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Essai : Peugeot 508 SW : le meilleur break du marché ?

Quelques mois après avoir présenté sa berline 508 (relire l’essai de la nouvelle 508 par Mathias), Peugeot présente sa déclinaison break : la 508 SW. Dotée de grandes ambitions, la 508 SW se dote de sérieux atouts pour faire douter une clientèle désormais vendue corps et âme aux sacro-saints SUV. Pour savoir si son ramage à la hauteur de son plumage, nous nous sommes rendus à Lisbonne, afin de la mettre à l’épreuve.

La 508 SW vise le Premium, et elle s’en donne les moyens

Cette seconde génération de 508, sortie cet été, a fortement évoluée stylistiquement, et est repartie d’une feuille blanche par rapport à sa devancière. Inspirée de la 3008, elle ne cache pas sa volonté de monter en gamme pour aller chercher les Allemandes, a.k.a les reines du segment Premium sur le marché Européen. Elle vise ainsi les Audi A4 Avant, Mercedes Classe C break, ou encore la BMW Série 3 Touring. Excusez du peu !

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le coup de crayon est très réussi. Clairement, les designers de Peugeot ont frappé fort, et à côté ses concurrentes sembleraient presque fades. Sa ligne est racée et trapue, surtout dans sa partie arrière, où l’allongement de 40 mm de son porte à faux lui affine la silhouette. Utilisant la même plateforme EMP2 que la berline, la SW en conserve également l’empattement de 2,79 m, alors que sa hauteur augmente de 17 mm, au profit de l’habitabilité arrière, petit point faible de la berline. Malgré cette augmentation de hauteur c’est le break le plus bas du marché. Cet effet dynamique se voit renforcé grâce à des portières sans cadre.

La 508 SW entourée par ses principales rivales

Les versions GT et GT line rendent la ligne encore plus dynamique, avec la lunette arrière fumée, les deux canules d’échappement, et les jantes de 18 ou 19 pouces optionnelles.

Break = grand coffre. Ici aussi ?

Qui dit break dit meilleur capacité de chargement. C’est le cas avec cette 508 SW. Avec une carrosserie allongée de 30 mm par rapport à la berline, son volume de coffre est porté à 530 litres avec la banquette 60/40 en place. Une fois cette dernière rabattue, le coffre peut atteindre 1780 litres. Elle est donc plus proche d’une Audi A4 (505 litres) que d’une Renault Talisman Estate (572 litres), tandis que la Passat break (650 litres) reste loin devant.

Coté habitacle, la 508 SW est strictement identique à la berline. L’ergonomie, la qualité des matériaux et des assemblages sont soignées, très proches de celles d’une Passat, sans qu’elle n’ait pour autant l’austérité de l’Allemande. La volonté de montée en gamme de Peugeot est bien perceptible, et clairement le Lion s’est donné les moyens d’atteindre cet objectif. Il faut dire que le i-cockpit et les touches « piano » sont un plus indéniable par rapport à la VW.

Au volant de la 508 SW

Je ne vous le cache pas, je prends toujours du plaisir à conduire une Peugeot. Et clairement, la 508 SW ne démérite pas non plus de ce côté-là, au contraire. Les parcours définis par Peugeot ont permis de juger cette 508 SW sur tous les types de routes possibles : de la ville à l’autoroute, en passant par certaines départementales empruntées par le rallye WRC du Portugal.

Premier point fort, la position de conduite. On est très bien installé dans ces superbes sièges, et le volant tombe parfaitement en mains, même si sa petite taille et son double méplat demandent un petit temps d’adaptation. L’ergonomie a vraiment été travaillée, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Le second point fort, comme à l’accoutumée sur une Peugeot, c’est la qualité du châssis. Sur les petites routes Lisboètes, la 508 SW s’est montrée très à son aise, conjuguant dynamisme et stabilité. Je n’ai pas ressenti de différence sur ce point avec la berline, laquelle est pourtant plus légère de 30 kg, et plus courte de 40 mm. La précision de la direction est remarquable pour une auto de ce gabarit. Sans conteste, cette nouvelle 508 SW devient la référence des breaks familiaux du point de vue de la tenue de route.

Souvent, une auto qui a une très bonne tenue de route possède un confort de roulage ferme, voire très ferme. Ce n’est pas le cas ici. Les ingénieurs de Peugeot ont encore fait un excellent travail, en trouvant un très bon compromis confort/comportement. Ce compromis peut même être ajusté à votre demande avec la suspension pneumatique : un vrai plus !

Sur autoroute, les bruit de roulement sont bien maitrisés. Par contre, passé les 130 km/h (sur autoroute allemande uniquement donc 😉 ), des bruits aérodynamiques apparaissent, couvrant progressivement ceux du moteur.

Un petit mot sur la boîte automatique EAT8 (huit vitesses), d’origine Aisin, fournisseur Japonais. Cette dernière passe les rapports rapidement et sans aucun à-coup, au profit encore du confort de conduite. En revanche, la stratégie de passage mériterait un petit ajustement, car dans certaines conditions (50% pédale d’accélérateur enfoncée), elle pourrait passer le rapport supérieur plus tôt.

5 motorisations à la commercialisation

J’ai eu l’opportunité de tester 4 des 5 motorisations disponibles à la commercialisation : deux essence, et trois diesel. Les BlueHDI développent 130 ch pour le 1.5 L, et 160 ou 180 ch pour le 2.0 L. En essence, le 1.6 L PureTech offre deux niveaux de puissance, 180 et 225 chevaux. A l’exception du BlueHDI130, toutes les motorisations reçoivent la boite EAT8 de série.

Je commence justement mon essai avec la version BlueHDI de 130 ch. Fort de 300 Nm à 1750 tr/mn, cette première motorisation sied parfaitement à ce break. Coupleux, silencieux et économe en carburant (3,8 L/100 km sur le cycle normalisé mixte), c’est la motorisation que je conseillerai pour ceux qui veulent rouler en diesel. Le BlueHDI160 est bien sûr plus performant avec ses 400 Nm (mais à 2.000 trs/mn), mais il se montrera aussi un peu moins économe, avec 4,5 L/100 km sur le même cycle. Il sera à conseiller pour celles et ceux qui rouleront souvent chargés. Coté performances, la version 130 ch revendique le 1000 m départ arrêté en 31,3 s, et 210 km/h en vitesse de pointe, contre 29,4 s et 225 km/h pour la 160 ch.

Passons maintenant aux moteurs essence. L’avantage comparé au diesel c’est leur faible niveau de vibrations. Ici aussi, au ralenti, on se demande si le moteur est en marche ! Par contre, ce petit 1,6 L turbo est très, voire trop linéaire. C’est bien pour circuler en ville ou à faible charge, mais malheureusement, il ne procure aucune sensation particulière. Certes la 508 SW n’est pas une sportive, mais j’aurai aimé avoir un peu plus de caractère. Autre point faible, son niveau sonore. Dès que l’on met le pied dedans, le moteur est très présent dans l’habitacle. Heureusement, à régime stabilisé, le bruit moteur disparait.

La version Puretech 180 ch délivre ses 250 Nm à 1650 trs/mn, régime très faible pour un moteur essence, au profit de meilleurs reprises et d’une moindre consommation en roulant « cool ». D’ailleurs, Peugeot annonce 5,4 L sur le cycle mixte, et 125 g/km de CO2. Même si la valeur réelle sera de 1 à 2 litres plus élevée, c’est un exploit au vu du poids et de la puissance de cette 508. Ses performances sont très honnêtes, avec un 0 à 100km/h en 8,0 s et 28,3 au 1000m départ arrêté. Quant à la version Puretech 225 ch et ses 300 Nm à 2500 trs/mn, elle sera réservée à ceux qui veulent plus de performances. Avec ses 245 km/h en vitesse de pointe, elle abat le 0 à 100 km/h en 7,4 s, et le 1000m en 27 secondes.

Plus tard, des nouvelles motorisations essence arriveront sous le capot, dont l’excellent 3 cylindres 1,2 Puretech de 130 ch. Surtout, il y aura également une 508 SW Hybride rechargeable, livrable début 2020.

Tarifs

La Peugeot 508 SW réclame 1.300 € de plus que la berline à équipement et motorisation équivalente. Voici la grille tarifaire :

Motorisations essence :

Peugeot 508 SW Active 180ch : 35 900 € (boîte auto EAT8)

Peugeot 508 SW Allure 180ch : 38 900 € (boîte auto EAT8)

Peugeot 508 SW GT Line 180ch : 41 300 € (boîte auto EAT8)

Peugeot 508 SW GT 225 ch : 47 300 € (boîte auto EAT8)

Peugeot 508 SW First Edition 225 ch : 51 750 € (boîte auto EAT8)

Motorisations diesel :

Peugeot 508 SW Active BlueHdi 130ch diesel : 33 600 € (boîte de vitesse manuelle 6 rapports)

Peugeot 508 SW Allure BlueHdi 130ch diesel : 36 400 € (boîte de vitesse manuelle 6 rapports)

Peugeot 508 SW Allure BlueHdi 160ch diesel : 40 100 € (boîte auto EAT8)

Peugeot 508 SW GT Line BlueHdi 160ch diesel : 42 500 € (boîte auto EAT8)

Peugeot 508 SW GT Line BlueHdi 180ch diesel : 44 600 € (boîte auto EAT8)

Peugeot 508 SW GT BlueHdi 180ch diesel : 48 900 € (boîte auto EAT8)

Peugeot 508 SW First Edition BlueHdi 180ch diesel : 52 950 € (boîte auto EAT8)

Clairement, les tarifs de cette 508 SW sont proches des modèles Premium visés, même si le rapport prix/équipement reste à l’avantage de la Française. C’est clair : Peugeot vise le Premium, et ses tarifs peuvent en témoigner !

Bilan

Je peux vous dire sans sourciller que cette nouvelle Peugeot 508 SW est une vraie alternative aux breaks Allemands. Fort d’un design intérieur et extérieur novateur, d’un confort « à la Française », et d’une tenue de route digne d’une sportive, cette 508 SW a tout pour réussir. D’autant plus, que son volume de coffre est dans la bonne moyenne dans sa catégorie, malgré son style sportif. Seul petit bémol : le manque de caractère de ses motorisations essence, qui me font attendre avec d’autant plus d’impatience la version hybride rechargeable. Quoiqu’il en soit, cette 508 SW devrait avec ses nombreux atouts logiquement surfer sur la vague du 3008. Avec ses 6.000 commandes déjà enregistrées, c’est bien parti pour.

On aime :

  • Son style novateur
  • Ses prestations dynamiques
  • La qualité de sa finition

On regrette :

  • Son tarif élevé
  • Le niveau sonore, et le manque de caractère du 1,6 L Puretech