Essais

Renault Twizy, notre essai de l’Objet Roulant Non Identifié

ORNI : Objet Roulant Non Identifié

Descendant en quelque sorte du scooter BMW C1, le Renault Twizy n’est pas à proprement parler une voiture, et se définit comme un quadricycle. Quatre roues et un volant, voilà qui suffit à décrire Twizy, tant l’ensemble se veut minimaliste au possible. Côté dimensions, Twizy affiche une longueur de 2,34m pour 1,39m de large et 1,45m de hauteur.

Renault Twizy

Bien sûr, Renault Twizy c’est également une silhouette pour le moins atypique, avec une taille réduite, mais aussi des lignes très futuristes, notamment en ce qui concerne l’arrière. Comble du luxe poussé au paroxysme de l’intemporel, notre modèle était équipé des précieuses portes (fournies en option !), afin de pouvoir pénétrer dans le quadricycle comme dans une Lamborghini.

Un Twizy déroutant

Le premier contact visuel avec Renault Twizy est assez déroutant à vrai dire, et on ne saurait dire si son look est hideux, ou bien absolument génial. Qu’importe, n’écoutant que notre courage, nous ouvrons une portière et allons entamer notre premier run avec la bête. Tiens, il faut passer la main à l’intérieur de Twizy pour ouvrir la portière…A ce titre, la portière semble aussi fragile qu’un jouet pour enfant de (très) bas âge, de mauvais augure pour la suite…

Renault Twizy

Un petit côté Lamborghini sympa, mais des portières d’une fragilité palpable et qui s’ouvrent…de l’intérieur

Une fois installé au volant de Renault Twizy, il est grand temps pour nous de mettre le contact et voir ce que la batterie a dans le ventre. Au démarrage, une simple clé à tourner, comme une voiture tout à fait classique. A nos pieds, une pédale d’accélérateur et une pédale de frein. A gauche du volant, trois petits boutons : R, N et D. Le premier permet bien sûr d’enclencher la marche arrière, le second de passer au point mort et le troisième d’enclencher la vitesse et de pouvoir enfin s’élancer sur la route. Au passage, on remarque immédiatement une finition plus que rudimentaire à l’intérieur, avec des plastiques très bas de gamme, un frein à main loin d’être pratique, pas de chauffage, pas de confort…. Argh !

Des sensations pures ?

Les premiers mètres sont assez agréables, et on apprécie évidemment le côté silencieux de l’ensemble. On apprend petit à petit à gérer l’accélérateur et les dimensions ultra réduites du véhicules, et l’on s’habitue à être observé très longuement par les badauds, notamment au feu rouge. On apprend également à regarder avec une certaine crainte le niveau de batterie de la bête, affiché sur le petit écran interne, avec une autonomie qui fait peur à voir en premier lieu…52 km. Toutefois, en roulant « proprement », il est assez facile de faire grimper cette autonomie à 80/90 km. De même, en restant constamment pied au plancher, il est tout aussi simple de faire fondre les batteries… A noter que Twizy récupère également de l’énergie lorsque l’on relâche l’accélérateur, un peu à la manière d’un KERS en F1, sympa.

Avec son moteur central arrière, et un châssis retouché par Renault Sport, le Twizy est littéralement rivé au sol, et l’on a très rapidement la sensation d’être au volant d’un kart, tant ce dernier est réactif. Certes, la vitesse de pointe n’est pas gargantuesque (84 km/h en ce qui nous concerne), mais cela suffit à donner quelques petites sensations. A noter que le « silence de l’électrique » n’est plus vraiment d’actualité une fois les 45 km/h dépassés, le bruissement du moteur étant alors plus que présent. De même, si la tenue de route est exemplaire, les suspensions sont assez rudimentaires et chaque bosse, chaque aspérité de la route remontera gentiment le long du dos du conducteur et du passager assis derrière…pas très agréable.

Côté recharge, difficile de faire plus simple

Une fois le parcours achevé, il est temps de s’extirper de Renault Twizy, et de mettre la bête en charge. Pour cela rien de plus simple, il suffit de tirer la prise logé à l’avant du bolide et de la relier à une prise murale classique. Bien vu ! Il faudra toutefois patienter près de 3 heures pour revoir le compteur afficher fièrement une charge de 100%.

De nombreuses incohérences…

Renault Twizy est donc une expérience « automobile » assez étrange. Si son côté électrique, son look et le fun qui s’en dégage peuvent séduire, on repère très rapidement les failles du système lors d’une utilisation de tous les jours. Outre l’autonomie de la batterie qui peut poser problème, il faut impérativement bénéficier d’un garage avec prise électrique pour entreposer et recharger son Twizy, un constat simple, mais rares sont les habitants d’une grande ville à bénéficier d’un tel luxe… De même, le petit quadricycle n’est pas forcément doté de portes ou de vitres, n’est-il donc pas risqué de le laisser dormir dehors sans risque de voir les curieux se glisser à l’intérieur ? Dans un même ordre d’idée, si conduire Twizy lors d’une belle journée d’été est agréable, il en est tout autre lorsqu’il s’agit de prendre le volant sous la pluie ou lorsque les températures sont basses. Pas de vitres, pas de chauffage… A noter également que Twizy ne peut pas rouler partout, et certaines routes lui sont purement et simplement interdites…

Un intérieur sobre et épuré, mais bien trop rudimentaire au niveau des finitions…

Verdict : alors oui, mais non…

Bref, sous ses airs pratiques et écolos, Renault Twizy souffre malheureusement d’une tonne de restrictions qui font très lourdement (et rapidement) chuter son intérêt. Certes, la conduite est fun et le côté écolo-électrico-responsable est honorable, mais la finition intérieure indigne, l’absence de vitres (voire de portes pour certaines versions), de chauffage, et les suspensions ultra raides ne passeront qu’aux yeux des plus jeunes, et encore… On le sent, Renault Twizy partait réellement d’une excellente idée et pourrait parfaitement convenir à de nombreux automobilistes, dans les grandes villes bien sûr, mais aussi (et surtout) dans les petits villages où son utilisation est absolument parfaite. Il pêche toutefois par un cruel manque d’ambition et de finition… sans compter une communication plus que bancale de la part de Renault, puisque la majorité des badauds croisés ne connaissaient absolument pas Twizy, pensant ce dernier resté au stade de concept…