Essais

Skoda Octavia RS 2.0 TSI 245, un véritable couteau Suisse

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Skoda RS Experience, Acte 1 : Essai de l’Octavia RS TSI

RS. Deux lettres qui résonnent particulièrement chez Skoda. Ce label a fait son apparition en 1974 chez la marque Tchèque, avec les prototypes de rallye 180 et 200 RS. Mais il faut attendre 2000 pour voir ce logo apposé sur une Skoda de série, en l’occurrence sur la première génération d’Octavia. Aujourd’hui, la gamme Skoda RS comprend l’Octavia, le Kodiaq, et le récent Enyaq Coupé. Le constructeur nous a convié en République Tchèque, pour participer au Skoda RS Experience. Au programme : l’essai de la gamme RS (modèles contemporains mais aussi « historiques »), et un co-drive à couper le souffle à bord de la nouvelle Fabia RS Rally2. Pour ce premier acte, je vous emmène à bord de l’une des voitures les plus versatiles de la production automobile actuelle : la Skoda Octavia RS 2.0 TSI 245. En bonus, j’ai même pu me glisser derrière le volant de sa devancière de seconde génération.

Le programme des Skoda RS Experience, en deux photos : des Skoda RS, et une bête de rallye en toile de fond !

Une seyante tenue de sport pour la Skoda Octavia RS

C’est bien connu : le sport, c’est d’abord une question de tenue. Skoda l’a bien compris : plutôt discrète en configuration « classique », l’Octavia se pare de jolis attributs sportifs en version RS, sans verser dans l’exubérance pour autant.

On note notamment les boucliers spécifiques, ajourés, les roues plus grosses (18 pouces minimum), les éléments peints en noir brillant (calandre, rétroviseurs, aileron…), ou encore le déflecteur rouge sur la jupe arrière.

Les différents emblèmes/badges reçoivent également ce traitement « full black ».

Bon OK, le coloris Vert Mamba de mon modèle d’essai ne conviendra peut-être pas à tout le monde, mais reconnaissons-lui au moins deux mérites : il est gratuit, et il ne laissera personne indifférent !

Une qualité de finition qui impressionne

J’enfonce une porte ouverte (voire deux) : les Skoda d’aujourd’hui n’ont plus grand chose en commun avec les productions de la marque des années 80/début des années 90. Il suffit de grimper dans cette Octavia RS pour s’en convaincre. 

Délaissant le design « taillé à la serpe » des générations précédentes, cette Octavia 4 profite d’une planche de bord moderne, et résolument aérienne. Pour ne rien gâcher, la qualité de fabrication impressionne, avec des matériaux flatteurs (plastique rembourré « à coeur » sur le dessus de la planche de bord, revêtement « microfibre Suède » sur la planche de bord et les contre-portes), et des assemblages qui respirent le sérieux.

Vocation dynamique du modèle oblige, on note plusieurs éléments spécifiques à cette version RS, à l’image du volant sport trois branches à méplat avec cuir perforé, des sièges sport intégraux avec un revêtement mêlant suédine et simili-cuir, ou encore des inserts en « vrai-faux » carbone (qui rendent très bien).

Les contre-portes se paient même le luxe d’offrir de la moquette dans les bacs de portière ! Seules les crosses de porte dénotent légèrement, avec leur grain un peu moins flatteur (mais je pinaille). Et il faudra dans tous les cas apprécier les coloris sombres de cet habitacle, puisque ce sont les seuls disponibles sur l’Octavia RS !

Skoda oblige, l’espace à bord fait référence, avec des places arrières digne d’une limousine, et un coffre qui offre un volume très, très généreux : 600 litres.

Au volant de la Skoda Octavia 4 RS TSI 245

On est bien, très bien installé à bord de l’Octavia RS. La position de conduite est excellente, et hormis la cartographie du GPS (qui a un peu vieillie), l’interface est soignée et plutôt simple d’usage, malgré la disparition d’une bonne partie des commandes physiques.

Grâce à ses différents modes de conduite, l’auto se plie très bien à la conduite « de bon père de famille », en se montrant très civilisée, et même plutôt reposante. Pour ne rien gâcher, le niveau sonore est bien contenu (notamment sur autoroute), et le tandem mécanique/boite est capable d’oeuvrer en douceur.

La mécanique, parlons-en justement. « Mon » Octavia RS est animée par un 2.0 TSI « full thermique » de 245 ch, qui est obligatoirement associé (sur le marché Français en tout cas) à la boîte DSG7. De quoi couvrir le 0 à 100 en 6,7 secs, et atteindre 250 km/h en pointe. Ce 2.0 TSI est désormais le seul moteur associé à la finition RS, les versions animées par le 2.0 TDI de 200 ch (un moteur que j’avais justement eu l’occasion d’essayer en version RS Combi) ou le 1.4 PHEV (RS iV) n’étant plus disponibles sur le configurateur Français.

Un comportement dynamique, et une belle poigne

C’est évidemment en haussant le rythme que le blason RS prend tout son sens. L’Octavia RS offre alors un comportement dynamique et incisif, avec ses commandes raffermies (la direction progressive est livrée de série). Déjà rabaissée de 15 mn grâce à la suspension sport, l’Octavia RS gagne encore en versatilité avec le châssis adaptatif DCC optionnel (facturé 930 Euros). Avec ce dernier, la voiture vire presque à plat, et les changements d’appui n’en sont que meilleurs.

Sur les modes de conduite les plus sportifs, la sonorité du 2.0 TSI est appuyée par les haut-parleurs de la voiture (via le système « Dynamic Sound Boost »), parfois un peu trop. Ce détail mis à part, ce 2.0 TSI est éclatant d’agrément : débordant de vigueur, « plein » partout, il offre déjà une belle poigne. L’un des meilleurs quatre cylindres du marché, tout simplement.

Simple traction oblige, la motricité peut parfois être prise en défaut en conditions « gras-mouillé » (essai réalisé en plein automne, avec certaines portions recouvertes de feuilles mortes), sans que cela ne devienne réellement pénalisant. Les remontées de couple dans le volant sont également discrètes, et l’impression de rigidité de l’ensemble impressionne. Malgré son gabarit de berline familiale, cette Octavia RS se montre efficace et (très) plaisante à mener tambour battant, même si on ne peut pas pour autant la qualifier de sportive radicale (ça tombe bien, Skoda n’a pas cette prétention). 

Au final, sa versatilité n’a pas vraiment d’équivalent sur le marché : peu de voitures offrent la même équation espace/confort/polyvalence/dynamisme. Vendue à partir de 45.270 Euros, cette Octavia RS 2.0 TSI 245 DSG7 est un véritable couteau Suisse !

Au volant de la devancière : l’Octavia 2 RS

Quand on m’a proposé un galop d’essai en Octavia RS de seconde génération (Phase 2), je n’ai pas hésité longtemps : les occasions d’essayer d’anciennes productions d’un constructeur sont très rares. Mise à disposition par un propriétaire privé, mon exemplaire du jour est (lui aussi) équipé du 2.0 TSI, et reçoit une très rare teinte « Jaune Sprint », presque aussi voyante que le Vert Mamba. La plate-forme utilisée est celle de la VW Golf 6, et la puissance s’établit à 200 ch « tout pile ». Esthétiquement parlant, ça manque un peu de saveur, mais ça n’a pas trop vieilli. On sent que les designers de Skoda étaient timides à l’époque : les arrêtes saillantes et autres formes géométriques de sa descendante sont encore loin, mais ça reste loin d’être désagréable à regarder.

Vous l’aurez sans doute remarqué : cet exemplaire a reçu quelques modifications, à l’image des éléments repeints en noir (toit notamment), des jantes, ou des vitres surteintées. L’échappement n’est pas d’origine, et j’avoue également avoir un doute sur le coté « originel » des jantes.

Un intérieur austère, mais qui n’a pas bougé

Le mobilier intérieur a évidemment vieilli, et est aussi chaleureux qu’une porte de prison, mais pour le reste, la qualité de fabrication impressionne, surtout pour notre auto d’essai, qui ne fait vraiment pas ses 150.000 km. Évidemment, le petit écran du système Amundsen parait bien désuet aujourd’hui face au grand écran tactile de sa descendante, mais il fonctionne encore, et il offrait déjà le Bluetooth.

150.000 km, et toutes ses dents

La boîte DSG6 n’a pas vraiment vieilli (en dehors de son gros levier), et elle offre toujours une bonne réactivité, notamment lorsqu’on utilise les palettes au volant. Le mode sport de la boîte est lui aussi encore contemporain dans son approche. J’avoue avoir été frappé par la bonne santé du 2.0 TSI. Malgré son déficit de puissance (200 ch, contre 245 pour l’Octavia RS actuelle), on ne sent pas de différence notable à l’accélération (0 à 100 donné pour 7,1 secs), et il se caractérise toujours par sa belle disponibilité. Le moteur prend ses tours sans s’essouffler, et le turbo charge comme au premier jour. Un vrai bonheur !

Cerise sur le gâteau, la direction offre un feeling plus « organique » que sa devancière, malgré l’absence de mode de conduite. L’amortissement est clairement ferme, mais il sert un châssis bien rigide, et qui encaisse encore bien une conduite musclée. Certes, on arrive à prendre la motricité en sortie de virage serré, mais pour le reste, cette Octavia 2 RS est capable d’en remonter à bien des autos plus récentes qu’elle !

Conclusion : Une belle lignée, et une versatilité unique

Jolie, très bien construite et profitant d’une excellente habitabilité, la Skoda Octavia 4 RS 2.0 TSI 245 est pour moi l’une des autos les plus complètes de production automobile actuelle. Elle est capable de tout faire, ou presque : non contente d’être capable d’accueillir toute la famille avec confort et sécurité, elle offre un très bon niveau de performances, et un comportement routier vraiment efficace lorsqu’on hausse le rythme. Certes, il existe plus sportif (ça tombe bien : elle se veut plus dynamique que réellement sportive), mais peu d’autos sont capables de cocher autant de cases.

Mon expérience Skoda n’est pas encore tout à fait terminée : il me reste désormais à vous raconter ma virée dans la nouvelle Fabia RS Rally2, avec la complicité du légendaire Kris Meeke, sans oublier un joli clin d’oeil de son illustre devancière… Un programme alléchant, et qui arrive (très) vite sur le Blog !

Affaire à suivre…