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Essai : Lexus RX450h : Le pionnier est-il toujours dans le coup ?


Le pionnier Lexus RX450h à l’essai

Il n’en a pas forcément l’air, mais le Lexus RX est un pionnier. Et pour cause : lors de ses premiers tours de roues à la fin des années 90, il faisait figure de précurseur, en appliquant la « recette luxe » (on ne disait pas encore premium) au segment encore récent des SUV. Surtout, il a été le premier véhicule haut de gamme à recevoir une motorisation hybride. C’était en 2005 avec le RX400H, basé sur sa deuxième génération. Lancée en 2015, sa génération actuelle (la quatrième) a fait l’objet d’un restylage fin 2019, et il reste encore aujourd’hui le modèle Lexus le plus vendu au monde (plus de 3 millions de RX parcourent les routes du monde !). Avec quelques années de commercialisation au compteur, ce Lexus RX450h est-il toujours dans le coup, notamment face aux récent UX et NX ? Pour le découvrir, j’ai passé une semaine à son volant.

Un look robuste, valorisant et… vert

Ce RX450h traverse bien les années. Avec ses passages de roues carrés ou ses sabots de protection (à l’avant et à l’arrière), il inspire toute la robustesse qu’on attend d’un grand SUV, sans pour autant se départir de l’élégance qu’on attend d’un véhicule de cette gamme. Un véritable tour de force pour un véhicule qui s’étend sur 4,89 m de long !

Sa calandre béante en double trapèze inversé lui donne toujours un dynamisme bienvenu, et on apprécie également la nervure latérale qui le parcourt d’avant en arrière. A l’avant, on remarque les optiques très effilés à LED (l’occasion de se rappeler que Lexus a été le tout premier constructeur à équiper ses véhicules de phares à LED en 2007, avec la LS600h), et la signature lumineuse en forme de L (au pluriel) à l’arrière.

Un dernier point, et non des moindres : j’ai eu un vrai coup de coeur pour le coloris « Vert Kaki métallisé » de mon RX450h d’essai (une nouveauté introduite avec le restylage de 2019). Valorisant et original, il tranche agréablement avec les cinquante nuances de blanc-gris-noir qui composent le parc auto Français.

A l’intérieur du Lexus RX450h : Une approche traditionaliste (trop ?), un soin du détail omniprésent

Non, les Allemands n’ont pas l’apanage de la qualité de fabrication. S’installer à bord du Lexus RX450h permet de s’en convaincre. Traditionaliste dans son dessin et dans certains de ses équipements (on en reparle un peu plus bas), le RX450h met en revanche tout le monde d’accord au sujet du soin apporté à son habitacle.

Lexus a d’ailleurs un terme consacré pour décrire l’expérience intérieure de son RX : « Omotenashi ». Il peut se traduire par « hospitalité et politesse dans le service ». Et cela lui va comme un gant.

Ainsi, j’ai rarement profité d’un cuir aussi flatteur à l’oeil et au toucher (ma version Executive disposait cuir semi-aniline crème du plus bel effet -et je vous parle même pas de son odeur !-). De la même manière, les inserts décoratifs en aluminium anodisé et les placages en bois foncé « Shimamoku » renforcent cette impression (très) flatteuse, surtout à l’heure où les accastillages « laqué piano » salissants et sensibles aux rayures pullulent. Je comprends mieux pourquoi Lexus annonce avoir besoin de 24 heures pour assembler chaque RX !

En revanche, l’ergonomie est un peu « old-school » dans son approche. Ainsi, ça faisait un petit moment que je n’avais plus essayé de voiture avec un lecture CD (ce n’est pas forcément une mauvaise chose d’ailleurs, mais ça illustre bien la conception datée du RX). Surtout, l’instrumentation parait un peu désuète en 2022, avec son petit écran central coincé entre les deux compteurs classiques à aiguilles. Globalement, le grand SUV Lexus compte encore sur une multitude de commandes physiques/boutons, à l’heure où ses principaux rivaux font le pari inverse. Heureusement, le grand écran de 12,3 pouces est bien implanté, et il peut être commandé de façon tactile (ou via le pavé disposé entre les sièges). Les graphismes apparaissent en revanche datés, et il est facile de se perdre dans les différents menus.

Malgré tout, le RX450h offre une dotation digne de son rang : connectivités Apple CarPlay/Android Auto, recharge sans fil, vol et sièges chauffants (ils sont également ventilés), hayon motorisé, vision 360 degrés, sans oublier l’excellente Hi-Fi Mark Levinson Premium Surround comptant 15 H.P et un caisson de basses.

Un espace disponible de premier ordre

Le Lexus RX450h est un SUV familial par excellence. Il y fait bon vivre, notamment aux places arrières, où les passagers profiteront d’une banquette confortable, et d’un bel espace, notamment aux jambes.

Le coffre est au diapason, avec 539 litres disponibles, et même 1.612 litres une fois la banquette rabattue.

Au volant du Lexus RX450h

Exit l’architecture 4 cylindres souvent retenue sur les hybrides (et notamment ceux du groupe Toyota) : le Lexus RX450h lui préfère un onctueux V6 essence. D’une cylindrée de 3,5 litres, et fort de 262 ch/335 Nm, il est épaulé par un moteur électrique associé à une batterie nickel-hydrure. Au total, il développe 313 ch, ce qui lui permet de passer de 0 à 100 km/h en 7,7 secondes, malgré son poids conséquent d’environ 2,2 tonnes.

Mais c’est bien en conduite « zen » qu’il donne le meilleur de lui-même. La motorisation hybride offre une douceur et un silence de fonctionnement incomparables en univers urbain, où il passe le plus clair de son temps en mode électrique. Cette impression de fluidité perdure sur route, où les transitions thermique/électrique sont parfaitement gérées, et la consommation demeure raisonnable pour un engin de cette trempe.

De part son principe de fonctionnement même, la boite e-CVT a tendance à faire un peu « mouliner » la partie thermique, en faisant rapidement grimper le moteur dans les tours. Pas de panique toutefois : le feulement du V6 et la qualité de l’insonorisation gomment en grande partie ce trait. Sur autoroute à vitesse stabilisée, l’électrique n’intervient que très peu, et le RX compte alors sur la belle réserve de puissance que lui offre sa partie thermique. C’est évidemment dans ces conditions que la consommation est la plus élevée : comptez environ 8,5 litres / 100 km à 130 km/h.

Très agréable compagnon de route de part sa motorisation, le Lexus RX450h est également l’un des véhicules les plus confortables qu’il m’ait été donné d’essayer. Les suspensions offrent un moelleux digne d’une Citroën du bon vieux temps (comprenez : à suspensions hydrauliques), et absorbent sans rien laisser transparaitre les irrégularités qui pullulent sur nos routes (effet tapis volant assuré !). Même si il est possible de jouer sur la réponse mécanique et la rigidité de l’amortissement par l’intermédiaire de la suspension variable adaptative (de série sur Executive), la tenue de route n’est pas forcément la plus affûtée du lot, avec un feedback moyen de la direction, et quelques mouvements de caisse. L’équilibre ne prête pas à la discussion toutefois, et c’est bien l’essentiel. Surtout, la sensation de confort global (et de sécurité avec l’armada d’aides à la conduite) est clairement au dessus de la mêlée.

La gamme du Lexus RX

Lexus ne propose plus qu’une seule motorisation pour le RX sur le marché Français : l’hybride 450h. La gamme s’articule autour de 5 finitions : Pack, Luxe, F SPORT, F SPORT Executive, Executive. Les tarifs débutent à 70.390 Euros, et grimpent à 87.890 Euros pour le flagship Executive, à la dotation digne d’une limousine. Notez enfin qu’une version « L » rallongée de 11 cm est disponible, pour ceux qui ont besoin de plus d’espace (et de 2 places supplémentaires) : elle débute à 80.090 Euros.

Conclusion : De beaux restes

Le Lexus RX400h avait clairement une longueur d’avance à sa sortie. Malgré le poids des années, son successeur RX450h reste aujourd’hui l’un des meilleurs SUV luxueux du marché. Alors oui, son ergonomie intérieure a pris un coup de vieux, et son comportement routier n’est pas le plus tranchant de la catégorie. Mais il conserve pour lui un sens de l’accueil (et du détail) au dessus du lot, et un confort exceptionnel. Quant à sa motorisation hybride, elle brille par son agrément en utilisation urbaine et périurbaine, et son coffre permet de ne pas trop « mouliner ». Le pionnier a encore de beaux restes !