Essai : VW Arteon Shooting Brake TSI 190 : Exception culturelle
Arteon Shooting Brake : La plus atypique des Volkswagen
Lancée en 2017, la Volkswagen Arteon est la descendante spirituelle de la superbe Passat CC (devenue CC « tout court » par la suite). Légèrement restylée courant 2020, l’Arteon est depuis déclinée en deux versions : la déjà connue version Fastback (coupé 4 portes), et l’inédite version « Shooting Brake » (break de chasse en bon Français). Un style de carrosserie peu commun, surtout à l’époque du « tout SUV ». Grand amateur de curiosités automobiles, cette VW Arteon Shooting Brake n’a pas manqué de m’intriguer. Voici mon essai de la plus originale des Volkswagen.
La plus sculpturale des Volkswagen
Je pense que vous aurez du mal à me contredire : cette VW Arteon Shooting Brake est superbe.
S’étendant sur 4,87 m, l’Arteon Shooting Brake est encore plus élancée que la version coupé 4 portes (c’est dire !). Agressive et statutaire, la face avant est justement reprise de la version Fastback. Elle reçoit depuis le facelift le nouveau gimmick maison : la signature lumineuse à LED qui rejoint le logo Volkswagen au centre.
Passons justement à ce qui fait le sel de cette version Shooting Brake : la partie arrière. Oubliez les traits droits (pour ne pas dire carrés) d’une Passat break : L’Arteon SB livre une toute autre partition, toute en sensualité. Sa chute de pavillon est suggestive, tout comme ses épaulements de caisse, résolument saillants (c’est un vrai bonheur à admirer dans le rétroviseur).
Ajoutez à ce tableau déjà idyllique les attributs sportifs de la finition R-Line (pare-chocs avant et arrière spécifiques, vitres et lunettes arrières surteintées…), la magnifique teinte « rouge roi » et les jantes « turbine » 20 pouces (Rosario de leur petit nom) de ma version d’essai, et vous obtenez la plus belle des Volkswagen actuelles. Tout simplement.
Un habitacle au cordeau
Si Volkswagen est réputé pour la qualité de ses planches de bord, la marque a parfois déçu ces dernières années à ce niveau (je pense surtout au T-Cross et au T-Roc, avec leur planche de bord en plastique rigide). Rien de tout ça avec cette Arteon Shooting Brake : la voiture est remarquablement bien construite.
Matériau souple en partie centrale, jolis inserts façon fibre de carbone, assemblages très costauds : rien ne jure. Calquée sur la version Fastback, la planche de bord a été légèrement revue, avec un nouveau volant, la suppression de l’horloge centrale, et des aérateurs désormais plus discrets. On remarque le nouveau système d’infodivertissement, plus moderne, et qui intègre désormais la connectivité Apple CarPlay sans fil. L’Arteon suit la voie tracée par la nouvelle Golf, et propose donc des commandes tactiles, en l’occurence pour la climatisation ou les touches du volant. Pas forcément une bonne pioche : les mauvaises manipulations ne sont pas rares, en tout cas pour les touches du volant.
Ma version d’essai était dotée du système « Discover Pro » optionnel (il est de série avec la motorisation eHybrid). Avec son écran de 9,2 pouces, ce système offre une expérience fluide et agréable : c’est l’un des meilleurs du segment. Notez enfin que l’instrumentation digital (Digital Cockpit Pro dans le vocable maison) est livrée de série.
Un bel espace à bord
Très élancée, la VW Arteon Shooting Brake ne rogne pas sur les aspects pratiques de la version classique : le volume du coffre est inchangé (il est donc résolument généreux, avec 565 litres de contenance), et l’espace aux jambes à l’arrière arrières reste tout aussi confortable. Elle se targue même d’offrir une meilleure garde au toit que la version Fastback !
Au volant de la VW Arteon Shooting Brake
Pour cet essai, j’ai opté pour la motorisation essence la plus « raisonnable » de la gamme essence : le déjà très suffisant TSI 190 ch. Un moteur obligatoirement associée à la boite à double embrayage DSG7, et disponible en version 2 ou 4 roues motrices. Fort de ses 320 Nm, il donne à l’Arteon Shooting Brake les épaules pour affronter tous les usages possibles. Pour pinailler je lui ai peut-être trouvé un léger creux à bas régimes, sans doute à mettre sur le compte de la boite DSG, puisque cette dernière privilégie un peu trop les bas régimes en mode normal. Pour parler concrètement, l’auto manque d’un peu de réactivité à basse vitesse, par exemple quand il faut s’insérer dans un rond-point.
En mettant de côté ce petit écueil, le TSI 190 est une valeur sûre. Ses performances sont plus qu’honorables (0 à 100 km/h en 7,7 secs, 233 km/h en vitesse de pointe), mais ne prenez pas l’auto pour ce qu’elle n’est pas : une sportive (la version R est là pour occuper ce rôle). Le crédo de l’Arteon SB TSI 190 ch, c’est le raffinement, et plus généralement le confort. Superbe routière, l’auto est absolument imperturbable, notamment sur l’autoroute, avec un niveau sonore bien maîtrisé, et une impression de zénitude à toute épreuve. Techniquement parlant, l’Arteon Shooting Brake ne diffère en rien de la version Fastback, et son poids est presque identique : elle ne pèse que 9 kg de plus !
Une auto prévenante et bien équilibrée
Avec sa position de conduite proche du sol et ses excellents sièges (ils étaient même massants sur ma version d’essai !), les kilomètres défilent sans fatigue. Malgré les jantes de 20 pouces de ma voiture d’essai, l’amortissement reste confortable, et l’amortissement piloté DCC optionnel permet d’ajuster à son envie (ou presque) les liaisons au sol. Malgré ses dimensions conséquentes l’auto dévoile une agilité assez surprenante sur itinéraire sinueux, même s’il faut garder dans un coin de sa tête qu’elle accuse tout de même plus de 1,6 tonne sur la balance.
Bien dans son temps, l’Arteon Shooting Brake peut compter sur tout un arsenal d’aides à la conduite, avec notamment le système Travel Assist, qui permet d’accéder à la conduite semi-autonome. Conjuguant le régulateur de distance automatique ACC, le Lane Assist, et le système de navigation, l’auto est capable d’anticiper les limitations de vitesse, les entrées d’agglomération, les carrefours ou les ronds-points.
Et la consommation dans tout ça ? Sur mon parcours d’essai j’ai noté une moyenne aux alentours des 8.0 – 8,5 L, avec une utilisation variée. Une valeur qui reste somme toute correcte vu les prestations de l’engin !
Gamme et tarifs de la VW Arteon Shooting BrakeG
La gamme Arteon Shooting Brake débute à 49.250 Euros, soit 540 Euros de plus que le tarif d’appel de l’Arteon classique. Autant dire que le surcoût est anecdotique.
Les motorisations full thermiques disponibles s’échelonnent de 150 à 320 ch, et une version 1.4 eHybrid 208 ch DSG6 (avec une autonomie en mode électrique d’environ 60 km) complète le tout. La sulfureuse version R de 320 ch sera malheureusement anecdotique en France, puisque littéralement assassinée par le malus écologique.
A titre indicatif, ma version d’essai en TSI 190 DSG7 R-Line était affichée 52.915 Euros, plus environ 6.000 Euros d’équipements optionnels. Notez qu’elle n’est malheureusement pas épargnée par le malus écologique : 5.404 Euros en l’occurence. La concurrente la plus proche de l’Arteon Shooting Brake par sa forme reste la Peugeot 508 SW, mais sa gamme est désormais réduite, avec un trou béant entre la motorisation PureTech 130 et l’Hybride 225 : difficile de l’opposer frontalement à la VW.
Conclusion : Un vent de fraicheur dans la gamme VW
Il faut voir la vérité en face : cette VW Arteon Shooting Brake restera sans doute une voiture confidentielle, les SUV ayant désormais la faveur de la majeure partie de la clientèle. C’est triste, puisqu’elle est littéralement pétrie de qualités : c’est l’une des plus belles autos aujourd’hui disponible sur le marché, sa qualité de fabrication est infaillible, et ses aspects pratiques sont inchangés par rapport à la version Fastback. Si vous êtes sur le marché pour un break statutaire et que le malus écologique ne vous rebute pas, je n’ai qu’un conseil à vous prodiguer : foncez !