Essai : Ford Puma EcoBoost Hybrid : Esprit de séduction
Changement de philosophie
Avant de débuter cet essai, je dois me confesser. Quand j’ai appris que Ford allait ressusciter l’appellation Puma pour l’apposer sur un SUV, j’ai pesté. Pourquoi ? Parcque j’avais encore à l’esprit l’adorable petit coupé des années 90/2000, au design tranché, et à la conduite dynamique.
Véritable signe des temps, le Puma version 2020 est donc devenu un SUV compact qui boxe dans une catégorie extrêmement disputée : il devra composer contre les Renault Captur, Peugeot 2008, Skoda Kamiq ou encore contre le nouveau Nissan Juke.
S’intercalant entre l’EcoSport et le Kuga, le Puma mise sur son look dynamique, sa dotation technologique, ou encore sur un positionnement tarifaire fidèle aux habitudes de la marque (comprenez : agressif). Cerise sur le gâteau, il mise sur une technologie d’hybridation légère, très prometteuse sur le papier.
J’ai pu l’essayer dans la région d’Aix-en-Provence, avec la motorisation EcoBoost Hybrid, dans ses deux configurations de puissance (125 ch Titanium et 155 ST-Line X). Ce nouveau Ford Puma a-t-il réussi à effacer ma déception initiale ? Ma réponse à la fin de cet article !
Le Ford Puma, un séducteur né
Long de 4,19 m, le Ford Puma repose sur l’architecture de la dernière Fiesta, dans une version à l’empattement allongé, et aux voies élargies.
Il offre un design très expressif, à mille lieues du fade EcoSport : calandre béante, phares LED au dessin très proche de la supercar GT, épaulement de caisse robuste, passages de roues très marqués… On sent le soin que Ford a apporté au look de son dernier né, et je dois bien le dire, le résultat est très probant !
Le bilan est encore plus flatteur si vous optez pour la version ST-Line X, avec un look qui tend de façon sensible vers la sportivité : boucliers et jantes spécifiques, canule d’échappement droite…. Et ça lui va drôlement bien.
Un habitacle sans fioritures, mais complet et pratique
Le Ford Puma reprend la planche de bord de la Fiesta. On retrouve donc sa présentation simple mais agréable et moderne, avec son écran tactile central de 8 pouces, plutôt réactif à l’usage. Évidemment, il offre une position de conduite surélevée, pour répondre à l’un des principaux critères recherchés par la clientèle SUV.
La finition est correcte, à défaut d’être particulièrement flatteuse, avec des plastiques en partie basse qui manquent de distinction, mais des assemblages sans critique. Là encore, j’ai un petit faible pour la finition ST-Line X, et ses détails sportifs qui égaient un peu l’habitacle : surpiqures et détails rouges, simili-cuir sur les panneaux de porte…
A l’arrière, l’habitabilité est satisfaisante, et les assises un peu creusées offrent un bon confort. Si le Ford Puma se passe d’une banquette arrière coulissante comme sur un VW T-Cross, le coffre offre un volume de chargement très intéressant, avec 450 litres au total. Surtout, il dispose d’une astuce particulièrement maligne : le compartiment de rangement « MegaBox », qui permet par exemple de ranger de longs objets en position verticale (sacs de Golf…).
Disposant d’un revêtement résistant et même d’un bouchon de vidange pour le nettoyage à l’eau, ce compartiment pourra donc recevoir tous les objets sales qu’on a des scrupules à entreposer dans le coffre : bottes boueuses… Dans le même registre, et selon la finition choisie, les sièges peuvent recevoir des housses démontables et lavables. Rajoutez la possibilité de disposer d’un hayon électrique mains libres (en option à 800 ou 600 Euros selon la finition), et vous obtenez une auto résolument agréable et pratique à vivre.
Une technologie embarquée poussée
Un autre point fort de ce Puma, c’est sa dotation technologique (de série ou en option), parmi les meilleures de la catégorie. On notera plus particulièrement le cockpit 100 % numérique de 12,3 pouces (en série sur ST-Line X), le système Audi B&O de 575 Watts et 10 HP (idem), ou encore le « Pack Sécurité Intégrale » (série sur Titanium Business, 1.000 Euros sinon), comprenant le régulateur de vitesse adaptatif (avec fonction Stop and Go sur la BVA), le maintien dans la voie, la surveillance des angles morts, ou encore l’aide à l’évitement d’urgence.
Le Ford Puma sur la route
Et sur la route, ça donne quoi ? Je débute mon essai avec la configuration de pointe de la gamme : la version EcoBoost Hybrid 155 ch ST-Line X.
EcoBoost Hybrid : késako ?
Si la motorisation EcoBoost est désormais bien connue, l’appellation Hybrid a du vous interpeller. Le Ford Puma fait en effet partie des 8 véhicules électrifiés que Ford commercialise cette année en Europe.
Entendons-nous tout de suite : s’il est effectivement question d’hybridation, il ne s’agit sur le Puma que d’une hybridation légère (mild-hybrid), avec alterno-démarreur et batterie 48 V greffés sur le 1.0 L EcoBoost. Pour schématiser, la batterie se recharge lors des phases de décélération et de freinage, afin de fournir ensuite un « boost électrique » lors des accélérations, diminuant un peu la consommation au passage.
Vous l’aurez donc deviné, l’appellation « Hybrid » retenue par Ford est un peu présomptueuse, puisque l’auto est par exemple incapable de rouler en mode tout électrique (même sur une très courte distance), contrairement par exemple à un Toyota CH-R.
Quoiqu’il en soit, Ford annonce jusqu’à 50 % de couple supplémentaire à bas régimes, et un jusqu’à 9 % d’efficacité énergétique gagnés.
Un bilan routier globalement flatteur
Mais revenons plutôt aux impressions de conduite. Ça tombe bien, elles sont flatteuses. Sur itinéraire sinueux, ce Ford Puma fait bien plus que de la figuration : il brille. Les liaisons au sol sont rigoureuses, avec une prise de roulis bien contenue, une direction réactive et offrant un bon ressenti, et un dynamisme bien réel dans les changements d’appui.
Revers de la médaille, l’amortissement répercute assez sèchement les défauts de la route (surtout à basse vitesse). Il faut dire que cette version ST-Line X à vocation sportive offre des réglages spécifiques, avec notamment un amortissement raffermi. Sans doute trop.
Côté motorisation, le 1.0 EcoBoost Hybrid de 155 ch donne au Puma ses gallons de routière. Et une routière plutôt véloce, avec un 0 à 100 bouclé en 9 secondes, et de très bonnes reprises. A ce sujet, on sent ici l’apport de l’hybridation légère, qui offre un boost de couple (boost d’ailleurs encore augmenté quand on enclenche le mode sport). Au vu de la qualité du châssis et des sensations offertes par cette version de pointe, il nous tarde de découvrir la future déclinaison ST, déjà annoncée par Ford !
Passons maintenant à la version EcoBoost Hybrid 125 ch Titanium. D’emblée, les réglages plus souples des suspensions se ressentent. La qualité de filtration des défauts de la route est d’ailleurs assez remarquable. Évidemment, le roulis en virage est plus prononcé que sur la version ST-Line X, mais dans des proportions encore largement acceptables.
Hormis quelques bruits d’air à allure autoroutière, ce Ford Puma est un très agréable compagnon de voyage. Seul bémol constaté : un manque flagrant de punch sous les 3.000 tr/min, qui oblige à jouer du levier de vitesse plus que de raison. Il est par exemple parfois difficile de se relancer en ville lorsqu’on évolue à bas régimes, et il n’est pas rare de se retrouver à remettre la première pour obtenir une accélération convenable.
Pour les amateurs d’automatisme, notez enfin d’une boîte à double embrayage arrivera prochainement (EcoBoost 125 ch dans une version dépourvue d’hybridation).
Tarifs et gamme du Ford Puma
Pour l’instant uniquement disponible en version EcoBoost Hybrid, le Ford Puma débute à 22.900 Euros (Titanium 125 mHEV), et grimpe à 27.900 Euros pour la version 155 mHEV ST-Line X). Un positionnement tarifaire très attractif : un Renault Captur Intens TCe 130 s’affiche à 24.600 Euros, et une Peugeot 2008 PureTech 130 Allure 25.100 Euros.
Points positifs :
+Look flatteur
+Aspects pratiques soignés
+Liaisons au sol soignées, confort de suspension (version EcoBoost Hybrid 125)
+Tarifs attractif, équipement intéressant
+Allant de la version 155
Points négatifs :
-Manque de reprises à bas régimes (EcoBoost Hybrid 125)
-Bruits d’air sur autoroute
-Amortissement trop ferme (EcoBoost Hybrid 155)
-Intérieur manquant un peu d’originalité
Conclusion : Un SUV plutôt félin
Hier petit coupé, aujourd’hui SUV compact : Ford a fait le grand écart avec son nouveau Puma. Mais au final, ce nom lui va à ravir. Non seulement sa ligne est l’une des plus agréables de la catégorie, mais en plus, ses prestations globales sont tout à fait satisfaisantes. Well done Ford !