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Essai : Volkswagen ID.4 : L’ID prend de la hauteur


Un tournant décisif pour Volkswagen

2026. C’est à cette date que Volkswagen développera sa dernière plate-forme pour véhicule thermique. En 2040, le constructeur de Wolfsburg tournera définitivement la page des carburants fossiles, avec un objectif affiché : zéro émission de CO2 en 2050 (dans le vocable maison, on parle de « Way to Zéro »). En attendant, la marque Allemande prend un virage très net en faveur de l’électrification. eHybrid, GTE, e-TSI : les déclinaisons hybrides se multiplient. Surtout, la gamme 100% électrique ID monte en puissance : quelques mois après la commercialisation du fer de lance ID.3, c’est au tour du sacro-saint SUV d’être décliné dans la gamme ID : voici la Volkswagen ID.4.

La Volkswagen ID.4

Un design moins clivant, et résolument valorisant

Il faut voir la vérité en face : l’ID.3 ne plait pas à tout le monde. Avec son look de prototype et son aspect monovolume, cette dernière se montre résolument clivante : on aime, ou on déteste.

La VW ID.3.

La Volkswagen ID.4 opte pour un plus juste équilibre : plus consensuelle que l’ID.3, elle a quand même le bon gout de différer sensiblement d’une Volkswagen équivalente. Bien campée sur ses grosses roues (qui vont jusqu’à 21 pouces !), elle offre un design musclé et valorisant. 

Comme sur l’ID.3, l’éclairage a été très soigné. A l’avant, la signature lumineuse singe le regard humain, et un faisceau lumineux rejoint le logo. A l’arrière, et pour une fois, l’effet 3D dont se targuent beaucoup de constructeurs est vraiment présent. 

Un bel espace intérieur

La Volkswagen ID.4 mesure 4,58 m de long, soit 32 cm de plus que l’ID.3. Même si elle partage sa même plate-forme avec l’ID.3, le SUV électrique de la gamme ID offre un coffre plus volumineux. Avec 543 litres, il se montre généreux, et surclasse même la soute d’un Tiguan.

Grandes surfaces vitrées (qui plus est sur ma version d’essai, équipée d’un immense toit panoramique), bel espace disponible à l’avant et à l’arrière : l’ID.4 cultive son sens de l’accueil. Mention spéciale à sa console centrale gargantuesque, qui avalera sans peine tout ce qui traîne dans vos poches !

Une qualité intérieure en progression

Souvent considéré comme un parangon dans la domaine de la qualité de finition, Volkswagen nous avait pourtant un peu déçu avec l’ID.3, et ses matériaux intérieurs manquant de distinction. La firme de Wolfsburg a visiblement entendu les critiques avec l’ID.4.

La planche de bord de l’ID.4 est résolument aérienne et épurée. Un bon point.

Le haut de la planche de bord reçoit ainsi un matériau rembourré flatteur à l’oeil et au toucher, et le haut des contre-portes a également fait l’objet d’un soin plus grand. En revanche, les parties inférieures reçoivent des matériaux rigides plus communs. Au global, l’impression reste positive, même si il faut bien avouer que la Volkswagen ID.4 est surclassée sans peine par la référence de la catégorie sur ce point : le… Tiguan.

Une ergonomie qui demande un temps d’adaptation

Point fort habituel de la maison, l’ergonomie a fait l’objet d’un chamboulement sur les dernières productions Volkswagen, et plus précisément depuis la Golf 8. Et pour cause : la firme Allemande a fait le choix de supprimer la quasi-totalité des boutons physiques, au profit de commandes tactiles. Comme sur un smartphone, un retour haptique permet de confirmer la commande. On s’y fait assez rapidement, même si certaines commandes ne réagissent pas toujours comme on le souhaite.

Aucun reproche à refaire en revanche au grand écran tactile de 12 pouces : graphismes, navigation fluide : c’est un sans faute.

Volkswagen ID.4 : Une compagne de route très agréable

J’avais été surpris par la conduite de l’ID.3. Centre de gravité bas, puissance transmise aux roues arrières, liaisons au sol soignées : n’en déplaise à certains « anti VE » bas de plafond, elle offre un vrai agrément de conduite. La Volkswagen ID.4 conserve les fondamentaux de l’ID.3, avec quand même quelques ajustements, afin de coller à la philosophie SUV. 

Premier point positif : le rayon de braquage. Propulsion, l’ID.4 tourne dans un mouchoir de poche (ou presque !). Un vrai bonheur en ville. En ville justement, on apprécie sa très grande douceur de conduite : la puissance est fluide et instantanée, et le freinage se montre assez facile à doser, même si la fonction régénération au lever de pied n’est pas aussi poussée que sur une Nissan Leaf

Sur route, la Volkswagen ID.4 confirme ses bonnes dispositions. Malgré ses grosses roues 21 pouces, elle digère bien les irrégularités de la chaussée, et sa direction se montre précise et souple. Avec son poids conséquent (2.124 kg), elle se montre moins incisive qu’une ID.3 sur itinéraire sinueux, mais la partition offerte reste d’un bon niveau, avec un agrément de conduite réel, et une conduite sûre en toutes circonstances. De bonnes impressions encore renforcées sur cette version 1st Max d’essai, avec son amortissement piloté DCC de série, qui raffermit la direction et les suspensions en fonction du mode de conduite choisi. Autre point à porter au crédit de l’ID.4 : son affichage tête haute à réalité augmentée. C’est bien simple : c’est le meilleur système de ce genre disponible actuellement sur le marché. Il permet réellement de se concentrer sur la route, et offre des indications d’une clarté exceptionnelle. 

Ici pourvue du plus gros moteur électrique (trois niveaux de puissance sont disponibles : 148, 170 et 204 ch), l’ID.4 offre des performances de bon aloi, même si l’ID.3 se montre logiquement plus véloce : 0 à 100 km/h en 8,5 secondes, contre 7,3 secs pour l’ID.3. Surtout, le couple instantané de 310 Nm offre à l’auto une réactivité qu’un véhicule thermique équivalent ne peut égaler. On a hâte de découvrir l’ID.4 GTX, déclinaison sportive du modèle, qui offrira quatre roues motrices et 300 ch ! 

Batteries, autonomies, recharge

La Volkswagen ID.4 propose deux batteries : 52 et 77 kWh. L’autonomie est bien évidemment en faveur de la seconde : l’ID.4 52 kWh offre ainsi jusqu’à 345 km d’autonomie (cycle WLTP), contre jusqu’à 520 km pour la version 77 kWh. 

Notre version d’essai 1st Max suréquipée (et donc plus lourde) annonce plus précisément 490 km d’autonomie. Pour notre essai, Volkswagen s’est montré bon joueur, avec un aller/retour Roissy-Dieppe alternant réseau secondaire pour l’aller, et autoroute pour le retour, soit environ 460 km à parcourir. 

A l’aller, je me suis rapproché des 20 kWh/100 km, avec une autonomie dans ces conditions d’environ 400 km : un chiffre assez fidèle aux données constructeurs. Les choses se sont gâtées pour le trajet retour (sur autoroute). Pénalisée par un fort vent latéral, la consommation de l’ID.4 s’est alors établie aux alentours des 28 kWh/100 km, soit un rayon d’action d’environ 275 km. Et il vaut mieux rester à 130 km/h : si vous augmentez l’allure de quelques km/h au dessus de la limite légale, votre autonomie fond encore plus vite. 

Côté recharge, l’ID.4 77 kWh supporte une charge jusqu’à 125 kW : elle récupère alors 80 % de sa batterie en moins de 40 minutes. Rappelons d’ailleurs que Volkswagen fait partie du consortium Ionity, et qu’il est donc possible de ravitailler son ID.4 sur ces bornes ultra-rapide.

Gamme, tarifs, concurrence

La gamme Volkswagen ID.4 débute à 39.370 Euros (version City 52 kWh), et culmine à 58.950 Euros pour l’édition de lancement 1st Max 77 kWh (celle de notre essai). A ce prix là, l’équipement est pléthorique (et c’est bien normal) : jantes 21 pouces, projecteurs Matrix LED, assistant de conduite semi-autonome Travel Assist, affichage à tête haute à réalité augmentée, et toit panoramique en verre.

Côté concurrence, l’ID.4 se frottera surtout aux Tesla Model Y (à partir de 63.000 Euros, environ 505 km d’autonomie) et aux Hyundai Ioniq 5 (500 km d’autonomie pour la version dotée de la plus grosse batterie ; tarifs pas encore annoncés). 

Conclusion : Une bonne copie

Après une ID.3 intéressante mais peut être un peu trop clivante, la Volkswagen ID.4 livre une copie plus consensuelle, et plus probante, à quelques points près (consommation électrique sur autoroute, ergonomie notamment). Les 5.000 Euros d’écart entre les deux modèles se justifient par un espace intérieur plus grand, une qualité perçue supérieure, et par une ligne plus valorisante.