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Essai : VW ID.3 (2023) restylée : Tout est pardonné ?

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La VW ID.3 (2023) restylée à l’essai en version 77 kWh

« Je vous ai compris ». Si cette phrase appartient à Charles de Gaulle, elle pourrait aussi être attribuée à Volkwagen pour le restylage de son ID.3. Première née de la gamme ID, la berline compacte de la firme de Wolfsburg était résolument disruptive par rapport aux habitudes de la maison. Sa commercialisation ne s’est pas fait sans heurt(s), avec des problèmes logiciels, et une qualité de finition critiquée. Ce n’est donc pas un hasard si elle passe par la case restylage, après 3 années de commercialisation. La VW ID.3 restylée fait amende honorable, avec (notamment) un style légèrement revu, et une qualité de finition améliorée. Suffisant pour rester dans le coup face à une concurrence féroce (Renault Mégane E-Tech, mais aussi Cupra Born au sein même du groupe) ? Pour le savoir, j’ai essayé la VW ID.3 2023 dans sa version de pointe (batterie 77 kWh), sur la cote Bretonne.

La VW ID.3 restylée (2023).

Un look qui évolue par petites touches pour la VW ID.3 restylée

Le design extérieur de la VW ID.3 (2023) évolue en douceur, et dans le sens d’une simplification (et d’une baisse des coûts de fabrication ?). Les alvéoles du bouclier avant, les badges sur les ailes et les impressions sur le pilier C disparaissent. Sans doute afin de lisser l’effet « monovolume » du modèle, le bandeau noir de capot (au niveau de la baie de pare-brise) est supprimé.

A gauche : l’ancienne version. A droite : la version restylée (2023).

En parallèle, le dessin se veut un peu plus dynamique, avec l’apparition de prises d’air latérales dans le bouclier avant, et d’un capot retravaillé, un peu plus « musculeux ». Les lignes de toit sont désormais peintes en argent mat. En revanche, l’arrière n’évolue quasiment pas : on note tout au plus l’apparition d’une nouvelle signature lumineuse à LED, et de clignotants à défilement. Autant dire qu’il vous faudra un oeil plutôt aiguisé pour repérer le nouveau modèle !

Notons enfin que 3 nouvelles teintes font leur apparition, dont le très seyant « Dark Olivine Green » de notre modèle d’essai.

Une finition en progrès

A l’intérieur, Volkswagen a manifestement entendu les critiques formulées à l’encontre de l’ID.3. La qualité de fabrication progresse de façon visible, avec des matériaux moussés (en tout cas pour les éléments à portée de main), et l’apparition de surpiqûres sur le bandeau central de la planche de bord.

Les contre-portes laissent également une meilleure impression, avec des inserts en tissu/microfibres plus larges. Les bacs de portières sont plus grands, et ils reçoivent même une petite feutrine en partie basse. L’objectif est donc réussi : la qualité de finition progresse, et cette VW ID.3 restylée est enfin conforme avec la réputation de qualité de la marque.

L’aménagement de la console centrale a également été revu. Toujours aussi agréable à vivre, cette VW ID.3 (2023) dispose de nombreux rangements entre les passagers avant : double porte-gobelet, chargeur par induction, et un grand vide poches, avec ports de recharge.

Un écran qui grandit, mais une ergonomie qui toujours un peu le pas

La taille de l’écran disposé en face du conducteur n’évolue pas (il est toujours aussi petit, mais il a le mérite d’exister, par exemple face à une Tesla Model 3 qui en fait carrément l’impasse). A contrario, l’écran central est plus grand (il fait désormais 12 pouces), et son interface a été revue, dans le sens (bienvenu) d’une simplification. Améliorée et plus réactive, l’expérience numérique reste toutefois en deça de celle offerte par l’interface Google d’une Mégane E-Tech, ou de celle d’une Tesla. Par ailleurs, l’ergonomie marque toujours un peu le pas, avec une prédominance de commandes tactiles, parfois compliquées à l’usage (un exemple criant : les touches du volant).

C’est un point crucial pour un véhicule électrique : l’ID.3 intègre désormais un planificateur de charge. Plus besoin de passer par une application tierce, à l’image de ABRP.

Des aspects pratiques et un confort soignés

Cultivant le sens de l’accueil, l’ID.3 soigne ses passagers. A l’avant, on apprécie toujours autant les sièges « ergoactive », qui intègrent une agréable fonction massante, rare dans la catégorie. De la même façon, la possibilité d’étendre leur assise (et d’avoir ainsi un bon support des genoux) est appréciable.

C’est l’un des avantages d’une plate-forme dédiée : l’habitabilité de l’ID.3 est très bonne, surtout au regard de son gabarit contenu (4,26 m), avec un plancher plat, et un bel espace aux jambes à l’arrière. Notez en revanche que la grosse batterie est obligatoirement associée à une configuration 4 places.

La banquette arrière 4 places de l’ID.3 (2023) avec la batterie 77 kWh.

S’agissant du coffre, il offre toujours 385 litres, et son double fond permet de loger les câbles de recharge (en l’absence de frunk à l’avant). Dommage en revanche que VW n’ait pas profité du restylage pour proposer un hayon électrique : il est toujours indisponible.

La fiche technique de la VW ID.3 restylée

Côté technique, l’offre a été simplifiée, avec 2 batteries disponibles, et un seul moteur électrique (avec une petite nuance s’agissant de ce dernier). Ainsi, l’ID.3 Pro Performance offre une batterie de 58 kWh, et son moteur développe 150 kW/204 ch, et 240 Nm. Son autonomie WLTP s’établit à 427 km, et elle offre une charge rapide à 120 kW (de quoi repasser de 20 à 80 % en 30 min).

La version « Pro S » couronne la gamme : elle se dote de la grosse batterie 77 kWh, et voit son autonomie grimper à 557 km. Le moteur électrique continue de produire 150 kW, mais son couple grimpe à 310 Nm. La recharge rapide est également plus performante, puisqu’elle monte à 170 kW, contre 135 kW avant (5 à 80 % en 30 min). La charge en courant alternatif est identique en revanche, avec 11 kW dans les deux cas.

Au volant de la VW ID.3 Pro S (77 kWh)

Pour notre essai, nous nous sommes intéressé au fleuron de la gamme ID.3 : la Pro S Style Exclusive, pourvue de la grosse batterie (77 kWh), et équipée de jantes 20 pouces (jolies au demeurant, mais pas forcément les plus économes en énergie).

Avec des 204 ch, et ses 1.933 kg , la VW ID.3 (2023) 77 kWh n’a pas vraiment de prétentions sportives. Pour autant, et sans vous coller au siège non plus, les accélérations et reprises sont bonnes (0 à 100 km/h en 7,9 secs) : merci au couple instantanée de l’électrique. Largement de quoi envisager de longues dessertes, et ce sans jamais être « à la peine ».

Maniabilité et bonnes prestations routières

Cette version restylée capitalise évidement sur les points forts de l’ID.3, au premier rang duquel figure la maniabilité. Avec son gabarit très compact et ses roues arrières motrices, la berline électrique de Volkswagen continue de braquer dans un mouchoir de poche (rayon de braquage de 10,4 m) : un vrai bonheur en ville. Notez en revanche que l’ID.3 ne dispose toujours pas d’une fonction « one pedal » : le mode B (qu’on enclenche via la commande rotative disposée derrière le volant) ne permet pas d’aller jusqu’à l’arrêt complet. Dommage.

Toujours aussi bien élevée, l’ID.3 restylée offre une bonne maitrise de son niveau sonore, avec des bruits d’air à peine perceptibles à 110 km/h. Malgré les grosses roues de notre version d’essai, le confort de suspensions est aussi à mettre au rang des points forts, avec un bon niveau de filtration. Rien à redire également s’agissant de l’équilibre offert : rassurante, stable et assez réactive (à défaut d’être particulièrement affûtée), l’ID.3 est agréable à mener sur itinéraire sinueux.

On apprécie toujours l’affichage tête haute à réalité augmentée (qui contrairement à d’autres dispositifs de ce type apporte un vrai plus), ou encore les animations du bandeau situé sous le pare-brise (notamment pour les directions). De série sur cette finition haut de gamme, le Travel Assist offre un armada complet d’aides à la conduite. Sur autoroute, l’ID.3 restylée se dote même de l’assistance au changement de voie : c’est un carton plein.

Le point conso/efficience

Donnée pour une moyenne de 15,7 kWh / 100 km, notre ID.3 Pro S Style Exclusive (avec ses grosses roues 20 pouces) s’est montrée aussi économe qu’annoncée, avec une moyenne de 15,4 kWh / 100 km sur notre boucle d’essai de 217 km, avec un mix « comme dans la vraie vie » route/voie rapide/ville (mais pas d’autoroute il est vrai). Dommage en revanche que Volkswagen facture en option à 1.150 Euros (même en finition haut de gamme) la pompe à chaleur : c’est mesquin.

La gamme et les tarifs de la VW ID.3 restylée

La gamme de l’ID.3 a été simplifiée. Trois finitions sont disponibles : Life Plus, Style, Style Exclusive. Dès l’entrée de gamme, l’ID.3 offre déjà l’essentiel : caméra de recul, régulateur adaptatif, Keyles Access, caméra de recul, écran 12 pouces avec App Connect (Apple CarPlay et Android Auto). Généreuse en coeur de gamme, la dotation devient carrément pléthorique en haut de gamme : Travel Assist 2.5, caméra 360 degrés, amortissement piloté, sièges électriques, affichage tête haute à réalité augmentée… Les tarifs débutent à 42.990 Euros, avant bonus écologique. Si le bonus est disponible sur toutes les versions Pro Performance (avec batterie 58 kWh), la version Pro S à grosse batterie dépasse le seuil des 47.000 Euros : elle est vendue à partir de 49.990 Euros.

Volkswagen propose des offres de leasing pour son ID.3 restylée. La marque propose notamment une offre en LLD à partir de 279 Euros, sur 36 mois/30.000 km pour une ID.3 Pro Performance Life Plus neuve, avec un premier loyer de 4.000 Euros (bonus de 5.000 Euros, et prime à la conversion de 2.500 Euros déduits).

La comparaison avec la concurrence

A titre de comparaison, une Mégane E-Tech débute à 42.000 Euros (avant déduction du bonus) en version 220 ch, et 2.000 Euros de plus si vous optez pour la charge AC 22 kW. Si sa puissance est similaire à celle de la Volkswagen, et que son interface numérique signée Google est supérieure au système de la Volkswagen, la Renault n’offre pas le choix d’une version grande batterie comme l’ID.3 : son autonomie est logiquement inférieure : entre 428 et 454 km en cycle mixte, selon la configuration retenue. Même si elle n’est pas vraiment comparable puisque bien plus grande (il s’agit d’une berline familiale, et non d’une berline compacte), la Tesla Model 3 restylée fait figure d’affaire : affichée à partir de 42.990 Euros (avant bonus), elle offre une batterie plus petite (60 kWh), mais une autonomie somme toute très proche, grâce à son excellente efficience.

Conclusion : L’âge de la maturité

Cette version restylée de la VW ID.3 évolue dans le bon sens. La présentation extérieure est légèrement simplifiée, et surtout la qualité de finition progresse de manière ostensible dans l’habitacle (ce n’était pas du luxe). Plus grand, et intégrant désormais un planificateur de trajet, l’écran reste un peu daté face à certaines interfaces proposées par la concurrence (et notamment l’interface Android Automotive de la Mégane E-TECH). Très maniable, confortable, logeable (pour son gabarit) et agréable à mener (même si on regrette l’absence du one pedal), la VW ID.3 (2023) gagne ses galons de routière avec sa grosse batterie 77 kWh. Grâce à sa consommation maitrisée, cette dernière lui permet de dépasser les 500 km d’autonomie. Le bilan est donc positif, mais il reste un écueil, de taille : son prix. Atteignant les 50.000 Euros, l’ID.3 Pro S dépasse le seuil du bonus écologique.