DS7 E-Tense 360 ch : le premium tricolore s’améliore encore
Être la voiture officielle de la Présidence de la République n’est pas une tâche aisée, et c’est le cas du modèle dont nous allons parler aujourd’hui. Le DS7 est devenu en quelques années la voiture de l’Élysée et le porte-étendard du Drapeau Tricolore autant que du constructeur pour toutes les qualités qu’on lui connait. Cela fait même de lui le best-seller de la marque depuis son lancement en 2018. Quatre ans plus tard, il a droit à sa petite cure de Jouvence et marque l’arrivée d’une version plus sportive. Mettons-nous quelques heures à la place d’Emmanuel Macron le temps de découvrir ensemble le cru 2023 du DS7.
Bon, pas vraiment… car la place du président n’est pas forcément derrière le volant de son DS7 rallongé et blindé. Nous, on préfère être derrière le volant –et c’est quand même plus pratique pour vous donner notre ressenti– que de se faire conduire. Même si les passagers sont choyés à à bord…
DS7 Crossback était le premier SUV DS, et il a de suite rencontré un franc succès. Vitrine du constructeur et modèle le plus haut-de-gamme jusqu’à l’arrivée de la charismatique grande berline DS 9 l’année dernière, son look avant-gardiste et exotique face au trio allemand plan-plan et le fait qu’il fleure bon le « made in France » a plu aux clients de l’Hexagone. Il est ainsi devenu le modèle le plus vendu de DS, et le SUV premium hybride-rechargeable le plus écoulé en France au premier semestre 2022.
Et même s’il se vend toujours comme des petits pains, DS lui offre des améliorations bienvenues pour rester dans la course et remettre quelques pendules à l’heure.
DS7, ne l’appelez plus « Crossback »
Connaissant les terrains de prédilection du DS7 –les ruelles pavées chics et les rubans d’autoroutes– les équipes marketing de Stellantis ont jugé bon de retirer « Crossback » du popotin du SUV, mais aussi de son nom. Un changement symbolique, mais qui illustre bien le positionnement du modèle et clarifie quelque peu la gamme qui ne repose plus que sur des numéros uniques : 3, 4, 7 et 9. D’ailleurs, DS 3 (encore Crossback) perdra également son patronyme baroudeur lors de son restylage.
DS 7 n’était de toute façon pas le plus baroudeur des SUV, et la communication très lifestyle autour du produit ainsi que le nom très parisien de ses finitions (Opera, Louvre, Rivoli…) allaient déjà dans ce sens. Pas de changement de cap, donc, et une image re-centrée sur le premium et le savoir-faire français qui lui vont bien. Il s’affirme comme la berline haute-sur-pattes de DS, une sorte de DS 9 pour la famille.
Coup de bistouri réussi
Toucher à un succès n’est jamais chose aisée, et les équipes de style y sont allées tout en finesse pour ne pas défigurer le DS 7. Notre cru 2023 inaugure ainsi une face avant modernisée, mais pas transfigurée. Le museau charismatique et reconnaissable de DS se renouvèle ainsi avec une calandre chromée encore plus large, des feux Matrix-LED encore plus performants et de nouveaux feux de jour plus fins qui lui vont à merveille. Cela renforce l’unité stylistique avec DS 4 et DS 9, qui avaient droit à une signature lumineuse similaire.
La voiture gagne deux nouvelles teintes hyper travaillées absolument sublimes en plein soleil, mais j’avoue avoir un faible pour notre Cristal Pearl d’une profondeur assez incroyable qui lui va à ravir. Sur notre version E-Tense 360 ch, les Michelin PS4S aux flancs très fins et les nouvelles jantes 21 pouces donnent encore plus d’allure à un profil déjà bien proportionné.
À l’arrière, la malle gagne quelques arrêtes plus marquées, le monogramme Crossback laisse sa place à « DS automobiles », et les feux sont affinés et intègrent des motifs retravaillés. J’avoue toujours pester contre le pare-choc de son séant et ses gros feux anti-brouillard et de recul, me rappelant celui d’un Audi Q7 premier du nom que je trouve grossier et peu en adéquation avec le reste des aspects stylistiques de la voiture. Comme s’il avait été posé là au dernier moment après avoir passé des heures à soigner le moindre détail ailleurs.
Reste que l’ensemble est toujours aussi réussi, et que ce style aussi avant-gardiste que charismatique traverse bien les années malgré ce que je craignais à sa sortie. Cinq ans plus tard, il ne fait pas daté. Le DS 7 renforce avec ce restylage son identité stylistique avec les autres modèles de la gamme en se renouvelant en finesse, et affirme sa position de premium français.
Raffinement à bord : le sens de l’accueil à la Française
L’opération séduction se poursuit à bord, où le cocon du DS 7 se voit améliorer là où il le fallait.
Il n’y avait à vrai dire pas grand chose à redire de la présentation et des matériaux du SUV DS. Il a, depuis son lancement, toujours été la vitrine du savoir-faire des équipes de style avec un soin apporté à chaque détail comme on aime le faire dans le monde du luxe. Des sublimes fauteuils en cuir nappa « bracelet de montre » aux surpiqures en point-perle et un nouveau motif en cuir drapé sur la planche de bord, le DS 7 se distingue toujours et distance désormais la concurrence à bord.
DS offre une expérience à bord. On goûte au luxe à la française, et on prend part à quelque chose de différent par rapport à ce qu’on peut trouver ailleurs quand on prend place. Aucun vilain plastique ne traine, chaque endroit où l’on pose ses yeux, chaque matière et chaque commande que l’on se met à toucher sont un régal. La finition est exempte de toute critique, les matériaux fleurent bon le luxe et l’ambiance claire (coloris Gris Perle) est on ne peut plus agréable. Un sentiment renforcé par l’immense toit-ouvrant panoramique, qui baigne l’habitacle de lumière.
Un habitacle qui invite au voyage à plusieurs. Au delà des fauteuils massants (huit programmes, je les ai comptés et essayés pour vous !), chauffants et climatisés, la banquette arrière 2/3-1/3 s’incline électriquement et accueille aisément trois adultes. Le plancher est plat, même en version hybride, et les rangements sont nombreux. Les gros SUV comme DS 7 sont les monospaces d’hier, ils sont taillés pour accueillir les familles dans un écrin soigné. Le volume du coffre ne bouge pas, avec 541 L de stockage.
L’avènement de la technologie
Les fameuses touches aviation sont toujours de la partie sur la console centrale, tout comme le sélecteur de vitesse un peu old school de l’ex-groupe PSA (étonnant de ne pas voir implanté le nouveau de la 308, plus élégant et plus compact). La planche de bord n’a elle pas évolué, avec une présentation horizontale élégante, moderne et ergonomique avec des touches de raccourcis tactiles sous l’écran.
L’une des nouveautés de ce nouveau millésime de DS 7 est l’apparition d’un nouveau système multimédia sur ce bel écran de 12 pouces placé au cœur de la console centrale. L’interface est, Dieu merci, modernisée et embellie mais sans forcément être simplifiée. Il y a encore beaucoup de menus où fouiner et cela demande un petit temps d’adaptation. De toute façon, Apple CarPlay (désormais) sans-fil est de la partie pour se passer de tout ça…
Derrière le volant, l’instrumentation numérique personnalisable est lisible, mais manque à mon sens d’informations clés. Pas de jauge de température d’huile/d’eau, pas de compte-tours, des informations essentielles à la conduite d’une voiture avec encore une once de motorisation thermique pour moi. Suis-je déjà vieux ?
En tout cas, mes lombaires de jeune vieux bénissent le mode Confort et son amortissement piloté grâce aux caméras qui lisent la route devant nous et adaptent chaque suspension en fonction de l’état de la voie. Avec les routes pourries, les pneus taille-basse et les jantes de 21 pouces, je peux vous dire que ça n’est pas de trop. Et puis, historiquement, une DS se doit d’être confortable. Question d’héritage, voire même de patrimoine.
Côté sécurité, le DS 7 est à la pointe : conduite autonome de niveau 2, nouveaux feux LED supersoniques et même vision nocturne pour éviter les sangliers en Forêt de Rambouillet. Il inaugure même un nouveau système qui surveille vos moindres faits et gestes pour vous réveiller en cas de coup de mou. Serait-il ennuyant à rouler au point de devoir veiller à ce qu’on ne s’endorme pas ? Mais non !
E-Tense : l’hybride de tous les jours
Sous le capot du DS 7 cru 2023, il n’y a maintenant plus qu’un diesel et… trois moteurs essence hybrides-rechargeables de 225 ch, 300 ch et 360 ch. Une nouvelle version sur-vitaminée que nous essayons aujourd’hui reprenant l’architecture de la Peugeot 508 PSE et de la DS 9 E-Tense. Il hérite ainsi du quatre cylindres essence 1.6 PureTech 200 ch, couplé à deux moteurs électriques : un sur l’essieu avant de 110 ch, et un sur l’essieu arrière de 113 ch. Entre les deux, une batterie de 14,2 kWh s’occupe de les alimenter vient aussi abaisser le centre de gravité du SUV.
Ainsi doté, le DS7 propose ainsi une transmission intégrale pour la polyvalence, mais aussi et surtout rouler en 100 % électrique pendant une bonne quarantaine de kilomètres (homologuée à 57 km) jusqu’à 140 km/h, avec tout l’agrément qu’on connait de la conduite « watée » : douceur, silence et surtout… sobriété. Avec une charge à 7,4 kW, comptez environ 2 heures sur une borne dédiée, et 7 heures sur une prise standard, pour remplir la batterie. Il s’adresse ainsi volontiers aux usages quotidiens pour être utilisé sans une goutte d’essence.
Un mode de freinage récupérateur d’énergie est également de la partie pour regagner quelques électrons en ralentissant ou en profitant du relief. On peut aussi demander à DS7 de recharger la batterie si elle est vide en roulant, en sur-consommant légèrement du carburant. Paradoxal, je vous l’accorde, mais pratique pour terminer un trajet en tout-électrique en zone à faible émission, par exemple.
Sur un parcours mixte de 80 km, nous avons réalisé des consommations plus que correctes de 3,6 L / 100 km et 12.5 kWh / 100 km, tout en ayant encore plus de la moitié d’autonomie électrique encore disponible à l’arrivée. L’hybridation est bien gérée, et fait de DS7 un excellent compagnon de route au quotidien.
Combiné à la suspension intelligente basée sur une caméra, qui lit sur 25 mètres les aspérités de la route, ce cocktail hybride offre une sérénité et une douceur de fonctionnement véritablement cohérentes pour le salon roulant qu’est le DS7. Les sièges sont confortables et la suspension est parfaitement calibrée pour proposer quelque chose d’abouti sans tomber dans une prise de roulis trop prononcée malgré le poids de la bestiole (1885 kg à vide) et les pneus taille-basse. Sur les chaussées dégradées, le mode Confort est une aubaine en absorbant efficacement tout ce qui viendrait à troubler la quiétude à bord.
DS7 E-Tense 360 ch : quand le moteur essence remercie l’électrique !
Cette mouture de 360 ch est la nouveauté de ce restylage. Signé DS Performance, deuxième modèle après la DS 9, il s’agit d’une version créée et pensée par les équipes sportives du groupe Stellantis avec une mise au point spécifique. Comme sur 508 PSE, les 360 ch ne s’atteignent que lorsque les deux moteurs électriques peuvent fonctionner de concert et nécessitent ainsi d’avoir quelques électrons.
En basculant sur le mode Sport, on assure au système une réserve d’énergie stockée dans la batterie de façon à s’assurer de toujours bénéficier de suffisamment de watts pour avoir des performances à la hauteur. Chaque descente et chaque freinage permettent également de retrouver quelques watts avec un frein-moteur régénérateur efficace. Il est ainsi très rare, pour ne pas dire quasi-impossible, de se retrouver avec une batterie complètement vide avec DS7 E-Tense. De quoi s’assurer des performances à chaque instant !
Sans être une catapulte, la poussée est linéaire et vigoureuse avec 320 Nm de couple, un 0-100 km/h en 5,6 secondes et un 1000 m départ arrêté 25,4 secondes. De quoi chatouiller au feu rouge les Audi Q5 55e et Volvo XC60 T8 sans trop sourciller. Côté agrément, les vieux démons de Stellantis ressurgissent et leur manque d’une mécanique thermique coupleuse et pleine comme on aime se ressent une fois de plus. Le quatre cylindres 1.6 L turbo maison de 200 ch s’épuise vite et sa sonorité est absolument quelconque, voire criarde et désagréable dans les tours quand on met pied dedans. Les watts fournies par les moteurs électriques lui font du bien pour offrir de belles reprises et relances musclées, mais cela manque un peu d’agrément lors des grosses accélérations.
La boite de vitesse automatique EAT 8 suit elle comme il se doit tout ce petit bazar d’hybridation. Là où je pestais un peu sur DS 9 et 508 PSE, je n’ai rien à eu à redire sur DS7. Sûrement une question de réglage finalement… Elle n’a rechigné à aucune pression sur les palettes, que ça soit à la montée et à la descente de rapports. J’aurais toutefois préféré des palettes sur le volant, ou des palettes un peu plus grandes, pour être atteignables avec encore un peu d’angle dans le volant.
Les rois du châssis, c’est eux
La partition est encore et toujours la même lorsqu’on vient à essayer une DS ou une Peugeot sportive, mais il est à chaque fois difficile de mettre à défaut les châssis mis au point par les équipes Performance de Stellantis. Brillant en conduite coulée de bon citoyen modèle, il ne perd rien de sa superbe une fois le rythme plus soutenu.
En version E-Tense 360 ch, le DS7 a subi quelques transformations pour suivre la cavalerie hybride et prétendre à être le porte-étendard sportif de la gamme. Son châssis est ainsi abaissé de 15 mm, les voies sont élargies de 24 mm à l’avant et de 10 mm à l’arrière. Il reçoit également les brillants Michelin PS4S en 245/35 aux quatre coins sur ses jolies jantes 21 pouces et des gros freins DS Performance à l’avant : étriers quatre pistons et disques de 380 mm de diamètre offrant un excellent mordant et une endurance sans faille.
Équipé de la suspension pilotée, le roi du confort se transfigure avec panache et raffermit volontiers son amortissement en mode Sport. Une fois à son volant à rythme enjoué, on en devient bluffé par sa capacité à avaler des enchainements sinueux avec brio. Le train avant s’inscrit avec précision, la direction est consistante et communicative, alors que l’arrière suit avec vigueur dans les épingles de l’arrière-pays niçois. Bien aidé par des Michelin PS4S au grip excellent et des liaisons au sol aux petits oignons, le DS7 propose une recette convaincante au volant. Les sièges offrent un maintien correct, sans plus, et l’on se plait à emmener avec vigueur ce bon gros pépère de bonne-famille.
Une fin de carrière toute tracée : un succès qui va se prolonger
Je disais de DS 9 : « Elle est l’incarnation du grand-tourisme et de la performance à la Française. Le porte-étendard de ce que le haut-de-gamme tricolore a à offrir : un cocon soigné dans une enveloppe avant-gardiste qui offre des performances de choix. »
DS7 reprend à vrai dire toutes les qualités que nous avions louées sur la grande berline, et s’améliore là où il le fallait par rapport à sa version avant restylage. Modernisé juste où il faut niveau look, actualisé et plus raffiné à bord, technologiquement infaillible et doté d’une nouvelle déclinaison haut-de-gamme convaincante sur la route, il est ainsi doté de tout ce qu’il faut pour perpétuer le succès qu’il est déjà sur notre marché. L’arrivée d’une version 360 ch lui offre même désormais des perspectives encore jamais espérées, puisqu’il peut sans sourciller se confronter à une concurrence haut-de-gamme allemande plus performante. Il se démarque d’eux par une identité forte et par un soin apporté aux matériaux digne du luxe plus que du premium.
Prestation qu’il fait logiquement payer au prix fort, puisque la gamme commence à 44 700 € (en diesel) et culmine à 78 400 € (en E-Tense 360 ch La Première). Avec un cœur de gamme E-Tense 300 ch bien équipé autour de 65 000 €, il est ainsi en phase avec un marché premium aux prestations élevées et proposant un carnet d’options, de personnalisation et de services pour le moins complet.
Avec ce restylage, DS7 s’améliore et affirme plus que jamais le constructeur comme LE représentant du haut-de-gamme automobile à la Française. Au fil des années, DS a su se créer une image internationale qui fleure bon le « made in France » (DS7 est entièrement assemblé à Mulhouse) et s’émanciper de Citroën, avec une gamme devenue enfin cohérentes et des modèles aboutis. À l’aube de nouveaux produits tout-électrique, le SUV et ses 360 ch sont en tout cas une formidable vitrine de confort, de technologie et de performance pour une manufacture dont on peut être fiers.
Photos : Victor Desmet