Essais

Volvo C40 Recharge Twin : Le SUV coupé électrique (un peu) décalé à l’essai


La première Volvo uniquement disponible en version électrique à l’essai

Chez Volvo, l’électrification est en marche. Rapide cette marche : 62 % des Volvo vendues en France en 2021 l’ont été avec une motorisation hybride rechargeable ou 100 % électrique, et le constructeur Suédois vise 100 % de véhicules électriques d’ici à 2030. Pour atteindre cet objectif, la firme va multiplier les modèles électriques, en alignant pas moins de 7 modèles 100 % électriques d’ici à 2025. Premier de cordée, le SUV XC40 Recharge a été rejoint par la C40 Recharge, sa déclinaison « coupé ». Première Volvo uniquement disponible en motorisation électrique, la C40 Recharge reprend donc la recette très à la mode du SUV Coupé, et offre 408 ch dans sa version de pointe Recharge Twin. J’ai justement parcouru plus de 1.000 km au volant du Volvo C40 Recharge Twin : mon avis sur le SUV Coupé électrique de Volvo.

Une ligne valorisante et dynamique pour la Volvo C40

La lettre C a toujours désigné les déclinaisons Coupé/Cabriolet de Volvo : C30, C70… Même si elle est basée sur le « petit » SUV de la marque XC40, la C40 ne déroge pas à la règle. Longue de 4,44 m, elle se distingue par sa ligne de toit fuyante façon fastback, 6 cm plus basse que celle du XC40.

Sa face avant reprend la calandre pleine du XC40 Recharge, mais ses boucliers sont inédits, avec un dessin plus sportif. La poupe tronquée intègre un becquet (fixe) en partie inférieure, et des originales « oreilles de chat » au niveau du toit (un gimmick qu’on retrouve dans la dernière Peugeot 408). Un style réussi, mais qui a une rançon : l’absence d’essuie-glace à l’arrière.

Un intérieur flatteur (mais un peu sombre), avec quelques touches d’originalité

Si vous êtes monté dans une Volvo « moderne » (comprenez : à partir du XC90 de 2015), vous ne devriez pas perturbé en pénétrant à bord de la C40. Et pour cause : la présentation est la même, en tout cas dans les grandes lignes. Toujours dans l’air du temps, l’habitacle n’a pas vraiment vieilli, avec son écran central installé en position verticale, ses aérateurs (eux aussi verticaux), et une instrumentation digitale certes sans fioritures (et peu ou pas personnalisable), mais claire et complète.

La qualité de fabrication est digne de la vocation premium du modèle. Par ailleurs, et c’est totalement subjectif, j’avoue avoir eu un coup de coeur pour l’intérieur « Bleu Fjord » de mon modèle d’essai, avec ses moquettes/tapis bleus, qui tranchent assez radicalement avec les habitudes du segment. Un garnissage d’ailleurs repris au niveau des bacs de portière. Les placages « Topography » et leur motif façon camouflage militaire (rétroéclairés la nuit) ne sont pas pour me déplaire, aussi.

Ces touches d’originalité permettent de trancher avec un intérieur par ailleurs sobre/sombre, presque monolithique (heureusement, le toit panoramique est livré de série). Notez enfin que la C40 est la première Volvo qui supprime le cuir animal pour ses sièges, au profit de selleries en microfibre ou en tissu. D’autres éléments sont issus de matériaux recyclés, à l’image de la moquette ou du revêtement des contre-portes, qui proviennent de bouteilles recyclées.

Malgré la chute de pavillon, les places arrières sont logeables et confortables (sauf la place centrale).

Une interface propulsée par Google

La C40 dispose en effet d’une interface propulsée par Google, qui donne notamment accès à l’assistant vocal « OK Google ». Ce dernier marche remarquablement bien, et permet de se passer des commandes physiques/tactiles pour de nombreux items : navigation (évidemment), mais aussi certaines fonctionnalités de la voiture, à l’image de la ventilation. Fluide et agréable à l’usage, ce système profite d’une data illimitée incluse pendant 4 ans (les mises à jour à distance sont aussi de la partie).

L’interface numérique de la Volvo C40 intègre directement Google Maps.

On apprécie par ailleurs l’affichage de la vue satellitaire avec la navigation (avec Google Maps en natif), et les informations de voyage (autonomie restante à l’arrivée notamment), directement intégrées.

L’interface intègre aussi un efficace planificateur de voyage, qui vous indique où recharger sur votre trajet, et de précieuses informations (nombre de bornes, puissance et statut de ces dernières).

C40 Recharge Twin : La version la plus musclée de la gamme, avec 408 ch

La C40 recharge est la version la plus puissante de la gamme. Elle reçoit deux moteurs électriques de 150 kW (204 ch) sur chaque essieu (il s’agit logiquement d’une traction intégrale), avec un total de 408 ch, et un couple digne d’un poids-lourd : 660 Nm (disponible dès le démarrage) !

Intégré dans le train arrière, le deuxième moteur électrique ne grève pas le volume du coffre (413 litres).
Un petit « frunk » se dissimule sous le capot avant. Il permet de ranger les câbles de recharge, mais guère plus.

Une batterie de 75 kWh, jusqu’à 441 km d’autonomie

Côté batterie, la C40 Recharge reçoit une batterie lithium-ion de 75 kWh (capacité utile) intégrée sous le plancher, et qui lui assure une autonomie de 441 km en cycle mixte (en WLTP). On en reparle un peu plus bas.

Simple à conduire, et (très) performante

Comme une célèbre marque Américaine de voitures électriques, le bouton de démarrage a été supprimé : il suffit d’appuyer sur la pédale de frein et d’enclencher le mode Drive pour s’élancer. Simple comme bonjour ! Une simplicité qu’on retrouve d’ailleurs dans l’absence de modes de conduite (on peut tout au plus raffermir le feeling de la direction), ou même dans la régénération d’énergie au freinage, binaire (elle est soit activée, soit… désactivée).

Malgré ses 2,2 t, cette C40 Recharge Twin dissimule des performances de vraie sportive. Avec son 0 à 100 km/h avalé en 4,7 secondes, elle fait ainsi jeu égal avec feu la S60 Polestar ! Pas besoin de vous le préciser : cette C40 Recharge n’a peur de rien, ou presque. La réserve de puissance est impressionnante, et même après 130 les reprises sont foudroyantes.

Une impression de sécurité typique de la marque, mais un amortissement trop ferme

Volvo se targue d’offrir une « répartition idéale » du poids, au bénéfice du comportement routier. Même en cas des conditions météo difficiles (grosse pluie, vent), la C40 tient parfaitement son rang, et inspire une sensation de sécurité typiquement… Volvo. La voiture n’est pas dénuée d’agilité, même si on ressent tout de même une masse élevée (à juste titre d’ailleurs, la voiture embarquant 500 kg de batterie !). Par ailleurs agréable et souple, le volant remonte en revanche trop peu d’informations en conduite sportive.

La C40 Recharge Twin souffre d’un amortissement qui peine à digérer les grosses irrégularités : l’auto rebondit trop sur les chaussées déformées (un point sans doute accentué par les jantes 20 pouces optionnelles). Heureusement, les sièges sont excellents, avec leur assise extensible, et leur soutien lombaire électrique (à gauche mais aussi à droite), et l’insonorisation est efficace.

Bardée de systèmes de sécurité, la C40 se dote ainsi de capteurs ADAS capable de détecter et d’éviter les piétons et cyclistes, et ce même de nuit. En parlant d’obscurité, les phares directionnels reçoivent la « technologie Pixel ». Dans les faits, 84 LED composent le faisceau lumineux, et peuvent être activées indépendamment, en fonction des conditions de circulation, via une caméra. La qualité de l’éclairage est excellente, notamment dans les virages.

Recharge et autonomie en pratique

La C40 Recharge profite d’un efficace système de récupération d’énergie au freinage « One Pedal Drive », qui permet de maximiser la régénération, et accessoirement de se passer de la pédale de frein dans la quasi-totalité des situations. Le système (qui peut être désactivé) demande tout de même un petit temps d’adaptation, afin d’éviter les à-coups.

Comme je le disais plus haut, Volvo annonce jusqu’à 441 km d’autonomie. Dans les faits, sur les plus de 1.000 km de mon essai (réalisé fin décembre/début janvier, avec des températures « fraiches mais pas froides »), j’ai constaté une consommation moyenne de 24,1 kWh/100 km (et un peu moins de 22 kWh en soignant davantage ma conduite). Dans pareilles conditions, il faudra tabler sur un rayon d’action d’environ 300 km (et sans doute moins en utilisation exclusivement autoroutière).

La C40 peut être branchée sur des bornes de recharge CCS/combo de 150 kW. Volvo annonce une charge de 0 à 80 % en 40 minutes. En conditions réelles sur borne Ionity, je suis ainsi repassé de 8 à 93 % de batterie en une heure, l’auto « prenant » effectivement 150 kW en début de charge.

Notez à ce sujet que Volvo a noué un partenariat avec Plugsurfing. Il permet aux conducteurs de C40 d’accéder à un réseau de recharge fourni : stations Ionity ou Total, pour ne citer que les plus connus.

Une mise à jour pour la Volvo C40 en 2023

Volvo vient d’annoncer des évolutions techniques pour le C40 Recharge (et son cousin XC40 Recharge), avec l’arrivée de deux nouvelles versions à moteur unique (en propulsion), et jusqu’à 60 km de rayon d’action en plus. Pour la C40 Recharge Twin, la puissance maximale ne change pas (408 ch), mais les moteurs électriques sont revus. Le moteur disposés sur les roues arrières développe désormais 183 kW. L’essieu avant reçoit pour sa part un nouveau moteur de 117 kW. Des améliorations apportées sur le refroidissement de la batterie permettent à l’autonomie de grimper jusqu’à 507 km.

Tarifs et conclusion de l’essai de la Volvo C40 Recharge Twin

Agréable à regarder, très performante et dotée d’une interface numérique réussie, la Volvo C40 Recharge Twin livre une bonne copie. Certes, elle pâtit d’un amortissement un peu trop ferme, et d’une consommation électrique qui pourrait être meilleure. Mais elle n’en reste pas moins un pur produit Volvo, (comprenez : résolument premium, mais avec une petite touche d’exotisme). Une bonne façon de rouler en électrique un peu décalé !

Les tarifs de la C40 Recharge débutent à 54.050 Euros. La version Recharge Twin débute quant à elle à 59.190 Euros (et 63.270 Euros pour la richement dotée finition Ultimate).


Volvo C40 Recharge Twin

7

7.0/10

On aime

  • La qualité de fabrication, les petites touches d'originalité dans l'habitacle
  • Le profil fastback réussi
  • L'interface Google, fluide et agréable à l'usage
  • Les performances dignes d'une sportive
  • La simplicité d'usage

On aime moins

  • L'amortissement, trop ferme (surtout avec les roues 20 pouces)
  • La direction manque de feeling
  • La consommation électrique, un peu trop élevée