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Essai Peugeot 308 GTi : quand le Lion sort les griffounettes

La Peugeot 308 GTi sous le soleil la tempête de Porto

Il y a quelques jours, Peugeot nous a proposé de venir à Porto (oui, au Portugal), pour prendre en mains la très attendue Peugeot 308 GTi. En effet, après une 208 GTi très réussie (notamment dans son édition 30è Anniversaire), et face aux demandes répétées de millions d’aficionados (j’exagère un peu), le constructeur au Lion a décidé de décliner sa compacte familiale en véritable sportive, après une déclinaison GT certes un peu plus féroce, mais un peu timide néanmoins. Après quelques heures de vol, une flopée de sandwiches au thon et quelques boulettes de morue panées plus tard, il est grand temps pour nous de prendre la clé de notre joujou du week-end.

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Pour l’occasion, Peugeot avait mis en place un gigantesque parc fermé aux abords de l’aéroport, et c’est après un petit briefing assuré par l’excellent Gaetan Demoulin que nous avons enfin pu prendre place au volant de notre bolide, accompagné dans notre périple par un compatriote lyonnais, Piwee.net. Une fois à bord de notre Peugeot 308 GTi Rouge Ultimate, c’est la stupeur. Pas la moindre trace de sandwich au thon, ni même de boulette de morue panée ! A la place, on retrouve ce volant compact (seulement 351 x 329 mm !) en cuir pleine fleur toujours aussi séduisant, avec des surpiqûres rouges, un repère de centrage et un logo GTi fièrement affiché au bas de ce dernier, que l’on retrouve également sur les seuils de portes, ainsi que sur la carrosserie évidemment.

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Le volant ultra compact de cette Peugeot 308 GTi

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Les premières impressions à bord sont plutôt flatteuses avouons-le, avec l’emploi de « matériaux nobles » comme on dit dans le jargon, et notamment d’un très agréable plastique moussé sur la planche de bord, sans oublier des sièges baquets en TEP/tissu/Alcantara, qui offre non seulement un excellent maintien, mais également un look sportif très réussi. Au-dessus du (petit) volant, on retrouve le Peugeot i-Cockpit, à savoir un combiné tête haute avec le compteur de vitesse à gauche, le compte-tours (inversé) à droite, et au centre, un écran qui se charge d’afficher diverses informations relatives à la conduite. La Peugeot 308 GTi intègre également un écran tactile de 9,7″, qui permet d’accéder notamment au GPS, mais aussi aux divers réglages de la voiture (ventilation, clim, radio…).

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Le plastique est un peu moins moussé au niveau de la partie basse…

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Oui, il y a même une caméra de recul

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Des sièges baquet TEP/Alcantara au top !

Inutile d’insérer la clé, la Peugeot 308 GTi est dotée d’un système sans contact, et il suffit de presser le bouton Start pour faire se réveiller en sursaut les 270 ch qui dormaient paisiblement sous le capot. La sonorité est sympathique, mais on aurait préféré un grondement un peu plus affirmé, même si on profite malgré tout de quelques vocalises bien rauques par moments. Sous le capot, c’est le moteur THP 1.6L qui est à l’honneur, doté de nouveaux composants et d’une nouvelle technique de fabrication (pistons, bielles, vis de bielles renforcées…). La Peugeot 308 GTi est équipée d’une boite de vitesses manuelle à six rapports. A ce sujet, à la question « une boite auto est-elle prévue ?« , Peugeot a tout simplement répondu « non« . Voilà qui est clair.

    
Les vocalises de la Peugeot 308 GTi

Une fois la première enclenchée, la bête de 1205 kg se meut avec une agilité assez déconcertante. La boite de vitesses (évidemment très courte) est agile, et l’ensemble permet de profiter d’une conduite dynamique, tout en conservant un côté très « sécurité« . Bien sûr, le différentiel à glissement limité Torsen est de la partie, et permet notamment de remettre les gaz plus tôt en sortie de virage.

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La version Coupe Franche à gauche, et notre Rouge Ultimate à droite

Sous le levier de vitesses, on retrouve un bouton Sport, qui va permettre de profiter d’une ambiance sportive optimisée. En effet, les compteurs virent alors du blanc au rouge, et l’écran central se charge alors de diffuser des informations en temps réel liées au couple, à la puissance, à la pression de suralimentation, ainsi que les G ressentis. La sonorité du moteur est elle aussi amplifiée, tout comme la cartographie de la pédale d’accélérateur. Des changements qui sautent aux yeux bien sûr, mais qui se ressentent également aussitôt sous le pied une fois le mode Sport enclenché.

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Le i-Cockpit en version Sport, avec les compteurs rouges et les indications au centre de l’écran

Sur la route, la différence est palpable, et la Peugeot 308 GTi sacrifie alors (un peu) de son « confort », pour virer un peu plus vers le « sport »… même si globalement, on reprochera à la sportive de Peugeot une certaine timidité. Non pas que les performances soient décevantes, loin de là, mais on aurait aimé un peu plus de folie, à l’intérieur, comme à l’extérieur. Pour Peugeot, il s’agissait surtout de mettre au point une familiale sportive, qui va permettre à papa d’aller chercher le pain avec le fiston, en profitant de 270 ch et sans se faire gronder par maman, et de ce point de vue, le contrat est rempli.

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En effet, malgré son côté « sportif extrême GTi by Peugeot Sport« , cette Peugeot 308 GTi reste relativement discrète dans l’ensemble, et ce, malgré ses 270 ch et des disques de freins presque disproportionnés à l’avant (et fichtrement efficace). Esthétiquement, le bolide est réussi, et affiche notamment son côté sportif via sa double sortie d’échappement, son châssis rabaissé, ses jantes 19 » et ses entrées d’air à l’avant. On aurait toutefois apprécié un tout petit plus de folie, car si la version Coupe Franche se démarque aisément, il suffit de poser ses yeux sur la déclinaison Blanche (ou même Grise) pour retrouver une voiture somme toute assez « classique« .

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Au volant, la Peugeot 308 GTi est très confortable, et c’est un vrai plaisir que de dompter ses 270 ch. Malgré la tempête (vent et pluie) qui s’abattue sur Porto durant notre essai, à aucun moment la dernière-née de Peugeot n’a été mise en difficulté. Au contraire, la tenue de route s’est révélée particulièrement impressionnante, avec une auto littéralement vissée au tarmac, malgré quelques tentatives pour mettre à mal le train arrière. Parfaitement à l’aise sur route, la Peugeot 308 GTi est également très à son avantage sur circuit, où nous avons notamment pu profiter pleinement de sa puissance pour frôler les 200 km/h en bout de ligne droite (vitesse max bridée à 250 km/h), mais également de sa tenue de route, sans oublier le Torsen qui permet d’engager la ré-accélération particulièrement tôt dans les virages. Côté freinage, Peugeot a sorti le grand jeu, avec des disques avant ventilés de 380 mm, pincés par quatre pistons coulissant dans un étrier fixe rouge siglé Peugeot Sport. Autant vous dire que ça freine fort… très fort même…

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Le « made in France » à son paroxysme !

Notre verdict

Globalement, cette Peugeot 308 GTi est parvenue à nous séduire, par son look d’une part, mais surtout par ses performances assez impressionnantes, côté moteur bien sûr, mais surtout au niveau de la tenue de route, du freinage et du confort global. A vrai dire, selon nous, c’est sans doute là son plus gros défaut, à savoir un côté un peu trop timide, un peu discret, et cette volonté de conserver un côté très (trop ?) familial, au détriment forcément de la sportivité, la vraie, celle qui fait mal au dos et qui fait saigner du nez les plus sensibles. Un mix réussi néanmoins entre une voiture « confortable » et « sportive »… Une Peugeot 308 GTi « confortive » donc, ou « consportable« , ça marche aussi.