Essais

Audi Q4 Sportback e-tron : le SUV coupé électrique et branché

L’électrique branché ? Derrière ce pléonasme se dresse un constat : le SUV « coupé » est à la mode, et Audi surfe sur la vague avec le nouveau Q4 Sportback e-tron. La firme met les bouchées doubles pour développer une gamme entièrement électrique à l’horizon 2030. 

Pour arriver à cela, de nouvelles appellations voient le jour parallèlement aux noms historiques des thermiques/hybrides. Le constructeur aux Anneaux met toutefois un point d’orgue à ce que ces modèles spécifiques ne le soient pas tant que ça : pas de look trop décalé ou de planches de bord révolutionnaires, les Audi E-Tron sont des Audi presque comme les autres, et c’est ce qui plait.

Dans cette offensive électrique, le SUV Q4 e-tron lancé il y a un an accueille aujourd’hui une nouvelle déclinaison Sportback, au look encore plus dynamique. L’occasion d’aller se balader à son volant le long de quelques-uns des plus beaux fjords de Norvège.

Essai | Audi Q4 Sportback e-tron

Un fessier inédit : on pourrait réduire le Q4 Sportback à cela, puisqu’il s’agit ni plus ni moins qu’un Q4 e-tron en version « coupé ». Mathias nous ayant déjà fait la présentation complète du petit SUV Audi l’année dernière, je vous invite à relire son essai si vous souhaitez avoir chaque détail de cette voiture bien née.

La partie arrière inédite du Q4 Sportback e-tron

Q4 Sportback e-tron : opération séduction

Niché entre le Q3 et le Q5, tous deux disposant également d’une déclinaison Sportback, le Q4 e-tron se veut ainsi être la proposition électrique d’Audi la plus accessible à ce jour, mais aussi et surtout le format plaisant au plus grand nombre.

Avec ses grosses jantes, ses faces très verticales et ses porte-à-faux réduits, le Q4 E-Tron a un petit look trapu sympa et bien dans l’ère du temps. Rajoutez lui une chute de rein inédite plus raide, des hanches plus larges et un hayon vitré avec un béquet, et nous voici avec sa version Sportback.

Un mélange séduisant et résolument branché, répondant à une vive demande de la part des clients Audi. Ces variantes Sportback sont peu à peu devenues les plus vendues, illustrant ainsi cette tendance du SUV « coupé ». Après le Shooting Brake/break de chasse il y a quelques années, le Sportback se veut être le moyen de dynamiser un peu des SUV devenus un brin patauds à regarder.

En S-Line avec ses jantes de 21 pouces, le Q4 Sportback E-Tron a en tout cas de quoi séduire une clientèle qui accorde de l’importance au look de son SUV électrique. La signature lumineuse hyper recherchée est personnalisable pour choisir un regard que l’Audi de votre voisin n’aura pas.

Q4 Sportback e-tron : un habitacle cossu

À bord, la présentation n’est pas en reste. Reprenant la planche de bord orientée vers le conducteur des dernières productions Audi, le petit SUV propose un cocon cohérent avec sa plastique : sportif et branché. On peste un peu sur les commandes tactiles du volant ou de la musique lorsque l’on conduit, mais on peut heureusement compter sur une commande vocale efficace.

L’ambiance est résolument sombre mais cossue. Le toit-ouvrant apporte une dose supplémentaire de lumière bienvenue, car les places arrière sont relativement engoncées. Les matériaux soufflent le chaud et le froid, avec des éléments très peu qualitatifs à certains endroits et d’autres plus soignés comme ce nouveau volant aussi beau qu’agréable en mains. Les assemblages sont de bonne facture et l’ensemble est sérieux. Un certain standing s’en dégage, mais j’avoue être toujours surpris de retrouver des plastiques granuleux et fragiles sur bon nombre d’éléments visibles dans ce genre de voitures premium. 

Côté vie à bord, des espaces de rangement apparaissent dans les contreforts de porte et la garde au toit arrière reste acceptable pour les passagers faisant moins d’1,80 m. Trois vraies places et un grand coffre de 535 L (jusqu’à 1460 L banquette rabattue) permettent d’emmener une petite famille sans encombre. Le côté coupé ne dessert ici ni l’habitabilité ni l’espace de chargement (seulement 10 L de moins en hauteur pour la malle). Un excellent point.

Q4 Sportback e-tron : la technologie omniprésente

Bien dans son temps, le SUV électrique met le paquet niveau technologie. L’instrumentation numérique de 10,25 pouces derrière le volant est entièrement personnalisable, pour afficher au choix la navigation ou toutes les données liées à la conduite. Voiture électrique oblige, on trouve au centre une jauge permettant de consulter la répartition des flux d’énergie ainsi que les indicateurs spécifiques : jauge décharge/recharge, consommations moyennes et autonomie restante.

La belle dalle centrale de 11,6 pouces orientée vers le conducteur reprend les menus habituels des autres modèles Audi. Navigation, musique, services connectés, connexion avec le smartphone : rien ne manque et tout est facilement accessible grâce à une interface bien conçue. J’aurais toutefois aimé avoir un nouveau menu dédié à l’électrique, afin d’avoir un historique des consommations et de toutes les options spécifiques à la conduite wattée.

Dans le champ de vision du conducteur, une nouveauté fait son apparition : l’affichage tête-haute en réalité augmentée. Plus réaliste qu’un simple affiche porté, les indications se calquent désormais directement sur la voie et permettent une meilleure visibilité. Les flèches de navigation apparaissent ainsi directement à côté des panneaux et les aides à la conduite se calent sur les lignes de la voie devant nous. Pratique !

Audi et Sonos inaugurent ce système son convaincant à 10 HP

Côté divertissement, Audi s’allie pour la première fois à Sonos avec un sytème Hi-Fi de qualité à dix haut-parleurs qui offre une belle spatialisation du son à bord. Un arsenal technologique digne des modèles les plus aboutis du constructeur. Un propriétaire d’Audi ne sera pas dérouté en entrant à bord du Q4 Sportback E-Tron : il retrouvera ses marques rapidement et aura la sensation de faire un petit pas dans le futur sans être chamboulé par trop de changements.

Q4 Sportback e-tron : l’électrique de tous les jours

Compte tenu de sa taille idéale, le SUV coupé est le parfait allié du quotidien. Format compact, bon rayon de braquage, aides au stationnement complètes : il s’envisage sans soucis comme voiture unique du foyer.

80 % des véhicules vendus en Norvège en 2021 étaient des modèles électriques

Il se recharge jusqu’à 11 kW sur les bornes en AC et consomme 19 kWh / 100 km en étant doux avec l’accélérateur. Une efficience moyenne, sans être dans les meilleurs. Ses palettes derrière le volant et son mode B permettent de choisir le niveau du frein-moteur et de la récupération d’énergie, mais même au mode le plus fort cela ne permet pas de ne rouler qu’à une pédale. Audi propose de surcroit une carte de charge par abonnement fonctionnant sur la plupart des bornes publiques, rendant ainsi le passage à l’électrique plus rassurant pour les nouveaux clients.

Le Q4 Sportback, chaussé sur ses jantes de 21 pouces, est raide. Faute d’amortissement piloté disponible sur ce modèle, le confort est ferme, voire cassant sur routes dégradées et chaussées pavées. Même si c’est joli, on vous recommande ainsi de vous passer des plus grosses jantes. Vous y gagnerez en confort, mais aussi en autonomie.

Côté autonomie, justement, sur trajets mixtes, on peut espérer approcher les 420 km sans sourciller sur notre version la plus puissante (la 50 Quattro 220 kW/299 ch, homologuée à 480 km). Afin d’avoir la meilleure autonomie possible, il ne faudra pas être trop gourmand en performances et se contenter de la version 40 (propulsion 150 kW / 204 ch). Cette dernière, équipée de la même batterie de 77 kWh, est homologuée à 517 km d’autonomie, de quoi espérer s’approcher des 470 km sans problème.

Q4 Sportback e-tron : dynamique mais pas vraiment sportif

La performance, même sur cette motorisation la plus puissante, reste somme toute bien sage. Le Q4 Sportback e-tron a beau avoir un look musclé, il n’aime guère être chahuté et n’a pas grand intérêt à l’être. Il se veut plus sécurisant et zen que sportif.

En version 50, avec sa transmission intégrale typée propulsion et un moteur sur chaque essieu, les 299 ch et 460 Nm de couple semblent un peu juste pour se targuer d’emmener avec entrain les 2,2 tonnes du bébé. Même en mode Sport, les reprises sont linéaires et ne scotchent pas au fauteuil ; le 0-100 en 6,2 secondes n’impressionne guère et on reste un peu sur sa faim.

Le poids de l’engin se ressent dans chaque virage : l’inscription manque de précision, avec une direction manquant de consistance et un train-avant pas vraiment incisif. Le transfert de charges est conséquent, et le roulis présent même s’il est relativement maitrisé par cet amortissement ferme qui pénalise de l’autre côté du spectre le confort.

Quelques lacets, quelques relances : on a vite fait le tour du potentiel dynamique et on se retrouve ainsi à revenir en mode Auto à un rythme plus doux. Le sport, c’est pas vraiment son truc. Il laisse ça volontiers aux Audi S et RS.

Q4 Sportback e-tron : voyager n’est pas un soucis

Son truc à lui, c’est de pouvoir sortir de la ville et voyager sans trop de soucis. Une proposition encore rare sur ce segment qui se limite souvent à une autonomie mixte proche des 400 km et des charges plafonnant à 100 kW, comme le Mercedes EQA. Très bien insonorisé et avec une tenue de cap digne d’une routière, il peut également compter sur toutes ses aides à la conduite pour se charger de vous emmener à bon port sans que vous ne vous vous chargiez plus de grand chose.

Se charger, justement, fera forcément partie du programme si vous venez à vous aventurer sur autoroute. Avec notre version 50, un arrêt charge tous les 220 km sera à envisager. Sur une borne DC, Q4 Sportback e-tron acceptera jusqu’à 135 kW (soit un 5 % à 80 % en 30 minutes). La carte Audi fournie pourra d’ailleurs être utilisée pour charger sur le réseau Ionity à prix préférentiel. Elle nécessite un abonnement par 17,80 € par mois, pour ensuite faire bénéficier d’une charge à 0,31 € / kWh au lieu des 0,79 € / kWh habituels.

Q4 Sportback e-tron : le bilan

Côté prix, Audi veut faire de ce Q4 son modèle d’accès au monde de e-tron. Dans sa version la plus petite : 35 (170 ch, 343 km d’autonomie WLTP), le SUV s’affiche sous les 45 000 € hors options. À l’autre spectre, notre version 50 Quattro (299 ch, 480 km d’autonomie WLTP) démarre à 71 000 € hors options. Notre configuration bien optionnée dépassait quant à elle les 80 000 €.

Hormis la nécessité d’avoir la transmission intégrale, on ne peut que vous conseiller de ne pas opter pour cette déclinaison la plus performante et de choisir la version 40 (204 ch, 517 km d’autonomie WLTP) affichée à partir de 50 900 € hors options. Vous gagnerez en autonomie et le gain de performance apporté par les versions supérieures ne sert finalement pas à grand chose tant le Q4 n’apprécie pas forcément d’être bousculé.

Le Q4 Sportback e-tron est un nouveau venu bien doté au sein d’une famille e-tron qui ne cesse de s’agrandir. Aux côtés de l’impressionnante e-tron GT et du pionnier e-tron, il permet à Audi de démocratiser en quelque sorte sa gamme électrique et de s’ouvrir à un public plus large.

Il a le format idéal, un look tendance, une belle dotation technologique et une polyvalence nécessaire à un modèle qui s’envisage tout à fait comme la voiture unique du foyer. Un petit SUV bien né qui ne chamboulera pas les propriétaires d’Audi, et qui séduit par son homogénéité.

Galerie Photos | Audi Q4 Sportback e-tron