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Essai : Audi Q4 e-tron 50 quattro : Coup de maitre assuré ?


Une pièce maitresse de l’offensive électrique Audi à l’essai !

Chez Audi, la transition électrique est en marche. Et pour cause : la marque Allemande lance désormais plus de véhicules électriques que de véhicules thermiques. A l’horizon 2025, Audi proposera pas moins de 20 modèles électriques sur le marché Français. La nouvelle Q4 e-tron est une pièce maitresse de cette offensive électrique. Basée sur la plateforme électrique modulaire MEB (celle des VW ID.4 et Skoda Enyaq), l’Audi Q4 e-tron a de grandes ambitions. Et pour cause : elle s’aligne sur le très porteur segment des SUV compacts Premium. Je suis parti à sa découverte sur la côte Bretonne, et je vous dit tout ce qu’il faut savoir à son sujet !

La nouvelle Audi Q4 e-tron.

Un style Premium et dynamique

Comme son nom l’indique, l’Audi Q4 e-tron s’intercale entre les Q3 et Q5. Long de 4,59 cm (c’est 10 cm de plus qu’une Q3), elle offre une ligne à la fois Premium et dynamique, les gènes SUV en plus. Hauteur de caisse surélevée, passages de roues marqués (« quattro blister » dans le vocable maison), calandre single frame pleine (…) : la Q4 e-tron s’assume, et ça fait plaisir à voir !

Evidemment, ces impressions sont encore plus flatteuses si vous optez pour une finition S line et de belles jantes (jusqu’à 21 pouces). Pour ma part, j’ai eu un gros coup de coeur pour « ma » Q4 e-tron d’essai, avec son originale teinte « Violet Aurore Boréale métallisé », qui bouscule un peu les habitudes.

La série de lancement « Edition One » avec sa teinte Gris Typhon et ses jantes spécifiques 21 pouces Audi Sport en bronze mat n’est pas mal non plus !

La Q4 e-tron Edition One.

S’il s’assume, le Q4 e-tron reste discret sur un point : son mode de propulsion. En effet, et hormis la mention « e-tron » en relief sur son pare-choc arrière (et quelques autres menus détails), bien avisé est celui qui devinera qu’il s’agit d’un véhicule électrique !

Un dernier détail d’importance : la signature lumineuse. On l’oublie parfois, mais c’est (en tout cas en grande partie) Audi qui a lancé la tendance de la signature lumineuse à LED, tendance qui irradie aujourd’hui toute la production automobile. Histoire de rappeler qui est le patron, Audi propose en avant-première sur la Q4 e-tron une signature lumineuse personnalisable (via le MMI). Une idée… lumineuse (elle était facile j’avoue !).

Un habitacle au dessus du lot pour l’Audi Q4 e-tron

Je l’évoquais un peu plus haut : l’Audi Q4 e-tron partage sa plate-forme avec les VW ID.4 et Skoda Enyaq. Sans dénigrer ces deux modèles (que j’ai également eu l’occasion d’essayer), la Q4 e-tron marque une assez sensible montée en gamme s’agissant de son habitacle.

Orientée vers le conducteur, la planche de bord délaisse l’approche minimaliste des ID.4 et Enyaq, au profit d’un dessin plus complexe. Volant à double méplat, angles saillants, mais aussi de beaux matériaux et des assemblages idoines : l’habitacle du Q4 e-tron en met plein la vue ! Cette forme complexe présente tout de même un inconvénient : la planche de bord est un peu trop envahissante pour le passager à mon goût. Par ailleurs, il est regrettable que le soin apporté aux matériaux à l’avant ne se retrouve pas aux places arrières, avec des contre-portes désespérément rigides.

La Q4 e-tron a fait le choix d’une vraie instrumentation au travers du célèbre Virtual Cockpit (de 10,25 pouces ici), quand ses cousins du groupe optent pour des minuscules écrans en face du conducteur. Un choix judicieux. L’écran du système MMI dont la taille va jusqu’à 11,6 pouces (et qui peut intégrer la sublime cartographie Google avec vue satellite) complète cette expérience multimédia très soignée. A noter que l’auto dispose de commandes physiques dédiées pour la climatisation, et qu’un réussi système audio signé Sonos est disponible en option.

Si l’ergonomie est globalement excellente (mention spéciale à la console centrale surélevée qui accueille le sélecteur de vitesse et le bouton de démarrage, très agréable à l’usage), j’avoue en revanche avoir eu quelques difficultés avec les touches sensibles du volant, qui méritent pas mal de doigté. Un coup à prendre, sans doute.

Des aspects pratiques soignés

Avec sa plate-forme dédiée à sa motorisation électrique, l’Audi Q4 e-tron tire le meilleur parti de son grand empattement : pas de tunnel de transmission, et habitabilité digne du Q5, malgré ses 10 cm de moins.

L’habitacle se montre donc spacieux, notamment aux places arrières. Le coffre n’est pas en reste : son volume offre 520 litres, et même 1.490 litres banquette rabattue. En revanche, et même si le capot s’ouvre, aucun espace de rangement n’est prévu devant. Dommage.

Audi a également soigné les espaces de rangement, avec un total de 25 litres supplémentaires pour accueillir tous vos effets personnels. Mention spéciale aux très pratiques porte-bouteilles intégrés dans les portières avant, au niveau de l’accoudoir.

L’Audi Q4 e-tron 50 quattro sur la route

Pour mon essai, Audi m’a confié la clé de la version de pointe de la gamme Q4 e-tron : la 50 quattro, forte de 299 ch. Contrairement aux versions 35 et 40, la Q4 e-tron dispose de deux moteurs électriques, un sur sur chaque essieu (vous comprenez d’où vient son appellation quattro). Le moteur avant n’entre en action que lorsqu’un surcroit de puissance est nécessaire, ou qu’une perte de motricité est détectée. Toujours au rang des détails techniques, notez que cette déclinaison 50 quattro est livrée d’office avec la grosse batterie de 76,6 kWh.

Cette Q4 e-tron 50 quattro laisse sur place la quasi-totalité du trafic. Les performances sont très bonnes (avec notamment un 0 à 100 km/h avalé en 6,2 secondes), et les 460 Nm de couple disponibles instantanément transforment les dépassements en simple formalité. Il est donc légitime de qualifier l’auto de dynamique. Elle n’en devient pas sportive pour autant (elle n’a pas cette prétention d’ailleurs). Exit donc l’effet « montagnes russes » de certaines concurrentes (coucou la Tesla Model 3) : les ingénieurs Audi ont privilégié une sensation de maitrise et de sécurité.

Au volant, c’est justement ces deux maitres-mots qui reviennent le plus souvent. Bien campée sur ses appuis, la Q4 e-tron a le bon goût de maitriser ses mouvements de caisse (merci l’amortissement piloté). Malgré son poids pachydermique (2.135 kg…), j’ai pris un réel plaisir à emmener l’auto sur les petites routes bretonnes, avec une direction précise (et qui se raffermit comme il faut en mode Dynamic), et une motricité sans faille, même sur chaussée mouillée (car oui, il pleut en Bretagne).

Dynamique, rassurante, la Q4 e-tron est aussi une très bonne routière. Outre des bruits mécaniques aux abonnés absents (le contraire eut été étonnant sur un véhicule électrique !), les bruits d’air sont très bien filtrés. L’amortissement est en revanche pénalisé par les grosses roues de 21 pouces de mon modèle d’essai, avec une sécheresse qui perturbe quelque peu ce tableau idyllique : la rançon du look…

Pour la première fois chez Audi, la Q4 e-tron dispose d’une affichage tête haute à réalité augmentée. Pour simplifier les choses, il affiche à l’horizon direct les données essentielles (vitesse actuelle, limitations…), et à un horizon plus lointain (environ 10 mètres devant soi) les informations liées à la navigation ou aux assistances de conduite. Ce système constitue un vrai plus au quotidien, puisqu’il permet de rester concentré sur la route, tout en disposant des informations nécessaires.

Et l’autonomie dans tout ça ?

Je termine mon essai par une question cruciale : l’autonomie. Partons des données annoncés par Audi : la marque revendique 488 km d’autonomie pour cette version 50 quattro. A noter d’ailleurs que la version 40 qui dispose de la meilleure autonomie de la gamme : 520 km.

J’ai terminé ma première journée d’essai (boucle de près de 300 km mêlant autoroute, routière et ville) avec une consommation moyenne de 20,9 kWh/100km, et ma moyenne est tombée à un peu plus de 19 kWh/100 km à l’issue de la boucle d’essai (plus courte) du lendemain. De quoi atteindre avec un minimum d’attention environ 400 km d’autonomie : vraiment pas mal ! La Q4 e-tron accepte la recharge jusqu’à 125 kW.

Notez enfin que l’auto dispose de palettes au volant qui permettent de moduler le niveau de récupération d’énergie au freinage. En fonction du niveau choisi, la décélération peut aller jusqu’à 0,15 g. En se servant des palettes, la pédale de frein devient inutile dans la majeure partie des situations.

Gamme et tarifs du Q4 e-tron

La gamme Q4 e-tron débute à 42.800 Euros. Elle se décompose en quatre niveaux de finitions : Base, Executive, S Line et Design Luxe, plus la finition de lancement Edition One.

Les versions 35 et 40 n’ont qu’un seul moteur disposé sur les roues arrières (elles affichent respectivement 170 et 204 ch), alors que la version 50 quattro dispose également d’un moteur à l’avant. Deux batteries sont disponibles : 51,5 kWh pour la version 35, et 76,6 kWh pour les versions 40 et 50. Comptez 58.700 Euros pour une version 40 e-tron S Line, et 7.000 Euros de plus pour disposer de la version 50 quattro.

Comme toujours chez Audi (et chez tous les autres constructeurs Premium Allemands), les tarifs s’envolent vite : mon modèle d’essai (très bien configuré il est vrai) réclamait ainsi plus de 85.000 Euros…

Enfin, notez que la carrosserie Sportback est également déclinée sur la Q4 e-tron, contre un supplément de 2.000 Euros.

Conclusion : L’Audi e-tron

Cette Q4 e-tron est un vrai condensé de ce qui fait le succès de la marque. Valorisant et distinctif, elle se montre par ailleurs bien finie et agréable à conduire (avec le supplément dynamisme pour cette version 50 quattro, et sécheresse des suspensions avec les roues 21 pouces), et son autonomie est plutôt probante. Cerise sur le gâteau, ses aspects pratiques ont fait l’objet d’un vrai soin, et il en va de même pour sa technologie embarquée (infodivertissement, affichage tête haute…). Cela n’étonnera donc personne que ses tarifs deviennent vite élitistes : même électrique, une Audi restera toujours une Audi !