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Essai : DS4 E-Tense et PureTech 225 : Le premium Français au niveau ?


Nouvelle DS4 : Un nouveau chapitre pour DS

Commercialisée jusqu’en 2018, la première génération de DS4 avait laissé un trou béant dans la gamme DS. Trois années se sont écoulées, et la berline compacte de DS revient enfin, avec un second opus très attendu. Et pour cause : cette nouvelle génération de DS4 fait littéralement table rase par rapport à la DS 4 « 1 », encore très marquée par l’influence Citroën. Basée sur une version largement modernisée de la plate-forme EMP2 (DS annonce 70 % de pièces nouvelles), et lorgnant désormais vers le segment des crossovers, la nouvelle DS4 marque une nouvelle étape dans l’histoire de la marque Premium Française. Quelques semaines après l’essai de la très statutaire DS 9, je me suis glissé derrière le volant de cette DS4, dans ses versions E-Tense et PureTech 225. Mon avis, sans concession(s).

La nouvelle DS4.

Une ligne à la croisée des genres, et (très) valorisante

Oubliez les rondeurs de l’ancien modèle : les traits de cette nouvelle DS4 sont radicalement différents. Et c’est tant mieux.

Compacte (elle mesure 4,40 m) mais affirmée, la DS4 « 2 » offre une ligne résolument athlétique, avec son long capot, son toit fuyant, ou encore ses grandes roues (DS offre un large choix de jantes dont les dimensions vont jusqu’à 20 pouces). Histoire de ne pas perturber ce profil élancé, les poignées de porte se rétractent en roulant. Un gimmick déjà vu sur le DS3 Crossback.

A l’avant, la désormais traditionnelle calandre DS WINGS est associée à une inédite signature lumineuse à LED, composée de deux lignes verticales, et d’un retour façon virgule. Avec les feux Matrix LED (matriciels et directionnels), l’auto possède un regard très technologique.

A l’arrière, la DS4 reprend la fameuse signature lumineuse à écailles déjà vue sur les DS7 Crossback et la DS9, mais pousse le curseur encore plus loin, avec une gravure au laser qui le rend plus fine que jamais.

J’avoue avoir eu un véritable coup de coeur pour le travail réalisé sur le pilier C, avec ses arrêtes vives et ses jolis galbes. Une pointe noire avec l’emblème DS signe le tout.

La DS4 Cross renvoie clairement à l’univers des crossover, avec ses boucliers spécifiques (avec protection en partie inférieure intégrée), ses jantes 19 pouces distinctives, ou encore ses barres de toit peintes en noir. Ça lui va plutôt bien.

La DS4 Cross.

L’habitacle de la DS4 à la hauteur de nos attentes

Les voitures Françaises traînent parfois (et souvent à tort) une réputation de qualité de finition en retrait. Inutile de tergiverser ici : cette DS4 fait littéralement voler en éclat cette idée reçue, et place le curseur haut. Très haut même.

L’intérieur de la DS4 en finition La Première, avec l’intérieur OPERA Brun Criollo.

Enveloppante (elle se prolonge jusqu’aux contre-portes, qui intègrent les aérateurs latéraux), relativement épurée, la planche de bord de la DS4 « 2 » est fidèle aux velléités de la marque Premium Française. Tout ce qui se porte au regard ou au toucher renvoie une impression de sérieux et de qualité. Et même davantage, quand on découvre le sabre de la planche de bord (en aluminium ciselé), ou encore les décors en frêne brun de l’intérieur OPERA.

Outre la forme, DS a pensé à la fonction : toutes les zones d’interaction sont traitées avec un grain guilloché. Les sièges sont fidèles à la réputation de la marque : ils sont superbes. La fameuse « confection bracelet » est évidemment de la partie, et elle est associée à une technique inédite (mon sens de l’humour douteux dirait même : à la pointe) : les coutures non-débouchantes. J’ai passé les deux journées d’essai à caresser le siège passager, c’est dire !

En fonction de la finition choisie, les matériaux utilisés pour l’acastillage intérieur changent : la DS4 Performance Line fait ainsi la part belle à l’Alcantara, par exemple. Dans tous les cas, le pari de DS est réussi : cette nouvelle DS4 dispose d’une ambiance intérieure très raffinée, et résolument à part. J’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé en quoi elle aurait à rougir face à une compacte Allemande équivalente. Au contraire : cette nouvelle DS4 les dépasse. Le fait qu’elle soit produite sur les chaînes de production d’Opel en Allemagne n’y est peut-être pas étranger…

Autre point positif : les espaces de rangement à bord, avec notamment un large espace dissimulé dans la console centrale qui peut engloutir smartphone, clés et autres gobelets (on dit merci à l’absence de boite manuelle sur la DS4, ce qui a permis de libérer cet espace supplémentaire).

Une ombre au tableau toutefois : les passagers arrière manquent un peu d’espace aux jambes à l’arrière. Le coffre est quant à lui dans la bonne moyenne : 430 litres (40 litres de moins en version hybride rechargeable E-Tense).

Une technologie enfin au niveau

S’il faut bien avouer que la DS9 avait un petit train de retard niveau infotainment, il n’en est rien s’agissant de cette nouvelle DS4. DS propose en effet une nouvelle interface d’infodivertissement, baptisée DS IRIS SYSTEM, et composée d’un écran tactile central de 10 pouces. L’ergonomie se rapproche de celle d’un smartphone, avec des widgets, et jusqu’à 5 pages home entièrement personnalisables. Histoire de ne pas trop perdre de monde en route, un bouton « push home » à gauche permet de revenir à la page principale. Le système se montre à la hauteur des attentes qu’on peut avoir d’une compacte Premium qui sort en 2021 : il est fluide et réactif.

La connectivité Apple CarPlay (sans fil) est présente.

La DS4 dispose d’un très original système de commande gestuelle : le DS SMART TOUCH. Implanté au niveau de la console centrale, il permet de commander le système d’infodivertissement du bout des doigts, facon TouchPad. Il est ainsi possible zoomer/dézoomer la cartographie, mais aussi d’avoir un accès rapide à ses fonctions favorites, avec des gestes enregistrés. Je préfère être honnête : je n’ai pas forcément eu l’occasion d’essayer le système, mais je pense qu’il apportera sans doute une plus-value en utilisation quotidienne. A vérifier lors d’un essai plus long, donc.

L’écran du système DS SMART TOUCH.

En bonne Premium, la DS4 « 2 » propose un ensemble audio haut de gamme, sous la forme du système Focal Electra, qui est composé de 14 HP (dont un caisson de basse) et d’un amplificateur, et qui offre 690 Watts au total. Le son qu’il offre est puissant et précis, et il a le bon goût de ne pas pas trop verser dans les basses.

En revanche, l’instrumentation ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. L’écran de 7 pouces parait perdu au fond de sa casquette, et ses graphismes manquent de distinction. Elle est complétée par un système d’affichage tête haute étendu qui parait prometteur sur le papier, mais qui n’était pas encore tout à fait au point sur nos autos d’essai (des pré-séries) : trop faible, la luminosité le rendait presque inutilisable de jour.

La DS4 sur la route : Le confort pour maitre-mot

Je débute ma première journée d’essai au volant de la DS4 hybride rechargeable E-Tense 225 Cross. Elle associe le bien connu 1.6 turbo essence (de 180 ch ici) à un moteur électrique de 110 ch, le tout étant complété par une batterie de 12,4 kW. DS annonce jusqu’à 55 km d’autonomie en mode tout électrique en cycle mixte (norme WLTP) : j’ai constaté environ 40 km d’autonomie dans ces conditions.

Avec son silence de fonctionnement et sa douceur en mode électrique, cette DS4 E-Tense constituera un excellent choix pour celui qui a l’opportunité de la charger facilement. Elle perd un peu de son intérêt quand le niveau de la batterie tombe à 0 : avec le surpoids engendré par le moteur électrique et la batterie (+ 230 kg), la consommation grimpe vite : comptez au moins 7 litres aux 100 en cycle mixte, et environ 8 litres sur autoroute. Malgré de jolies performances sur le papier (233 km/h en pointe, 0 à 100 km/h en 7,7 secondes), je suis un peu resté sur ma faim au niveau des sensations : les accélérations sont trop lissées à mon goût.

Cela étant dit, la DS4 est une excellente compagne de voyage : l’insonorisation est excellente (avec l’option vitres latérales feuilletées), et le confort de suspension est au diapason, avec une douceur à toute épreuve. Equipée d’une suspension active, cette version E-Tense dispose en série de la caméra Active Scan, qui « lit » les défauts de la route, et qui modifie en conséquence l’amortissement (en tout cas lorsque le mode de conduite « confort » est activé). Les kilomètres s’enchaînent sans fatigue, entre l’amortissement prévenant et la qualité des assises (avec soutien lombaire pneumatique à l’avant).

La tenue de route ne déçoit pas non plus, avec une agilité de bon aloi, et des mouvements de caisse maitrisés, à défaut d’être complètement absents. A défaut d’offrir le caractère « tranchant » de certaines de ses rivales, cette nouvelle DS4 reste (très) plaisante à conduire. Ces bonnes dispositions sont confirmées sur autoroute : la stabilité est digne d’une routière.

Passons à la version « 100 % thermique » PureTech 225 ch. Malgré les quelques dixièmes supplémentaires pour passer de 0 à 100 km/h (7,9 secondes en l’occurence), cette motorisation m’a paru plus agréable à mener, surtout lorsqu’on décide d’augmenter le rythme. Les montées en régime se font plus franches, et le moteur parait plus élastique. La grosse différence de poids explique sans doute cette différence de tempérament.

A l’image de la version E-Tense, le mode sport influe sur les liaisons au sol : l’amortissement se rigidifie (sans tomber dans la caricature), et la direction se raffermit (mais pas encore assez à mon goût). Certes dynamique quand on lui demande, cette DS4 n’a pas la prétention d’être ce qu’elle n’est pas : une sportive.

Bien dans son temps, cette nouvelle DS4 dispose d’une panoplie complète d’équipements de sécurité, dont le régulateur adaptatif avec fonction stop and go, ou un très performant système de détection des angles morts qui surveille jusqu’à 75 mètres en arrière. DS annonce par ailleurs l’arrivée en 2022 du DS DRIVE ASSIST 2.0, avec de nouvelles fonctionnalités telles que les dépassements semi-automatiques, l’adaptation de la vitesse en virage, ou un volant capacitif.

Gamme et tarifs de la DS 4

La gamme DS4 est plutôt complexe, avec 9 finitions au total, qui sont regroupées dans 3 familles : DS 4, DS 4 Cross, DS 4 Performance Line. Une seule motorisation hybride rechargeable, 3 moteurs essence (PureTech 130, 180 et 225), et un diesel BlueHDI 130 pour les gros rouleurs.

Les tarifs débutent à 29.200 Euros (Bastille PureTech 130 Automatique), et grimpent à 51.500 Euros (La Première E-Tense 225 ch). Comptez environ 35.400 Euros pour une version « coeur de gamme » Trocadero PureTech 130 (aux performances déjà correctes et qui dispose de tout l’équipement nécessaire) : un tarif dans la droite lignée des Premium Allemands.

Conclusion : Plus rien à envier aux Allemandes

Cette nouvelle DS4 est une belle révélation : sa plastique est valorisante et distinctive, sa qualité de fabrication n’a plus rien à envier aux productions Allemandes, et son interface multimédia est (enfin) au niveau de la concurrence. Rajoutez à cette équation un niveau de confort excellent et la possibilité d’opter (contre espèces sonnantes et trébuchantes certes) pour des matériaux intérieurs dignes de la catégorie supérieure, et vous obtenez la recette de l’une des meilleurs berlines compactes Premium. Et ce n’est qu’un début : la DS4 100 % électrique qui sera lancée en 2024 aura le privilège d’inaugurer la nouvelle technologie électrique de la marque.