Essais

Essai : Mercedes-AMG GLA 45 4MATIC à Alpe d’Huez

Ah, la montagne. Son relief caractéristique, ses spécialités culinaires (qui ne brillent pas vraiment par leur légèreté…), et surtout ses cimes enneigées. Des conditions météorologiques difficiles, qui mettent souvent nos autos à rude épreuve. Neige, glace, autant de réjouissances pour lesquelles certains modèles sont mieux armés que d’autres. Les SUV en font généralement partie, surtout lorsqu’ils disposent de quatre roues motrices.

Dans le cadre d’une nouvelle session d’essais comparatifs #ActiveAutomobile, et avec la complicité de l’école de pilotage Evodriver, j’ai pu essayer plusieurs SUV, sur les routes autour d’Alpe d’Huez, mais aussi sur piste enneigée.

J’ai commencé avec une pointure du genre, la Mercedes-AMG GLA 45 4MATIC. Une belle entrée en matière pour moi, puisque je n’ai jamais eu l’occasion de me glisser derrière le volant d’un véhicule à l’étoile. Embarquez avec moi dans la version encanaillée du plus petit SUV de la marque !

Mes premières impressions sont résolument flatteuses. A la croisée des genres entre une berline compacte et un SUV, la GLA offre une ligne résolument dynamique. Légèrement surélevé, son profil reste quand même proche de celui de la Classe A (ancienne génération maintenant), avec des flancs creusés, des arches de roues proéminentes, et un pavillon plongeant vers l’arrière.

Evidemment, cette déclinaison AMG accentue encore le trait sportif. Kit carrosserie suggestif, grosses roues laissent peu de place au doute : non, il ne s’agit pas d’une GLA CDI ! Ma version d’essai y ajoutait une jolie livrée mate « Gris Montagne magno designo » complétant la panoplie « survet-baskets ».

L’habitacle, commun à l’ancienne génération de Classe A, a un peu vieilli, la GLA ne disposant pas du fameux système MBUX (Mercedes-Benz User Experience) du nouvel opus.

Instrumentation à compteurs « classique », un écran central non tactile : ceux qui rechercheront le dernier cri auront tout intérêt à attendre la prochaine génération de GLA.

J’ai quand même apprécié le côté « aérien » de la planche de bord, les superbes sièges au maintien irréprochable, la qualité de fabrication d’ensemble, les inserts en Alcantara, et la position de conduite, qui a le bon goût (selon moi) de rester proche du sol.

Les SUV ont parfois la réputation de se montrer patauds, voir apathiques. Rien de tout cela avec ce Mercedes-AMG GLA 45, vous pouvez me croire. Ne vous fiez pas à son architecture moteur ou à sa cylindrée, très communes (elle est animée par un classique quatre cylindres 2.0 L) : le petit crossover à l’étoile fait parler la poudre. Placé sous assistance respiratoire, son moteur offre des performances très proches de celles d’une supercar d’il y a 10-15 ans : 4,4 secondes pour le 0 à 100, 250 km/h en vitesse de pointe (et même 270 avec une rallonge budgétaire).

En l’optimisant dans ses moindres aspects, et avec ses 381 ch (+ 21 ch depuis le restylage) et 475 Nm, les ingénieurs motoristes AMG ont réussi à en extraire 190,5 équidés par litre !

Quoi de mieux que la célèbre montée de l’Alpe d’Huez pour mettre à l’épreuve le plus puissant des SUV compacts ?

Contact, le 2.0 L s’éveille dans une sonorité chaude et profonde. Surprise, l’auto a le bon goût de rester civilisée et -relativement- douce si on opte pour le mode de conduite Confort, idéal pour évoluer en centre-ville. Mais on ne va pas se leurrer, je ne suis pas là pour ça. Je bascule donc rapidement le sélecteur sur le mode Sport +. Devant moi, un ruban noir (enfin plutôt blanc, vu les chutes de neige qu’on aura eu au cours de notre séjour…) qui offre un dénivelé de 1.090 mètres, et qui compte surtout 21 morceaux de bravoure qu’on nomme aussi virages (car oui, j’avais oublié de mentionner le surnom de la route : « les 21 virages de l’Alpe d’Huez »).

Débordant de punch, la GLA 45 me catapulte d’un lacet à un autre avec une vigueur impressionnante, même si je dois quand même concéder qu’il commence un peu à s’essouffler passé les 5.000 tr/min. Le système de transmission intégrale 4MATIC, capable de renvoyer 50 % du couple aux roues arrières, offre une motricité sans faille, surtout qu’il est ici associé à un différentiel autobloquant disposé sur l’essieu avant, qui permet de limiter au maximum le sous-virage. Ce différentiel est intégré au « Pack Dynamic Plus AMG », facturé 2.650 Euros, et comprenant également un volant « Performance », des trains roulants aux réglages affutés, et un quatrième mode de conduite, au nom très suggestif : Race. L’auto annihile toute notion de roulis, et s’accroche à la trajectoire définie comme un bouledogue à sa baballe.

Dommage que la boite (une unité à double embrayage comptant 7 rapports) ait parfois tendance à reprendre le dessus en conduite sportif, même lorsqu’on la commande en mode manuel via les palettes au volant. A ce détail près, on dispose d’une auto à l’efficacité redoutable, qui vous conduira en haut de la montagne en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Et ça donne quoi sur piste alors ? Pour répondre à cette question, direction le circuit d’Alpe d’Huez.

Naturel et progressif. Deux caractéristiques qui sied parfaitement au comportement de cette GLA 45 sur la neige. Malgré sa puissance conséquente, et des conditions d’adhérence forcément précaires (poudreuse, et glace au fur et à mesure des passages), l’auto reste parfaitement exploitable, et ne demande pas des compétences hors normes pour ne pas finir sa course dans un mur de neige.

Merci au système 4MATIC, qui régule en permanence la vitesse de rotation de chaque roue, en fonction de la situation. Ainsi, le système est capable de freiner les roues présentant une adhérence insuffisante, et au contraire d’augmenter le couple moteur sur les roues offrant une bonne motricité. Le but : rendre la conduite plus dynamique. Et c’est réussi.

J’avoue avoir pris beaucoup de plaisir à son bord, en augmentant au fur et à mesure des tours mon rythme, un rythme d’ailleurs corrélé aux angles de dérive adoptés, eux aussi de plus en plus importants. Avec cette auto, glisser est (presque) un jeu d’enfant !

Reste un dernier point à aborder : la note. Facturé 63.850 Euros, le Mercedes-AMG GLA 45 4MATIC n’est pas franchement donné, surtout que cette version d’essai dépassait les 78.000 Euros. Reste qu’il est aujourd’hui un peu seul sur le segment des petits SUV survitaminés, un Audi SQ2 ne délivrant « que » 300 ch (tarif : à partir de 51.750 Euros), alors que le récent BMW X2 se contente (aujourd’hui en tout cas) de 192 ch.

Un tarif conséquent, à mettre en rapport avec le niveau de prestations (élevé) qu’offre l’auto, et surtout ses performances, vraiment explosives. Il me tarde déjà de découvrir le prochain GLA AMG, qui devrait encore fixer la barre plus haut…

Crédit photo : Baptiste Diet

Merci à Maud pour cette belle invitation.