt bien placée pour un nouveau véhicule.
Conclusion : Le roi est de retour !
Dans une planète automobile en pleine mutation, il est toujours rassurant de se tourner vers les valeurs sûres. Ce nouveau VW Tiguan en est une. Certes, ses tarifs ont bien augmenté depuis la première génération en 2007 (il n’est pas le seul concerné par ce « phénomène »), et ses 150 ch ne sont désormais plus de trop pour le déplacer correctement, surtout avec une boite DSG7 un peu castratrice (réduction des émissions oblige). Mais pour le reste, cette grosse mise à jour tombe à point nommé, car elle permet au modèle de se maintenir au sommet de la catégorie. Largement dépoussiéré, l’habitacle est réussi, et son ergonomie progresse (en tout cas par rapport aux dernières productions de la marque). Au global, ce nouveau Tiguan dispose de la même homogénéité d’ensemble que ses prédécesseurs. Et c’est sans doute sa plus grande force.