Essai : BMW M240i xDrive : Recette miracle
BMW Série 2 Coupé M240i : La dernière d’une longue lignée
La nouvelle BMW Série 2 Coupé est la dernière née d’une grande famille, née en 1966 avec la Série 02 (la devancière de la Série 3). Une 02 qui a beaucoup contribué à l’aura de BMW, avec une gamme coiffée par les mythiques 2002 ti/tii et turbo. Les générations se sont succédées depuis, avec un succès qui ne se dément pas, et qui nous amène donc aujourd’hui à cette nouvelle Série 2 Coupé (G42 pour les intimes). Un nouvel opus qui fait table rase du passé, puisque contrairement au modèle précédent, elle délaisse la plate-forme de la Série 1, et emprunte désormais ses dessous aux Série 3 et 4 (plate-forme CLAR). J’ai eu la chance d’essayer la version de pointe de la nouvelle BMW Série 2 Coupé : la M240i. Mon essai de la M240i xDrive, sur les superbes routes de l’Auvergne et du Cantal.


Un look tricorps ravageur pour la nouvelle M240i xDrive
La nouvelle M240i reprend les ingrédients typiques des coupé BMW : la silhouette tricorps, l’habitacle reculé et le long capot évidemment, mais aussi les passages de roues marqués, et la malle arrière rebondie. Et c’est une franche réussite : par rapport à une 2002, l’air de parenté semble évident, même si les proportions n’ont plus grand chose à voir.


Longue de 4,55 m, la nouvelle Série 2 Coupé est plus longue, mais aussi plus râblée que celle qu’elle remplace : + 10,5 cm en longueur, + 6,4 cm en largeur, – 2,8 cm en hauteur.

Loin des extravagances du SUV électrique iX, cette M240i offre des traits simples, mais ô combien efficaces. Bossage de capot très marqué, sourire carnassier, hanches proéminentes : la M240i est un véritable aimant à regards, qui plus est dans cette très tendance teinte Brooklyn Grau. Si je concède avoir eu un léger doute au sujet des feux arrières au départ (ils me paraissaient un brin étriqués à mon goût), ces quelques jours passés en compagnie de la M240i ont dissipé mes craintes.


Un habitacle au cordeau
Du BMW pur souche. C’est ainsi que je pourrais résumer l’habitacle de cette BMW M240i.

Sobre, et très similaire à celui d’une Série 3, la planche de bord est parfaitement exécutée, avec de beaux matériaux au niveau de la coiffe supérieure, mais aussi en partie basse. Les placages couleur aluminium et à dessin géométrique (en option à 160 Euros) tranchent agréablement avec le reste, tout comme les surpiqûres bleues, qu’on retrouve au niveau du tunnel central ou des panneaux de porte. Les plus observateurs auront noté les griffes aux couleurs M sur les contre-portes, qui s’illuminent la nuit.



N’en déplaise aux ayatollahs du tout tactile, la présence de commandes physiques pour la ventilation, la radio ou la sélection des modes de conduite est un vrai plus en terme d’ergonomie. Incluant notamment la connectivité Apple CarPlay sans fil, l’interface numérique est une réussite, qu’il s’agisse de l’écran central tactile, ou de l’instrumentation digitale. Très lisible, cette dernière gagnerait en revanche à être davantage personnalisable.

Bonne surprise à l’arrière : il est envisageable d’y voyager, avec une assise confortable (quoique trop verticale), et un espace décent, même si ceux qui mesurent plus de 1,75 m tutoieront le ciel de toit. Autre bonne surprise : le volume du coffre, plutôt généreux pour un coupé : 390 litres.

Les caractéristiques techniques de la BMW M240i xDrive
Coiffant actuellement la gamme Série 2 Coupé (en attendant l’arrivée de la M2), la M240i offre déjà des caractéristiques alléchantes. Elle est animée par un 3.0 L turbo (un six cylindres en ligne dans la plus parfaite tradition maison), qui développe 374 ch/500 Nm. De quoi toiser l’ancienne M2 justement, qui affichait 370 ch lors de son lancement en 2016 (relire l’essai de la précédente BMW M2) ! J’en entends déjà certains crier un soupir de soulagement : non, la M240i n’est pas passée pas par la case hybridation, même légère. Livrée d’office avec la transmission intégrale xDrive, elle n’est disponible qu’avec une boite automatique à convertisseur, qui compte 8 rapports. Elle accuse 1.765 kg sur la balance (avec 90% du réservoir rempli, et un conducteur de 75 kg).

Des premières impressions flatteuses
Avant même de mettre le contact, le nouveau coupé BMW séduit : sa position de conduite -basse, jambes semi-allongées- est parfaite, ses commandes sont toutes à portée de main, et les sièges M Sport optionnels sont un modèle d’ergonomie. Ajustables tous azimuts, ils offrent un maintien parfait. Dommage en revanche que BMW n’ait pas prévu une attache pour la ceinture au niveau du siège : il faut jouer au contorsionniste pour l’atteindre.
Un agrément moteur exceptionnel
Il est temps de réveiller le six cylindres en ligne. Si tenté que vous ayez pressé le mode sport avant d’appuyer sur le bouton start, ce dernier s’éveille dans un râle guttural, digne d’une petite supercar. Jouissif.
Pardonnez ce lieu commun du journaliste/essayeur automobile, mais c’est justement ce terme qui caractérise le mieux ce 3.0 L turbo (bloc dont je vous rabâchais déjà les oreilles lors de notre comparatif des Toyota Supra 4 et 6 cylindres). Très civilisé à bas régimes (il accepte par exemple d’évoluer en 6ème à 50 km/h), il se délecte également d’une conduite « à la cravache », grimpant jusqu’à 6.500 tr/min sans s’essouffler. Le tout avec une mélodie et un velouté qui laissent loin derrière les 4 cylindres de la concurrence (je vous ai parlé des détonations au lever de pied en mode sport ?).
Et les performances dans tout ça ? Elles sont excellentes : le 0 à 100 km/h est expéditif (seulement 4,3 secs !), et les reprises sont tout aussi percutantes. Un vrai piège à permis ! Surtout que la M240i peut également compter sur son excellente boite automatique ZF. Egrenant les vitesses en toute transparence, la ZF est également capable de faire preuve d’une belle réactivité lorsqu’on devient plus pressant sur la pédale de droite, pour devenir carrément agressive lorsque l’envie se fait sentir, avec de suggestifs à-coups au passage de rapport en mode sport (boite)/sport plus (mode de conduite). Miam !

Une vraie GT en herbe, au comportement routier exemplaire
La M240i, c’est donc un (formidable) moteur, mais aussi un châssis, lui aussi pétri de qualités. Se targuant d’offrir une répartition des masses « quasi-parfaite », le coupé BMW est du genre très doué lorsque la route commence à tourner.

Solidement campée sur ses appuis, ne souffrant pas du roulis et possédant un train avant qui mord la trajectoire à l’envie, la M240i offre un équilibre exceptionnel, malgré son poids relativement élevé. Moins intimidante qu’une M2 de précédente génération car plus stable, elle accepte de glisser gentiment des roues arrières (merci le différentiel autobloquant, capable d’envoyer jusqu’à 100 % du couple sur la roue extérieure au virage). Seul (petit) bémol : les freins (puissants au demeurant) manquent un peu de mordant en conduite sportive.

Au global, et en mettant de côté la fermeté de son amortissement (vu la tenue de route on lui pardonne volontiers), cette M240i est capable de se transformer en navire de croisière, capable d’avaler les kilomètres sans fatiguer ses occupants. Sur autoroute par exemple, elle offre une tenue de cap et une sérénité digne d’une petite routière, et un niveau sonore bien contenu. Autant de qualités qui font d’elle une vraie GT, puisque polyvalente et docile pour la conduite tous les jours, mais aussi beaucoup plus démonstrative lorsque l’envie se fait sentir.
Gamme et tarifs de la BMW Série 2/M240i
La gamme Série 2 Coupé est composée de deux finitions (série et M Sport). Trois motorisations sont disponibles : 220i de 184 ch, 220d de 190 ch, et la M240i xDrive (uniquement en finition M Sport).
Les tarifs s’échelonnent de 42.600 Euros (220i) à 60.700 Euros, pour la M240i xDrive. Comme toujours chez les constructeurs Premium, le catalogue d’options est épais (surtout que certains équipements auraient mérités d’être inclus dans la dotation de série…). A titre indicatif, mon exemplaire d’essai bien optionné dépassait les 75.000 Euros.

Conclusion : La M2 n’a qu’à bien se tenir !
Cette nouvelle M240i prouve (une nouvelle fois) à quel point BMW maitrise son sujet dans le domaine des coupés sportifs. Suggestive dans sa présentation, très bien fabriquée, elle distille un plaisir de conduite de chaque instant. La copie est d’autant plus remarquable qu’elle offre une vraie polyvalence (une mini GT vous dis-je !), bien aidée par son mythique 6 cylindres en ligne, qui mérite sa place au panthéon des meilleurs moteurs de la production automobile. Autant d’ingrédients très prometteurs pour la nouvelle M2, qu’il me tarde déjà de découvrir (et d’essayer…) !

BMW M240i xDrive
On aime
- La descendante d'une longue (et belle) lignée
- La ligne suggestive
- La qualité de fabrication, les places arrières exploitables, le volume du coffre
- L'agrément exceptionnel du 3.0 L turbo
- L'équilibre global et la polyvalence d'une GT
On aime moins
- Les freins manquent un peu de mordant
- Le ticket d'entrée, le catalogue d'option trop épais