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Essai : Kia Niro 2 (2022) EV et HEV : Le SUV compact Coréen fait sa mue !


Le best-seller Kia revient pour un nouvel opus

Sous ses airs discrets, la première génération de Kia Niro (lancée en 2016) cachait une petite révolution pour le constructeur Coréen. Non seulement il a été le premier véhicule hybride de la marque, mais aussi le premier crossover électrique du marché avec une autonomie annoncée de 450 km (avec le e-Niro, lancé en 2018). Et le succès a été au rendez-vous, puisque les ventes de Niro n’ont pas cessé de grimper au cours de sa commercialisation. Le e-Niro est même devenu le modèle le plus vendu de la marque en 2021 ! Il cède aujourd’hui sa place à une nouvelle génération, qui continue de miser sur sa gamme de motorisations électrifiées (hybride, hybride rechargeable et électrique), et qui se targue d’en offrir plus dans tous les domaines. C’est en Allemagne, dans la région de Francfort que j’ai pu essayer le nouveau Kia Niro 2 (2022) EV et HEV (électrique et hybride).

Le nouveau Kia Niro, en version HEV (hybride).

Un design plus robuste pour le Kia Niro 2, qui s’affirme !

Plus imposant que son prédécesseur, ce nouveau Niro est non seulement plus long, mais aussi plus large et plus haut que le premier opus. Il dispose du nouveau design Kia, baptisé « L’alliance des contraires ». Exit le côté conventionnel de la première génération : ce Kia Niro 2 a un coup de crayon qui ne laissera personne indifférent, car beaucoup plus affirmé. Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence s’il multiplie les références aux codes des SUV, avec la présence de protections de carrosserie, à l’image des sabots sous les boucliers.

Regorgeant de détails stylistiques, le nouveau Niro dispose notamment d’une double calandre (noire et chrome), de feux arrières en forme de boomerang, ou d’une signature lumineuse avant en forme de battement de coeur. Mais c’est évidemment le pilier C contrasté (en option) qui interpelle le plus. Personnellement, j’adore.

Le Niro EV a des éléments spécifiques, à l’image de la calandre pleine (avec prise de recharge centrale). De la même façon, il est le seul à pouvoir disposer (en option) de piliers C et d’arches de roues peints en gris clair.

Le Kia Niro EV (électrique).

Un habitacle qui monte en gamme 

En pénétrant à bord du Kia Niro 2, on est frappé par son design intérieur, plus valorisant et moderne que son prédécesseur. Kia a clairement voulu faire monter son modèle en gamme, avec un revêtement supérieur moussé, des baguettes chromées disséminées un peu partout, ou encore des originaux inserts « carbone brut » (sur le niveau de finition Premium). 

Le nouveau Niro s’inspire beaucoup de la planche de bord horizontale de l’EV6, de sa console centrale, et même de son volant à deux branches. De la même façon, et selon la version, le sélecteur de vitesse électronique peut être électronique : il se commande alors par une molette, comme sur le nouveau Sportage (ou l’EV6, encore elle !).

Si tout n’est pas encore parfait (certains plastiques utilisés détonnent encore), la qualité perçue enregistre malgré tout une vraie progression. Dommage en revanche que la planche de bord se reflète dans le pare-brise par beau temps.

C’est dans l’air du temps : des matériaux recyclés font leur apparition dans l’habitacle du nouveau Niro. C’est le cas du ciel de toit (composé à 56 % de papier recyclé), de la sellerie en cuir artificiel, ou encore du cache-bagage (qui comprend 75 % de tissu recyclé).

Un Kia Niro 2 très connecté

Le Kia Niro 2 reprend l’idée du double écran panoramique intégré des Sportage et EV6. Disposés en enfilade, le combiné d’instrumentation et le système d’info-divertissement font tous deux 10,25 pouces (c’est un peu plus petit que les écrans du Sportage).

Claire, moderne et assez réactive, l’interface numérique figure parmi les meilleures de la catégorie, même si les nombreux menus du système d’infodivertissement demandent un temps d’accoutumance. 

A l’heure où certains constructeurs font payer cher des services supplémentaires, Kia offre les services connectés de son Niro pendant 7 ans (c’est également valable pour la mise à jour de la cartographie). Un exemple à suivre !

Les astucieuses commandes multi-modes des Sportage et EV6 sont reprises. L’idée est simple : les mêmes boutons commandent à la fois la climatisation et l’infodivertissement ; on bascule d’un mode à l’autre en pressant une commande. Une riche idée.

Autre bonne pioche : les prises USB-C au dossier des sièges, qui permettent aux passagers arrières d’avoir accès à une charge rapide de 27 W. Enfin, et c’est un équipement rare dans la catégorie (pour ne pas dire unique), le Niro Premium dispose de sièges avant ventilés. 

Un habitacle plus spacieux (et pratique)

Malgré ses dimensions relativement compactes (4,42 m de long), le nouveau Niro dispose d’un bel empattement, similaire par exemple à celui d’un Ford Kuga. L’espace intérieur s’en ressent logiquement.

Par rapport à la première génération, l’habitabilité progresse, notamment au niveau de la hauteur sous pavillon (+ 1 cm), ou de l’espace aux jambes (+ 4,4 cm). Si je n’ai pas vérifié l’assertion de Kia selon laquelle ce nouveau Niro offre « la meilleure habitabilité de la catégorie », je peux en revanche vous confirmer que les passagers voyageront confortablement à l’arrière. Cerise sur le gâteau, le volume du coffre est également en hausse : il offre de 15 à 24 litres de plus, en fonction de la motorisation choisie. A ce sujet, c’est le Niro EV qui est le mieux loti de la famille, avec 475 litres, contre 451 litres pour la version HEV.

Bien pensé, l’habitacle multiplie les astuces pratiques : double porte-gobelets dans la console centrale, cintres intégrés dans les sièges avant…

Les dessous et les motorisations du Kia Niro 2 

Reposant sur la troisième génération de la plate-forme K, le nouveau Niro économise de précieux kilos sur la balance par rapport au modèle qu’il remplace : Kia annonce une caisse en blanc plus légère de 20 kg.

Comme son prédécesseur, le Niro 2 est disponible avec trois motorisations : HEV (hybride), PHEV (hybride rechargeable), et EV (électrique). Notez d’ailleurs qu’on ne dit plus e-Niro, mais Niro EV. Si les Niro HEV et PHEV sont tous deux animés par un 1.6 atmosphérique de 105 ch, la puissance de leur moteur électrique diffère (il fait 43,5 ch sur la version hybride, et 84 ch sur la version hybride rechargeable), et ils développent respectivement 141 et 183 ch. Le Niro PHEV peut évoluer en mode 100 % électrique jusqu’à 65 km, grâce à sa batterie de 11,1 kWh.

Quant au Niro EV, c’est le plus puissant de la bande, avec ses 204 ch / 255 Nm. Il n’est désormais disponible qu’avec une seule batterie de 64,8 kWh, qui lui permet de parcourir jusqu’à 460 km sans recharger, en cycle mixte.

Au volant du Kia Niro EV

Dans le jargon maritime, une mer d’huile désigne une mer très calme, sans vague. C’est une excellente façon de décrire la conduite de ce nouveau Kia Niro EV. Avec ses commandes très douces, ses suspensions orientées confort et ses accélérations certes efficaces mais très linéaires (0 à 100 km/h en 7,8 secs, 80 à 120 en 5 secs), il donne le meilleur de lui-même en conduite apaisée. L’agrément de conduite est alors bien réel, et ses consommations électriques restent maitrisées (18,3 kWh/100 sur notre boucle d’essai de 110 km, avec quelques grosses accélérations). En conduite plus musclée, le Niro EV continue d’offrir une tenue de route très sécurisante, mais il aura alors tendance à accuser des mouvements de caisse et un roulis plus marqués.

La régénération offerte au lever de pied est très efficiente, et permet de récupérer de précieux kilomètres d’autonomie. Il est possible d’en moduler l’intensité, via les palettes au volant. Le mode i-Pedal permet même de se passer de la pédale de frein, puisqu’il est capable de freiner progressivement le Niro, jusqu’à l’arrêt complet. Bardé d’assistances à la conduite, le Niro 2 rassurera le conducteur lambda, tandis que d’autres pesteront contre la ribambelle d’alertes sonores, un rien intrusives (un écueil commun à toutes les dernières productions du groupe Hyundai-Kia).

Une recharge améliorée pour le Kia Niro EV

Si la technologie de la batterie est identique, et que l’autonomie progresse peu par rapport au premier Niro (elle passe à 460 km), la recharge s’améliore de façon plus nette. Kia annonce un gain de l’ordre de 20 % par rapport à la génération précédente : le nouveau Niro est capable de passer de 10 à 80 % en 43 minutes (puissance maximale acceptée en recharge : 72 kW). Notez par ailleurs que cette nouvelle génération introduit un système de chauffage, mais aussi de pré-conditionnement de la batterie (à partir de la finition Active), afin d’améliorer l’efficience de la recharge.

Une excellente transition pour rappeler que Kia fait partie du réseau de recharge Ionity, et que la marque propose une formule « Ionity Power » (facturée 13 Euros par mois), qui permet d’avoir accès à un tarif à la recharge plutôt agressif : 0,29 Euros / minute. Last but not least, le Niro EV dispose d’une capacité de remorquage sensiblement améliorée, à 750 kg (+ 450 kg par rapport à la génération précédente).

Au volant du Kia Niro HEV

Plus efficient qu’avant (-14 g de CO2), le Kia Niro HEV se montre plus dynamique à conduire que son homologue électrique. Il accuse moins de roulis lorsqu’on la bouscule, sans doute bien aidé par une monte pneumatique un peu plus performante (en 225/45 R18 Continental Premium Contact 6). Revers de la médaille, son amortissement est moins clément, notamment à basse vitesse, où ça « percute » plus (le Niro EV de mon essai avait des roues 17 pouces, ceci explique sans doute cela).

Les performances se montrent en revanche en retrait par rapport au Niro électrique : 0 à 100 km/h en 10,8 secs, 80 à 120 en 8,4 secs (avec les jantes 18 pouces). L’ensemble hybride est parfois un peu à la peine, par exemple quand le relief s’invite. Le 1.6 GDI a alors tendance à monter exagérément dans les tours, au détriment du niveau sonore. En conduite soutenue, on s’aperçoit également du manque de réactivité de la boite DCT-6.

Au final, et comme son frère électrique, le Niro HEV donne le meilleur de lui-même en conduite « cool ». Avec son hybridation bien gérée, il est capable d’évoluer assez régulièrement en mode électrique (c’est flagrant en ville, où le moteur thermique est souvent éteint), au grand bénéfice de la douceur de conduite, et de la consommation. A titre indicatif, j’ai terminé ma boucle essai -avec beaucoup de route et un peu de relief- à 6,5 L / 100 km, une valeur honorable, mais qui aurait été encore bien meilleure en usage urbain.

La gamme et les tarifs du nouveau Kia Niro 

Trois finitions sont disponibles sur le nouveau Niro (par ordre de prix et d’équipement) : Motion, Active, Premium. La motorisation HEV débute à 31.790 Euros, contre 38.990 Euros pour la PHEV, et 44.490 Euros pour l’électrique.

L’équipement est très correct dès l’entrée de gamme : caméra de recul, climatisation bi-zone, connectivités CarPlay/Android Auto, et déjà le plein d’aides à la conduite, du régulateur de vitesse adaptatif aux feux de route intelligents, en passant par le freinage d’urgence autonome. Le niveau Active dispose quant à lui du grand écran central de 10,25 pouces, de l’accès/démarrage mains libres, d’une sellerie mixte tissu/cuir artificiel ou de la conduite semi-autonome sur autoroute. La finition Premium offre pour sa part un équipement pléthorique : instrumentation numérique, hayon électrique mains libres, projecteurs Full LED, sellerie cuir artificiel…

Plus cher, le Niro EV est aussi mieux équipé, avec une meilleure dotation dès la finition Motion, avec notamment l’instrumentation numérique ou l’accès/démarrage mains libres.

Conclusion : Une copie encore plus convaincante

A l’heure du conseil de classe, ce nouveau Kia Niro tire son épingle du jeu. Et pour cause : il progresse dans à peu-près toutes les matières. L’allure est plus affirmée, l’habitacle est plus inspiré qu’avant, l’espace intérieur est remarquable, l’équipement est toujours aussi fourni, et ses prestations routières sont dans la bonne moyenne. Par ailleurs, et à l’instar de son prédécesseur, ce Niro 2 peut également compter sur sa palettes de motorisations électrifiées (partiellement, ou totalement), qui enregistrent quelques progrès (au niveau de la recharge pour la version EV, et de la consommation pour l’HEV). Il est donc reçu avec les honneurs à son examen de fin d’année, et il ne fait aucun doute qu’une belle carrière s’offre à lui.

Merci à l’ami Jalil C. pour les photos dynamiques, et à Soufyane B. pour sa patience lors du shooting.