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Essai : Hyundai Kona Hybrid restylé : Une bonne pioche ?


Le best-seller Hyundai se refait une jeunesse

Lancé en 2017, et s’alignant sur le segment hyper-porteur des SUV compacts, le Hyundai Kona constitue l’un des fers de lance de Hyundai en Europe, mais aussi en France (plus de 25.000 exemplaires vendus dans l’Hexagone). Sa gamme de motorisations très complète, avec notamment une version hybride et une full électrique, n’est sans doute pas étrangère à ce succès. Afin de conforter ce beau bilan commercial, il s’est offert fin 2020 un restylage de mi-carrière. Ce dernier a mis la technologie embarquée au goût du jour, et le style a été modifié. Hyundai m’a confié les clés d’un Kona Hybrid restylé pour quelques jours : je vous livre mes impressions à son sujet !

Le Hyundai Kona Hybrid restylé.

Un museau adouci pour le Hyundai Kona restylé

Tout comme le nouveau Tucson, le Kona « Phase 1 » est un véhicule qui fera date dans l’évolution de Hyundai. A sa sortie en 2017 il a un peu cassé les codes du segment des SUV compacts, avec une identité stylistique très forte, et qui tranchait nettement avec le côté un brin « plan-plan » qui a longtemps caractérisé la marque.

Le Hyundai Kona non restylé.

Ce restylage vient un peu adoucir le coup de crayon initial. A l’avant, la signature lumineuse séparée du bloc optique principal est reprise, mais le dessin est pour le reste simplifié. En partie basse, le bouclier contrastant du reste de la carrosserie est désormais « fondu » avec les protections de passage de roue, afin de suggérer une plus grande robustesse (Hyundai parle « d’armure protectrice »). A l’arrière, les feux s’offrent un nouveau graphisme plus moderne, et le concept « d’amure » de la face avant est repris. Ces nouveaux boucliers sont un peu plus longs : le Kona restylé est plus long de 40 mm que son prédécesseur. 

Mon modèle d’essai en finition Executive recevait de superbes jantes 18 pouces.

Au final, ces changements sont très probants, puisque les fondamentaux du Kona sont conservés, mais que le côté parfois « surdessiné » du modèle est désormais beaucoup moins prononcé. Et je ne sais pas vous, mais je trouve qu’avec sa teinte métallisée « Surfy Blue », le Kona restylé a vraiment une bonne bouille, et qu’il tranche avec la monotonie ambiante. 

Un habitacle fonctionnel, moderne, mais qui manque un peu de distinction

A l’intérieur, c’est le statut quo au niveau du style, ou presque. La planche de bord est intégralement reprise, et Hyundai s’est contenté d’y ajouter un nouvel éclairage d’ambiance (pour le porte-gobelet central et les parties inférieures), et d’un cerclage façon aluminium autour des haut-parleurs et des ouïes de ventilation : c’est un peu léger. Un peu trop simple à mon goût (d’aucuns diront austère), la présentation intérieure du Kona va à l’essentiel : les amateurs d’ambiance high-tech (façon Peugeot 2008) ou particulièrement raffinée (façon nouveau Renault Captur) resteront sur leur faim. 

L’habitacle reste toutefois fonctionnel et agréable à l’usage, avec des commandes de climatisation simples à manier, et une bonne ergonomie générale. La technologie embarquée est bien dans son temps : système de recharge par induction, frein à main électrique, et deux écrans de 10,25 pouces pour l’instrumentation et l’infodivertissement. Le système d’infodivertissement offre justement une bonne expérience : il se montre fluide et réactif, et le système de navigation est satisfaisant. Pas besoin de vous le préciser : les connectivités Apple CarPlay et Android Auto sont présentes. Dommage que la greffe de l’écran d’instrumentation digitale ne se soit pas faite de façon plus discrète : l’écran est entouré par un joint pas très gracieux. 

Le Kona restylé offre une bonne qualité de fabrication : les éléments sont solidement arrimés, et les matériaux respirent le sérieux (à défaut d’être particulièrement flatteurs). Les contre-portes sont en revanche un peu trop « bruts », et les commandes de vitres-électriques font carrément cheap à l’usage. 

Au volant du Hyundai Kona Hybrid restylé

Point de changement sous le capot : le Kona Hybrid restylé reprend la même chaine de traction que précédemment. Cette dernière se compose d’un quatre cylindres essence 1,6 L GDi de 105 ch et d’un moteur électrique à aimants permanents de 43,5 ch. Au total, le Kona Hybrid développe 141 ch, et il est toujours épaulé par une boite à double embrayage à 6 rapports.

Les impressions que j’avais déjà noté lors de mon essai comparatif en octobre 2019 des Kona Hybrid et Electric sont donc confirmées. Ce Kona Hybrid joue la carte de la douceur, et se montre particulièrement adapté aux parcours urbains et péri-urbains, où les phases de roulage en mode électrique sont les plus nombreuses. La boite à double embrayage joue elle aussi la carte de la douceur (à défaut d’offrir une grande réactivité), et elle évite l’écueil du « moulinage » comme certaines de ses concurrentes (coucou le Toyota CH-R). Les palettes disposées derrière le volant permettent d’ajuster l’intensité de la récupération d’énergie au freinage (sauf en mode Sport), ce qui limite d’autant l’usage aux freins « classiques » : c’est particulièrement malin. 

Des performances un peu justes sur autoroute

Sur autoroute, et sans devenir un boulet pour autant, la motorisation Hybride avoue rapidement ses faiblesses dès que le relief se fait sentir, obligeant alors la boite à rétragrader et à faire brailler le moteur thermique (dépourvu de turbo). Plus généralement, ce Kona Hybrid offre des performances suffisantes mais franchement moyennes, avec notamment un 0 à 100 km/h en 11,2 secs.

Si sa direction n’est pas la plus tranchante et qu’il n’est plus non plus le plus incisif de la catégorie, le Kona Hybrid offre des bonnes qualités routières, avec une tenue de route rassurante en toutes circonstances. Souffrant de quelques trépidations à basse vitesse (les grandes roues de mon modèle d’essai ne doivent pas aider), l’amortissement reste quand même globalement confortable.  

A défaut de foudre de guerre, le Kona Hybrid se montre particulièrement sobre : ça faisait bien longtemps que j’avais aussi peu consommé avec un véhicule d’essai. En utilisation route il est facile de descendre sous les 5.0 L, et j’ai terminé mes plus de 700 km d’essai avec une moyenne globale de 5,5 L / 100 km. Un vrai chameau !

Le plein d’aides à la conduite

Au chapitre aides à la conduite, difficile de battre le Hyundai Kona. Régulateur de vitesse adaptatif, surveillance active des angles morts, assistance active au maintien de voie, freinage d’urgence autonome (avec détection des piétons), reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse : tout y est !

Et même plus, avec le très intelligent système LDVA qui vous met en garde quand le véhicule devant vous redémarre (très pratique au feu), ou encore le système SEW, qui vous vous empêche de sortir si les conditions de sécurité ne sont pas réunies (par exemple quand vous vous apprêtez à ouvrir la portière alors qu’un véhicule s’approche par l’arrière). Testé et approuvé pour ma part !

Gamme et tarifs du Hyundai Kona restylé

La gamme du Hyundai Kona se compose de 7 finitions : les classiques Initia, Intuitive, Business, Creative, et Executive sont depuis peu épaulées par les inédites déclinaisons N Line (en Creative et Executive). Ces dernières offrent au Kona une présentation plus musclée (qui lui va d’ailleurs à ravir).

C’est l’un des points forts du modèle, et de Hyundai en général : la gamme de motorisations (désormais intégralement électrifiée) du Kona est très large : essence, diesel (avec hybridation légère 48 V dans les deux cas), hybridation classique, et version électrique. Autre atout du Kona : sa dotation. Plutôt que de proposer une liste d’options à rallonge (comme certaines de ses concurrentes…), Hyundai a fait le choix d’opter pour une finition d’entrée de bien déjà bien pourvue (clim auto, caméra de recul…), pour devenir carrément opulente en finition haut de gamme : sièges cuir électriques, phares Bi-LED, régulateur adaptatif, système audio Krell…

Le Kona débute à 24.050 Euros (1.0 T-GDI 120 Hybrid 48 V), et sa version Hybrid « tout court » commence quant à elle à 27.000 Euros. Elle grimpe à 32.750 Euros dans la finition haut de gamme Executive (celle de notre modèle d’essai). Quant au Kona Electric, ses tarifs débutent à 35.100 Euros (batterie 39 kWh).

Conclusion : Une valeur sure

Ce Hyundai Kona restylé conserve ce qui fait le sel du modèle depuis son lancement en 2017 : son style original (et désormais plus homogène), ses bonnes qualités routières, et sa large gamme de motorisations (elles sont désormais toute électrifiées). La technologie reçoit une mise à jour très probante, et l’auto peut toujours compter sur son efficace système hybride, sobre et doux à défaut d’être particulièrement performant. Ce n’est peut-être pas le plus sympa à conduire, et l’intérieur est trop simple face aux ténors dans ce domaine 2008 et Captur, mais il coche quand même toutes les cases pour en faire une bonne (et sympathique) auto.