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Essai : BMW i7 : Limousine électrique, salle de cinéma et bien plus encore


BMW i7 : Le luxe automobile décomplexé

Au parangon de l’industrie automobile, la BMW Série 7 a une bonne place. Incarnant depuis plus de 40 ans le meilleur du savoir-faire de BMW (la lignée a débuté en 1977), elle a inauguré nombre d’innovations qui ont fait date : ordinateur de bord pour l’E23, projecteurs Xénon pour l’E32, système iDrive pour la sulfureuse E65 (dessinée par Chris Bangle)… 2 millions d’exemplaires produits plus tard, la Série 7 revient aujourd’hui sur le devant de la scène, au travers d’un septième opus. Plus opulente que jamais, cette nouvelle génération inaugure une version 100 % électrique : la i7 xDrive60. C’est justement cette dernière que j’ai pu essayer, dans la région de Blois (41) : mon avis sur cette limousine aux prestations folles. 

La nouvelle BMW i7.

La BMW i7, une vraie limousine

Produite sur la chaîne de Dingolfing en Allemagne, la nouvelle BMW Série 7/i7 délaisse l’approche « berline XXL » de la précédente génération, et cède sa place à une limousine décomplexée. Les dimensions s’en ressentent, surtout qu’elle n’est plus proposée qu’en version longue. Et longue, elle l’est : cette nouvelle Série 7/i7 s’étire sur 5,39 m (!). Son empattement en profite directement : avec 3,21 m, l’espace à bord promet d’être digne des meilleures berlines d’apparat. On en reparle plus bas.

Une présence folle

Je ne vais pas me lancer dans le débat « belle ou pas belle ? », réducteur, et éminemment subjectif. Ce que je peux affirmer en revanche, c’est que cette BMW i7 ne laissera personne indifférent. Massive, imposante, impressionnante (…) : les qualificatifs ne manquent pas.

L’avant se caractérise par son imposante calandre rétroéclairée « BMW Iconic Glow », livrée de série. Si vous n’en êtes pas amateur, l’option « Shadow line étendu » permet de faire une croix sur cet attribut. On note également la présence de projecteurs séparés. Un gimmick spécifique aux BMW les plus luxueuses, qu’on retrouve sur les autres flagship de la marque X7 et XM (XM dont on reparlera d’ailleurs très vite sur le site). Avec sa traditionnelle malle et ses feux horizontaux, l’arrière est quant à lui beaucoup plus discret.

Hormis les discrets badges, rien ne distingue cette version électrique d’une Série 7 « classique ».

Avec son long capot (assurément l’un des plus longs de la production automobile actuelle !), et son (fameux) pli Hofmeister, le profil ne devrait pas déboussoler les habitués de la marque à l’hélice. En finition M Sport, la présentation est logiquement plus sportive : les jantes ont un dessin plus agressifs, les boucliers sont ajourés, et les chromes cèdent leur place à des accastillages noirs. Avez une teinte sombre, le résultat final est monolithique, et plutôt « badass » !

La BMW i7 en finition M Sport.

Une robe très « Rolls-Royce-esque »…

Incarnant une vision « décomplexée » du luxe automobile, cette BMW i7 a une sacrée présence. Un constat encore renforcé lorsqu’on opte pour une combinaison bi-ton, en supplément. De nombreuses combinaisons de teintes sont possibles, via le catalogue BMW Individual. Au total, cette option représente 10 h de travail supplémentaires sur la ligne de production, et le trait qui délimite les deux parties est réalisé à la main. Un vrai travail d’orfèvre !

Ainsi équipée, l’i7 offre une robe alors très « Rolls-Royce-esque », et elle ne dépaillera absolument pas devant les plus grands palaces de la planète.

Un habitacle au raffinement exceptionnel, et un sens de l’accueil fou

L’intérieur de cette BMW i7 ne déçoit (absolument) pas. Au contraire même : elle offre un cocon ultra-luxueux, avec un confort princier (ces sièges…), et un soin du détail omniprésent. Et l’expérience commence par les portières motorisés, optionnelles. Capables de détecter leur environnement (et donc de ne pas « buter » contre un obstacle), ces dernières peuvent se commander de plusieurs manières : via le bouton sur les poignées de porte (évidemment), la clé, l’écran de contrôle tactile, ou même l’application MyBMW. Le confort y gagne (surtout que la portière conducteur se referme automatiquement lorsqu’on presse la pédale de frein), mais il faudra composer avec une cinématique un peu longue.

Quelque soin l’endroit où l’oeil ou le doigt se porte, tout inspire le luxe, et absolument rien ne jure. Les moquettes sont épaisses, le cuir est ultra flatteur, et les inserts en acier inoxydable dans les portières sont sublimes. Inutile de vous le préciser, les configurations sont multiples (infinies ?), et il est possible de se concocter une configuration « à la carte », en choisissant sa sellerie, ses accastillages… La baguette centrale en verre à effet cristal (« BMW Interaction Bar ») est livrée de série. Elle offre un rétro-éclairage dynamique, avec des effets lumineux, et 15 couleurs.

L’i7 dispose évidemment du BMW Curved Display, avec deux écrans en enfilade, de 12,3 et 14,9 pouces. Des écrans fluides et réactifs, et à la présentation à la pointe de la modernité. Seul bémol : on s’y perd parfois, avec de nombreux menus/sous-menus.

Personnalisable, l’interface offre plusieurs modes d’affichage, dont cet original mode « Digital Art ».

Les places arrières les plus confortables de la production automobile

C’est vrai, l’assertion est ambitieuse. Mais elle reflète très bien le niveau de confort prodigué par cette BMW i7.

Avec son empattement « XXL » de 3,21 m, la Série 7/i7 offre un espace et un confort aux places arrières princier. Les sièges arrières sont chauffants, ventilés et massants, sans oublier le petit coussin intégré, qui cale parfaitement votre nuque. Livrés de série, les panneaux de commande tactiles dans les portières permettent de commander les stores, l’éclairage (…), ou encore la climatisation (quadrizone). L’expérience est encore meilleure avec l’option « siège arrière droit Executive Lounge » (2.300 Euros) : entièrement motorisé, le siège arrière droit s’incline, et un douillet support vient surélever vos mollets. Puis, le siège avant droit s’avance, et un repose-talons se déploie. On atteint alors le niveau d’une Business Class sur Airbus A380, mais sur terre ! Seul inconvénient : le siège avant droit « bouche » alors la vision du conducteur/chauffeur du côté droit, et masque le rétroviseur.

Une salle de cinéma dans votre BMW i7 !

Vous en voulez encore plus ? Ça tombe bien, BMW a ce qu’il vous faut : le « Theatre Screen » optionnel (4.900 Euros). Cet écran motorisé 8k/31 pouces se déploie depuis le plafonnier, et permet d’avoir accès à la plate-forme de streaming Fire TV (Amazon), et à plus de 10.000 applications. Les possibilités sont multiples : jouer, visionner vos programmes préférés sur Amazon Prime, Netflix ou MyCANAL (…).

Un « Mode Theater » permet de profiter de l’expérience dans des conditions exceptionnelles : le siège arrière droit s’ajuste automatiquement en position Lounge, les stores s’abaissent, et le vélum du toit panoramique se referme. L’option Bower & Wilkins Diamond Surround Sound comporte pas moins de 39 HP (!), et près de 2000 W au total (!!). On sent littéralement les vibrations des avions qui décollent du porte-avion de Top Gun Maverick. Au final, le rendu sonore est digne d’une salle Ice, et la résolution de l’écran n’a rien à envier à une bonne télé de salon. Seul bémol : l’écran est un peu trop proche des yeux.

La fiche technique de la BMW i7

Equipée de la cinquième génération de la technologie électrique maison eDrive, la BMW i7 accueille deux moteurs électriques (un sur chaque train, l’auto offrant donc de facto la transmission intégrale xDrive). A l’instar du modèle, les données sont généreuses : 544 ch, 745 Nm. De quoi permettre à l’auto de croiser à 240 km/h, et d’afficher des accélérations qui se rapprochent de celle d’une supercar, avec un 0 à 100 km/h avalé en 4,7 secs.

La batterie est (elle aussi) XXL : avec 101,7 kWh de capacité nette, l’i7 se targue d’offrir une autonomie comprise entre 590 et 625 km. A défaut de plate-forme 800V, la limousine électrique Allemande dispose tout de même d’une charge rapide capable de grimper jusqu’à 195 kW : de quoi repasser de 10 à 80 % en moins de 34 minutes sur une borne Ionity. Un bon point, surtout que la recharge Ionity illimitée est offerte pendant 1 an.

Au volant de la BMW i7

La BMW i7 n’est pas vraiment ce qu’on appelle une ballerine. Pourtant, j’avoue avoir été plutôt bluffé par sa conduite. Malgré son poids pachydermique (plus de 2,7 tonnes), l’auto change de direction de manière plutôt probante, et ne se vautre pas au premier virage venu. Au global, l’agilité n’a rien de ridicule, même si on se sent désormais davantage dans une limousine que dans une grande berline. Merci les roues arrières directionnelles livrées de série, et merci les barres antiroulis actives/48 V (en option). BMW se targue d’offrir une maniabilité similaire à celle d’une Série 3 : hormis le gabarit conséquent à garder à l’esprit (notamment sur les petites routes), j’ai plutôt tendance à le croire.

Plus lissée que sur certains modèles concurrents, la poussée offerte par les deux moteurs électriques n’en reste pas moins particulièrement forte. Et elle ne s’essouffle pas, même lorsqu’on est lancé à bonne allure sur l’autoroute. N’en doutez pas : malgré ses allures princières, cette BMW i7 est un vrai piège à permis. Surtout, elle offre la sérénité d’un TGV (ou d’un ICE pour prendre une référence ferroviaire Allemande), avec une tenue de cap imperturbable, et une sensation de vitesse littéralement gommée.

Un tapis volant au silence de cathédrale

Gommer les aspects négatifs de la conduite, c’est justement le grand jeu de cette BMW i7. L’insonorisation est sans aucun doute la plus soignée qu’il m’ait été donné d’essayer : l’expression consacrée de « silence de cathédrale » n’a jamais été aussi bien illustrée ! La qualité de l’amortissement est tout aussi folle, avec la suspension pneumatique adaptative (sur les deux essieux) livrée de série. On a littéralement la sensation de flotter au dessus de la route.

En conditions hivernales peu clémentes (essai réalisé fin janvier, avec de la pluie et des températures tout juste positives), la consommation moyenne tournait à 26 kWh/100 km en mixte (sans forcément ménager l’auto), soit environ 400 km d’autonomie réelle. Une donnée plutôt élevée, mais pas si démesurée que cela au regard des prestations de l’auto.

Truffée de capteurs, équipée d’un radar longue portée capable de monitorer son environnement dans un périmètre allant jusqu’à 300 m, la BMW i7 dispose des meilleures aides à la conduite du marché. BMW annonce par ailleurs que l’auto est déjà prête pour la conduite autonome de Niveau 3, en tout cas dans les pays qui autorisent (c’est le cas notamment en Allemagne ou en Chine).

La gamme Série 7 débute à 121.150 Euros (740 d xDrive 299 ch). Pour l’i7, comptez au minimum 151.800 Euros. Et oui, avec les options, le cap des 200.000 Euros est vite franchi.

Conclusion : Stratosphérique !

Même si sa diffusion devrait rester confidentielle en France (elle le sera moins en Allemagne, et beaucoup moins en Chine), cette BMW i7 n’en demeure pas passionnante. Incarnant le meilleur du savoir-faire de la marque à l’hélice, elle multiple les raffinements technologiques les plus fous, et choie comme très peu d’autos ses passagers arrières. Tour à tour boudoir douillet, salle de cinéma, TGV ou cabine d’une classe affaires, l’i7 est assurément l’une des autos les plus impressionnantes qu’il m’ait été donné d’essayer.