Essais

Lexus NX450h+ : un sérieux challenger branché au premium

Pionnier dans le monde de l’hybride, Lexus fait enfin son entrée dans le monde des voitures « à brancher » avec le Lexus NX. Avant l’arrivée très attendue de leur premier modèle 100 % électrique en 2023, voici à l’essai le premier hybride-rechargeable de la gamme du constructeur premium japonais : le NX450h+.

Faisant depuis 2003 de l’hybridation l’un de ses arguments principaux et une bonne partie de sa réputation, Lexus a mis du temps avant de proposer un modèle hybride-rechargeable. Notre NX est ainsi le premier modèle de la famille à être proposé dans cette version qui a le vent en poupe sur le segment des SUV premiums. Et si, comme moi, le trio Audi Q5, Mercedes GLC et BMW X3 ne vous fait guère d’effet, il se pourrait bien que ce nouveau petit Lexus ait quelques arguments à faire valoir…

Essai | Lexus NX450h+

Exotisme à la sauce NX

Une Lexus se reconnait au premier regard, et ce NX ne déroge pas à la règle. Le regard acéré et la calandre verticale trapézoïdale habituelle inscrivent parfaitement le SUV dans la lignée des autres modèle de la gamme. Deux centimètres plus long et plus large que la précédente génération, il en modernise franchement le look tout en gardant un air de famille impossible à renier.

De la signature lumineuse facilement reconnaissable aux lignes tendues qui structurent le capot, la face avant du NX reprend cette identité stylistique forte qui a fait la réputation du constructeur. Dans notre finition F-Sport, le museau du NX se pare d’inserts noirs sur les pare-chocs et sur la calandre au lieu de plastiques chromés sur les versions plus chics. En compagnie des jantes spécifiques noires du plus bel effet et des rétroviseurs, l’allure générale en finition F-Sport est très soignée et dans l’ère du temps. 

Ce cocktail stylistique premium et dynamique fonctionne : le NX est sûrement le modèle Lexus qui plaira au plus grand nombre. Le blanc de notre version d’essai sied particulièrement au modèle et fait ressortir avantageusement les nervures et lignes tendues qui courent tout le long de la voiture.

Passée la face avant très caractéristique, le profil est plus conventionnel et la partie arrière plus « passe-partout ». Le logo Lexus a disparu au profit du monogramme, et les feux sont désormais reliés par un bandeau, grande tendance stylistique du moment dont on commence un peu à se lasser honnêtement. Reste que cela n’est pas désagréable à regarder : les proportions sont cohérentes, et les LED du bandeau donnent une belle allure au séant du NX. On pourrait presque lui donner des faux airs de Mazda CX-5 (voire CX-60) tant la filiation stylistique est moins évidente vue de derrière.

Dans le rétro’, le Lexus NX a une sacrée prestance sur la route. Le parti-pris d’un look si travaillé et non-consensuel est toujours aussi osé et clive toujours, mais on achète une Lexus aussi pour ça : rouler dans quelque chose de différent et ne pas rentrer dans le moule du trio allemand un peu ennuyant.

À bord : ambiance premium et soignée

Ennuyant, le NX ne l’est pas non plus à l’intérieur. L’opération-séduction entamée avec la plastique extérieure se poursuit à bord avec une présentation moderne et des matériaux cossus. Lexus revendique une fois de plus avec son petit SUV cet attachement à proposer des voitures dans lesquelles on se sent bien, et qui offrent à leurs occupants des prestations véritablement premium.

Impossible de ne pas s’arrêter quelques instants sur les sublimes fauteuils recouverts de cuir nappa noir et rouge, dont le monogramme F-Sport de notre finition est brodé sur les appui-têtes. Ce mix de teintes très Stendhalien égaye un habitacle un poil sombre du fait d’une ceinture de caisse assez haute et de l’absence d’un toit panoramique (uniquement disponible sur les versions hybride « simple »). Voiture blanche et sellerie rouge, cela donne toujours un cocktail très séduisant et résolument sportif qui correspond parfaitement à la philosophie du NX F-Sport.

Les matériaux utilisés et les finitions ne souffrent d’aucune critique, avec un soin particulier apporté aux détails comme les surpiqures de cuir. L’habitacle du SUV respire la qualité et le sérieux, porté par une philosophie de l’artisanat nippon et des célèbres Takumi. De petits détails modernes font leur apparition, à l’image des poignées qui ne nécessitent qu’une pression pour ouvrir la portière.

Le Lexus NX prend soin de ses occupants, avec par exemple des fauteuils chauffants pour tous les occupants (avant et arrière), et même des sièges climatisés à l’avant. De nombreux rangements sont de la partie, que ça soit dans les contreforts de portes ou sous l’accoudoir central. L’espace aux places arrière est lui tout à fait convaincant pour trois avec une belle garde au toit et de l’espace aux jambes, la place centrale n’étant que très peu condamnée par le module d’aérateurs et de ports USB-C. Le coffre, lui, offre 545 L de volume de chargement, et ce peu importe la version (hybride ou hybride-rechargeable).

L’avènement de la technologie

Un peu comme à propos de l’hybride-rechargeable, Lexus a mis un certain temps avant de se remettre en question et de proposer quelque chose de nouveau concernant la technologie embarquée. Amateur de boutons partout et d’une navigation articulée autour d’un pad tactile assez contre-productif, le constructeur faisait un peu pâle figure lorsqu’on montait à bord et qu’on avait le malheur de comparer avec ce que ses concurrents avaient à offrir.

Lexus est reparti d’une feuille blanche pour concevoir l’ergonomie de son nouveau NX : adieu poussée d’acnés sur la planche de bord digne du premier RX de 1998, bonjour au XXIe siècle et à la Lexus de demain. Un bel écran tactile de 14 pouces flambant neuf fais son apparition au cœur de la console centrale, au-dessus d’élégantes molettes de réglage de la température à bord et des quelques réglages touches restantes pour les commandes de base.

L’ergonomie et l’expérience-utilisateur s’en voient grandement améliorées, avec un système multimédia entièrement nouveau et facile à utiliser. Quelques menus restent incomplets pour accéder aux flux d’énergie et historiques de consommations, alors que d’autres sont étonnamment complexes dans les préférences. Heureusement, l’intégration avec Apple CarPlay sans-fil et Android Auto est de la partie, avec la charge sans-fil pour son smartphone.

Côté conducteur, les compteurs numériques sont de la partie mais reposent encore sur une interface et des graphismes un poil vieillissants présents sur les autres modèles. Un affichage tête-haute projeté complet est de la partie pour ne pas quitter la route des yeux. Le volant, lui, intègre des commandes haptiques peu ergonomiques et compliquées à assimiler. Même après plusieurs heures au volant, il m’a été difficile de comprendre leur utilisation et la navigation dans les sous-menus de conduite de l’affichage tête-haute (notamment le régulateur de vitesse) vire presque à l’agacement.

Au volant, tout l’arsenal d’aides à la conduite pour ne plus avoir à faire grand chose d’autre sur autoroute est de la partie, jusqu’au changement de voie assisté pour doubler en mettant juste son clignotant. Des touches de raccourci sur le volant et sur l’écran multimédia permettent d’ailleurs d’activer ou de désactiver ces assistances rapidement. Une palette d’aides à la conduite et d’avertissement en tout genre sont disponibles, empêchant par exemple d’ouvrir sa portière à l’approche d’un véhicule ou d’un vélo.

Bien dans son temps, le Lexus NX propose ainsi un équipement pléthorique et perpétue la politique 0 option du constructeur. On ne peut que féliciter ce bon en avant technologique qui remet Lexus dans la course, et fait de ce petit SUV un produit complet.

Le Lexus qui se recharge enfin

Fidèle à une solide réputation depuis le début des années 2000, Lexus s’affirme une fois de plus comme le pionnier de l’hybride. À une version hybride simple de 244 ch ne permettant quasiment pas de rouler en tout-électrique s’ajoute désormais notre version hybride-rechargeable de 309 ch, une première pour Lexus.

Forcément disponible en quatre roues motrices, notre version NX450h+ peut compter sur un quatre cylindres 2.5 L de 185 ch et un moteur électrique de 182 ch sur l’essieu avant, associés à un second moteur électrique de 44 ch sur l’essieu arrière. Le tout s’accompagne d’une batterie de 18 kWh positionnée sous le plancher afin de parcourir des trajets sans une goute d’essence.

Trois choix s’offrent à nous par le biais de commandes sur la console centrale : forcer le roulage en tout-électrique, laisser le système gérer l’hybridation seul, ne rouler que sur le moteur essence et lui demander de recharger la batterie. Maitrisant l’hybridation comme un grand, on ne pourra que vous conseiller de rouler en mode hybride, sauf à vouloir absolument avoir de la batterie à l’arrivée (en cas de ZFE par exemple). Privilégiant une propulsion en tout-électrique à chaque démarrage, le NX450h+ ne réveille sa mécanique thermique qu’en cas d’accélération musclée ou… quand il n’y a plus de batterie.

Pouvant rouler en électrique pur jusqu’à 135 km/h, le NX affiche ainsi une belle polyvalence et une propension à se passer d’essence dans bon nombre de trajets, dont la plupart des trajets quotidiens. Batterie pleine, nous avons pu parcourir 65 km sur un trajet mixte (comprenant de la voie rapide à 110 km/h) avant de se retrouver presque sans électrons. Un score plus qu’honorable que le Lexus doit à sa « grosse » batterie de 18 kWh et à une bonne efficience (consommation moyenne : 19 kWh / 100 km).

Côté recharge, le chargeur embarqué plafonne à 6,6 kW. Il faudra alors 2h30 pour remplir en électrons le SUV nippon, ou 9h00 sur une prise domestique standard. Dans un usage quotidien, une nuit sur une prise 220V permettra ainsi de rouler près de 70 km par jour sans utiliser un litre d’essence.

Le roi de l’hybride, c’est lui

Une fois la batterie vide, le NX450h+ se comporte presque comme un NX « hybride simple » et démontre toute la maitrise de Lexus en la matière. Le système garde toujours une réserve de watts afin de conserver une hybridation minimum. Cela permet d’apporter de la douceur et surtout du couple à chaque démarrage et à bas régime, mais aussi de pouvoir être en roue-libre et recharger dans les descentes et décélérations.

La transition entre les moteurs électriques et le moteur thermique sont imperceptibles dès lors qu’on reste doux avec la pédale d’accélérateur. Une certaine sérénité se dégage au volant de ce Lexus NX, et après quelques relances musclées on réalise rapidement que faire hurler le quatre cylindres et malmener la boite de vitesse e-CVT n’a rien de très agréable ou de très utile. Avec 227 Nm de couple, le NX450h+ n’a rien de sportif et s’apprécie avec un oeuf sous la pédale. On en vient alors à préférer caresser l’accélérateur et à conduire tout en souplesse et tout en fluidité afin d’optimiser les flux d’énergie entre thermique et électrique.

Une sobriété redoutable

Tout ça a bien entendu pour objectif principal de consommer un minimum, et à ce petit jeu le NX450h+ est un chameau. En mode hybride, sur route, il est très aisé de conduire sous les 4.0 L / 100 km et parcourir ainsi plus de 600 km. Sur autoroute, là où il faut compter près de 8,0 L / 100 km avec le NX350h (hybride simple), notre version hybride-rechargeable et sa grosse batterie (même quasi-vide) ne demandent que 6,7 L / 100 km. Cette dernière se remplit assez rapidement dans les phases de roue-libre et les descentes, puis soulage le moteur thermique en lui apportant la poussée nécessaire sans sur-consommer lors des montées et dépassements.

Lexus maitrise à la perfection cette symbiose entre thermique et électrique, les trois moteurs travaillent de concert sans que le conducteur n’ait à se soucier de rien. Une facilité d’utilisation qui a fait le succès des modèles de la marque, et qui se poursuit tout en se ré-inventant avec l’arrivée de la recharge et de plus grosses batteries.

La sérénité plus que la sportivité au volant du Lexus NX

Doux mécaniquement, le Lexus NX l’est tout autant à conduire et à vivre sur la route. Doté de modes de conduite agissant sur le comportement des moteurs, la précision de la direction et la suspension, il se présente toutefois comme le SUV zen par excellence.

Deux modes Sport sont de la partie, mais aller bousculer un peu le NX dans quelques portions sinueuses ne lui rendent pas vraiment grâce. Le 4 cylindres et son hybridation étant créé pour l’efficience plus que pour la performance, l’entendre hurler dans l’habitacle sans avoir en échange d’accélérations dignes de ce nom ne sert pas à grand chose. En Sport les suspensions semblent se durcir un peu, mais j’avoue ne pas avoir perçu de différences notables entre les différents modes comparé aux suspensions pilotées de la concurrence.

La direction est elle plus consistante et plus rassurante en mode Sport, donnant la sensation d’être mieux connecté au train avant du SUV. Petit grief concernant la position de conduite : les magnifiques fauteuils sont impeccables et offrent un très bon maintien, mais même au plus bas je trouve la position trop haute.

Côté comportement, la caisse est maintenue comme il se doit, avec un roulis relativement bien maitrisé sans être effacé pour autant. Haut sur pattes et lourd de l’avant (avec plus de 1100 kg sur le museau), les transferts de charge se ressentent et les près de deux tonnes sont bien là. Des changements de direction trop rapides provoqueront du tangage, et des plongées du train avant seront à prévoir en cas de freinage appuyé. Un bilan pataud qui confirme qu’il a le plumage mais pas le ramage d’un sportif. Rien de pénalisant en soi pour un usage « normal » car il reste sain, mais le NX n’est pas le plus dynamique des SUV premiums.

Côté confort, il a le bon goût de gommer efficacement toutes les aspérités de la route et de proposer une expérience à bord digne de la philosophie Lexus. Serein à mener, il l’est aussi à vivre pour ses occupants avec une isolation acoustique optimale et une douceur de fonctionnement remarquable. Il est un compagnon de route de choix, à bord duquel les kilomètres défilent sans se faire sentir.

Le Lexus NX, une alternative de choix

Avec son look moderne et soigné, un habitacle cossu et technologiquement complet, une solution hybride-rechargeable aboutie, une sobriété bienvenue et une douceur de roulage appréciable, le Lexus NX s’affirme plus que jamais comme le SUV premium japonais de référence. Souvent comparé au Volvo du Soleil Levant, Lexus peut se targuer d’offrir avec son NX450h+ une proposition cohérente et homogène face aux Audi Q5 TFSIe, Mercedes GLC 350e, BMW X3 40e et Volvo XC60 T8.

Affiché à 73 190 € dans notre version haut-de-gamme F-Sport, le Lexus NX450h+ hybride-rechargeable démarre à partir de 62 690 €. Des tarifs comparables à ceux de ses concurrents, tout en offrant une dotation bien plus complète et une autonomie électrique bien meilleure.

Bien né, le SUV japonais a enfin les armes pour trouver son public.

Avec lui, on peut envisager de rouler dans quelque chose de différent sans faire de concession sur quoique ce soit, et ça c’est cool ! Il préfigure également le futur de Lexus en assurant à merveille la transition entre l’hybride simple iconique de la firme et l’avènement prochain de l’électrique.

Photos : Victor Desmet

Lexus NX450h+

8

8.0/10

On aime

  • Look soigné
  • Dotation technologique
  • Gestion de l'hybridation
  • Autonomie et consommations
  • Confort

On aime moins

  • Ergonomie perfectible
  • Position de conduite trop haute
  • Bruit du moteur thermique en accélération
  • Comportement dynamique décevant