Essais

Renault CLIO 5 : Révolution ou simple évolution ?

Nouvelle CLIO : sérieux et maturité

La Renault CLIO, c’est un petit peu la Madeleine de Proust de tout français. La petite citadine occupe fièrement les terrains urbains depuis bientôt trois décennies.

Mini Mégane, simple restylage de la CLIO 4 ou une CLIO complètement nouvelle ?

Le succès grandissant version après version, la nouvelle CLIO se devait de conforter la renommée acquise par sa devancière. Mais également de rattraper le retard technologique qu’elle commençait à accuser. Agressive, affirmée et soignée, la dernière polyvalente siglée du Losange semble avoir plus d’un atout dans sa boîte à gants. Suivez-moi, sur les routes portugaises d’Evora pour découvrir si le fond est à la hauteur de la forme !

Rappel historique : la Dynastie CLIO compte une nouvelle lignée

Personnellement, la Renault Clio a toujours été une automobile qui m’a procuré d’immenses surprises. En effet, chaque évolution constituait une véritable rupture avec la version précédente. Sans parler du véritable chamboulement que représentait le remplacement de la sempiternelle R5 très longuement étrennée.

Véritable révolution stylistique, la première des CLIO fait désormais le bonheur de nos lecteurs collectionneurs de Youngtimers

La seconde version de la CLIO a assis la présence visuelle du modèle dans le paysage automobile français. Forte de ses 14 années de règne (oui, j’ai bien dit 14 !), la CLIO 2ème du nom a signé la transition du 21ème siècle en termes de conception automobile et ce à travers quatre phases différentes. La marque attendait de cette version de proposer une nouvelle expérience de vie à bord avec l’espace intérieur proposé.


Avec sa petite bouille inimitable, la CLIO 2 a joui d’une forte renommée au début des années 2000

La troisième génération n’a pas dérogé à la règle. Elle inscrivit la CLIO dans la nouvelle identité stylistique Renault initiée par les si controversés Vel Satis et Avantime. Plus sérieuse et plus aboutie, elle fût une pierre solide du socle Renault. Son point fort étant le bon en avant fait d’un point de vue sécurité active et passive pour l’époque.

Moins extravagante et plus sérieuse, le succès n’en fût pas moins grand !

CLIO 4, la fin du règne

La mode des citadines qui a découlé de la première icône des années 90 ne s’est jamais essoufflé. Représentant pour certains constructeurs mondiaux leur cœur de rentabilité. Renault n’y faisant pas exception, la Clio 4ème du nom, de par sa technologie, accuse déjà le poids des années. Effectivement, le temps passe vite. Déjà 7 ans ont passé depuis la sortie de celle qui, avec le dernier Espace, inaugurait la révolution stylistique de Mr Van den Acker. Elle signait également l’arrivée des dernières technologies comme les tablettes tactiles intégrées à la planche de bord. Ce visuel sensuel a permis à Renault de créer ce besoin contemporain : réaliser un achat passionnel plutôt que rationnel.

Cependant, un casse-tête attendait les équipes de Renault pour le développement de la nouvelle CLIO. D’un côté les chiffres : Renault CLIO 4, 2.6 millions d’unités vendues en 7 ans, croissance de près de 3% des ventes encore en 2018, voiture qui continue à séduire par son design. De l’autre, le besoin d’apporter un souffle nouveau. Effectivement, la CLIO doit maintenir son leadership face à ses concurrentes, et se relancer face à la montée exponentielle (et inexorable dirais-je…) des SUV compacts du segment B. Que faire alors ? Renault a dû inventer un oxymore automobile…

Design extérieur : une « nouveauté déjà-vue » rafraîchissante

Quoi ? Le titre n’est pas clair ? Il ne parle pas de lui-même ? Pourtant le tableau est simple et bien français !

Un Français à propos de la CLIO 5 : « Grand Dieu, elle ne change pas, on dirait une version restylée de la CLIO 4 ».
Un autre Français à propos de la Mégane 4 : « Grand Dieu, elle ne ressemble plus du tout à la Mégane 3 ! Il n’y a aucune cohérence entre les générations comme le font les allemands ».

Alors, identique à la précédente, ou nouveauté bien inspirée ?

Je vous l’accorde, ça commence comme une mauvaise blague, mais c’est réellement les points de vue que suscite l’automobile actuelle. Vu que le Français est bipolaire dans son approche, voyons comment Renault justifie son choix. Comme je le précisais plus haut, la CLIO 4 se targue d’une longévité inédite. Surtout étayée par son design qui reste dans l’air du temps. La marque au Losange ne pouvait faire l’économie ce détail et à décider de capitaliser sur ce premier atout. Ensuite, dans un souci de cohérence, le dessin de cette CLIO se doit d’étendre le style à travers toute la gamme, impliquant cette ressemblance avec la Mégane. Enfin, Renault a voulu améliorer la précédente version. Cette nouvelle CLIO a pour mission d’harmoniser ses styles intérieurs et extérieurs. Pour l’instant, impossible de critiquer ce constat qui, avec du recul et toutes proportions gardées, semble logique.

Un style plus mature pour un coup de cœur assuré

La nouvelle CLIO se pare d’un nouveau regard très évocateur

Malgré un dessin fortement repris de la version précédente, la CLIO 5 offre une panoplie d’éléments neufs à 100%. L’avant se veut fortement athlétique, d’autant plus dans la version RS Line qu’il m’a été donnée d’essayer. Gimmick de la division sportive de la marque, la RS Line se dote d’un bouclier avant souligné par la mythique « Lame F1 ». Cette dernière surplombe une calandre noire béante et intègre les espaces dédiées aux feux de brouillards qui s’avèrent être de véritables prises d’air. Non pas pour améliorer l’appui ou le refroidissement, mais simplement pour mieux inscrire aérodynamiquement son museau.

Ces projecteurs sont pleins de petits détails très appréciables

En partie supérieure, le Losange reste fièrement posé sur une calandre élargie. Cette dernière s’habille différemment en fonction des finitions, et peut se retrouver diamantée sur une version Initiale Paris par exemple. Elle se retrouve encadrée par deux projecteurs LED, disponible sur l’ensemble de la gamme ! Seule différence, la puissance du faisceau sur les finitions les plus hautes sera rehaussée grâce à une LED supplémentaire aux deux existantes sur les finitions d’entrée de gamme. De même, la signature lumineuse « C-Shape » est désormais visible sur ces mêmes versions.

Vu le succès des packs style, dont le seul but est de rendre plus aguichant un modèle de base, la CLIO affirme son dynamisme d’entrée de jeu. Son capot tranche dans le vif avec ses deux lignes acérées découlant de la figure de proue.

Une carrosserie épurée pour un rendu plus valorisant

Adieu les plastiques peu flatteurs !

De profil, la nouvelle CLIO a fière allure. Avec un nez plus ramassé dû à un porte-à-faux réduit de 12mm, la petite française affiche une attaque visuelle plus trapue.

Exit les détails cheaps de l’ancienne génération, CLIO s’embourgeoise. Sa joue se retrouve à présent ornées d’inserts chromés pour différencier les versions spéciales.

Bien évidemment, plus c’est grand plus ça plait. CLIO chausse de toutes nouvelles jantes de 17 pouces dont les Magny-Cours que l’on peut observer sur notre version RS Line.

Toujours dans un souci de rendre sa nouvelle-née plus exclusive, les fenêtres sont entourées d’un jonc chromé. Jonc chromé qui entoure la poignée arrière de nouveau intégrée dans le vitrage latéral. De manière plus surprenante, CLIO 5 avoue des flancs moins galbés que CLIO 4. Ce qui m’a donné au premier abord un aspect un peu « plat » des flancs. En effet, les courbes ont été adoucies pour la rendre plus statutaire. Mais surtout, les zones de plastiques noirs ont été réduites comme peau de chagrin.

Une baguette chromée plus sobre et moins toc pour une CLIO qui s’affirme

Sur le bas des portières, le large bandeau en plastique simple ou laqué de la précédente génération a été remplacé par une plus sobre baguette. D’une teinte grise mate comme la Lame F1 sur RS Line ou chromée sur les autres hautes versions, cette moulure porte dorénavant les armoiries de la Dynastie. De quoi être totalement aguichant avec les superbes teintes de lancement que sont le dynamique Bleu Iron et l’énergisant Orange Valencia !

Une poupe à l’instar de la proue : ramassée et engaillardie.

Pour l’arrière pas de débat : c’est moderne et c’est bien fait !

L’arrière de notre CLIO a subi une bonne cure de testostérone. Renouvelé, il a su garder les éléments qui ont fait la réussite de l’arrière-train de la CLIO 4 tout en l’affirmant encore plus.

Prenons dans l’ordre. Dans la veine des flancs, l’arrière s’embourgeoise en délaissant le large diffuseur en plastique noir de la précédente génération. Il s’affine pour souligner le bouclier retravaillé. Il est traversé par une canule d’échappement ronde ou ovale en fonction de la version choisie.

Comme un rappel de la proue, les feux arrières ont été rendus plus musclés et dévoilent des motifs pour une signature visuelle unique.

L’antenne quelque peu massive pourra être remplacée en option par un aileron de requin

Toujours dans un souci aérodynamique, l’arrière présente plusieurs critères qui permettent à CLIO d’atteindre un SCx de 0.640. Premièrement, le becquet avec sa forme plongeante termine la ligne de pavillon. Ensuite, la voie arrière a été resserrée de 12mm par rapport à la voie avant. L’idée est de donner, en vue de dessus, un profil de goutte d’eau à cette CLIO. Réduire la traînée, les perturbations aérodynamiques, améliorer la pénétration dans l’air, un cahier des charges exigeants au service de la consommation sans pénaliser le style. Chose qui sera favorisée par le fond plat intégral, les rétroviseurs retravaillés, ou l’antenne pouvant être réduite.

Design intérieur : CLIO passe la vitesse supérieure

Chaque génération de CLIO a eu sa révolution : être la meilleure polyvalente, offrir le meilleur espace intérieur, être la plus sûre, être la première à être tactile. Désormais, CLIO 5 veut relever le défi d’offrir à sa clientèle les mêmes prestations que celles des berlines. Et cela passe par plusieurs points.

Une habitabilité en nette progression

Basée sur la nouvelle plate-forme nommée « CFM-B », CLIO offre un bel espace tout en conservant les mêmes proportions que son aïeule. En terme d’habitabilité, les rangements ont fait des petits. La console centrale – qui est maintenant flottante – accueille un vide poche à chargeur à induction. Et dans son prolongement elle intègre un accoudoir central imposant mais agréable à l’utilisation. Tout cela permettant de faire déjà plus de 4 litres.

La place donnée aux passagers est tout à fait respectable. Et ce qui m’a le plus surpris est l’espace disponible aux passagers arrières pour cette catégorie. A savoir : du haut de mes 183 centimètres, si le siège conducteur est réglé pour ma taille, j’ai largement de quoi me loger à l’arrière. Cela s’explique par le design revu des sièges et leur coque semie-souple qui se sont affinés de 26mm sans compromettre le confort. Sans parler de l’espace au toit. Moi qui ai l’habitude de voyage le cou cassé dû aux pavillons trop plongeants. Ça va changer la vie de certains voyageurs !

Pour finir, la plate-forme permet à CLIO d’obtenir un gain 61 litres de volume au coffre. Le seul inconvénient est le seuil de coffre qui a été fortement relevé. D’un côté, il s’agit d’un choix stylistique. De l’autre un argument marketing – qui convaincra celui qui voudra bien y croire. La marque avance que le rehaussement du coffre permet de préserver de dommages le hayon en cas de choc arrière. Bref, le résultat est que le coffre gagne un double étage en plus du logement d’une vraie roue de secours, mais perd en accessibilité.

Un poste de conduite à la hauteur

Le cockpit de notre petite CLIO est retourné aux fondamentaux. Orienté sur son conducteur, il a gagné en qualité perçue sur les deux versions que nous avions en essai (RS Line et Intens). Premier argument, le nouveau volant. L’airbag ayant été compacté, le moyeu s’en retrouve affiné et permet l’intégration du régulateur sur le volant (que ce soit le simple régulateur comme le régulateur auto-adaptatif). Offrant une meilleure visibilité aux compteurs, le cerceau cache derrière lui des comodos au dessin et à l’ergonomie repensés.

Détail à mettre au crédit des CLIO essayées, le toucher de volant est extrêmement appréciable. Que ce soit en version Intens au cuir de bonne facture, épais et moussé peut se permettre la coquetterie d’être chauffant. Comme en version RS Line où les parties latérales en cuir perforé qui offrent une prise en main jouissive !

Mélange astucieux de compteurs analogiques et numériques

Outil aujourd’hui indispensable, CLIO s’adjuge deux montes d’écran pour le combiné d’instrumentation. Simplifié sur son ornement comparé à l’ancienne version, un écran de 7 pouces est intercalé entre deux jauges analogiques. Cette version sobre offre un choix limité autant en terme d’informations que de personnalisation. Pour avoir un compteur à votre image et vous apportant toutes les informations du système Easy Link (comme par exemple le rappel de la cartographie de GPS), il faudra s’orienter sur l’écran entièrement numérique de 10 pouces.

Un infotainment repensé et actualisé

Contrairement à la majorité de ses concurrentes (comme la future Peugeot 208 qui nous promet d’être très attrayante), la nouvelle CLIO offre deux versions d’écrans tactiles. Le premier de 7 pouces, disposé de manière habituelle, c’est-à-dire horizontalement. Mais celui qui nous intéresse, est le second en 10 pouces, disposé verticalement. Le nouveau système d’infotainment baptisé Easy Link embarque bon nombre de nouveautés. Outre un design d’interface revu, cette dernière se veut être à l’image d’un smartphone. Entièrement personnalisable en fonction des différents comptes utilisateurs créés, vous pouvez choisir quelles applications afficher et la manière dont vous les disposez. D’une définition flatteuse, j’ai regretté une légère latence en cas de forte sollicitation de l’interface. Navigation, gestion de communication avec le téléphone, et navigation dans les menus en simultané peuvent faire ralentir le temps de réponse de l’ensemble.

Une des nouveautés qui m’a le plus marquée, concerne l’aspect connecté de la voiture avec le smartphone de son propriétaire. Grâce à l’application My Renault, vous pouvez désormais communiquer avec votre véhicule et le suivre en continu. De même, la solution apportée de navigation en « porte-à-porte ». Schématiquement, dans votre canapé, vous programmez votre voyage sur votre smartphone. Ce dernier vous guide jusqu’à l’emplacement où est garé la voiture. Vous indique le meilleur itinéraire tout en vous indiquant des informations intéressantes (restaurants, stations avec tarifs, …) sur l’itinéraire grâce au partenariat signé avec Google. Vous indique où garer votre voiture en mémorisant sa position. Et vous conduit jusqu’à la porte de votre lieu de destination. Vraiment intéressant !

Pour terminer avec l’instrumentation, Renault a placé sous la tablette tactile l’ensemble des fonctions vitales de la voiture. Agencées sous la forme d’une barrette piano, elles surplombent les commandes de climatisation en accès direct. Et Dieu que c’est agréable ! Pas obligé de repasser par toute l’interface numérique. Ce ne sont pas les seuls, mais c’est une excellente décision !

Une planche de bord inédite

Forcément, ce qui marque le plus lorsque l’on pénètre dans l’antre de cette nouvelle CLIO, c’est la planche de bord. Autant le style extérieur est clairement inspiré de l’ancienne génération, autant l’intérieur amène un grand bol d’air frais.

Élargi et élégant, le tableau de bord se rapproche à grand pas des normes esthétiques Outre-Rhin

Comme vue précédemment, la réduction du moyeu du volant libère déjà l’espace visuel. Mais l’aspect global a indéniablement gagné en sérieux. Fini l’aspect gonflé, dilaté et massif de l’ancienne planche de bord vraiment dépassée. Dorénavant, une large grille de ventilation parcourt toute la largeur du tableau de bord. Bandeau qui peut être « égayé » par un liseré de couleur selon la version. Rappel coloré également possible grâce à l’éclairage d’ambiance personnalisable avec l’application Multi-Sense.

Pour les finitions Intens et RS Line (je ne peux m’engager sur les versions d’entrée de gamme que je n’ai pas eu en main), les prestations sont très flatteuses. Même si les finitions sur la moitié inférieure ont toujours un relent de qualité à la française, les surfaces recouvertes de matières soft ont augmenté de 25%.

Enfin, la sellerie a eu le droit à un lifting de la tête aux pieds. Mousse plus dense, assise rallongée de 15mm (même cela reste encore trop court pour moi), armature renforcée pour une structure affinée. Au final, une attaque d’assise confortable et surtout un maintien latéral très appréciable sur la série RS Line ! Le pari de conserver un véhicule confortable est pour moi réussi.

Sur la route, pas de doute… C’est une vraie CLIO !

Dynamique et racée : jamais un style n’a jamais aussi collé à un tempérament

Basée sur la nouvelle plateforme CMF-B de l’alliance, la CLIO 5 annonce un véritable chamboulement sur son marché historique…

Renault passe enfin à l’hybride avec l’E-TECH

Concernant les motorisations, tout a été renouvelé. Renault recentre son offre autour d’un cœur au sans-plomb. Les Blue dCi diesel sont encore disponibles en 85 et 115ch afin de répondre à la demande des directeurs de flottes et des gros rouleurs, mais ce sont bien les blocs TCe 100 et 130ch qui vont donner le sourire aux conducteurs de cette CLIO.

J’ai pu tester ces deux moteurs avec deux boîtes de vitesses différentes. Premièrement, la version 100ch accouplée à une boîte manuelle à 5 vitesses. Grâce à la plateforme et le gain de poids qu’elle induit, le moteur se révèle largement suffisant. Coupleux en bas régime, il reste très économe et silencieux en condition de conduite. Ce qui permettra au passage d’apprécier le satisfaisant système audio Bose développé pour l’occasion. En effet, le silence à bord est impressionnant. Même à grande allure, les bruits d’air sont réduits. Ce grâce à de nouvelles idées comme le placement des balais d’essuie-glace sous le capot moteur, ou le lissage du pare-brise par rapport au pavillon.

De plus, largement en dessous de 6L/100kms pour une conduite normale, le groupe moto-propulseur apporte pleine satisfaction. Petit hic bien dans l’air du temps, l’étagement de la boîte. Avec les 3 voire 4 premiers rapports qui n’en finissent pas, le pignon de 5ème restera neuf si vous prenez rarement les larges autoroutes. Evolution prévue, ce moteur pourra être rapidement doté de la nouvelle boîte automatique X-Tronic qui adoptera la technologie D-Step pour conserver un comportement de boîte à multi-rapports.

Côté TCe 130 chevaux, la petite française s’enjaille. Rageur avec de belles relances, il arrive même à très rapidement déclencher l’ESP en sortie de courbes serrées. ESP intrusif, monte pneumatique Continental EcoContact hasardeuse ou train avant dépassé ? Connaissant le savoir-faire du Losange en terme d’efficacité de traction, on penche pour une révision de l’aide électronique à la conduite. Bon, je ne m’enflamme pas. Comme à son habitude, la petite CLIO nous fait sentir tout son potentiel châssis (fait d’acier à haute limite élastique). Elle nous laisse un petit goût de manque de chevaux. Avec une montée en régime linéaire (trop ?), la boîte EDC à 7 rapports n’est pas exempte de reproche. Très agréable au demeurant, elle lisse la performance du moteur et gomme la nervosité au profit du confort.

Enfin, la nouvelle plateforme nous réserve une dernière surprise qui va nous faire languir. Prévue pour l’hybridation, CLIO attendra 2020 pour proposer sa nouvelle motorisation nommée E-TECH. Elle alliera un moteur électrique de 1.2kWh à un moteur thermique 1.6 essence, gérés par une boîte de vitesses multimodes type CVT. Mais Renault promet une gestion de boîte qui garantira un plaisir de conduite bien présent, là où ce type de motorisation en est souvent dénué en faveur de l’écologie. Offrant une récupération d’énergie au freinage, on nous assure des cycles électriques urbains pendant 80% de son utilisation. A suivre…

Un plaisir de conduite à géométrie variable

Les ingénieurs ont voulu décupler le plaisir de conduite au volant de la dernière CLIO. Principale voie d’amélioration, puisqu’il s’agit du lien unique et direct avec la route : la direction.

Afin de décupler et de diversifier les plaisirs des sens, Renault a implémenté son système nommé Multi-Sense. Influant sur les paramètres du véhicule, cette application permet de sélectionner les différents modes de conduite. De l’anémique mode Eco, on se retrouve rapidement à tester le relevé mode Sport !

Débridant le tempérament du moteur, le mode Sport raffermit fortement la direction. Partant d’une direction souple lissant les imperfections du bitume, on se retrouve avec un volant avec un retour d’information vif permettant d’inscrire et de maintenir parfaitement la petite CLIO sur les pièges des routes sinueuses. D’autant que mécaniquement, Renault a volontairement diminué la démultiplication de l’assistance pour éviter ce sentiment de tourner les roues dans la semoule. Couplée à une suspension écrêtant les petites bosses tout en conservant le châssis collé à l’asphalte, l’ensemble se révèle homogène et efficace. La Dysnatie CLIO peut se rassurer, la descendance est assurée !

Une sécurité active de pointe sur le segment

A l’instar de l’infotainment, CLIO a su voler les jouets de sa grande sœur Mégane sur le terrain de la sécurité. Totalement inédit sur le segment B, elle se blinde d’aides à la conduite qui risquent, de par son appétence pour les milieux urbains, d’être diablement utiles.

Tel un joueur de tarot, la CLIO a des atouts plein les mains ! De cette pléiade, je ne saurai citer l’aide au maintien dans la voie, le régulateur auto-adaptatif, les détecteurs d’angle-morts, la caméra 360° (avec encore une petite faiblesse niveau définition) et autres nouvelles technologies. Même si ce sont des aides déjà connues, il s’agit d’une grande évolution dans le segment B. Sans aller jusqu’à la conduite autonome, j’ai pu tester en conditions de roulage réelles l’Assistant Autoroute et Traffic. Sur les modèles montés en boîte EDC et s’appuyant sur le Stop & Go, cet assistant vous soulagera dans les deux conditions de trafic les plus stressantes ou ennuyantes.

Tout d’abord, lorsque CLIO se retrouve engluée dans le flux congestionné urbain, elle s’occupe de garder le rythme. Même si le véhicule vous précédant s’arrête, la CLIO en fait de même et est capable de reprendre son allure toute seule, tant que l’arrêt n’excède pas 3 secondes. Cela se révèle très agréable dans une circulation élastique vous obligeant à danser sur les deux pédales.

Ensuite, CLIO se charge du voyage sur autoroute. Se prenant pour une grande berline, le régulateur auto-adaptatif vous invite à régler une vitesse et un espacement calibré avec le véhicule vous précédent. La voiture se charge alors de conserver les distances avec celle devant. Et si l’envie vous prend de doubler, un coup de clignotant, un décalage sur la voie de gauche et CLIO se met à accélérer elle-même pour retrouver son allure prédéfinie auparavant. Bref, plus besoin de vous tracasser, désormais la nouvelle Renault s’occupe de tout sur tous les terrains.

Tarifs & Conclusion : CLIO se donne les moyens de ses ambitions

Les tarifs de cette nouvelle CLIO sont tout aussi larges et diversifiés que ses équipements. Pour les plus économes, elle propose ses services en finition Life avec moteur essence SCe 65 pour tout juste 14.000€. Pour les épicuriens, les tarifs montent à la même vitesse que s’allonge la liste des options ajoutées. Au final, la version RS Line testée s’acquière pour 24.100€, quand la future version Initiale Paris pourra frôler les 27.000€. Comme parler d’argent est toujours compliqué, d’autant plus quand il faut mettre en face dans la balance les sensations et le plaisir ressentis à son volant…

Alors, bon. Effectivement, ça partait mal. Oui c’est vrai, le soufflé est légèrement retombé quand on a découvert sa petite bouille. Mais attention, ne prenons pas de conclusions hâtives. Cette nouvelle CLIO donnera pleinement satisfaction à ceux qui le mériterons, ceux qui oseront ouvrir sa porte !

Finalement, la longueur de mon article est – malgré moi – le meilleur des plaidoyers. Impossible d’être intarissable à propos d’elle ! Elle apporte tellement de nouveautés technologiques, mécaniques et de style intérieur qu’on ne peut qu’être impressionné du travail abattu! Enfin une CLIO avec un intérieur digne de sa trempe. Enfin une CLIO high-tech, faisant de l’ombre aux concurrentes allemandes (et même peut-être à certaines berlines). Enfin une CLIO avec une offre de motorisation entièrement renouvelée et innovante. Enfin une CLIO ! Enfin LA CLIO !

Points positifs :

  • Présentation intérieur
  • Habitabilité aux places arrières
  • Rapport qualité/prix pour les versions optionnées
  • Consommation du moteurs essence

Point négatifs :

  • Traction faillible ou EPS intrusif ?
  • Boîte EDC frustrante sur TCe 130
  • Tarif d’une berline pour une CLIO haut de gamme (saura-t-elle convertir et trouver son public ?)

Un merci tout particulier à Fabien pour les belles photos des membres de sa famille de CLIO à lui !