Essais

BYD Seal U : La Tesla Model Y doit-elle trembler ?


L’offensive BYD se poursuit en France, avec la Seal U ici à l’essai

BYD. Trois lettres pour un constructeur qui est déjà un poids-lourd dans l’industrie automobile. Historiquement spécialisé dans la fabrication de batteries (il en produit depuis 1995 !), BYD occupe la deuxième place des ventes de voitures électriques au monde. En France, la marque est en pleine offensive, et sa gamme s’étoffe rapidement. Après s’être attaqué au segment des compactes avec la Dolphin et le SUV Atto 3, à celui des grandes berlines avec la Seal (une auto dont on vous reparlera très vite), la firme Chinoise s’attaque désormais au segment des grands SUV, avec la Seal U (longueur : 4,78 m). Pour son lancement commercial, la BYD Seal U est uniquement disponible en motorisation électrique (une version hybride rechargeable est annoncée). De quoi faire trembler la Tesla Model Y, la référence du segment ? Pour le savoir, nous avons essayé la BYD Seal U (version Design 87 kWh), en région Parisienne.

BYD Seal U 3/4 avant.
BYD Seal U 3/4 arrière

Deux finitions et des tailles de batteries différentes pour la BYD Seal U

La BYD Seal U est disponible avec deux tailles de batteries, correspondant aux deux niveaux de finition. En l’occurrence, la finition « entrée de gamme » Comfort dispose d’une batterie de 71,8 kWh (capacité brute), et est affichée à 41.890 Euros. Cette capacité est portée à 87 kWh pour la version Design, facturée 45.390 Euros. Un excellent ratio capacité de batterie/prix, soit dit en passant. Ces deux batteries reposent toutes deux sur la technologie Blade. Une technologie propre à BYD, et que la firme vend à d’autres constructeurs (par exemple à Tesla pour la Model Y propulsion). Notons par ailleurs que cette batterie dispose d’une chimie LFP, et que le constructeur se targue de ne pas utiliser de métaux rares dans sa composition. Les Seal U Comfort et Design offrent respectivement 420 et 500 km d’autonomie. 

Quelque soit la finition retenue, la puissance maximale ne change pas : elle est de 218 ch (mode sport enclenché), et elle n’est transmise qu’aux roues avant. Côté recharge, La Seal U Design accepte jusqu’à 140 kW en recharge (une valeur dans la moyenne de la catégorie), et 11 kW s’agissant du chargeur embarqué. BYD annonce un 30 à 80 % en 28 minutes (pour la grosse batterie). Notez enfin que la Seal U Comfort accepte une puissance de recharge inférieure : 115 kW. 

BYD Seal U feu arrière

Un look surélevé qui s’inspire de la berline Seal 

À défaut peut-être de faire retourner les têtes, la Seal U offre un look classique, mais assez valorisant. À l’avant, on retrouve un regard semblable à la berline Seal, avec un dessin d’optique très similaire, qui se prolonge par une virgule. Un effort a également été consenti à l’arrière, avec un bandeau à LED qui traverse toute la largeur (dixit BYD sa signature lumineuse « évoque une goutte d’eau »), et plus généralement un souhait manifeste de dynamiser un peu le tout (fausses sorties d’air,  diffuseur..).

BYD Seal U signature lumineuse avant
BYD Seal U 3/4 arrière

Le profil est en revanche un peu trop « plan-plan » à notre goût, avec un dessin qui ne se démarque pas vraiment du lot. Livrées de série, les jantes 19 pouces nous paraissent un peu petites.

Un habitacle classique, mais bien exécuté 

Exit la côte dépouillé d’une Tesla Model Y : le Seal U offre un habitacle classique (plus que la berline Seal), mais bien dans son temps. La qualité de finition est d’un bon niveau, avec un soin du détail indéniable, et des petits détails qui rehaussent l’expérience (sélecteur de vitesse en cristal, surpiqûres contrastées, placages laqué piano…).

BYD Seal U habitacle

Au centre de la planche de bord trône un grand écran central pivotant (un élément cher à BYD). Ce dernier passe électriquement du format portrait au format vertical en l’espace d’une poignée de secondes. Il fait 15,6 pouces (et 12,8 pouces en finition Comfort). Il intègre une connexion 4G, et BYD promet des mises à jour à distance « OTA ».

BYD Seal U écran central

L’interface est propriétaire (spécifique à BYD si vous préférez). Exit Android Auto donc, mais l’expérience numérique reste d’assez bonne qualité. En plus de disposer d’un vrai combiné d’instrumentation numérique (coucou Tesla…), la Seal U peut recevoir un affichage tête haute. Bonne pioche. Notez enfin que le SUV électrique intègre deux chargeurs à induction idéalement placés, et un très bon système audio 10 H.P signé Infinity (en finition Design).

BYD Seal U combiné d'instrumentation
BYD Seal U sélecteur vitesse

Un confort de grande berline à l’arrière, et un excellent rapport prix/équipement

Sans atteindre le côté gigantesque d’un Model Y, la BYD Seal U soigne ses aspects pratiques, avec un plancher plat, et un volume de coffre intéressant (552 litres, et 1.440 litres sièges rabattus). Les places arrières sont particulièrement soignées, avec une banquette inclinable offrant un confort qui n’a rien envier à une grande berline. Un autre point positif : le toit panoramique ouvrant est livré de série.

Côté équipement, BYD a fait le choix d’une formule simplifiée : aucune option n’est disponible (en dehors de la peinture rouge métallisée). Déjà confortable en finition « entrée de gamme » (sièges électriques en cuir vegan chauffants et ventilés, caméra 360 degrés, toit ouvrant panoramique…), l’équipement devient carrément pléthorique en finition Design : éclairage d’ambiance, affichage tête haute, écran tactile rotatif de 15,6 pouces, système audio Infinity, 2 chargeurs à induction…

Côté loyers, BYD propose une offre à 399 Euros / mois en finition Comfort, avec un apport de 4.000 Euros.

Logo face avant BYD Seal U

Au volant de la BYD Seal U : le confort avant tout

La BYD Seal U repose sur une plate-forme dédiée aux véhicules électriques, baptisée « e-Platform 3.0 ». Cela lui permet de profiter de raffinements comme la pompe à chaleur, ou la technologie V2L, qui permet de brancher des appareils électriques sur l’auto.

Au volant, on ressent très rapidement le parti-pris adopté par le constructeur Chinois. Il tient en un mot : confort. A commencer par les très bons sièges avant. L’amortissement est au diapason, avec des réglages souples, qui profitent aux vertèbres des occupants. Si le confort en profite directement, cela se fait au détriment du comportement routier. Pataud, ce dernier incite à une conduite zen. A défaut, ça sera mouvements de caisse intempestifs, et effets de pompage (les 2.147 kg de notre Seal U Design n’aident sans doute pas).

La sécurité de l’ensemble n’est pas remise en question, mais cette tendance dessert l’agrément de conduite de la Seal U en conduite dynamique. Tout l’effet inverse d’une Tesla Model Y, beaucoup plus ferme au niveau de son amortissement, mais également beaucoup plus affutée niveau comportement routier.

Des performances correctes, mais une motricité rapidement prise en défaut

Disposant de 218 ch et 330 Nm (avec la batterie 87 kWh), la BYD Seal U offre des performances largement suffisantes pour une utilisation polyvalente. Mais on repassera pour le grand frisson (0 à 100 km/h en 9,6 secs avec la grosse batterie). Surtout, sa motricité est assez rapidement prise en défaut (la puissance est transmise aux seules roues avant), et ce en dépit de la présence de pneumatiques Michelin sur notre auto d’essai. Conduite zen recommandée, comme on vous le disait plus haut.

Coté consommation, notre boucle d’essai en région parisienne (réalisée avec des températures relativement clémentes) nous a permis de relever une consommation d’environ 20 kWh/100 km à 110 km/h, et de descendre à 16,3 kWh/100 km sur départementale, avec une conduite apaisée. Des chiffres à confirmer au cours d’un essai plus long.

Conclusion : Un grand SUV bien équipé, confortable, mais pataud

Disposant d’une intéressante garantie de 6 ans ou 150.000 km (une garantie portée à 8 ans ou 200.000 km pour la batterie), la BYD Seal U constitue une proposition intéressante dans le segment des grands SUV électriques, pour celui qui recherche un véhicule logeable, richement doté, et très confortable. En revanche, son comportement pataud est loin de la référence Tesla Model Y (ou même du nouveau Peugeot E-3008), et ses prestations dynamiques pêchent globalement (performances tout juste moyennes, motricité rapidement mise en défaut). Il compense par son tarif « bien placé » (un peu plus de 45.000 Euros pour la version « tout équipée », et avec la grosse batterie), même s’il n’est pas éligible au bonus écologique, du fait de sa production non-Européenne. A défaut de détrôner la référence Model Y, cette BYD Seal U est clairement à considérer.