Essais

Tesla Model 3 Performance : le Couteau-Suisse ultime !

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2019, Mathias découvrait la Tesla Model 3 Performance et le plaisir de la sportivité électrique. Alors nouvelle-venue aux côtés des Model S et Model X et bien avant le succès fulgurant de Model Y que l’on connaît aujourd’hui, la berline a lancé la démocratisation de Tesla aux yeux du grand-public. Six ans après, les 3 et Y inondent le marché avec une gamme très récemment actualisée !

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Parmi les dernières productions du constructeur, la cuvée 2025 de la Tesla Model 3 Performance, aka Model 3 améliorée, est sans aucun doute l’une des plus désirables et polyvalentes. Direction les jolies routes du Morvan pour en découvrir toutes les qualités et vous présenter toutes les nouveautés avec Mathias, tous les deux nous mêmes possesseurs de Tesla.


Model 3 Améliorée : coup de bistouris réussi

Huit ans après sa sortie, la Model 3 s’est vue l’année dernière connaitre sa première réelle mise à jour profonde. Bien née en 2017 et déjà révisée en 2021, la berline de Tesla débute donc sa seconde génération avec une formule améliorée mais pas transcendée.

L’allure générale ne bouleverse donc pas les habitués, mais la signature lumineuse s’affine et se modernise, au même titre qu’un soin particulier apporté à l’aérodynamisme et au CX (désormais de 0,22). La version Performance, auparavant un poil trop sage et manquant d’éléments distinctifs, est désormais un haut-de-gamme sportif clairement reconnaissable.

Abaissée et élargie, elle est dotée de superbes jantes de 20 pouces à la monte pneumatique différenciée devant et derrière, d’étriers de freins Performance rouges et d’éléments spécifiques comme un béquet en carbone, un bouclier avant plus agressif et un diffuseur racé. On reconnait d’emblée une Model 3 Perf’. Elle en impose !

Combiné à un design plus soigné qui affine la Model 3, le traitement « Performance » lui va à merveille. Le Rouge Ultra met en valeur ses lignes, et ses galbes plus prononcés affirment la berline qui dispose désormais de sa personnalité bien à elle à côté de Model Y.

À bord : un bon en avant remarquable

La présentation générale du cocon de Model 3 ne change pas, mais la qualité fait un sacré bon en avant. Le minimalisme inauguré par Tesla il y a quelques années est toujours légion, voire même renforcé à bord de cette nouvelle mouture.

L’écran central, qui voit ses bordures réduites pour l’occasion, rassemble toujours l’intégralité des fonctionnalités de la voiture. Cela demande quelques trajets avant d’être parfaitement à l’aise avec la pléthore de réglages proposée par le système d’exploitation, mais l’interface est indéniablement la plus ergonomique du paysage automobile. Sa faculté à se mettre à jour en continu comme votre iPhone est par ailleurs une aubaine. Le tout-tactile n’est ici pas une tare, bien au contraire même : on se plait à utiliser chaque fonctionnalité à bord, que ça soit pour voyager ou se divertir.

Question minimalisme, Tesla a poussé le bouchon encore plus loin : les commodos de clignotants et d’autopilot ont disparu, au profit de boutons sur le volant. Dans les faits, cela nuit réellement à l’ergonomie. La position des boutons de clignotants sur le volant gène vraiment en rond-point, et l’autopilot à déclencher via des appuis sur les molettes manque de praticité. À l’écoute de ses clients et conscient de ces critiques constructives, le tout nouveau Model Y se voit de nouveau doté d’un commodo de clignotant.

Un standing en net progression

Là où le progrès est remarquable, c’est en se penchant sur le standing de l’habitacle. Les assemblages sont désormais exempts de toutes critiques, et les matériaux ont fait un bon impressionnant en avant. Du bruit franc de fermeture des portières et du coffre, à la suédine recouvrant désormais une grande partie de l’habitacle, la Model 3 se confronte sans sourciller aux premiums. La touche de modernité en plus, avec des nouveautés sympas comme un bandeau lumineux coloré personnalisable et un écran tactile aux places arrière de série pour occuper les passagers.

Notre version Performance se différencie elle par des inserts en carbone sur la planche de bord et surtout de magnifiques fauteuils baquets spécifiques dotés du badge Performance. Il est également possible d’opter pour une ambiance intérieure blanche, donnant encore plus de lumière à ce cocon déjà bien doté grâce aux généreuses baies vitrées latérales et au toit panoramique.

Model 3 Performance : avant tout une voyageuse de référence

Voyager en électrique n’a plus rien d’une épreuve, qui plus est à bord d’une Tesla. Même le petit poucet de la gamme peut se targuer d’être depuis le début l’une des routières les plus abouties et agréables. Dans cette nouvelle mouture, la recette s’en voit là encore améliorée et optimisée.

La Model 3 de précédente mouture souffrait de deux défauts : une insonorisation perfectible, et un confort un brin trop ferme. Là encore, Tesla a revue sa copie et ces deux éléments ont été grandement améliorés. La Tesla Model 3 Performance est dotée d’un double vitrage intégral, qui isole encore mieux des bruits extérieurs, mais aussi et surtout de toutes nouvelles suspensions adaptatives. Ces dernières, bien qu’offrant un amortissement ferme, filtrent bien mieux les imperfections, et notamment sur les pavés et départementales abimées où elle ne sautille jamais et absorbe tout avec efficacité. Les fauteuils offrent un maintien exemplaire, sans rogner sur le confort d’assise et un bon soutien lombaire. Même si on est à bord d’une version Performance, faire de longues distances ou rouler au quotidien avec n’a rien d’éprouvant. Bien au contraire même.

Cinq places, de la place aux jambes, une bonne garde au toit, de grands espaces de rangement un peu partout (dont la nouvelle console centrale à volets), deux coffres avec 682 L de chargement et un hayon électrique : la Model 3 reste la berline la mieux dotée pour partir en vacances en famille !

Une expérience (presque) reposante, pour tous les passagers

Tesla a tout prévu pour rendre le voyage agréable, avec un nouveau système audio Hi-Fi au son encore plus enveloppant et présent, des sièges désormais ventilés, et chaque mois des nouveautés apportées gratuitement via les mises à jour logicielles gratuites. Par exemple, depuis Noël, toutes les Model 3 peuvent désormais être pilotées via l’Apple Watch, ou connaître la météo et les précipitations le long de son itinéraire directement depuis l’écran. De quoi enchaîner les bornes sans le sentir.

Un autopilot devenu trop restrictif

Pour le conducteur, l’autopilot permet de se reposer… mais pas trop. Quand les Américains ont droit au FSD (la conduite autonome plus qu’avancée), nous, pauvres Européens, sommes réduits pour le moment à devoir laisser notre main sur le volant et à créer des impulsions dessus pour ne pas nous faire gronder. Le système est devenu au fil des mises à jour bien plus intrusif et contraignant, même dans notre version Autopilot Amélioré. Cette dernière vous grondera si vous lâchez le volant quelques secondes, si vous passez trop de temps à chercher une destination sur l’écran intégré, si vous réglez la clim’ trop longtemps, et vous mettra même une punition en arrêtant de fonctionner jusqu’au prochain redémarrage (5 punitions maximum par semaine avant de s’arrêter de fonctionner pendant 7 jours !).

En jouant le jeu et en restant bon élève, le maintien dans la voie est efficace, les dépassements et rabattements semi-autonomes sont plutôt rapides (plus fluides et réactifs en HW4 qu’en HW3) et le régulateur adaptatif est plus doux dans ses réactions qu’auparavant. La voiture aura toutefois tendance à toujours forcer sa position au centre de la voie, un point qui peut être embêtant en circulation dense puisque les deux roues seront gênés pour rouler en interfile. Au final, on active complètement l’autopilot qu’en circulation fluide tant il est ronchon et rigide. Les concurrents ont aujourd’hui des systèmes plus souples sans pour autant être moins efficaces. Tesla devrait continuer à développer et adapter l’autopilot. Hors FSD, il en devient castrateur et frustrant alors qu’il était une référence il y a quelques années.

Côté pile : une avaleuse de kilomètres

Calé à 130 km/h sur autoroute, difficile de percevoir que l’on est à bord d’une Model 3 Perf’. En même temps, elle reprend et améliore toutes les qualités des productions Tesla : silence, douceur, sobriété et écosystème de recharge performant. Dotée d’une batterie à la technologie NMC de 78 kWh, la Model 3 Performance annonce sur le papier une autonomie de 528 km.

On met sa destination dans le système de navigation, et ce dernier planifie pour nous l’itinéraire optimal en prenant en compte dans son estimation le trafic, la météo et bien entendu les arrêtes recharge si nécessaire avec le taux d’occupation des stèles. Les fameux Superchargeurs sont la pièce angulaire de l’écosystème Tesla, permettant d’aller partout sans trop se poser de questions. Leur chiffre a explosé l’année dernière en France, avec de nouveaux sites mais aussi et surtout des extensions de stations existantes avec de nouvelles stèles. Gardons en tête que le prix du kWh sur les Superchargeurs Tesla est au minimum 30 % moins cher que les stations Total, Ionity, Engie et Fastned, faisant des bébés d’Elon Musk des voyageuses bien moins chères au kilomètre que ses concurrentes.

Avant d’aller s’amuser sur les routes de Bourgogne, nous en avons ainsi profité pour recharger notre Model 3 Performance à l’un des plus gros Superchargeurs de France, celui d’Auxerre. À quelques encamblures de l’A6, plus d’une trentaine de stèles V4 sous ombrières solaires avec un hôtel à côté afin de vraiment se reposer pendant les 30 minutes nécessaires pour passer de 14 % à 85 %.

Des consommations plus que mesurées

Après 200 km d’autoroute sous 0 degrés, du chauffage à bord et un vent de face (soit la pire des configuration disponibles), la Model 3 Performance affichait une consommation de 23,5 kWh/100 km, soit une autonomie de 300 km dans les pires des conditions. Le soir, avec une température plus clémente et moins de vent, notre retour à 130 km/h s’est lui fait autour des 21 kWh/100 km. Il faudra ainsi tabler sur une autonomie autoroutière autour des 350 km, et de 450 km sur les trajets hors voies rapides. Sur des trajets péri-urbains, en mode Confort, il est par ailleurs tout à fait aisé de rester sous les 16 kWh/100 km, alors qu’en roulant « fort » on sera autour des 24 kWh/100 km.

Malgré le froid, grâce au préconditionnement intelligent, nous avons pu atteindre un pic à 233 kW puis voir cette puissance se réduire jusqu’à atteindre péniblement les 50 kW après 60 %. La courbe de charge des batteries NMC n’est pas la plus efficace qui soit, d’autant plus face aux impressionnantes petites batteries LFP Blade proposées dans le Model Y qui gardent une puissance de charge constante (170 kW jusqu’à plus de 50 %). Revers de la médaille, ces dernières sont plus sensibles au froid. On ne peut pas (encore) tout avoir, mais il faut tabler sur une trentaine de minutes pour remettre 300 km d’autonomie à la Tesla Model 3 Performance sur les Superchargeurs.

Côté face : une avaleuse de virages

Les collines du Morvan se profilent, et l’on bascule alors en Mode Sport. La Model 3 Performance est la seule à bénéficier d’un amortissement piloté, dissimulé sous un profil de conduite « sport » dans les réglages dynamiques. Ce dernier raffermit légèrement la suspension pour prévenir les mouvements de caisse, et durcit la direction sans qu’elle ne devienne caricaturale et ne lise trop la route. Elle offre un toucher de route fidèle et un point milieu précis. On sait parfaitement ce qui se passe sous ses roues et on découvre alors un train avant incisif et une voiture rigoureuse.

Du côté des deux moteurs, la Perf’ que l’on a en Europe propose 460 ch et un 0-100 km/h catapulté en 3,1 secondes en Mode Inouï. Ce dernier est inédit à notre version surwatée, et assure à la Model 3 des performances de supercar. La sensation de poussée brutale et linéaire qui vous colle la tête au siège est présente à chaque relance, sans aucun problème de motricité grâce à une transmission intégrale qui veille activement au grain. Cette dernière fait des merveilles pour faire passer au sol le couple stratosphérique et ne pas rendre la Model 3 piégeuse.

Un scalpel à conduire !

Le châssis a été finement mise au point, avec des barres anti-roulis spécifiques ; les Pirelli P Zéro offrent un grip démoniaque et le Torque Vectoring fait de la magie ! Plutôt typée propulsion dans son comportement, elle est un véritable scalpel qui plante son museau avec panache à l’inscription en courbe, puis enroule avec entrain avant de ressortir pleine balle jusqu’au prochain. La Model 3 Performance est une redoutable machine sportive, et pas juste une voiture électrique qui va vite. Elle ne survole pas la route et implique son conducteur dans chacune de ses réactions grâce à un châssis communicatif. Les transferts de masse sont très bien gérés, le roulis inexistant, et le poids de 1851 kg ne se fait absolument pas sentir.

Un comportement de première de la classe

La Perf propose une agilité véritablement bluffante, et l’on se surprend à prendre du plaisir à son volant, en plus de pouvoir rouler à des allures délirantes ! La voiture reste rivée au sol, même sur chaussée humide. Les aides à la conduite n’interviennent que très tard, la Model 3 Perf fait alors office de première de la classe. Dans notre version d’essai configurée pour la route, elle n’est pas la plus joueuse des berlines sportives, mais sûrement l’un des outils les plus précis et les plus efficaces qui soit ! À noter qu’un mode piste hyper complet existe pour la faire glisser en réglant chaque paramètre indépendamment et choisir le typage de sa voiture (sous-vireur ou sur-vireur), répartir la puissance plutôt sur l’avant ou sur l’arrière, lancer des chronos au tour et désactiver les assistances, mais il était muselé sur notre version d’essai.

Tesla n’est pas tombée dans le blasphème de créer un faux son ou de faux rapports pour faire (bonne) illusion comme chez Hyundai, les turbines de Model 3 Performance sifflent à chaque relance fournie et vous envoient en quelques secondes jusqu’au prochain virage. Coté freins, la batterie NMC garde une bonne température et permet de profiter d’un freinage régénératif puissant et efficace au lever de pédale pendant de longues sessions de roulage. Pour les freinages plus appuyés, le système spécialement créé par Tesla doté d’étriers dédiés et de plaquettes haute-performance offre un excellent mordant, d’une pédale à l’attaque franche et d’une endurance sans critique sur route. Sur circuit, cela reste à confirmer compte tenu des vitesses que l’on peut atteindre et du poids de la voiture, mais le tout inspire confiance.

Bilan : la Model 3 à maturité, et même sublimée !

Magistralement bipolaire, cette Model 3 Performance de nouvelle génération est un couteau-suisse ultime. Pour deux à trois fois moins chère qu’une BMW M3 ou qu’une Audi RS6, elle mettra à l’amende bon nombre de supercars sur route et sur piste, tout en étant une berline cossue, technologique et docile au quotidien et lors de longs voyages.

Cette faculté à briller dans toutes les situations, Tesla la cultive sur tous ses modèles, mais Model 3 Performance peut se targuer d’en être le nouveau porte-étendard. Affichée à 57 490 € sans aucune option (60 000 € avec une jolie couleur), soit le prix d’un SUV familial hybride-rechargeable plan-plan doté de quelques options de base, elle ne fait même pas sur-payer ses incroyables capacités. Elle se retrouve ainsi sans concurrence directe, si ça n’est l’originale et bien plus chère Hyundai IONIQ 5 N.

Bien que la Model 3 cru 2024 améliore comme il se doit et sans inflation la berline populaire sur tous les aspects (look, confort, équipements, insonorisation, autonomie), elle n’est pas exempte de défauts : son ergonomie sans commodo est perfectible, l’autopilot a désormais un train de retard et sa courbe de charge n’est pas dans les meilleures du marché.

De bien légères ombres au tableau tant ses qualités sont nombreuses et son bilan convaincant. Elle est une copie presque parfaite, une nouvelle référence pour les berlines électriques, mais aussi pour les sportives.

Photos : Victor Desmet