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Renault Twingo 3 : les aventuriers de l’âme perdue

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Il fut un temps…

Il y a 20 ans, une voiture sur trois vendue en France était une Renault, aujourd’hui c’est, hélas, beaucoup moins pour la marque au Losange, capable du meilleur comme du pire, dans un contexte économique rude où l’Hexagone montre de plus en plus de faiblesses contrairement à une Allemagne réunifiée depuis la même époque, mais qui serre les dents, les dépenses de l’Etat autant que les boulons dans le cadre d’un vrai dialogue social, et avance efficacement à marche forcée.

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Le meilleur de Renault à la face du monde, en dehors de la production de très honnêtes voitures à vivre, c’est en particulier son efficace présence en F1 depuis des lustres jusqu’au cours des quatre dernières saisons de Grands Prix. Pour le pire on a le choix : l’Avantime née avant-terme, la trop statutaire Vel Satis qui comme la Modus qui n’a pas trouvé sa place, ou encore la Wind rigolo coupé-cabriolet biplace, sans parler de la Koléos arrivée, quant à elle, bien trop tard pour faire la fête au bal des SUV, contrairement au Captur qui cartonne dans les roues de la Clio et c’est tant mieux.

Renault aurait pu la jouer avec la Twingo comme Fiat ou Mini

Voici deux décennies donc, sous la présidence de Louis Schweitzer, la Twingo montrait sa frimousse sympa, son allure à nulle autre pareille, son sens pratique autant que de l’économie, et elle allait logiquement connaître une carrière à succès. Tant et si bien que Renault aurait pu, aurait dû sans forcer, la jouer comme Fiat avec la 500 ou Mini avec la chic et choc fille de Sir Alec Issigonis, mais non… Même s’il y a vraiment loin entre les actuelles Italiennes et petites anglaises désormais anglo-saxonnes passées avec bonheur sous l’aile protectrice du Groupe BMW, elles véhiculent toujours globalement l’essentiel des lignes de celles qui, voici parfois plus d’un demi-siècle pour la Topolino, avaient habité les rêves des enfants du baby boom.

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Chez Renault, l’arbre gynécologique – non ce n’est pas une erreur de frappe – remonte certes à bien moins longtemps, une seule génération à l’échelle des êtres humains, mais, en plus, au lieu de s’appuyer sur les atouts qui avaient fait le succès de la première génération de la Twingo, des tripatouillages génétiques du même niveau de ceux qui ont fait passer notre planète des chaussures cirées aux baskets ont dénaturé la petite.

Au point qu’elle a perdu sa fibre et que, afin de permettre aux aventuriers de Guyancourt de repartir sur les chemins de l’âme perdue, Renault a consenti des investissements colossaux et autant d’opérations de marketing pour légitimer la Twingo 2. Pourtant devenue « Européenne », elle n’a jamais pu bénéficier de l’héritage originel. C’est regrettable, bien que cela ne l’ait toutefois pas empêchée de figurer encore, l’an passé, dans le top Ten en France, 9e pour être précis, quelques ventes dans le sillage de la Volkswagen Polo, mais…

Une idée « historique » pour la Twingo 3 : marche arrière toute !

…Mais chez Renault on ne manque jamais de ressources et, plutôt que de se lamenter sur les errements passés, voici la dernière petite citadine maison, la Twingo 3. Une cinq portes dans l’air du temps qui semble d’ailleurs n’en avoir que trois, tant le design est subtil, moteur – exclusivement essence de 70 ou 90 chevaux – situé à l’arrière sous le coffre, et propulsion. Une marche arrière toute qui procure naturellement un dynamisme mécanique et une possibilité de conduite sportive – sûrement pas avec le 70 chevaux… -, à une nouveauté sous la robe de laquelle se cache une plateforme commune avec celle de la nouvelle Smart Forfour du Groupe Mercedes-Benz.

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Une Twingo 3 propulsion, c’est nouveau chez Renault ? Pas du tout, souvenez-vous de la 4CV et de la Dauphine, de la tonitruante R5 Turbo, du Spider et de la Clio V6.

On regrette l’apparition d’une cousine des Fiat 500

Pour Françoise Bohanne directrice de la marque en Méditerranée, cela ne fait aucun doute : « Le projet de notre nouvelle petite citadine est ambitieux mais tout à fait réaliste car il s’appuie sur des éléments essentiels qui ont fait l’histoire de Renault ! »

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Non ce n’est pas une évolution de la Fiat 500, mais bel et bien la nouvelle Renault Twingo 3

Un brin chauvin si ce n’est patriote, on regrette que de prime abord, vue de face et latérale, la Twingo 3 nous apparaisse telle une cousine des actuelles Fiat 500. L’instant de surprise passé, on note fort heureusement que, de l’arrière grâce aux épaulements jusqu’à mi-carrosserie à la jonction des portes passagers arrière et avant c’est une authentique Renault mais pas seulement. Ouf… Le jeune patron du design chez Renault, Laurens Van den Acker, a fait table rase du passé et, faute d’avoir été contraint d’oublier l’ADN de l’ancêtre des ancêtres dans le congélateur, a ressorti de la glacière un peu de l’arrière des R5 sportives et un peu de la face avant de la Clio 1 sont censés créer la nouvelle identité Twingo. Dans un contexte plus concurrentiel que jamais.

Au départ, Twingo avait seulement cinq concurrentes

Lors de la naissance de la « Princesse Twingo » au Salon de Paris 92 – devenu depuis le Mondial de l’Automobile, dont l’édition 2014 sera un nouveau must début octobre – et au moment de sa commercialisation en 1993, la maligne frenchie avait seulement cinq concurrentes, dont la Peugeot 106 et la Fiat Cinquecento. Au terme de 14 ans d’existence de la Twingo Phase 1, en 2007, la concurrence était devenue cinq fois plus conséquente avec 25 modèles, dont la Fiat Panda, le craquant trio au juste prix Toyota Aygo-Peugeot 107-Citroën C1, et la Ford K entre autres.

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Cinq portes et épaulements made in Renault, hayon et moteur sous le coffre, c’est la nouvelle petite citadine Twingo 3

Avec un peu de retard à l’allumage à cause de changements radicaux de choix de design, arrivait en 2011 la Twingo Phase 2, mais sans moteur à l’arrière comme cela avait été envisagé voire annoncé officieusement par mégarde. Qu’importe, elle remontait sur son segment commercial à hauteur de 10% de parts de marché face à la pourtant ultra-féminine Fiat 500, la Volkswagen Up ou encore l’Opel Adam qui jouaient sur les même cordes sensibles. Les primes à la casse et autres opérations commerciales tous azimuts, la crise et les difficultés de circulation de même que de parking aidant, elle a fait son chemin. Même s’il est encore trop tôt pour tirer des plans sur la comète de la troisième génération de la Twingo, il y a déjà Twingo 3 Renault Sport dans les cartons. Et même une boîte de vitesses automatique destinée à ajouter au « plaisir » de la conduite citadine. En revanche, il n’y aura pas de Twingo Gordini, mais une Twingo 3 Alpine, pourquoi pas. Mais alors, après la renaissance de la Berlinette programmée en 2016…