BMW i4 eDrive 35 : la meilleure alternative à la Tesla Model 3 ?
Difficile de briller et de trouver sa place sur les routes française depuis la déferlante Tesla Model 3 il y a 4 ans, même quand on s’appelle BMW. Dotée d’une batterie plus petite qu’avant, nous avons eu l’opportunité de tester l’entrée de gamme électrique de BMW : la BMW i4 e35. Une concurrente directe à l’Américaine et une BMW digne de ce nom ? Essai !
BMW i4 : une élégante berline (électrique)
L’i4 G26, c’est avant tout une BMW presque comme les autres. Seul un œil averti saura différencier une i4 d’une Série 4 thermique, et là réside sûrement sa plus grande qualité. Pas de design trop différenciant, une ligne consensuelle et moderne à la fois, une certaine classe tout en étant dynamique, tout ce qu’on attend d’une berline BMW en somme.
Elle reprend la fameuse calandre à double haricots verticaux qui a fait tant couler tant d’encre, mais qui s’est totalement intégrée à l’identité visuelle du constructeur. La magnifique signature lumineuse laser aux feux arrière issue du restylage fait elle son petit effet à la nuit tombée. La i4 se démarque d’une Série 4 par sa calandre pleine, son diffuseur dénué de pots d’échappements et ses jantes spécifiques. C’est tout !


Avec 4,78 m de long et 1,44 m de haut, l’ensemble est imposant, mais reste harmonieux et bien plus fin qu’une i5 par exemple. Notre configuration était d’ailleurs très chic et flatteuse à regarder, avec sa teinte gris aux reflets très variés en fonction de la lumière, ses jantes 19 pouces et son cuir beige. J’aime beaucoup !
À bord d’i4 : premium et cossue
À l’intérieur, la berline ne subit pas de révolution, mais son récent restylage la modernise juste comme il faut. Le volant est désormais plus fin et arbore un design à trois branches totalement nouveau qui lui va à merveille et qui tient bien en main. La console centrale a elle troqué son traditionnel levier de sélection de vitesse pour une gâchette plus compacte, inspirée de la BMW iX.
Pour le reste, statu quo : les sièges offrent un excellent niveau de confort et un bon maintien. Même topo pour le standing à bord : le cuir sent bon le premium et les matériaux et assemblages sont sans critique. L’ensemble est cossu et fidèle à la tradition BMW. On ne tombe pas dans le minimalisme d’une Tesla, dénuée de boutons et orientée autour d’un écran. L’intégration de la technologie dans une planche de bord à la présentation relativement traditionnelle est ici réussie.
BMW i4, une berline technologique et accueillante
Côté multimédia, deux écrans de 12,3 et 14,9 pouces centralisent toutes les fonctions de la voiture. Derrière le volant, l’instrumentation est entièrement personnalisable et permet même de retrouver des informations issues d’Apple CarPlay. Trônant sur la planche de bord, l’imposante dalle nous dispense d’une interface un brin poussiéreuse et de menus complexes qu’on troque vite contre Apple CarPlay ou Android Auto. Niveau ergonomie, c’est fromage et dessert : l’écran est tactile, mais il peut aussi être piloté via la commande vocale ou une molette et des boutons de raccourcis bienvenus.
L’app BMW est elle très bien faite pour piloter à distance la voiture, que ça soit sur son iPhone ou sur son Apple Watch, à l’instar de ce que fait Tesla.

Côté vie à bord, les places arrière sont accessibles et confortables pour quatre personnes mesurant moins d’1,85 m, l’étroite place du milieu étant amputée par un dosseret inconfortable. Enfin, derrière le généreux hayon, le coffre offre 470 litres d’espace, extensibles en rabattant la banquette si nécessaire. Pas de frunk sous le capot, dommage !
BMW i4 eDrive 35 : amplement suffisante ?
En complément des modèles eDrive 40 et eDrive M50, la i4 eDrive35 incarne donc l’entrée de gamme électrique chez BMW avec 286 chevaux. Un moteur unique, situé sur le train arrière, qui fournit 400 Nm de couple et abat le 0-100 km/h en 6 secondes. Des performances largement suffisantes, équivalentes à ce que propose la Tesla Model 3 standard…
Côté watts, la i4 eDrive 35 est équipée d’une batterie d’une capacité utile de 67 kWh, et promet une puissance de charge maximale à 180 kW, contre 205 kW pour les modèles plus puissants. L’autonomie annoncée est de 472 km maximum, avec une consommation théorique moyenne de 16.2 kWh/100 km. Des chiffres prometteurs, que nous sommes allés vérifier sur la route.
Une électrique aboutie et sobre
Le planificateur de trajet intelligent intègre les arrêts recharge, même si certains de ses choix se sont trouvés être discutables en nous proposant des arrêts un peu trop tôt pour être efficaces en termes de courbe de recharge. Ce système prépare aussi la batterie à accepter des puissances rapides au besoin. Il fera l’affaire dans la grande majorité des cas et rassurera l’utilisateur d’électrique lors de longs trajets, mais le doubler d’un itinéraire sur ChargeMap ou ABetterRoutePlanner permettra d’optimiser encore plus ses arrêts charge.
Sur voie rapide à 130 km/h, comptez environ 18,5 kWh/100 km d’autonomie, soit plus de 300 km en deux arrêts recharge entre 10 et 80 %. Sur le réseau secondaire, il est tout à fait aisé de descendre sous les 14 kWh/100 km et d’atteindre donc les 450 km d’autonomie. Amplement suffisant, pourquoi prendre plus ?!
Une fois à la borne rapide, la i4 eDrive 35 atteint sans peine les 180 kW annoncés entre 5 % et 30 %, avant de descendre progressivement en puissance. Le 10-80 % (soit environ 280 km d’autoroute) se remplit ainsi en un poil plus de 30 minutes. Une bonne moyenne, sans être excellente. Les gros rouleurs privilégieront sûrement la version e40, dotée d’une meilleure autonomie et d’une puissance de charge de 205 kW, qui leur offre un plus grand champ d’action et des temps réduits à la borne.
Une routière de qualité, toute en douceur.
Pas grand-chose à redire des prestations à bord de l’i4. Elle avale le macadam sans le faire sentir à ses occupants, grâce à un très bon niveau de confort et à une insonorisation de qualité, tant au niveau des bruits d’air que des bruits de roulement. Le système-son, lui, ravit les tympans avec une bonne spatialisation et un son équilibré. Les suspensions pilotées font un excellent travail de filtrage, et les fauteuils participent à prendre soin de nos lombaires. Dommage qu’aux tarifs affichés, les sièges avant ne soient ni climatisés, ni massants.
Au volant, la position de conduite est idéale et tout tombe facilement sous la main. En mettant la main au porte-feuille, les aides à la conduite sont efficaces sur voie rapide, mais j’avoue pester contre l’absence de changement de voie assisté pour la gamme. Un appui sur le volant permet de museler les assistances trop intrusives et de ne pas subir tous ces bips imposés par la réglementation.
Côté régénération, par défaut, le mode Drive ne propose pas beaucoup de frein moteur. Heureusement, pour optimiser la consommation, la voiture est équipée d’un mode intelligent qui gère la décélération en fonction du tracé de la navigation et du trafic. On peut aussi choisir le mode B afin de rouler en One Pedal de manière permanente et créer de précieux électrons pour notre «petite » batterie.
Sur la route : une BMW digne de ce nom ?
Sur les départementales de Touraine, la BMW i4 eDrive 35 s’épanouit à merveille. Homogène et cohérente, elle est une berline de grand-tourisme cossue qui offre une expérience de voyage fidèle aux berlines BMW. À rythme de sénateur, pas grande chose à redire.
Bien qu’elle ne soit pas une véritable sportive, la BMW i4 eDrive 35 possède un châssis sain, des petits logos M pour faire illusion et un mode Sport. Ce dernier permet de rendre la direction un peu plus lourde et d’améliorer la réactivité du moteur. J’avoue toutefois avoir été déçu du feeling dans le volant : bien qu’elle soit précise, la direction manque de consistance et rend le train-avant de la i4 un peu fainéant. Habitué des museaux incisifs de la Marque à l’Hélice, vous sentirez une certaine paraisse à emmener la i4 eDrive 35 dans les virages.
Côté châssis, dans les enchaînements sinueux, on subira un peu de roulis mais rien d’alarmant. La berline privilégiant, logiquement, le confort au dynamisme, même en mode Sport. La i4 permet de rouler vite, sans nous le faire sentir. Une conduite quelque peu aseptisée, et des sensations muselées par un châssis trop peu communicatif et une direction avare en retour d’informations. Cela donne une expérience de conduite très GT : rapide, efficace, toute en douceur. Pour ceux qui souhaiteraient retrouver les sensations dynamiques d’une BMW, il y a fort à parier que la version M50 coiffant la gamme i4 remplisse parfaitement cette mission.
Bilan : une berline cossue et une routière de qualité, qui le fait payer
La BMW i4 eDrive 35 débute à 57 850 €. Avec les options, notre modèle d’essai bien équipé dépassait lui les 68 000 €. Des tarifs bien haut perchés pour une entrée de gamme me direz-vous. Surtout face à une Tesla Model 3 à la puissance équivalente et équipée de la sorte, 20 000 € moins chère…

La BMW i4 se positionne finalement dans le segment supérieur en termes de prestations, et se distingue par une qualité de finition nettement supérieure à celle de la Tesla Model 3, tout en offrant un confort bien plus avancé. Plus premium quoi… Audi et Mercedes n’ayant rien à mettre en face côté électrique, son tarif se retrouve calqué sur ses rivales thermiques, ou même sa déclinaison essence Série 4 GranCoupé.
Après avoir parcouru 1200 km à son volant, notre i4 a tenu toutes ses promesses en offrant une belle homogénéité. L’autonomie annoncée est respectée, le confort est de haute volée, et elle reste fidèle au standing général du constructeur. Petite déception toutefois concernant le manque de dynamisme et le plaisir de conduite en berne, qui caractérisent habituellement une BMW. Cette version d’entrée de gamme se veut être la rationnelle de la gamme, un rôle qu’elle remplit à merveille.
Photos : Victor Desmet
BMW i4 eDrive 35
BMW i4 eDrive 35On aime
- Design soigné
- Habitacle cossu et bien conçu
- Consommations mesurées
- Confort et silence à bord
On aime moins
- Pas de coffre avant
- Catalogue d'options coûteux
- Courbe de recharge moyenne
- Comportement dynamique décevant

