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IMSA : Le nouveau défi de Sébastien Bourdais

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Si son programme principal se concentre désormais sur le WEC, le pilote Français Sébastien Bourdais, 45 ans, n’en délaisse pas pour autant l’IMSA SportsCar Championship. Cette saison, le pilote manceau s’aligne en LMP2 au volant de l’Oreca 07 n°8 du Tower Motorsports. Une nouvelle aventure qui débute dès ce week-end avec la 63ème édition des 24 Heures de Daytona.

Nouveau défi pour Sébastien Bourdais

Le mois prochain, Sébastien Bourdais soufflera ses 46 bougies. Mais ce n’est certainement pas l’âge qui l’a éloigné de la catégorie reine de l’IMSA. Bien au contraire : le quadruple champion Champ Car a prouvé qu’il n’avait rien perdu de son talent, notamment en remportant l’édition 2024 de la course de Petit Le Mans en octobre dernier. Malgré d’autres opportunités, Cadillac a tout fait pour le conserver dans son giron, en lui confiant un objectif de taille : décrocher un titre mondial et viser la victoire aux 24 Heures du Mans. Le WEC sera donc sa priorité en 2025.

« Avec Team Jota, j’ai découvert une équipe composée de personnes extrêmement talentueuses », confie-t-il. « Ils ont déjà trouvé des solutions intéressantes, et cette saison promet d’être enthousiasmante à bien des égards. »

Malgré cet emploi du temps chargé, il était hors de question pour le résident floridien de renoncer à l’IMSA. « D’abord, cela me permet de garder le rythme, car le calendrier du WEC ne compte que huit courses » explique-t-il. « En ajouter six ici, sur des circuits fantastiques, ne peut que m’être bénéfique. Et puis, j’adore l’IMSA : impossible pour moi de regarder les 24 Heures de Daytona ou les 12 Heures de Sebring depuis mon canapé. »

Une nouvelle aventure en LMP2

Bourdais a donc répondu favorablement à l’appel du Tower Motorsports, qui engage une Oreca 07 en LMP2. Une catégorie où les écarts se jouent sur les micro-réglages, la stratégie de course et, bien sûr, le talent des pilotes. « Honnêtement, c’est une belle petite équipe », assure-t-il. « Mais je n’ai roulé avec eux qu’ici, à Daytona, donc je ne les connais pas encore assez pour fixer des objectifs précis. Pour l’instant, nous rencontrons quelques difficultés. Cela s’est déjà vu lors des essais collectifs en novembre, et c’est encore le cas maintenant. Mais nous pensons avoir identifié une piste pour redresser la barre. Nous verrons ce que ça donne ce week-end. Pour le reste de la saison, je suis optimiste. Je sais que nous aurons nos bons moments. »

En Floride, Bourdais fait équipe avec le Canadien John Farano, le Mexicain Sebastián Álvarez et le Néerlandais Job van Uitert, un habitué de la catégorie. Sur le papier, tous les espoirs sont permis. « Mais en face, il y a de solides adversaires, tempère le plus américain des pilotes français. Inter Europol Competition, champion 2024, est très performant, tout comme United Autosports ou TDS Racing. Sans oublier Pratt Miller Motorsports, qui bien que débutant en LMP2, bénéficie de ressources techniques dont peu d’écuries disposent. »

Une expertise précieuse

La longue expérience de Sébastien Bourdais, dont la première participation aux 24 Heures de Daytona remonte à 2005 aux côtés de son ami Paul Newman, sera un atout de poids pour Tower Motorsports. Même s’il découvre cette année les pneumatiques Michelin dédiés au LMP2, il semble déjà s’y adapter. « Ces gommes sont bien différentes de celles utilisées en GTP/Hypercar, mais elles sont plus simples à gérer. Il n’y a ni gros pic de performance, ni dégradation excessive, ce qui est plutôt rassurant. Le véritable défi, c’est que le LMP2 actuel a changé : plus lourd, avec moins d’appui aérodynamique, ce qui sollicite davantage les pneus. Mais c’est la même chose pour tout le monde. »

La gestion des pneumatiques durant la nuit, notamment aux 24 Heures de Daytona, n’est pas une source d’inquiétude pour le pilote français. « En LMP2, c’est presque une formalité, plaisante-t-il. On ne passe plus les premiers tours à se demander si la voiture va tenir jusqu’à ce que les pneus soient à température. L’ironie, c’est que je vais devoir éviter de prendre trop de mauvaises habitudes ici pour ne pas être surpris en WEC, où les conditions sont parfois plus piégeuses. »

Le Championnat du Monde d’Endurance débutera dans un peu plus d’un mois au Qatar. Mais avant cela, Sébastien Bourdais espère décrocher une troisième victoire aux 24 Heures de Daytona et poursuivre son rêve américain.

Didier Laurent