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Essai : Skoda Enyaq Coupé iV : Miroir, mon beau miroir…

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Changement de look pour le Skoda Enyaq

Il est loin, très loin le temps où les Skoda étaient des voitures rudimentaires, et qu’on achetait davantage par économie que par réel attrait/envie. Cette réflexion n’a jamais été aussi vraie qu’à l’occasion de la soirée organisée par Skoda pour le lancement de l’Enyaq Coupé iV, ce 28 septembre. Croisière sur la Seine (avec 2 Enyaq Coupé sur le pont d’une péniche affrétée pour l’occasion), DJ Set du groupe Français Bon Entendeur : difficile d’imaginer pareil événement pour le lancement de la Favorit ou de la Felicia ! C’est justement de ce Skoda Enyaq Coupé iV dont il sera question aujourd’hui. Plus d’un an après le lancement de l’Enyaq iV, Skoda étend donc la gamme de son premier SUV électrique, avec une très attendue version coupé. Une bonne pioche ? Je vous livre mon avis, après une journée passée au volant de la version 80X.

Le Skoda Enyaq Coupé iV.

Un look glamour pour le Skoda Enyaq Coupé iV

Un Enyaq en tenue de sport, et avec une coupe de cheveux à la mode (comprenez : bien dégagée aux extrémités). C’est la recette de cette déclinaison coupé du SUV électrique Skoda, cousin des Volkswagen ID.5 et Audi Q4 Sportback e-tron.

Tout est fait pour inspirer le dynamisme : grandes roues (de 19 à 21 poignes), ligne de toit fuyante (avec spoiler aérodynamique intégré). Le nuancier s’enrichit, avec l’arrivée de deux nouvelles teintes… pétantes : le Vert Mamba -réservé à la version RS- et l’Orange Phœnix.

L’Enyaq Coupé iV, en Orange Phoenix.

L’aspect baroudeur de l’Enyaq classique est gommé en bonne partie, avec des panneaux inférieurs de portes peints couleur carrosserie (ils sont un plastique brut sur l’Enyaq -version Sportline mise à part-). La version RS pousse encore un peu plus le curseur, avec son pare-chocs arrière avec diffuseur intégré, ou la fameuse calandre « Crystal Face » rétroéclairée, livrée de série.

Le Skoda Enyaq Coupé iV RS, en Vert Mamba.

Si je suis un peu circonspect au sujet de la Crystal Face (un rien « bling-bling » à mon goût, mais c’est un avis personnel), cette tenue de sport va pour le reste à ravir à ce gros bébé de 4,65 m. Le côté « break surélevé » de l’Enyaq classique est gommé, au profit d’un look plus suggestif. Dans un marché où le style est devenu l’un des principaux critères d’achat, cette déclinaison Coupé est particulièrement pertinente.

Un habitacle moderne, et à l’ambiance soignée 

La planche de bord du Skoda Enyaq Coupé ne diffère pas de celle de la version « classique ». C’est une excellente chose, tant elle fait bonne impression.

Moderne et épurée, la planche de bord est également bien construite. On note notamment le bandeau en suédine en partie centrale (avec surpiqures orange) de cet intérieur « Lounge », aussi beau au regard qu’agréable au toucher, et qui réchauffe habilement l’ambiance. Certains plastiques en partie inférieure sont plus communs, mais cela n’affecte pas vraiment la qualité perçue au global.

Le planche de bord de l’intérieur « Lounge », avec la jolie suédine qui compose le bandeau central.

Notez que d’autres garnissages intérieurs sont disponibles en fonction de la version choisie : Loft, Lodge, Lounge, ecoSuite, Suite, Sportline, et RS. N’hésitez pas à consulter le configurateur Skoda, très bien réalisé, et qui permet de voir les différentes ambiances intérieures disponibles.

L’Enyaq Coupé est livré de série avec le grand écran tactile de 13 pouces. Ce dernier bénéficie de la mise à jour « MIB3 », avec des menus redessinés, une navigation améliorée, et un système son optionnel Canton amélioré. La connectivité Apple CarPlay sans fil est livrée de série. Ce grand écran tranche radicalement avec le petit Digital Cockpit de 5,3 pouces disposé en face du conducteur, qui se contente d’afficher les informations essentielles. Il s’agit sans doute d’un parti-pris de Skoda, qui pousse sa clientèle à opter pour l’excellent affichage tête haute optionnel, qui utilise la réalité augmentée.

Par ailleurs, cette version Coupé est livrée d’office avec le toit panoramique. Ce dernier, le plus grand installé sur une Skoda de série, apporte beaucoup de clarté à l’habitacle. Notez par ailleurs qu’il est recouvert d’un revêtement spécial, qui est censé réfléchir la chaleur.

Une habitabilité de référence préservée 

Les Skoda se distinguent souvent par leur excellente habitabilité. Avec sa poupe tronquée, on pouvait se faire légitimement du souci pour cet Enyaq Coupé. Il n’en est rien : cette déclinaison préserve les excellentes capacités d’accueil du modèle. Avec son empattement XXL de 2.765 mm, l’espace à bord est conséquent.

Et c’est à l’arrière que ce point prend toute sa dimension. Malgré la chute de pavillon, la garde au toit n’a pas du tout été affectée, puisqu’elle frôle le mètre (990 mm). Quant à l’espèce aux jambes, il est royal. Seul le passager central arrière sera moins choyé : un écueil commun à de nombreux autres modèles. La soute est quant à elle résolument généreuse, avec 570 litres (ce n’est que 15 litres de moins que l’Enyaq classique).

C’est un autre point fort habituel des Skoda modernes : les fameuses « astuces Simply Clever ». L’Enaq Coupé ne déroge pas à la règle, et reprend à son compte nombre de ces idées qui facilitent le quotidien : rangement pour le parapluie dans la portière conducteur, porte-ticket au niveau du montant de pare-brise conducteur, aumônières au dos des sièges avant avec emplacement pour Smartphone, sac de rangement pour les câbles de recharge sous le plancher de coffre…

Quatre niveaux de puissance disponibles

Le Skoda Enyaq Coupé est disponible avec quatre moteurs : 60, 80, 80X et RS. Les puissances respectives sont de 180, 204, 265 et 300 ch. La version 60 est la seule à disposer d’une batterie 58 kWh (capacité nette), les autres pouvant compter sur une batterie plus grosse, qui offre 77 kWh. Les 80X et RS ont l’apanage de la transmission intégrale (les autres sont en propulsion), avec un moteur électrique sur chaque essieu.

L’Enyaq Coupé intègre le Software « ME3 », et son lot de nouvelles fonctionnalités : meilleure gestion de la batterie et de la recharge (fonction préchauffage notamment). Skoda annonce que cette mise à jour permet de gagner jusqu’à 20 km d’autonomie en plus (cycle WLTP), et d’offrir une recharge plus rapide, avec un pic à 135 kW (pour les versions 80, 80x et RS). Pour rappel, Skoda annonce une recharge de 10 à 80% en 29 minutes. Enfin, et c’est bon à savoir, cette MAJ est également disponible pour les Enyaq déjà produits. 

Au volant du Skoda Enyaq Coupé iV 80X

Comme sur les modèles d’une fameuse marque Américaine, il n’est pas nécessaire d’appuyer sur le bouton Start pour s’élancer au volant de l’Enyaq Coupé : il suffit d’avoir la clé sur soi, et de basculer le sélecteur de vitesse en position D. Un « raccourci » qui facilite la vie au quotidien.

Les impressions de conduite à proprement parler ne diffèrent en rien de l’Enyaq classique. Le Skoda Enyaq Coupé est un véhicule agréable à mener, car facile à conduire (la direction « gomme » habillement le gabarit relativement conséquent de l’auto), doux et bien insonorisé (mention spéciale aux bruits d’air sur autoroute, bien contenus). Un peu cassant à basse vitesse (notamment sur les ralentisseurs), l’amortissement devient plus clément lorsque le rythme augmente, avec un bon filtrage des défauts du réseau routier. L’Enyaq Coupé fait preuve d’une agilité certaine lorsqu’on augmente le rythme. Ne vous méprenez pas toutefois : son comportement routier n’a rien de sportif, et il privilégie clairement le confort (et la sécurité) à un tempérament exubérant.

Une version 80X très polyvalente, à défaut d’être particulièrement excitante

Avec ses 265 ch et 425 Nm de couple, cette version 80X offre des performances intéressantes, avec un 0 à 100 km/h avalé en 7 secondes, et des reprises qui lui offrent une réelle polyvalence, sans oublier la sécurité de la transmission intégrale.

On sent toutefois que les ingénieurs Skoda ont « lissé » les accélérations, afin de rendre l’auto moins brutale, ou pour le dire autrement, plus confortable. Il est possible de moduler l’intensité du freinage régénératif via les palettes au volant, mais l’auto n’ira jamais jusqu’à l’arrêt total dans tous les cas. Un mode automatique est disponible : la régénération se module alors seule, en tenant compte des conditions de circulation et des données de navigation. Une fonctionnalité plutôt bien gérée, au contraire du dosage de la pédale frein, pas forcément évident à appréhender en cas de grosse décélération.

Des aides à la conduite poussées, mais parfois intrusives

Bardé d’aides à la conduite, l’Enyaq Coupé intègre une version plus perfectionnée de l’assistant de conduite Travel Assist : la 2.5. Le système Lane Assist est désormais capable de détecter les marquages jaunes temporaires, et de nombreux objets sur la chaussée. Par ailleurs, la fonctionnalité assistant au changement de voie permet à l’auto de réaliser seule cette manoeuvre, à partir de 90 km/h. J’avoue avoir toutefois trouvé certaines aides à la conduites intrusives, à l’image de l’aide au maintien en ligne qui m’a gratifié d’un coup de frein pas très agréable alors que je roulais volontairement sur la ligne blanche pour laisser passer les motards qui évoluent en « interfile » à Paris.

S’agissant enfin de l’autonomie, Skoda annonce un rayon d’action qui s’étend jusqu’à 520 km pour cette Enyaq Coupé 80X. Dans les faits, nous avons constaté une consommation moyenne de 17,2 kWh/100 km sur les 222 km de notre journée d’essai, avec un ratio quasi égalitaire ville/route/voire rapide.

Gamme et tarifs du Skoda Enyaq Coupé iV

Le Skoda Enyaq Coupé iV débute à 48.010 Euros (version 60). La version 80X de notre essai débute quant à elle à 55.620 Euros. La dotation est honorable dès l’entrée de gamme : écran central de 13 pouces, caméra de recul, phares Full LED, toit panoramique, Front et Lane Assist… La version RS (qui coiffe la gamme) réclame quant à elle 62.210 Euros.

A titre de comparaison, la gamme Enyaq « classique » commence à 43.840 Euros, ce qui représente un surcout d’un peu plus de 4.000 Euros. Cette différence se resserre quand on tient compte des équipements supplémentaires de la version Coupé : toit panoramique, écran 13 pouces, caméra de recul…

Conclusion : Le style, sans les contraintes

Ce Skoda Enyaq Coupé iV est dans la droite ligne des dernières productions de la marque : sa présentation est valorisante (à l’extérieur évidemment, mais aussi à l’intérieur), son habitacle est agréable à vivre et pratique (mention spéciale à l’habitabilité, qui ne souffre absolument pas du pavillon tronqué), et sa conduite est agréable et rassurante. A défaut de se montrer particulièrement excitant à conduire, il constitue une proposition très intéressante dans la catégorie, car polyvalent et soigné. Ses tarifs n’ont évidemment plus grand chose à voir avec les productions de la marque des années 80/début des années 90, mais il faut se mettre à la page : le temps des Skoda basiques est définitivement révolu.