Essai : Hyundai Kona Hybrid (2023) : Mais que reste-t-il aux SUV compacts ?
Hyundai Kona 2 : Un nouvel opus très attendu, et déjà à l’essai
Commercialisé depuis fin 2017, le Hyundai Kona est rapidement devenu l’un des best-sellers de la marque Coréenne en France. Plus de 54.000 exemplaires ont été vendus dans l’Hexagone (13.000 rien qu’en 2022 !). 2023 marque l’arrivée de sa nouvelle (et très attendue) génération. Avec son style encore plus marquant, ses dimensions en hausse et ses équipements très modernes, le nouveau Kona constituera un sérieux prétendant sur le segment des B-SUV. J’ai pu me glisser derrière le volant du nouveau Hyundai Kona Hybrid pour un premier essai : mon avis sur ce nouvel opus !
Un style (encore) plus marquant pour le nouveau Hyundai Kona
Impossible de confondre ce nouveau Hyundai Kona avec son prédécesseur ! Déjà original par le passé, le nouveau Kona pousse le curseur encore plus loin, avec l’un des design les plus forts de la catégorie. On peut ne pas apprécier, mais il ne laissera personne indifférent, c’est une certitude !
C’est la grande tendance actuelle, et il ne déroge évidemment pas à la règle : ce nouveau Kona hérite d’une signature lumineuse qui court sur toute sa largeur. Les bandeaux lumineux avant et arrière sont d’ailleurs d’un seul tenant : une petite prouesse industrielle.
Le profil rappelle furieusement le Tucson, avec ses surfaces paramétriques, et son pilier C, quasiment repris « tel quel » de son grand frère. Histoire de renforcer le caractère baroudeur (et robuste) du modèle, a fait le choix de garder de larges surfaces en plastique non peintes. Un bon point pour la protection contre les petits chocs, notamment en zone urbaine.
Une présentation plus affutée pour le Kona en finition N Line
Si cet élément vous rebute (ou si vous préférez une présentation plus sportive), la finition N Line du Kona sera toute indiquée. Avec elle, les éléments en plastique « brut » cèdent leur place à des éléments peints. D’autres éléments diffèrent, à l’image des jupes latérales, du bouclier avant (plus ouvert et agressif), des jantes spécifiques, ou encore des sorties d’échappement, plus suggestives (même si la sonorité du moteur ne change pas).
Des dimensions en hausse, au bénéfice de l’espace à bord, et du coffre
Voulu plus polyvalent (et donc plus spacieux), le nouveau Kona affiche des dimensions revues à la hausse, avec 15 cm de plus en longueur. S’étirant désormais sur 4,35 m, le Kona se repositionne dans la gamme Hyundai, et se démarque désormais nettement de son petit frère Bayon. Il se rapproche dans le même temps du Tucson (4,51 m).
Son empattement en profite, puisqu’il gagne 6 cm. L’espace à bord progresse, avec 8 cm de plus aux jambes à l’arrière. La différence est flagrante : il fait plutôt bon voyager à l’arrière de ce nouveau Kona. Quant au coffre, il offre 25 % d’espace en plus (+ 92 litres), et cube désormais à 466 litres.
Un habitacle dépoussiéré, et qui monte en gamme
Malgré un restylage courant 2020, le Kona avait vieilli à l’intérieur. Cette nouvelle génération fait table rase du passé, avec une présentation plus épurée, et marquée par des lignes horizontales.
La montée en gamme de l’habitacle est flagrante. Très élégant, le volant voit le logo Hyundai disparaitre en son milieu, au profit d’une très élégante barre recevant quatre petits points (un gimmick déjà vu sur les récentes Ioniq 5 et 6).
Le dessin global est flatteur, et quelques commandes rehaussent encore l’impression globale, à l’image de celles disposées sur le volant, ou du sélecteur de vitesse. Pour autant, les matériaux utilisés restent rigides : les amateurs de plastiques moussés en seront pour le compte.
Une interface numérique modernisée
Les « prestations digitales » du nouveau Kona progressent, avec deux écrans aux dimensions revues à la hausse : ils font désormais 12,3 pouces chacun (contre 10,25 pouces avant). L’instrumentation digitale est de série dès le deuxième niveau de finition Creative. Parfaitement dans le coup, l’interface a été dépoussiérée : le Kona 2 étrenne le nouveau système de navigation de la marque, qui intègre désormais des mises à jour à distance. Hyundai annonce également la possibilité de rajouter par la suite des fonctionnalités supplémentaires, comme par exemple des services de streaming.
Faisant la part belle aux écrans, ce nouveau Kona n’en conserve pas moins de « vrais » boutons, notamment pour la ventilation. On applaudit des deux mains, tant l’ergonomie y gagne.
Un équipement pléthorique, digne du segment supérieur
Côté équipement, ce nouveau Kona frappe (très) fort. C’est simple : il se dote de tous les raffinements de son grand frère Tucson, et fait même parfois mieux !
Hayon main-libre intelligent, caméra 360 degrés (avec affichage des angles morts lorsqu’on actionne les clignotants), aide au stationnement à distance via télécommande, sièges ventilés… Des équipements désormais disponibles sur le Kona, et qui étaient encore réservés il y a peu à des véhicules du segment supérieur.
Par rapport au Tucson, le Kona dispose d’un système de détection de fatigue (ou d’un manque d’attention du conducteur) bien plus perfectionné, grâce à un petit capteur installé au niveau de la colonne de direction. En avant-première, le nouveau Kona intègre même une clé digitale. Cette dernière peut être partagée à distance.
La fiche technique du Hyundai Kona Hybrid
Le nouveau Hyundai Kona délaisse les motorisations thermiques classiques, au profit de l’hybride et de l’électrique. Ça tombe bien, puisque ces dernières représentaient respectivement 40 et 50 % des ventes de Kona en 2022, sur le marché Français. De la même façon, et contrairement à son cousin Kia Niro, le nouveau Kona fera l’impasse sur la version hybride rechargeable / PHEV.
Sous le capot du Kona Hybrid, et par rapport à la première génération, c’est du pareil au même. La motorisation est en effet reprise à l’identique. Elle associe un 1.6 L atmosphérique de 105 ch à un moteur électrique de 43,5 ch, le tout étant associé à une boîte automatique à double embrayage DCT-6. Au total, il développe 141 ch. Même si la motorisation n’a pas été modifiée, Hyundai annonce une consommation et des émissions de C02 en baisse, sans doute grâce à un meilleur Cx (0,27).
Au volant du Hyundai Kona Hybrid
Avec sa position de conduite surélevée, ses dimensions en hausse, et ses équipements pléthoriques, ce nouveau Kona n’est pas sans me rappeler son grand frère Tucson à la conduite.
En utilisation urbaine (et également en périphérie des villes), sa motorisation hybride fait des merveilles. Les transitions thermique/électrique sont bien gérées, et le moteur thermique se réveille de façon imperceptible, ou presque. La boite à double embrayage DCT-6 brille quant à elle par sa fluidité.
Les palettes disposées derrière le volant permettent de moduler l’intensité du freinage régénératif. Au total, 4 niveaux sont disponibles, de la roue libre à la décélération vraiment perceptible. Il est même possible de passer en mode « one-pedal », en restant appuyé sur la palette de gauche. L’auto va alors jusqu’à l’arrêt complet, sans jamais avoir à appuyer sur la pédale de frein. En passant en mode sport, les palettes au volant servent cette fois-ci à passer les rapports en mode séquentiel.
Une belle douceur mécanique, mais des performances plutôt timides
La douceur mécanique du Kona Hybrid reste d’actualité lorsqu’on s’éloigne des centres urbains. En revanche, on ressent un certain manque de puissance lorsque la motorisation est fortement sollicitée, notamment lorsque le relief s’invite. Dépourvu de turbo, le 1.6 se rappelle alors à notre bon souvenir, avec des montées en régime assez sonores (surtout que la boite DCT-6 a la fâcheuse tendance à laisser le rapport inférieur « trainer » trop longtemps), et des performances moyennes. Avec un 0 à 100 km/h bouclé en 11,2 secondes (avec les jantes 18 pouces), le Kona Hybrid n’est de toute façon pas un foudre de guerre.
Le Tucson Hybrid garde pour lui son meilleur agrément mécanique, tirant profit des meilleures performances de son 1.6 (cette fois-ci assisté par un turbo), et de sa puissance, bien supérieure (230 ch).
Un confort qui progresse, et une nature globalement peu expansive
Pour en revenir à notre nouveau Kona, et par rapport à la génération précédente, l’insonorisation progresse, avec un bon niveau, notamment sur autoroute. L’amortissement est également plus conciliant, même si j’ai tout de même noté quelques trépidations à basse vitesse.
Très rassurant à la conduite, ce nouveau Kona Hybrid est au global un bon compagnon de route. En revanche, il ne brille pas par sa direction, qui manque de tranchant. Son châssis n’est pas non plus le plus affuté du lot (rançon peut-être de ses 1.485 kg sur la balance). Peu expansif volant en main, le Kona Hybrid préfère rester neutre.
Une sobriété remarquable
Neutre, mais sobre. La sobriété revendiquée par Hyundai est en effet au rendez-vous. La première demi-journée d’essai (80 km et 1H30 de route, au départ de Boulogne-Billancourt, et à destination du Vexin) s’est soldée par une consommation moyenne de 5,5 L / 100 km, avec une utilisation mixte voies rapides/départementales. Le retour (avec pas mal d’embouteillages en revenant en région parisienne) a été encore plus flatteur, avec une moyenne qui est descendue à 5,3 L / 100 km.
Cette nouvelle génération de Kona fait le plein d’aides à la conduite, au travers du système « Hyundai Smart Sense ». Beaucoup de fonctionnalités sont intégrées de série (feux de route intelligents, assistance à la conduite sur autoroute, régulateur adaptatif…).
Mais le mieux est parfois l’ennemi du bien. Bardé d’aides à la conduite, ce Kona Hybrid en fait trop, avec des bips incessants, pour un oui ou pour un non. L’intention de base est louable, mais le message est dilué tant les alertes sont nombreuses. Un exemple parmi d’autres : l’alerte de survitesse, qui est tellement pénible dans son intervention qu’on en vient à la désactiver à chaque fois (la manipulation pour la désactiver est d’ailleurs trop longue).
Gamme et tarifs du Hyundai Kona Hybrid
La gamme Kona Hybrid débute à 33.400 Euros. Couronnant la gamme, la finition N Line grimpe quant à elle à 39.900 Euros, avec une dotation pléthorique. Par rapport à la première génération, l’équipement progresse sensiblement : Hyundai indique que la dotation du nouveau Kona « de base » correspond au 3ème niveau de finition de l’ancien opus !
Confiant sur le succès commercial de ce nouveau Kona, Hyundai annonce avoir déjà enregistré plus de 1.000 commandes. Le nouveau Kona est arrivé en concessions le 15 juin. Et on nous l’assure : il y a du stock disponible immédiatement. Rassurant après la crise des semi-conducteurs, et les délais de livraison à rallonge !
Conclusion : Il voit grand !
Ce nouveau Hyundai Kona Hybrid fait mieux sur tous les plans, ou presque. Largement modernisée, la planche de bord est plus flatteuse qu’auparavant, l’habitabilité et le coffre progressent nettement, et la dotation oscille entre généreuse (en entrée de gamme) à carrément pléthorique en finition haut de gamme. Inchangée, la motorisation hybride fait des merveilles en ville et sur route, avec sa douceur et sa fluidité, et sa sobriété est remarquable. Plus confortable et mature, ce nouveau Kona manque en revanche de nervosité au niveau mécanique, et il existe plus affuté dans la catégorie niveau comportement routier. Aides à la conduite intrusives mises de côté, le bilan global est donc particulièrement flatteur : on comprend mieux pourquoi Hyundai estime que le Kona a vocation à devenir le modèle le plus vendu de la marque en France !