Essais

Essai : BMW X1 (2022) : De retour sur le trône ?


Le best-seller des SUV compact de retour

Le BMW X1 est l’un des piliers du constructeur Allemand. Et pour cause : avec 2,7 millions d’unités vendues depuis son lancement en 2009, il est le SUV compact le plus vendu au monde, mais aussi l’une des BMW les plus populaires en France (20 % des ventes de la marque sur le marché tricolore). Pour la troisième génération de son best-seller, la marque a décidé de bouleverser la recette de son « petit » SUV. Style plus affirmé, habitacle qui rompt nettement avec les habitudes de la maison, et une large gamme de motorisations (thermiques dans un premier temps, bientôt hybrides rechargeables, sans oublier une très attendue version électrique) : autant d’ingrédients qui doivent permettre à ce nouveau BMW X1 de se démarquer face à la déferlante de SUV compacts. Est-ce suffisant ? Je suis parti dans la superbe région d’Annecy afin de l’essayer dans la plupart de ses versions thermiques ! 

Un look plus robuste et affirmé pour le nouveau BMW X1

Le nouveau BMW X1 a bien grandi par rapport au précédent opus : + 44 mm en hauteur, + 53 mm en longueur, sans oublier des voies élargies (+ 31 mm à l’avant et à l’arrière). Plus imposant, il est également (beaucoup) plus affirmé. Tranchant assez radicalement avec le côté crossover des précédents modèles, le nouveau X1 apparait plus trapu, plus robuste. 

Le nouveau BMW X1, en finition xLine.

Les changements apportés sont flagrants : nouvelle signature lumineuse inversée (de bas en haut), naseaux redimensionnés (le préfixe « sur » aurait été tout autant approprié), capot nervuré (et plus « statutaire » que jamais…), ou encore des feux arrières tridimensionnels avec signature lumineuse en L. On remarque également la suppression des sorties d’échappement à l’arrière (sans doute pour aligner la présentation avec la future version électrique), ou encore le traitement simplifié des flancs, avec des galbes aplatis, et des poignées de porte affleurantes. Plus « costaud » niveau look, ce nouveau BMW X1 n’en reste pas moins pensé pour l’économie de carburant. En témoigne son excellent Cx de 0,26 : une petite prouesse pour un SUV !

Un look sportif réussi pour le X1 en version M Sport

Comme d’accoutumée chez BMW, la version M Sport dispose d’une présentation plus dynamique. Les éléments typés SUV (skis de protection, bas de caisse…) sont abandonnés, au profit d’un châssis rabaissé de 15 mm, de pare-chocs ajourés, de jantes plus agressives, ou encore d’éléments peints en noir brillant. J’avoue justement avoir un petit faible pour cette version, le traitement M Sport allant selon moi à ravir au X1.

Le BMW X1 en finition M Sport.

Une rupture nette dans l’habitacle du nouveau BMW X1

Le BMW X1 fait sa révolution à l’intérieur. Reprise de la nouvelle Série 2 Active Tourer (sauf les poignées de porte, qui ont ici la forme de crosse), la nouvelle planche de bord fait table rase du passé. Jadis conservateur, le nouveau X1 rentre dans l’ère de la modernité, avec un traitement horizontal, et résolument épuré de son mobilier intérieur.

Le nouveau X1 dispose également d’une console centrale flottante (étrennée sur l’iX), surmontée par le sélecteur de vitesse, et pourvu d’un nombre réduit de boutons. Elle dissimule un large espace de rangement, qui engloutira sans peine vos clés et autres effets personnels. Vous l’aurez sans doute constaté sur les photos : la molette iDrive a été sacrifiée sur l’autel du tout tactile (et de la commande vocale), et ce nouveau BMW X1 n’est disponible qu’avec une boite automatique (un choix assumé de BMW, qui a justement permis l’adoption de cette console centrale flottante).

L’arrivée du BMW Curved Display sur le nouveau BMW X1

La pièce de résistance de cet habitacle, c’est évidemment sa grande dalle numérique d’un seul tenant, baptisée « BMW Curved Display », proposée de série sur toute la gamme X1. Cette dernière englobe deux écrans (10,25 pouces pour l’instrumentation, et 10,7 pouces pour le système d’infodivertissement), et permet à BMW d’offrir une expérience utilisateur dans le haut du panier. Reposant sur le nouvel OS 8.0, l’interface conjugue belle résolution, bonne réactivité d’ensemble, et fonctionnalités avancées (cette interface repose notamment sur un système de widgets personnalisables). Revers de la médaille : il faut repasser par l’écran pour de nombreuses commandes (et donc quitter quelques instants la route des yeux), notamment pour la ventilation.

Pour le reste, l’habitacle du nouveau BMW X1 n’appelle que des remarques positives, et notamment s’agissant de sa qualité de fabrication, avec des assemblages costauds, et des matériaux qui présentent bien. Mention spéciale au revêtement « Sensatec » -simili-cuir si vous préfèrez- de la partie supérieure de la planche de bord, très flatteur.

Un nouveau BMW X1 pratique à l’usage

Avec son empattement allongé de 22 mm par rapport au précédent opus, ce nouveau BMW X1 soigne ses aspects pratiques, en tout cas sur le papier. Je vous rassure : c’est également le cas dans les faits.

A l’arrière, les passagers seront à leur aise, avec un bel espace aux jambes, et une garde au toit confortable. Spacieux, le nouveau X1 est également bien pensé : montée sur rails (une option à 310 Euros), sa banquette coulisse sur 13 cm, et il est également capable de jouer sur l’inclinaison du dossier. Quant au coffre, il est également plus généreux qu’avant : avec une contenance de 540 litres, il offre 50 litres de plus.

Au volant du BMW X1 xDrive23i

Je débute mon essai routier du nouveau BMW X1 avec sa version de pointe essence : la xDrive23i, animée par un 4 cylindres 2,0 L de 218 ch / 320 Nm. Sa micro-hybridation 48V troque le classique alterno-démarreur pour un petit moteur électrique. Directement intégré à la transmission, cette machinerie électrique offre un surcroit de puissance de 19 ch/14 kW.

Le X1 xDrive23i xLine.

Avec une telle cavalerie, le X1 offre de bonnes performances (0 à 100 km/h en 7,1 secs), et des reprises tout aussi probantes, mais sans verser dans la sportivité pour autant. Très civilisé (mention spéciale à son système Stop and Start, à l’intervention quasiment imperceptible), et associé à l’excellente boite DKG7 à double embrayage, ce moteur est une bonne pioche, même si on aurait aimé un peu plus de caractère, notamment au niveau de sa sonorité. Sa consommation mixte annoncée est de 7,2 L / 100 km : nous avons constaté 8,8 L / 100 au terme de notre longue boucle d’essai (avec un relief prononcé sur une bonne partie du parcours, et une conduite pas toujours tendre).

Un élève appliqué et confortable

Ce X1 xDrive23i est un élève sérieux : rigoureux sur les routes sinueuses/escarpées de la région d’Annecy (surtout avec cette transmission intégrale xDrive, livrée d’office avec ce moteur), il offre un comportement routier sûr en toutes circonstances, et qui garde sa cohérence lorsqu’on augmente le rythme (bonne tenue de caisse notamment). On aurait peut-être aimé une direction un peu plus communicative, mais pour le reste la polyvalence du produit saute aux yeux. Et ce bilan n’est pas gâché par le confort, qu’il s’agisse de l’insonorisation, de l’excellent maintien offert par les sièges Advanced, ou encore de l’amortissement. Quoique ferme à basse vitesse, ce dernier offre en effet une excellente qualité de filtration lorsqu’on augmente le rythme.

Au tour de la version sDrive18d

Contrairement à d’autres productions de la marque, la motorisation diesel d’entrée de gamme du nouveau X1 n’est pas assurée par un petit 3 cylindres, mais bien par un « gros » 4 cylindres 2.0 L, qui développe 150 ch. Fort en couple (360 Nm), cette motorisation n’a absolument pas à rougir de ses prestations.

Les performances sont déjà suffisantes (0 à 100 km/h en 8,9 secs, reprises efficaces -à défaut d’être foudroyantes-), et le moteur a le bon goût de rester la majeure partie du temps en sourdine, sauf lorsqu’on décide de vraiment hausser le rythme (c’est également le cas lorsque le relief s’invite dans la partie). Surtout, il est capable d’offrir une réelle économie à l’usage, avec des consommations particulièrement basses : 5,2 L / 100 km sur notre boucle d’essai (avec il est vrai un relief bien plus clément que lors de notre essai de la version xDrive23i) !

Ici essayé en version M Sport, le X1 sDrive18d offre logiquement un amortissement raffermi, et un châssis un peu plus proche du sol. L’incisivité (déjà bien présente dans la version xDrive23i) y gagne un peu, et le confort reste de bon aloi, sauf à basse vitesse. Dépourvu de la transmission xDrive, le X1 manque parfois de motricité en sortie de virage serré, en tout cas lorsqu’on ne ménage vraiment pas la pédale de droite. Un petit écueil qui ne ternit pas l’agrément de conduite global.

Galop d’essai en X1 sDrive18i

Je termine mon essai du nouveau X1 avec un rapide galop d’essai au volant de la version la plus accessible : la sDrive18i.

A défaut d’être un foudre de guerre, ce 3 cylindres se montre bien éduqué, et il offre suffisamment d’allant pour envisager une utilisation polyvalente, sauf à habiter dans une région avec un fort relief (où il aura alors parfois le souffle court). A vrai dire, il est bien difficile de déceler sa nature de « trois-pattes », tant il se comporte le plus clair de son temps comme un plus gros moteur. Son léger manque de couple à bas régimes est en bonne partie gommé par la réactivité de la boîte DKG7, qui rétrograde rapidement lorsque le besoin de puissance se fait sentir.

A défaut d’être un foudre de guerre, cette version sDrive18i est donc tout sauf une proposition au rabais, et constitue un choix parfaitement défendable.

Gamme et tarifs du nouveau BMW X1

Simple, la gamme du nouveau BMW X1 s’articule autour de 3 finitions : Base, xLine, et M Sport. Le Curved Display est livré de série, de même que le Park Assist, la climatisation automatique bi-zone, le hayon à commande électrique, sans oublier les connectivités Android Auto et CarPlay (sans fil). La version xLine gagne la planche de bord Luxury (avec revêtement Sensatec), la sellerie Sensatec, ou encore l’entourage de vitres en aluminium. Quant à la M Sport, et outre la planche de bord Luxury, elle affiche évidemment une présentation plus sportive, un volant M spécifique, ou des suspensions SelectDrive.

Les tarifs débutent à 39.900 Euros (moteur sDrive18i). Comptez 42.200 Euros pour la motorisation diesel sDrive18d, et 47.500 Euros pour la puissante version xDrive23i. Dommage qu’à ce prix là il soit encore nécessaire de piocher dans le catalogue d’options pour disposer de certains équipements, à l’image de l’accès confort, de la recharge par induction, ou encore du régulateur adaptatif…

Un trois cylindre essence 20i à hybridation légère s’intercalera prochainement entre la 18i et la 23i : elle sera vendue 2.000 Euros de plus que la première. C’est le canal d’achat principal des BMW modernes : une intéressante offre de financement accompagne le lancement du nouveau X1, avec une offre à 490 Euros par mois sans apport pour une LLD 36 mois / 30.000 km pour une 18i xLine Pack Premium (entretien compris).

Des propositions hybride rechargeable et électrique sous peu

L’offre du nouveau BMW X1 sera bientôt complétée par deux versions hybrides rechargeables/PHEV : les xDrive25e et xDrive30e, de respectivement 245 et 326 ch. BMW annonce une autonomie de 81 km en cycle mixte (jusqu’à 103/107 km en ville), grâce à une batterie de 14,2 kWh (capacité utile). Cette dernière est implantée au niveau du plancher de coffre (ce qui évite d’avoir un réservoir à la contenance restreinte).

Très attendue (notamment car elle constituera le ticket d’entrée de la gamme électrique BMW), l’iX1 xDrive30 disposera d’une autonomie WLTP d’environ 430 km (batterie de 64,7 kWh), et d’une puissance maxi de 313 ch (180 km/h en vitesse de pointe, 5,6 secs pour le 0 à 100).

Conclusion : Le roi est de retour !

Les générations défilent, et le constat se renforce : le X1 n’a de cesse de se rapprocher de ses grands frères de la gamme SUV BMW. Plus grande, plus affirmée, cette troisième génération de BMW X1 reprend également la nouvelle planche de bord maison, qui rompt nettement avec les anciennes productions de la marque. Les prestations globales sont dans le haut du panier (même si on aurait aimé un peu plus de piquant, notamment en motorisation xDrive23i), et les futures versions PHEV et électriques ne manqueront pas d’attirer une nouvelle clientèle. Pas de doute : le roi est de retour !