Essais

BMW 218i Active Tourer (2022) : Mort et enterré le monospace ?


La seconde génération de BMW Série 2 Active Tourer à l’essai

Jadis prospère, le segment des monospaces est aujourd’hui déserté. Renault, pourtant précurseur dans ce domaine, vient d’arrêter la production du Scénic, un modèle qui avait largement contribué à démocratiser le genre. Quant à celui par lequel tout a commencé (a.k.a l’Espace), il est lui aussi sorti par la petite porte. C’est donc un peu à contre-courant que BMW lance sa seconde génération de Série 2 Active Tourer. Commercialisée en 2014, la première génération a connu un réel succès, avec plus de 400.000 unités écoulées. Ce nouvel opus capitalise sur les aspects pratiques du modèle, et dépoussière la recette pour le reste, avec un tout nouvel habitacle qui préfigure les nouvelles productions de la marque (en commençant par le nouveau X1, dont on vous reparle bientôt sur le site). J’ai passé une semaine complète au volant de la BMW 218i Active Tourer : l’occasion parfaite pour vous livrer mon ressenti.

Une ligne modernisée, plus fluide, mais toujours typée monospace

BMW le revendique : la ligne de cette nouvelle génération de Série 2 Active Tourer est à classer du côté des crossovers. Si il est vrai qu’elle laisse de côté l’effet « sac à dos » du précédent opus, la filiation avec le genre des monospaces reste pour ma part évidente.

La face avant est dans la droite ligne des dernières productions de la marque, avec une calandre… décomplexée, et des optiques profilés (Full LED de série). Monospace oblige, les montants de pare-brise inclinés et l’aspect monovolume caractérisent le profil latéral. Ce qui est nouveau, c’est l’aspect lisse (presque monolithique) de l’ensemble (BMW parle de « traitement minimaliste des surfaces »). Les poignées de porte affleurantes en sont une bonne illustration. La parenté avec l’iX est de ce point de vue flagrante, et c’est également le cas pour l’arrière.

Dans l’ensemble, et sans déclencher un enthousiasme exacerbé (mais est-ce bien la vocation d’un véhicule familial ?), la ligne de la nouvelle Série 2 Active Tourer est plutôt valorisante. Et c’est bien l’essentiel.

Un habitacle à la modernité éclatante

Oui j’avoue, c’est un peu ronflant comme titre. Mais il n’a pas été choisi au hasard. Et pour cause : les intérieurs BMW ont la réputation d’être souvent très classiques (qui a dit conservateurs ?) dans leur(s) forme(s). Ce n’est pas le cas sur ce nouveau Série 2 Active Tourer. On peut même parler à ce niveau de –petite- révolution. 

La présentation intérieure est moderne, et résolument épurée. Aérienne, la planche de bord fait la part belle aux lignes horizontales. De nombreux éléments sont inédits, à l’image du volant, des commandes de vitres ou des commodos. Mais sa pièce maitresse, c’est évidemment la grande dalle incurvée dépourvue d’encadrement (le fameux « BMW Curved Display »). Cette dernière englobe les deux écrans de l’instrumentation et du système d’infodivertissement, qui font respectivement 10,7 et 10,25 pouces. 

Une nouvelle interface pour la BMW Série 2 Active Tourer

La Série 2 Active Tourer 2 embarque le nouveau OS 8.0, qui dépoussière largement l’ancienne interface maison. Cette interface, qui se matérialise par des widgets, se contrôle via la commande tactile, par le voix, et… c’est tout. La fameuse molette iDrive, qui caractérise les productions BMW depuis une vingtaine d’année, a été supprimée. On s’y habitue plutôt vite, tant cet écran se montre réactif et fluide à l’usage. En revanche, il faudra faire le deuil de la quasi-totalité des commandes classiques, en commençant par la ventilation ou la radio. De la même façon, les possibilités de personnalisation du combiné d’instrumentation sont limitées. Vous vous en doutez, les intégrations Smartphones sont de la partie : c’est notamment le cas d’Apple CarPlay sans fil.

Toujours dans cette idée de diminution des commandes, la Série 2 Active Tourer n’est disponible qu’en BVA. Un choix qui lui permet d’offrir une console centrale flottante, surmontée d’un mini-sélecteur de vitesse, à l’image de ce qu’on retrouve dans le dernier iX. Par ailleurs, un support placé dans le champ de vision accueillera le/les smartphone(s), avec charge par induction intégrée.

Un habitacle soigné, et agréable à vivre

Une impression flatteuse se dégage de l’habitacle du monospace BMW. Mention spéciale à la partie supérieure de la planche de bord, avec son bandeau moussé en simili-cuir, à l’épaisse jambe du volant, ou aux sièges enveloppants. Quant aux arrimages, ils sont sérieux.

Longue de 4,39 m (c’est 5 cm de plus que le précédent opus), la nouvelle Série 2 Active Tourer n’est plus disponible qu’en version 5 places. Exit donc la déclinaison Gran Tourer, qui embarquait 7 passagers. Qu’à cela ne tienne : l’espace à bord est généreux, notamment aux places arrières. 

Un espace généreux, mais aussi bien pensé. Mention spéciale à la banquette qui coulisse sur 13 centimètres en 60/40, et au dossier inclinable. Le coffre offre un volume de chargement de 470 litres, et jusqu’à 1.455 litres banquette rabattue. Notez par ailleurs que le hayon électrique est de série.

Au volant du BMW 218i Active Tourer

Non, il n’y a pas que les SUV qui offrent une position de conduite surélevée : il suffit de monter à bord de la nouvelle Série 2 Active Tourer pour s’en convaincre. Agréable, la position de conduite semi-haute offre une meilleure vision de la route, surtout avec les larges surfaces vitrées du modèle. Les angles morts sont également réduits, notamment au niveau du 3/4 arrière : une qualité rare de nos jours.

En ville, cette 218i Active Tourer tire son épingle du jeu, avec des commandes douces, une direction souple, et un bon rayon de braquage. En revanche, et c’est un écueil bien connu sur le 1.5 L TwinPower, le Stop and Start se montre un peu brutal dans son action. Mais encore plus que son intervention qui manque de douceur, c’est surtout le « lag » rencontré au redémarrage qui horripile en ville.

Un excellent agrément avec le duo 1.5 TwinPower/DKG7

La transmission DKG7 à double embrayage livre une excellente partition : ses passages de rapports sont quasiment imperceptibles. Même si elle privilégie les bas régimes pour d’évidentes raisons d’économie, elle sait se montrer réactive quand on a besoin de plus de puissance. Elle forme un excellent duo avec le 1.5 L TwinPower de 136 ch. Malgré son architecture 3 cylindres, ce dernier conjugue onctuosité, rondeur, tandis que les vibrations sont absentes. Quant à ses performances, elles sont déjà largement suffisantes, avec suffisamment de puissance pour envisager de longues dessertes. Sa consommation est dans la bonne moyenne, avec 6,7 litres en cycle mixte constatés au cours de notre essai.

Agréable et plutôt plaisante à conduire (sans être exaltante, mais est-ce bien la vocation d’un monospace ?), cette Série 2 Active Tourer offre une tenue de route rassurante en toutes circonstances, et ne se vautrera pas au premier virage venu. L’amortissement est probant : la caisse est bien tenue, et il a le bon goût de ne pas verser dans l’excès de fermeté souvent constaté sur les productions BMW.

Offrant de belles qualités routières, la 218i Active Tourer est dans son élément sur autoroute, avec un niveau sonore particulièrement bien contenu, et une bonne tenue de cap. En revanche, on peste contre l’alerte de franchissement de ligne, tatillonne dans son intervention, et qui nous assène d’une agaçante (et longue) alerte quand elle intervient plusieurs fois en peu de temps. Dommage, d’autant plus qu’elle se réactive après chaque coupure de contact.

Gamme et tarifs du BMW Série 2 Active Tourer

Au lancement, la gamme Série 2 Active Tourer s’est articulée autour de trois motorisations : 218i (essence 1.5 L 136 ch, BVA7), 220i (essence 1.5 L 170 ch, BVA7, hybridation légère 48V), et 218d (diesel 2.0 L 150 ch, BVA7), et de quatre finitions : série, Luxury, M Sport, la Business Design étant quant à elle réservée aux pros. Les tarifs s’échelonnent de 34.650 Euros à 41.000 Euros pour les versions thermiques. Dommage qu’il soit nécessaire de piocher dans le catalogue d’options pour certains équipements, à l’image du régulateur adaptatif, ou de l’accès/démarrage main-libre (accès confort chez BMW), même en finition M Sport. 

Ces versions ont été rejointes cet été par deux déclinaisons hybrides rechargeables (PHEV) : les 225e et 230 e xDrive, fortes de respectivement 245 et 326 ch, et qui débutent à 45.300 Euros.

Conclusion : Une proposition qui fait sens

A défaut de se montrer aussi excitante que certaines productions de la marque, cette nouvelle génération de BMW Série 2 Active Tourer livre une très bonne copie. Sérieusement construite, facile à vivre et agréable à conduire, elle décline avec succès la recette BMW à la catégorie des monospaces. Un genre aujourd’hui déserté, et c’est bien dommage : tout aussi encombrants (si ce n’est plus), les SUV sont souvent moins généreux en terme d’espace à bord et d’aspects pratiques. Pour répondre au titre de cet article : non, le monospace n’est (définitivement) pas mort.