Essai + vidéo : La Clio R.S. Trophy 220 2016 à l’épreuve de la piste!
La nouvelle Clio Trophy à l’épreuve de la piste
Lors de l’essai de la Clio IV restylée, Renault nous réservé une jolie surprise : plusieurs tours au volant de la nouvelle Clio R.S. Trophy 220 sur circuit. Une excellente occasion pour nous de mettre l’auto à l’épreuve de la piste, et de découvrir les nouveautés de cette version 2016 -et notamment le très attendu échappement Akrapovič-. Récit en photos et en vidéo de notre expérience au volant de la Clio la plus radicale de la gamme!
Une évolution esthétique en douceur
Par rapport à la version qu’elle remplace (vous pouvez d’ailleurs retrouver son essai ici), la nouvelle Clio R.S. Trophy 220 évolue assez peu esthétiquement, en dehors de l’adoption du très réussi système d’éclairage R.S. Vision, directement issu de l’alléchant concept-car CLIO R.S. 16.
Ce dernier regroupe plusieurs fonctions d’éclairage (antibrouillard, éclairage de l’intérieur des virages, feux de position, projecteurs longue portée), grâce à son système multi-réflecteur à LED. Cerise sur le gâteau, sa forme de drapeau à damier renforce le look « course » de l’auto.
A l’arrière, on note la disparition du badge Clio -qui cède sa place à un logo Renault Sport-, et la nouvelle signature lumineuse en forme de C, déjà vue sur la Clio IV restylée. L’auto dispose également de nouvelles jantes 18 pouces griffées R.S. Quant à l’habitacle, il profite du restylage pour améliorer assez sensiblement sa qualité perçue.
La Clio R.S. Trophy 220 à l’épreuve de la piste
Pour cette session piste au volant de la Clio Trophy, Renault avait prévu l’organisation suivante : 1 tour de reconnaissance du circuit derrière Safety Car, 3 tours de piste « libres » avec un départ arrêté depuis la ligne des stands, et enfin un tour de décélération. Le tout sur le récent circuit de Haute-Saintonge près de Bordeaux, long de 2,2 km, comprenant 7 virages, et deux lignes droite de 650 m.
Après un rapide tour de reconnaissance, je m’engage dans la voie des stands. L’avant-dernière Clio s’élance devant moi. J’enclenche le mode Sport, et j’attend patiemment. Le feu passe enfin au vert. J’écrase la pédale d’accélérateur, et je pousse à fond les rapports. Le train avant patine légèrement. 1ère, 2ème, 3ème : pas de doute, l’échappement Akrapovič change vraiment la sonorité de l’auto. Le son est plus rauque et profond qu’avant, et une petite déflagration accompagne même chaque passage de rapport!
Cette expérience sonore en progrès rehausse encore le côté rageur du bloc 1,6 L TCe. Ce dernier n’évolue pas, et compte donc toujours 220 ch/260 Nm de couple (et même 280 Nm sur les 4ème et 5ème rapport, grâce à un système Overtorque). Les performances sont donc logiquement identiques, avec un 0 à 100 km/h avalé en 6,6 secondes, un 400 m départ arrêté en 14,5 secondes, et une vitesse de pointe de 235 km/h. Cette bonne santé se confirme rapidement sur la piste, avec une poussée franche à partir de 2.000 tr/min, et qui ne faiblit pas jusqu’à plus de 6.000 tr/min.
La boîte EDC de la Clio Trophy n’a pas été modifiée avec son restylage. Rappelons toutefois qu’elle avait déjà été retravaillée par rapport à la Clio R.S classique, et qu’elle affiche des temps de passage de rapport jusqu’à 30% plus rapide que cette dernière. Cette réactivité se ressent sur la piste, où l’EDC se plie à chacune de nos sollicitations, sans temps mort. Ainsi, et bien qu’il existe des systèmes encore plus réactifs, cette boîte robotisée fait très bien son job, et hérite même d’un raffinement rare sur ce segment : le système de rétrogradage multiple, qui descend automatiquement plusieurs rapports au freinage lorsque la palette de gauche reste enclenchée.
Même si elle est moins radicale qu’une Mégane III R.S. Trophy, cette Clio est parfaitement à son aise sur piste. Avec sa direction précise et réactive, son train avant très incisif, et son freinage puissant, elle se révèle être une alliée efficace sur piste. Surtout, et contrairement à certaines de ses concurrentes, elle fait preuve d’une jolie mobilité du train arrière, qui la rend d’autant plus vivante et amusante à piloter.
On est en revanche un peu plus critique envers la motricité du train avant, qui a parfois quelques difficultés à transmettre la cavalerie en sortie de virage serré. La faute à l’absence d’un « vrai » d’autobloquant mécanique, qui oblige à modérer son accélération tant que le volant n’est pas droit.
Notre vidéo « on-board » de cette session circuit au volant de la Clio R.S. Trophy 220 :
Points positifs :
+ Sonorité réussie du nouvel échappement Akrapovič
+ Moteur 1,6 L Turbo rageur et performant
+ Efficacité globale : freinage puissant, train avant précis, boîte rapide
+ Comportement « vivant » : train arrière survireur à la demande
+ Finition en progrès
Points négatifs :
– Motricité mise à mal en sortie de virage serré
Conclusion : Une jolie proposition
La Clio R.S. Trophy 220 « cru 2016 » n’est pas à proprement parler une nouvelle auto. En effet, avec ses menues évolutions esthétiques, il est difficile de la distinguer de celle qu’elle remplace. Pourtant, à y regarder de plus près, la greffe d’un échappement Akrapovič modifie assez sensiblement l’expérience de conduite, avec une sonorité encore plus rageuse que par le passé. Pour le reste, on retrouve les qualités habituelles de l’auto, avec son comportement routier très efficace (malgré l’absence d’un autobloquant mécanique), et la jolie mobilité de son train arrière, qui rend l’auto plus vivante et attachante que nombre de ses concurrentes. On regrette en revanche le fait que Renault n’ait pas poussé plus loin les similarités avec l’alléchant concept CLIO R.S. 16, qui se limitent ici à l’adoption du système d’éclairage R.S. Vision… Le message est clair Monsieur Ghosn : on la veut!
