Essais

BMW iX2 : le SUV coupé électrique tendance de BMW à l’essai

À l’occasion de sa nouvelle génération, le BMW X2 revoit sa copie de fond en comble, avec notamment l’arrivée d’une version électrique inédite à l’essai : le BMW iX2.

Après 6 ans de carrière et plus de 390 000 exemplaires vendus, le BMW X2 inaugure un nouveau millésime à la philosophie bien différente. Adieu petit SUV compact, bonjour petit SUV coupé. Alors que le dernier BMW X1 incarne la forme traditionnelle, le X2 en devient sa déclinaison coupé. Et pour plaire au plus grand nombre, le petit BM est proposé en version thermique et en version électrique, que nous essayons ici.

BMW X1+1 = un SUV coupé de plus dans la gamme

Dans sa vaste gamme de SUV, le X2 incarne donc désormais avant X4 et X6 le petit SUV coupé de la famille. Il reprend le design fait de lignes tendues et agressives du BMW X1, mais aussi ses dimensions avec une longueur semblable (4,55 m, soit 19 cm de plus que le précédent X2).

Notre finition M Sport blanche en impose, avec un look général sportif et moderne qui lui va bien et des inserts noirs, un béquet et des jantes de 20 pouces qui font du bien au iX2. Le dessin de la partie avant est musclé et dynamique, alors que le profil est à mon sens un peu disproportionné au moment de se pencher sur la poupe de la voiture. Ce porte-à-faux arrière important déséquilibre quelque peu l’ensemble et le SUV racé apparait comme un brin pataud d’un point de vue du 3/4 arrière. Question de goût, bien sûr, mais je ne suis personnellement pas fan.

À l’image de la calandre pleine spécifique aux modèles i entourée d’un insert lumineux très joli de nuit, l’ingénierie dicte les lois du design afin d’améliorer la consommation. Le BMW iX2 propose un excellent CX de 0,25, contre 0,24 pour l’un de ses concurrents directs, le Tesla Model Y.

Le SUV coupé est à la mode, et l’iX2 s’inscrit dans cette tendance : dans le rétro il en impose et fait tourner les têtes, avec un look typiquement BMW qui plait à sa clientèle.

Prestations haut-de-gamme à bord du BMW iX2

Choisir une BMW prend à bord tout son sens. Dans un segment où les habitacles Audi voient leur qualité baisser et Mercedes met le paquet sur la technologie, BMW s’affirme comme la tête de liste en terme de prestations à bord.


La présentation a été revue elle aussi de fond en comble, avec une planche de bord moderne et soignée aux matériaux et assemblages de grande qualité. L’aluminium brossé et le cuir cohabitent dans un cocon dominé par une thématique noir et rouge du plus bel effet. Les fauteuils M bi-colores sont eux parmi les plus beaux de ce que j’ai pu voir à bord d’un SUV de ce segment. Les clins d’œil au département M du constructeur sont nombreux, avec notamment un liseré aux couleurs historiques de la division sur les ceintures et le joli volant floqué du monogramme.

Technologie et confort de pointe

L’ergonomie n’est pas en reste avec l’ensemble des commandes reporté sur l’écran tactile de 10 pouces au sommet de la console centrale et des touches de raccourcis bienvenues placées entre les fauteuils avant. Le système multimédia a lui subi un rafraîchissement, mais son interface (et notamment celle de la navigation) parait toujours un peu datée. Il subsiste encore trop de menus et de sous-menus pour trouver ce que l’on souhaite, cela mériterait une simplification pour que les nombreuses fonctionnalités soient accessibles rapidement.

Au quotidien, une fois tout configuré et assimilé, l’ergonomie d’iX2 est très soignée. Le volant ne souffre pas de trop de boutons, Apple CarPlay et Android Auto sans-fil sont de la partie et la dotation technologique est complète : chargeur smartphone sans-fil, système Hi-Fi Harman Kardon offrant un son équilibré et riche d’une belle spatialisation à bord, affichage tête-haute, éclairage d’ambiance, navigation en réalité-augmentée et instrumentation numérique personnalisable. BMW a mis le paquet, mais manque d’un système aussi ludique à utiliser que celui de Tesla, par exemple.

BMW iX2 : le SUV des petites familles

L’iX2 se destine avant tout aux petites familles, et peut accueillir 4 personnes sans soucis. La place centrale arrière étant elle plus destinée à l’appoint, mais pénalisée par une assise plus étroite, plus haute et un manque d’espace aux jambes compte tenu du module central de climatisation et d’un plancher pas totalement plat. Le confort aux places avant dans les superbes baquets est très bon, la banquette arrière est elle un brin trop ferme. L’espace aux jambes tout comme la garde au toit sont bonnes, et ce malgré la ligne coupée. Le toit vitré, malheureusement non-ouvrant, apporte également une dose de lumière bienvenue à l’habitacle.

Faute de coffre avant, le moteur électrique s’y trouvant sous un cache, il ne faudra compter que sur la malle et sur les quelques espaces de rangement à bord pour emmener toute la petite famille et leurs affaires. Contreforts de pote, boite à gants, grand bac de rangement central entre les fauteuils avant, filets aux places arrière : heureusement, BMW a prévu de nombreux recoins pour suppléer un coffre accueillant et facile d’accès offrant de 525 litres à 1400 litres une fois les sièges rabattus, un très bon volume pour un SUV de ce segment.

BMW iX2 : que vaut la partie électrique ?

En plus des versions thermiques, l’iX2 est proposé en deux version électriques dont notre haut-de-gamme eDrive 30 de 313 ch équipée de la transmission intégrale xDrive et un plus petit de 204 ch. Le tout repose sur une batterie à la technologie NMC signé CATL (préférant donc les charges quotidiennes jusqu’à 80 %) d’une capacité nette de 64,8 kWh.

Des consommations élevées

Annoncé avec 449 km d’autonomie sur le papier selon le cycle WLTP, il nous est apparu impossible pendant notre essai d’atteindre ce score, même en mode Éco. Sur un parcours mixte (ville et départementale) sous 15°c, nous avons enregistré des consommations autour de 19 kWh/100 km. L’ordinateur nous donnant alors une autonomie estimée à 360 km.

Sur voie rapide, il faudra s’attendre à 21 kWh/100 km à 110 km/h, voire 23 kWh/100 km à 130 km/h. Ainsi, sur notre trajet exclusivement fait de voie rapide entre Paris et La Bretagne, en partant à 100 %, l’iX2 a demandé à passer à la borne après 2h de route et avoir parcouru 243 km aux allures légales (soit 23,1 kWh/100 km). En comparaison, un Tesla Model Y Propulsion aurait pu continuer une cinquantaine de km et charger bien plus vite ensuite tout en ayant une batterie plus petite.

Le CX ne fait ainsi pas tout, et même si BMW a doté son SUV d’un freinage régénératif puissant et efficace au lâcher de pédale, il souffre de consommations élevées causées par son poids et par sa conception hybride, répondant au cahier des charges d’un modèle aussi bien thermique qu’électrique.

Une recharge rapide… manquant de rapidité

Face au Tesla et à sa batterie LFP de chez BYD chargeant de 10 à 80 % à 170 kW constants, les arrêts recharge paraissent bien longs en BMW iX2. Le constructeur annonce une puissance maximale de 135 kW, nous avons plafonné sur nos charges Ionity et Tesla à 126 kW de 10 à 35 % avant de voir la courbe de charge se réduire au fil des watts récupérés.

Sur voie rapide, il faudra alors compter sur une pause recharge de 30 minutes toutes les 1h30 de trajet (en restant dans une plage de charge et d’utilisation entre 10 et 80 %). Une consommation élevée et des temps de charge conséquents à prendre en compte au moment d’emmener le BMW iX2 en voyage. Au quotidien, il propose une rare et pratique option (à 750 €) de charge à 22 kW, étant par défaut pourvu d’une chargeur 11 kW qui permet de remplir la batterie en 6h30.

Entre ses consommations élevées et sa puissance de charge maximale moyenne, le BMW iX2 ne se destine pas aux longs trajets autoroutiers fréquents. Il pourra assumer sans sourciller les week-ends et quelques départs en vacances dans l’année, mais ne sera pas un gros voyageur fréquent.

Un planificateur d’itinéraire complet et rassurant

Afin de rassurer l’utilisateur et l’accompagner dans des voyages aux arrêts recharges s’annonçant nombreux, l’iX2 peut compter sur un système de navigation complet comprenant un planificateur d’itinéraires intelligent. On peut également choisir le pourcentage de charge restant souhaité en arrivant à la borne ou à destination, chose que ne propose pas le Tesla Model Y par exemple.

L’algorithme utilise des données mises à jour en temps réel avec la disponibilité des bornes sur le parcours, et optimise ainsi les arrêts en calculant le temps nécessaire de charge. La voiture étant équipée du plug&charge, il serait intéressant par une future mise à jour d’y ajouter aussi le tarif afin de simplifier encore l’expérience. Le planificateur gère également le pré-conditionnement de la batterie (que l’on peut activer aussi manuellement dans les menus) afin d’assurer une puissance de charge optimale au moment de se brancher. 

Sur notre trajet Paris > Morbihan, il a ainsi prévu un arrêt charge rapide Ionity sur l’autoroute en arrivant à 8 % de batterie, puis une charge rapide PowerDot à destination puisque nous avons choisi d’arriver avec 30 %. La densité de bornes rapides en France aide désormais à voyager sans stress, mais avoir une voiture équipée d’un tel équipement est aujourd’hui nécessaire pour rendre le trajet plus serein et optimisé.

Sur la route : un BMW iX2 homogène et polyvalent

Animé par 313 ch, l’iX2 eDrive 30 affiche des performances honorables. Avec un 0-100 km/h abattu en 5,6 secondes et un couple de 494 Nm, les performances et reprises sont dignes du modèle essence sportif de la gamme M35i.

Sauf que… sportif, l’iX2 ne l’est pas vraiment, même en mode Sport. Une palette Boost derrière le volant permet de partir en furie au feu rouge, mais une fois le premier virage devant nous, l’avant s’inscrit péniblement en courbe, l’arrière décroche bien vite et le roulis se fait sentir assez logiquement pour une voiture de 2 tonnes. Le chahuter n’est pas conseillé, même si sa direction aussi précise que communicative et sa position de conduite idéale typiquement BMW donnent envie de l’emmener avec entrain dès les premiers tours. Comme souvent avec les voitures électriques, l’iX2 est un peu avare en sensations et n’est pas franchement passionnant à conduire.

Il offre toutefois un bon niveau de confort, grâce à un amortissement adaptatif en fonction du mode de conduite qui ne vire jamais au caricaturalement ferme. Ferme sans être cassant, confortable sans être spongieux, l’iX2 offre un compromis idéal et efface efficacement les aspérités de la route. On peut ainsi passer plusieurs heures à bord sans le sentir dans le dos. L’insonorisation est elle soignée, mis à part quelques bruits d’air au niveau des rétroviseurs, les bruits sont bien filtrés et préserve une certaine quiétude à bord. L’iX2 incite à la douceur de conduite.

Côté aides à la conduite, BMW permet en option de lui ajouter tout l’arsenal d’assistance pour la conduite autonomie de niveau 2. Ces aides sont parfaitement calibrées, plus fluides que l’autopilot de Tesla, et nous permettent de rouler et dépasser sereinement sans être trop intrusives.

Bilan : un SUV cossu et stylé pour tous les jours

Proposé à partir de 59 150 euros, le BMW iX2 affronte un Tesla Model Y Grande Autonomie, tout en ayant une autonomie et une puissance de charge moins élevées qu’un Tesla Model Y Propulsion à 45 000 €, mais aussi et surtout un Audi Q4 e-tron Sportback très comparable aux tarifs équivalents. Notre version toute équipée et joliment dotée de Pack M intérieur et extérieur était elle affichée à 77 000 €.

Deux concurrents Germaniques très proches en terme de prestations, en affichant des personnalités stylistiques « coupé » bien marquées, des dotations technologiques complètes et des habitacles cossus, mais pêchant par leur propension à effectuer des longs trajets sans passer par de multiples et longs arrêts de charge.

Le BMW iX2 peut compter sur un intérieur encore plus premium et un sens de l’accueil accru, grâce à une habitabilité supérieure et un coffre plus logeable. Il peut tout à fait s’envisager comme la voiture unique du foyer dès lors qu’on effectue pas de trajets autoroutiers de plus de 300 km fréquemment.

BMW affiche ainsi avec iX2 une proposition homogène à qui voudrait rouler au quotidien dans un SUV « coupé » au look et à l’habitacle soignés. Il mériterait toutefois des consommations plus mesurées, une recharge DC plus rapide et quelques mises à jour logicielles afin de simplifier l’expérience utilisateur.


Galerie photo : BMW iX2