Essai : Audi TT 2.0 TFSI 230ch quattro S-Tronic : sérieusement fun!
Since 1998!
Il y a des voitures qui marquent leur temps. L’Audi TT première du nom en fait partie. Lancée en 1998, elle est devenue presque instantanément une icône, malgré un lancement un peu chaotique, à cause de problèmes de stabilité à haute vitesse. Cette première génération avait su se démarquer du reste de la production automobile de l’époque en proposant un design à l’identité très forte. Loin du bio-design dégoulinant de l’époque, la TT se caractérisait pourtant par des formes très rondes, sans pour autant faire preuve d’une féminité exacerbée.
Le public ne s’y trompa pas, et cette réussite esthétique se doubla d’une belle carrière commerciale, prolongée jusqu’en 2007, date d’arrivée de la deuxième génération. Plus qu’une évolution esthétique, ce nouvel opus se caractérisait surtout par un agrément de conduite afin en accord avec sa plastique. Cette Audi TT « 2 » a par ailleurs vu l’arrivée de versions très sportives : TTS, puis TT-RS.
Après sept années au catalogue, elle tire sa révérence, pour laisser place à une voiture totalement inédite. C’est par une belle matinée de novembre que nous avons pu découvrir cette troisième génération de TT, pour une journée à son volant dans les Yvelines. A-t-elle de quoi confirmer le succès de ses aînées? Réponse à la fin de cet essai!
Présentation
S’il y a bien un domaine sur lequel le TT n’a jamais fait débat, c’est bien sa ligne. Cette TT « 3 » ne dérogera pas à la règle. Si la filiation avec la deuxième génération est assez flagrante de profil, la face avant est quant à elle totalement inédite, et s’inscrit dans la volonté de la marque de « viriliser » son modèle. Audi insiste d’ailleurs sur le fait que ce nouvel opus ne partage aucune pièce avec le précédent.
La nouvelle TT arbore un regard franchement agressif, avec ses lignes taillées à la serpe, ses nervures de capot, ou son bouclier percé de larges prises d’air.
Audi étant passé maître dans les signatures lumineuses, elle arbore logiquement de superbes optiques, intégralement à LED sur notre modèle, qui le rendent immédiatement identifiable.
Attardons-nous maintenant sur l’intérieur de cette nouvelle TT. Autant le dire tout de suite : on est loin d’être déçus!
La planche de bord de cette nouvelle TT est une vraie réussite. La finition est d’un excellent niveau, et tous les matériaux utilisés offrent une présentation et un toucher irréprochables. L’intégration de l’écran du système d’infotainment au sein de l’Audi Virtual Cockpit permet d’alléger visuellement cet intérieur, qui ne s’embarrasse pas d’une vilaine tablette tactile mal intégrée. Ce dernier se compose d’un écran de 12,3 pouces disposé en face du conducteur, qui intègre directement l’instrumentation (vitesse, compte-tours). Très lisible et intuitif, il remplace avantageusement un écran de GPS classique.
De la même manière, les commandes de ventilation sont directement intégrées au sein des aérateurs, afin d’épurer encore un peu plus la planche de bord. Ces derniers rappellent d’ailleurs des réacteurs d’avion, ce qui rajoute encore au côté aérien et épuré de cet habitacle.
Côté tarifs la gamme TT débute à 39.900 € en version diesel (avec le 2.0 TDI ultra 184 ch), et 40.300 € en essence (avec le 2.0 TFSI 230). Notre version d’essai était facturée 49.700 €, sans les options.
Sur la route
Une pichenette sur le bouton Start permet de lancer le 2.0 TFSI de notre TT, qui s’ébroue en silence. Les premiers kilomètres effectués dans Paris permettent d’apprécier la souplesse de ce moteur, qui accepte les bas-régimes sans broncher. La voiture évolue d’ailleurs avec beaucoup de docilité, ce qui permet d’envisager sereinement une utilisation urbaine. Le confort de suspensions reste tout à fait correct, malgré les jantes 19 pouces.
Ce n’est toutefois qu’une fois sorti de la jungle urbaine que cette TT s’exprime pleinement. Ses 230 ch et ses 370 Nm la propulsent avec une facilité déconcertante, en lui offrant des performances d’un excellent niveau, puisque le 0 à 100 km/h est abattu en 5.3 secondes. On apprécie par ailleurs le travail des ingénieurs sur la sonorité du moteur, puisqu’en conduite sportive ce dernier nous gratifie de détonations à l’échappement, à chaque passage de rapport, grâce à l’amplificateur Sound Actuator, et à des clapets positionnés au niveau de l’échappement. Vite addictif! On n’attendait pas tant de démonstrativité de la part d’une Audi! Et ce n’est pas fini…
Avec 50 kg en moins sur la balance (le poids de la version 2.0 TFSI avec boîte manuelle s’établit à 1.230 kg), la TT « 3 » revendique un dynamisme en hausse par rapport à sa devancière, grâce notamment à la construction Audi Space Frame, qui mêle pour la carrosserie acier et aluminium. Rien de tel qu’une petite route sinueuse pour s’en apercevoir!
C’est en effet sur ce type de parcours que notre Coupé nous montre l’étendue de son talent. Son système Quattro lui offre une motricité sans faille, et permettent d’exploiter les excellentes capacités de son châssis. Ce dernier offre de très hauts niveaux d’adhérence, tout en limitant au maximum ses prises de roulis. Il ne faut toutefois pas croire que la TT est rivée au sol, et qu’elle ne se permet pas quelques petites figures de style. Pour s’en convaincre, il faut basculer la voiture sur ses réglages les plus sportifs, la puissance étant essentiellement envoyée vers les roues arrière, et faire preuve d’un peu de persuasion (comprendre : attaquer franchement). Le train arrière déboite alors progressivement, et les 4 roues motrices permettent de remettre la voiture en ligne très rapidement, sans appliquer de correction excessive au volant. Le contrôle de stabilité est d’ailleurs totalement déconnectable. On est loin de l’image qu’on peut se faire d’une Audi, qu’on imagine volontiers rivée au sol, et qui ne s’autoriserait pas quelques petits déhanchés… Nous, on adore, et on en redemande!
La direction est une réussite, puisqu’elle se montre à la fois rapide et précise, en offrant une bonne lecture du travail des roues avant. Audi propose de série sur la TT un système de direction progressive, qui permet de diminuer la distance de butée à butée en conduite sportive, de façon à ce que l’effort à donner au volant soit réduit au fur et à mesure que l’angle de braquage augmente. Le freinage, puissant et facile à doser, permet d’exploiter sereinement le potentiel de la voiture.
C’est donc avec un réel plaisir qu’on exploite la TT sur petite route, d’autant plus que la boîte S-Tronic se montre égale à elle-même, c’est à dire rapide et fluide, même si on peste parfois sur la gestion des rapports en conduite sportive, un brin hésitante.
Points positifs :
+ Finition & présentation irréprochables
+ Moteur à la fois performant & docile, sonorité flatteuse
+ Excellente tenue de route, motricité sans faille (système quattro)
+ Voiture joueuse : dérives autorisées!
+ Polyvalence de l’ensemble
Points négatifs :
– Boite S-Tronic parfois hésitante en conduite sportive
– Tarifs somme toute élevés
Verdict : encore meilleure!
Cette nouvelle génération d’Audi TT est bien partie pour renouveler le succès de ses illustres aînées : plastique irréprochable et qui gagne en agressivité, comportement routier impérial et malgré tout assez joueur, finition exceptionnelle, nouveaux équipements high-tech… Mais ce qu’on apprécie plus particulièrement chez la TT, c’est sa capacité à s’adapter à tout type d’utilisation, qu’on soit d’humeur taquine, ou qu’on ait simplement envie de rentrer chez soi confortablement. Un tel niveau de polyvalence est assez rare pour être souligné, et fait de la TT un excellent compromis, entre ceux qui aiment la sportivité, et ceux qui ont besoin d’une voiture capable de se plier à un usage quotidien. Parfaite alors cette nouvelle TT? Et bien pas loin, car à part des tarifs un brin élitistes et des options pas données, il faut bien avouer qu’il est difficile de lui trouver de réels défauts… Vivement la quatrième génération!