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Essai : Skoda Karoq restylé (2022) : Toujours le plus malin de la catégorie ?


Le SUV compact de Skoda se refait une beauté

La montée en puissance de Skoda n’en finit pas. Premier importateur en Allemagne, 8 ème constructeur au niveau Européen, la marque Tchèque n’est pas en reste sur le marché Français, avec un peu plus de 39.000 commandes en 2021. Les SUV de la gamme y sont pour beaucoup, avec une offre qui n’a pas cessé de s’étoffer depuis 2009, année de lancement du Yéti (le premier SUV moderne de la marque). Ainsi, Skoda commercialise aujourd’hui 4 SUV (les Kamiq, Karoq, Kodiaq et l’Enyaq iV). Lancé début 2018, le Skoda Karoq se refait justement une beauté en 2022. Au programme (notamment) : une ligne modernisée, des équipements remis au goût du jour, et une réduction des émissions de CO2. Suffisant pour rester dans le coup face aux ténors de la catégorie ? Pour répondre à cette question, j’ai essayé le Skoda Karoq restylé sur les routes de Franche-Comté (motorisations TSI 110 et 150).

Le Skoda Karoq restylé (2022).

Une ligne affinée, et plus aérodynamique

Tout comme le poids, le coefficient de traînée aérodynamique est crucial dans l’industrie automobile, encore plus à l’heure de la chasse au moindre gramme de CO2. Cette version restylée du Karoq tire justement son épingle du jeu dans ce domaine, avec un aérodynamisme plus soigné qu’avant. Il affiche désormais le meilleur Cx de la catégorie des SUV compacts (0,30), grâce à d’astucieuses modifications : jantes aéro, spoiler arrière allongé, obturateurs d’air…

Dans les faits, on remarque les boucliers redessinés, la grille de calandre légèrement élargie, et les feux affinés à l’avant et à l’arrière. Des évolutions par petites touches : les propriétaires du Karoq actuel ne devraient pas se sentir lésés.

L’éclairage évolue lui aussi. Sur les versions haut de gamme, les projecteurs avant adoptent la technologie Full Matrix LED (de série sur Sportline et Style). Les versions inférieures n’ont pas à rougir pour autant : les phares avant LED et les feux arrières full LED sont de série. 

Le Karoq restylé en version Style, avec la nouvelle teinte Orange Phoenix.

Bien pratiques pour affronter la jungle urbaine sans (trop) craindre les stigmates, les éléments en plastique « brut » renforcent le côté baroudeur du Karoq (la version Sportline est la seule à peindre ces éléments). En parlant de peinture, Skoda profite de ce restylage pour introduire deux nouvelles teintes : les Orange Phoenix et Gris Graphite.

Un habitacle toujours aussi sérieux, et une technologie remise au goût du jour

Monter à bord d’un Karoq permet de prendre conscience du bond considérable fait ces dernières années par la marque Tchèque en terme de qualité perçue. La qualité de fabrication est dans le haut du panier, avec de jolis matériaux moussés sur les parties supérieures et centrales, et des assemblages costauds. Pour reprendre un terme consacré, il se dégage de son habitacle une rigueur très… germanique.

Skoda profite du restylage pour introduire une dose de matériaux recyclés, en l’occurrence pour la sellerie. Je vous rassure : la qualité perçue ne bouge pas d’un iota.

Sur la forme, peu de changements sont à noter, en dehors du nouveau volant à deux branches, très agréable à l’usage. Contrairement à d’autres modèles du groupe Volkswagen, le Karoq restylé ne cède pas à la mode du tout tactile, et conserve donc des commandes « traditionnelles » (molettes pour la ventilation, boutons physiques). C’est une excellente chose : l’ergonomie est un modèle du genre.

Je l’évoquais en introduction, la technologie embarquée est mise au goût du jour. L’instrumentation digitale de 10.25 pouces est désormais de série sur les finitions Sportline et Style, et l’écran central a été dépoussiéré.

Soignée, simple, l’interface numérique est réussie.

Un Karoq toujours aussi facile à vivre

Le Karoq restylé capitalise sur les fameuses astuces « Simply Clever » qui caractérisent Skoda depuis quelques années. Support pour smartphone au dos des sièges arrières, corbeilles dans les bacs de portières, bac de coffre amovible, gratte-givre dissimulé dans la trappe à carburant (…) : autant d’astuces qui facilitent la vie au quotidien !

Surtout, il dispose d’une botte secrète : le système VarioFlex (de série sur la finition Style). Ce dernier permet de rapprocher, d’éloigner ou de retirer les sièges arrières.

Démonstration du système VarioFlex, avec le siège arrière gauche avancé.

En fonction des besoins, il est donc possible d’augmenter le volume du coffre (de 479 à 521 litres) ou l’espace dévolu aux passagers arrières. Avec ce système, le Karoq est l’un des meilleurs élèves de sa catégorie en terme de modularité, mais aussi d’habitabilité. Un vrai tour de force, surtout pour un gabarit qui reste compact (4,39 m de long).

Sous le capot du Skoda Karoq restylé 

Point de bouleversement sous le capot du Karoq restylé. Il continue en effet de s’en remettre à des motorisations 100 % thermiques, avec évidemment un accent sur l’efficience (avec notamment les technologies ACT et « Twin Dozing »), mais sans aucun apport de l’hybridation, même légère. Un pari qui semble osé, à l’heure où l’hybride a justement tendance à devenir une tendance lourde du marché.

En essence, vous aurez le choix entre deux motorisations : les bien connus 1.0 TSI 110 et 1.5 TSI 150. L’offre diesel se concentre autour du 2.0 TDI, décliné en deux niveaux de puissance (116 et 150 ch, avec dans les deux cas la technologie de dépollution SCR). Besoin d’une motricité renforcée ? Ça tombe bien : l’offre 4×4 est maintenue (motorisation TDI 150 ch DSG7).

Au volant du Skoda Karoq TSI 110 ch BVM6

Le Karoq TSI 110, en finition Business.

Les modèles d’entrée de gamme traînent souvent une mauvaise réputation. À tort dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui : ce Skoda Karoq TSI 110 est tout sauf une tannée à conduire.

Sans être un foudre de guerre, le petit TSI 110 se marie très bien avec le SUV Tchèque. Malgré son architecture 3 cylindres, il fait preuve de rondeur. S’il ne se passe pas grand chose sous les 2.000 tr/min, ses accélérations et reprises sont honorables passé ce régime, et il offre globalement une vivacité très correcte. Je pourrais tout au plus lui rapprocher sa commande de boite, trop longue à mon goût (seule la boite mécanique à 6 rapports est disponible avec cette motorisation). Autre avantage : la consommation. J’ai terminé ma boucle d’essai à 6,6 L / 100 km : une valeur honorable.

L’avantage de cette finition Business, c’est qu’elle dispose de roues aux dimensions raisonnables (comprenez : qui ne ternissent pas le confort). Et pour le coup, le résultat est particulièrement probant, avec une excellente qualité de filtration. Globalement bien insonorisé (hormis quelques menus bruits d’air sur autoroute), le Karoq TSI 110 se montre particulièrement confortable. Sa tenue de route est équilibrée et rassurante, à défaut de faire preuve d’un dynamisme exacerbé.

Au volant du Karoq TSI 150 ch DSG7

Si le TSI 110 offre déjà des prestations plus qu’honorables, le TSI 150 donne évidemment une autre dimension au Karoq. Les accélérations sont vraiment efficaces (0 à 100 km/h en 9,2 secs), tout comme les reprises, et sa douceur globale est remarquable (Stop and Start quasi-imperceptible, agrément d’ensemble dans le haut du panier).

La boite DSG7 livre quant à elle une bonne partition, même si le mode drive muselle désormais la mécanique, en passant de façon prématurée les vitesses (sous les 2.000 tr/min). Si le mode sport permet de gagner en réactivité, sa propension à laisser la mécanique évoluer haut dans les tours parait un brin trop caricaturale. Malgré sa technologie avancée (le TSI 150 peut évoluer sur deux cylindres lorsqu’il est peu sollicité), sa consommation est dans la moyenne haute : 7,8 L / 100 km lors de mon essai, en restant assez sage.

Disposant de série du sélecteur de modes de conduite « Driving Mode Select », mon Karoq Style TSI 150 d’essai se caractérisait par sa direction un rien trop souple en mode normal, et plus consistante (et agréable) en mode sport. Si quelques légères prises de roulis sont à noter, le dynamisme d’ensemble est de bon aloi, et l’excellente qualité d’amortissement de la version TSI 110 n’est quasiment pas altérée.

Gamme et tarifs du Skoda Karoq restylé 

Simplifiée, la gamme du Karoq restylé s’articule autour de 4 finitions : Ambition (phares avant et arrière à LED, système de navigation, ouverture et démarrage sans clé, clim bizone, Front Assist…), Business (caméra de recul, hayon électrique, Pack Travel Assist -incluant le régulateur adaptatif-…), Sportline (sièges sport, volant sport chauffant, phares Full Matrix LED, Digital Cockpit). Comme son nom l’indique, cette version Sportline mise sur sa présentation plus sportive (plastiques extérieurs peints couleur carrosserie, pack noir pour les rails de toit et les encadrements de fenêtre).

Outre les équipements de confort de la version Sportline, la finition haut de gamme Style rajoute une sellerie en cuir/alcantara, des sièges chauffants, et la recharge par induction. Quant aux tarifs, ils débutent à 29.530 Euros, et grimpent jusqu’à 44.810 Euros.

Conclusion : Une homogénéité remarquable !

En restylant son Karoq, Skoda n’a clairement pas bouleversé la recette de son SUV compact. Le style évolue par petites touches (des touches discrètes mais efficaces), et la technologie embarquée profite d’une efficace mise à jour. Dommage que la marque Tchèque n’en ai pas profité pour introduire un peu d’hybridation, histoire (par exemple !) de gommer le côté un peu trop porté sur la boisson du TSI 150. Au global, le Karoq restylé continue de briller par son homogénéité globale (mention spéciale au confort de suspension, et à l’agrément mécanique du TSI 150), et par son excellente qualité de fabrication. Surtout qu’il continue de profiter d’aspects pratiques très soignés, et de l’excellent système VarioFlex.


Skoda Karoq 2022

On aime

  • L'habitacle, très bien réalisé, l'ergonomie
  • Les astuces Simply Clever, la modularité remarquable avec le système VarioFlex
  • L'espace à bord, le coffre
  • Le TSI 110, déjà efficace et agréable, et le TSI 150, à l'agrément remarquable
  • Le confort global, la qualité de l'amortissement

On aime moins

  • Le TSI 150 est un peu trop porté sur la boisson
  • La commande de boite mécanique, trop longue
  • Pas d'hybridation, même légère
  • Il existe plus dynamique sur le segment